Publié par Magali Marc le 21 septembre 2015

Il semble que le maire de Montréal, Denis Coderre, soit le seul Libéral à avoir des cojones au Québec.

Concernant le Projet de Loi 59 contre le discours haineux qui vise à baillonner les «islamophobes», Coderre a dit au gouvernement de revoir sa copie.

Quant à Stephen Harper, il remet en question la décision de la Cour fédérale d’appel à l’effet qu’une musulmane a le droit de faire son serment de citoyenneté canadienne en portant le voile intégral et il reste prudent sur l’acceptation de nouveaux réfugiés au Canada.

J’ai parlé de cette Loi 59 (voir mon article dans Dreuz le 23 août dernier) qui vise à prévenir et lutter «contre le discours haineux et les discours incitant à la violence» mais qui va en réalité museler les Québécois inquiets de l’attitude des intégristes musulmans promoteurs de la charia au Québec, lesquels se font taxer d’islamophobie.

Heureusement que nous avons le maire Coderre.

Lors de la présentation de son mémoire devant la commission parlementaire chargée d’examiner le Projet de Loi 59 contre le discours haineux, le maire de Montréal n’a pas hésité à dire que Québec devra donc refaire ses devoirs et réécrire son projet de loi de lutte au discours haineux pour obtenir son appui.

Denis Coderre s’est présenté avec en mains une liste de 10 recommandations destinées à bonifier le projet de loi dans lequel on devra d’abord préciser la notion de «discours haineux».

Le maire Coderre a même mis en doute, dans sa forme actuelle, la constitutionnalité du projet de loi.

Il s’est fait le champion de l’équilibre entre ouverture et vigilance et a dit qu’il fallait surtout miser sur la prévention des gestes à caractère haineux et la formation des policiers.

D’après le maire de Montréal, Québec s’apprête à attribuer trop de pouvoirs à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ), qui pourra mener des enquêtes de son propre chef et rendre publique la liste des personnes sanctionnées par le Tribunal des droits de la personne pour avoir tenu ou diffusé des propos haineux ou incitant à la violence.

Le maire s’est dit contre le fait de tenir une telle liste, car il se soucie de ne pas «stigmatiser» les citoyens ou de «créer des imbroglios», alors que plusieurs personnes peuvent porter le même nom.

«Au lieu d’arriver avec une liste, donnez-moi donc des outils supplémentaires qui vont me permettre d’agir, soit en prévention, soit en réaction, quand une chose pourrait éventuellement arriver», a précisé le maire.

[quote]Les Québécois doivent se montrer «généreux, mais pas naïf»[/quote]

En conférence de presse, le maire Coderre a dit que les Québécois doivent se montrer «généreux, mais pas naïf».

Harper et l’affaire du niquab

Arrivée au Canada en 2008 en étant parrainée par son mari, Mme Ishaq, originaire du Pakistan, avait réussi son examen pour obtenir la citoyenneté en 2013.

Elle s’est cependant abstenue de participer à une dernière étape, la cérémonie officielle au cours de laquelle les aspirants prêtent ensemble serment au Canada, à la reine d’Angleterre, ainsi qu’à ses héritiers, car elle ne voulait pas le faire à visage découvert.

Selon Poste de Veille, Mme Ishaq est une militante car elle est membre sur Facebook du parti politique pakistanais Jamaat-e-Islami (un Parti islamiste extrémiste fondé au Pakistan par l’islamo-fasciste Maududi) et elle a travaillé pour l’ICNA (Islamic Circle of North America), un groupe rattaché à la Confrérie des Frères musulmans fondé à Montréal en 1971 et issu du Jamaat-e-Islami.

Sur son site Internet, l’ICNA se décrit comme «une importante organisation de terrain qui cherche à plaire à Allah (paix soit sur lui) en œuvrant à l’établissement de l’islam dans toutes les sphères de la vie. L’ICNA mène plusieurs projets, programmes et activités qui sont conçus pour contribuer à modeler l’individu et à réformer la société dans son ensemble».

En février dernier, une Cour fédérale en Ontario avait donné raison à Mme Ishaq et autorisé le port du niqab lors de la prestation du serment de citoyenneté. Harper avait porté la décision en appel.

Le 15 septembre, la Cour fédérale d’appel à Ottawa a rejeté l’appel du gouvernement qui souhaitait infirmer le jugement rendu par la Cour fédérale et a décidé que l’interdiction administrative de porter le niqab pendant la cérémonie de citoyenneté, décrétée en 2011, n’est pas conforme à la Loi sur la citoyenneté.

Le ministre de la Justice, Denis Lebel a conseillé au gouvernement Harper de demander la suspension de la décision du tribunal, afin d’empêcher les candidats à la citoyenneté de prêter serment le visage couvert et ce, tant que la Cour suprême n’aura pas rendu sa décision concernant la demande d’autorisation d’appel de la décision.

La Cour suprême est la seule cour habilitée à décider si la réglementation visant à interdire le port du niquab lors de l’assermentation à la citoyenneté canadienne contrevient aux croyances religieuses de la plaignante (Mme Ishaq), protégées par la Charte canadienne des droits et libertés.

Justin Trudeau s’est empressé de réitérer que le port du niquab est un «droit».

Thomas Mulcair (qui avait approuvé la décision du tribunal ontarien en février dernier disant que les femmes portant le voile sont «victimes de stigmatisation») s’est lavé les mains de cette question épineuse, estimant qu’elle doit être tranchée par les tribunaux.

Seuls le premier ministre canadien, Stephen Harper et Gilles Duceppe (l’actuel chef du Bloc Québécois) ont réagi énergiquement.

Stephen Harper a promis de faire adopter une loi exigeant que l’assermentation soit faite à visage découvert s’il était ré-élu.

Gilles Duceppe a appuyé la position de Harper qu’il considère en accord avec le sentiment des Québécois sur cette question. Il a vertement critiqué le fait que Trudeau et Mulcair acceptent l’effacement des femmes de l’espace public.

Les médias canadiens sont bien déçus car ils pensaient que la «crise» des réfugiés allait nuire à la réélection de Harper, coupable de manque d’ouverture d’esprit envers les réfugiés syriens.

[quote]Il semble que les Canadiens donnent raison à Harper plutôt qu’aux médias hystériques[/quote]

En fait, Harper a annoncé qu’il prendrait des mesures responsables et abordables, sans compromettre la sécurité et la capacité d’accueil du pays.

Il semble que les Canadiens donnent raison à Harper plutôt qu’aux médias hystériques et à l’ex-premier ministre Jean Chrétien qui a dit avoir honte du Canada de Stephen Harper.

Au contraire de Jean Chrétien et des médias, la maison de sondage Forum Research estime que le taux d’approbation des Canadiens envers Stephen Harper connaît une augmentation, passant de moins de 3 sur 10 en avril (29%) à un tiers aujourd’hui (33%). Son score net favorable (approbation moins désapprobation) a augmenté passant de moins 36 à à moins 26.

D’après le président de Forum Research :

«Il semble que le point de vue accepté (par les journalistes) concernant la crise des réfugiés était faux et que le premier ministre a grandement bénéficié de sa réponse à cette crise.

Notre sondage a montré qu’il n’y a pas une majorité de Canadiens souhaitant davantage qu’une réponse mesurée à la crise.»

Les sondages se multiplient qui donnent les trois principaux partis politiques au coude à coude avec autour de 30% d’intentions de vote pour chacun. Le NPD reste fort au Québec, tandis que le Parti Libéral s’accroche dans les provinces maritimes et en Ontario. Les Conservateurs de Stephen Harper sont restés assez stables mais ont connu une légère remontée la semaine dernière.

Il est trop tôt pour dire si cette remontée va se concrétiser et si Harper va être réélu, mais ses chances sont encore très bonne.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

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