Publié par Guy Millière le 17 octobre 2015

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Guy Millière – Je dois le dire : je n’ai pas regardé le débat entre candidats démocrates dans son intégralité.

J’étais davantage préoccupé par les assassinats de Juifs en Israël, et je savais que les démocrates au pouvoir aux Etats Unis raisonnent sur ce point comme les dirigeants européens antisémites, en considérant que la violence vient de ceux qui se font assassiner et des forces de l’ordre d’Israël. Ce genre de position en Europe suscite mon dégoût. Ce genre de position aux Etats-Unis suscite en moi davantage encore de dégoût car, jusqu’à Obama, les Etats-Unis n’avaient pas eu de Président aussi explicitement répugnants. Jusqu’à John Kerry, ils n’avaient pas eu de Secrétaire d’Etat aussi abject.

Je savais, en supplément, ce qui se dirait, et que nous serions à des années lumière de ce qui se dit entre gens sérieux : dans un débat républicain.

Je n’ai pas voulu risquer l’indigestion. Je me suis contenté d’extraits

Les propos crétins, je les supporte à petite dose, quand la dose devient trop importante, j’approche de l’indigestion. Je n’ai pas voulu risquer l’indigestion. Je me suis contenté d’extraits. Ces extraits étaient vides, débiles, souvent ennuyeux, et laissaient penser que les gens qui débattaient vivaient dans un univers alternatif. L’intégralité, selon la plupart des commentateurs était encore plus vide et débile que les extraits. Je ne regrette pas du tout de ne pas avoir regardé l’intégralité. Je n’ai rien manqué, car lorsqu’il n’y a rien, il n’y a rien à manquer.

J’en dirai néanmoins quelques mots, pour informer un peu.

Donc. Soulignons d’abord que ce n’était pas un débat. Il y avait là cinq personnes. Une candidate à la présidence qui devrait être en prison et qui ment dès que ses lèvres remuent, mais qui est néanmoins la favorite, celle qui a presque tout l’argent et presque tous les soutiens. Un socialiste comme on en faisant en Europe au temps où Brejnev dirigeait l’Union Soviétique. Et trois retraités de la politique, sans crédibilité ni auditoire, destinés à servir peu ou prou de plantes décoratives.

Ajoutons que la candidate qui devrait être en prison a « gagné » le débat. Il aurait été difficile qu’il en soit autrement, et il serait difficile de ne pas mettre de guillemets à « gagné ». Elle n’avait aucun adversaire.

Il serait plus exact de dire qu’elle a gagné un simulacre de débat.

Lorsqu’elle sera face à un républicain, elle sera dans un véritable débat, et les choses seront, quel que soit le candidat, moins faciles.

La presse unanime n’en a pas moins dit que la candidate qui devrait être en prison a été « brillante » : que voulez-vous ils ont adoré Obama, qui a tant apporté au monde, en particulier la paix, comme on le voit chaque jour, ils ne peuvent qu’adorer Hillary.

Ajoutons que le socialiste a fait le geste de génuflexion devant la candidate qui devrait être en prison, aux fins de montrer qu’il renonçait à combattre et se contenterait d’un ministère dans une future administration Hillary Clinton.

Un vrai rival d’Hillary n’aurait pas balayé d’un revers de main la transmission par Hillary d’éléments classés secret défense sur un serveur internet non protégé : un crime fédéral passible d’une lourde peine. Or, c’est ce qu’il a fait, en disant que le public en avait assez d’entendre parler de cette « histoire d’emails ». Hillary l’a remercié, d’un air soulagé. Comme un chien bien dressé, il a dû faire le beau en sortant de scène, ouvrir la bouche, et recevoir une friandise en attendant la suite.

Sinon ? Hillary a dit qu’elle était la personne politique la plus « transparente » de l’histoire des Etats Unis et que, bien qu’elle ait changé environ deux cent fois de position sur tous les sujets au cours de l’année écoulée ; elle a aussi dit qu’elle était la candidate la plus « cohérente » qu’on puisse imaginer. Et elle a dit tout cela sans rire : bravo l’artiste !

Elle a ajouté avoir répondu à « toutes les questions sur Benghazi », et l’a fait là encore sans rire. Quel talent !

Elle a énoncé la liste de ceux qu’elle détestait, et dans la liste il y avait les dirigeants d’al Qaida et, aussi, les Républicains. Quel rapprochement subtil ! On croirait du John Kerry dans le texte.

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Pour le reste ? Un seul candidat a évoqué le danger constitué par le chaos au Proche-Orient, Jim Webb. Les autres, dont Hillary, ont pointé le danger majeur qui pèse sur le monde : le réchauffement global et le changement climatique, bien sûr ! Les uns et les autres ont énoncé une liste interminable de dépenses supplémentaires qui, mises bout-à-bout impliqueraient un doublement du budget de l’administration fédérale. Parmi ces dépenses : une assistance massive aux immigrants illégaux, l’éducation gratuite pour tous, de la maternelle au supérieur, une transition énergétique accélérée vers l’énergie solaire et éolienne, et j’en passe. Comment payer ? En faisant « payer les riches », cela va de soi.

Le danger, ce ne sont pas les attentats islamistes, mais les coups de soleil liés au réchauffement

A été évoquée aussi la confiscation des armes à feu pour ceux qui les possèdent légalement mais, à ma connaissance, pas pour les gangs et les truands, qui sont des victimes d’ “injustices sociales” faisant qu’il y a bien trop de gens en prison. Les mots «islam radical» n’ont pas été prononcés, car le danger, ce ne sont pas les attentats islamistes, mais les coups de soleil liés au réchauffement. Et on voudrait que je prenne cela au sérieux !

Le parti démocrate américain a glissé vers la gauche délirante et extrême. C’est un glissement grotesque, mais, hélas, dangereux.

Huit années d’Obama ont été un désastre. Si vous avez aimé Obama, comme tant de journalistes, vous adorerez Hillary, l’ancienne Secrétaire d’Etat pour qui le danger majeur est le réchauffement (elle n’a pas cité une seule fois la Chine, la Russie, l’Iran, etc).

J’en viens à penser qu’elle sera pire qu’Obama si elle est élue.

La dernière question de la soirée était consacrée à la légalisation de la marijuana. C’était une question appropriée. Ceux qui étaient sur scène donnaient l’impression au vu de leurs propos d’avoir fumé la moquette.

Il se dit que Joe Biden, le clown septuagénaire qui sert de vice-président à Obama envisage encore de se présenter : c’est possible. Il se dit aussi que la « brillance » d’Hillary lors du simulacre de débat l’a dissuadé. On saura bientôt si Joe Biden vient s’opposer à Hillary. Il aurait un avantage, son fils est mort d’un cancer voici peu, et le peuple américain est compassionnel. Il aurait, aux yeux de certains, un autre avantage, avoir été vice-président du pire Président de l’histoire des Etats-Unis, et pourrait se présenter en héritier du désastre Obama. Quel bel héritage ! Et des électeurs démocrates seraient prêts à en redemander !

Y a-t-il un républicain pour reprendre les commandes de l’avion avant le crash ? Parce que j’aime les Etats Unis, et j’espère.

Je veux l’espérer. Vraiment.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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