La DWN (Deutsche Wirtschafts Nachrichten) croit savoir que Wolfgang Schäuble est en pétard contre Juncker, lequel, selon Schäuble, outrepasse ses fonctions en négociant directement avec Tsipras. Wolfgang Schäuble veut donc priver la Commission européenne de ses pouvoirs.
L’Allemagne est en conflit ouvert avec la Commission Européenne.
La FAZ (Frankfurter Allemeine Zeitung) rapporte que Wolfgang Schäuble aurait préparé un plan pour priver la commission de ses pouvoirs. Selon Schäuble, la commission n’est pas une administration politique. Les fonctionnaires sont soumis aux politiques et n’ont aucun mandat pour négocier. On ne saurait lui donner tort.
Le Président de la Commission est élu par les chefs de gouvernements et doit être ensuite adoubé par le Parlement Européen. Dans l’exercice de ses fonctions, la Commission, selon les traités européens, est un organisme de gestion sans mandat politique. Schäuble est particulièrement en colère contre Juncker, l’ami de Kohl, car il s’est clairement positionné aux côtés de Tsipras dans la crise grecque. Jean-Claude Juncker, qui ne doute de rien, interprète son activité comme un « dérivé du contrat », qui consiste, pour la Commission, à faire avancer l’UE.
Dans le cas de Syriza, la compréhension de Schäuble a atteint ses limites.
Durant tout le processus de négociations, à aucun moment il n’était prêt à prendre au sérieux Varoufakis. En effet, ce dernier, durant une « confcall » avec des investisseurs à Londres, aurait déclaré que Schäuble estime que l’euro ne fonctionne pas dans sa forme actuelle. Schäuble lui aurait dit que l’Eurozone, dans sa forme actuelle ne serait pas viable. Afin de rendre possible les transferts dans l’Eurozone, cette dernière doit être gérée de manière disciplinée. Varoufakis a dit mot pour mot : « Schäuble m’a dit, qu’un Grexit lui accorderait suffisamment de pouvoir de négociation (de négociation de terreur), pour imposer son plan aux français. »
Cette déclaration a été rapportée à Schäuble avec certitude. Voici l’entière conversation et le passage à la 13ème minute :
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Schäuble estime scandaleux que son ami de parti Juncker, soutienne un parti qui le qualifie directement de « terroriste ». C’est la raison pour laquelle Schäuble se serait entretenu avec les Néerlandais pour brider la CE.
La FAZ (Frankfurter Allgemeine Zeitung) révèle que le Ministre des Finances hollandais, Jeroen Dijsselbloem, mettra principalement à l’ordre du jour, dans le cadre de l’élection présidentielle néerlandaise, courant du premier semestre 2016, une nouvelle organisation de la CE.
Schäuble propose que les tâches importantes prises en charge actuellement par la CE soient confiées à des autorités indépendantes, comme par exemple un office des cartels, ou une administration européenne des marchés intérieurs.
Dans sa tentative de politiser la commission, Juncker a de mauvaises cartes en main.
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- Son fond d’investissement n’est rien d’autre qu’une redistribution de moyens financiers en provenance de diverses sources de l’UE.
- Son plan concernant le quota des immigrés a lamentablement échoué, comme l’a déclaré l’autrichien Erwin Pröll à la ORF.
- Les conditions intenables dans le camp de réfugiés de Traiskirchen sont le résultat d’une politique européenne inefficace. A Traiskirchen par exemple, se trouvent 4000 réfugiés, alors que le camp ne peut en contenir que 1800. Dans un climat, ou les gouvernements nationaux dessinent de l’UE une mauvaise image, rien n’a plus d’importance.
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La proposition de Schäuble pourrait en conséquence obtenir un large consensus auprès des gouvernements qui ont une dent contre la CE.
La FAZ rapporte que Schäuble reproche à la CE de se positionner de plus en plus en gouvernement européen. Il n’est pas, par principe, contre un gouvernement européen. Il veut seulement le partager avec les Etats qui se conforment à la discipline des règles fiscales, règles qui sont tenues en haute estime en Allemagne.
La France devrait bientôt faire des propositions pour une nouvelle Eurozone intégrée, soutenue par l’Italie. Les européens de l’est et les pays baltes se tiennent plutôt du côté de l’Allemagne. Cette situation porte en elle le germe d’une séparation de l’UE et d’une nouvelle crise en gestation.
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