Publié par Gaia - Dreuz le 25 octobre 2015

Le calme est revenu à Moirans (Isère), près de Grenoble. «La situation est sous contrôle», a indiqué la préfecture de l’Isère en début de nuit. Des gens du voyage étaient réunis autour d’un feu en contre-bas de la gare qu’ils ont en partie saccagée. Après ces nombreuses dégradations, un escadron de gendarmerie maintenait sa surveillance près de leur camp et s’apprêtait à y passer la nuit.

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Car une nouvelle décision du juge d’application des peines pourrait susciter un nouvel accès de colère. La violence de mardi a été déclenchée par des membres de la communauté des gens du voyage sédentarisés dans la commune. Signifiant leur colère, ils réclamaient une permission de sortie pour l’un des leurs actuellement incarcéré qui a demandé à pouvoir assister aux obsèques de son frère, tué dans un accident alors qu’il roulait à bord d’une voiture volée après un cambriolage dans la nuit de vendredi à samedi à Saint-Joseph-de-Rivière (Isère).

D’abord programmées mercredi, les obsèques auront finalement lieu jeudi comme le souhaite la famille, a indiqué le procureur d’Albertville.

«On attend les ordres du juge», a expliqué mardi peu après le retour au calme, un groupe d’une dizaine de gens du voyage. Et «si le juge ne lui donne pas l’autorisation, ça ne s’arrêtera pas car c’est une question de respect», a poursuivi un jeune homme. Selon le procureur d’Albertville, Jean-Pascal Violet, l’avocat du détenu incarcéré à Aiton (Savoie) a déposé mardi après-midi une nouvelle demande de permission de sortie «sous escorte» que le juge d’application des peines «examinera au plus tôt».

C’est vers 16 heures mardi que des scènes d’émeutes urbaines inédites dans la région s’étaient déclenchées. Venant d’apprendre que la permission de sortie avait été refusée à l’un des leurs, plusieurs personnes ont incendié des voitures et des palettes dans l’après-midi à Moirans  sur la RD 1085 qui a été coupée à la circulation. Le trafic SNCF a lui aussi dû être interrompu dans le secteur.

«Une centaine de personnes avec des barres en fer ont bloqué la gare. Autour, il y a eu de lourds saccages, notamment le restaurant attenant à la gare. Sur les voies SNCF, ils ont fait brûler des voitures», avait indiqué un peu plus tôt Franck Longo, directeur de cabinet du maire, alors que des forces de l’ordre étaient dépêchées sur place.

Des menaces de nouvelles violences

Un groupe d’une dizaine de gens du voyage de Moirans a menacé mardi soir de commettre à nouveau des violences, si l’un des leurs n’était pas autorisé à sortir de prison pour assister à des obsèques. «Nous, ça nous a beaucoup touchés de voir partir ce petit (Ndlr : mort ce week end dans un accident de la route à bord du voiture volée en rentrant d’un cambriolage). On a demandé que le juge d’application des peines lâche son frère, pour le voir au moins», indique un homme cheveux grisonnant. «Si le juge ne lui donne pas l’autorisation, ça ne s’arrêtera pas, car c’est une question de respect, complète un jeune homme. Chez nous, c’est le respect qui compte.»

Interrogée par BFM TV, la mère du jeune homme décédé, Adèle Vinterstein, a déclaré : «C’était la seule solution pour qu’on m’entende». «J’ai demandé une escorte (Ndlr : pour que son fils incarcéré puisse assister aux obsèques de son frère), même avec des boulets aux pieds, ajoute-t-elle. Ça durait juste une heure.» Elle a aussi minimisé les dégradations de mardi en soulignant qu’«il n’y a pas eu de violences ni de blessés.»


Violences à Moirans: “c’était la seule solution… by BFMTV

La mairie et les écoles ont été évacuées et des déviations ont été mises en place, précise la préfecture qui assurait en fin d’après-midi mettre «tout en œuvre pour assurer la sécurité des biens et des personnes».

Le Premier ministre Manuel Valls a réagi sur Twitter et promis le rétablissement de l’ordre. Régulièrement taxée de laxisme par la droite, la ministre de la Justice a quant à elle condamné des «émeutes intolérables», soulignant que «dans une démocratie, les décisions de justice ne sont contestables que par les voies de droit. La Cour d’appel aura à dire le droit et j’entends qu’elle le fasse en toute indépendance.»

http://m.leparisien.fr/faits-divers/isere-des-gens-du-voyage-en-colere-incendient-des-voitures-et-des-batiments-20-10-2015-5203589.php

© Gaïa pour www.Dreuz.info

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