Publié par Gilles William Goldnadel le 3 novembre 2015

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Gilles-William Goldnadel s’étonne de la brutale éviction de Philippe Verdier de France 2 après la parution de son ouvrage qui critique le traitement politique du réchauffement climatique. D’autres présentateurs avaient fait polémique sans être licenciés…

Dans l’expulsion brutale de Philippe Verdier de la télévision publique, on a peine à savoir où habite vraiment le scandale.

Dans le fait qu’il est des esprits médiocres qui considèrent que de ne pas accepter entièrement, religieusement et docilement la doxa sur le climat serait constitutif d’un odieux négationnisme digne de Faurisson, a fortiori lorsqu’on fait le métier d’interroger les cieux?

Dans le fait que les défenseurs habituellement les plus braillards de la liberté d’expression, lorsqu’elle exprime leurs idées, font silence de mort?

Dans l’hypocrisie du prétexte susurré par les responsables de la seconde chaîne nationale et qui serait constitué par le fait que feu M. Météo aurait utilisé cette qualité pour vendre son maudit livre? La vilaine excuse que voilà: lorsque David Pujadas publie en collaboration avec mon ami l’imam Chalghoumi leur opus Agissons avant qu’il ne soit trop tard* (éditions du cherche Midi) il est constamment présenté comme «le journaliste vedette de France 2» (France Inter mardi 28 mai 2013) sans être renvoyé comme un malpropre.

Lorsque Charles Enderlin publie en mai 2013 un livre polémique intitulé Au nom du temple il vante sa qualité de «correspondant de France 2 à Jérusalem» sur son livre comme dans une interview à l’Express (2 mai 2013). Il n’est pourtant pas viré avec pertes et fracas.

Lorsque Sophie Davant -elle aussi de la météo- publie son Journal d’une quinqua (Albin-Michel) dans lequel elle informe les lecteurs, notamment de Voici, de la verdeur de sa sexualité en posant sous le logo de sa chaîne, ni le ciel, ni la foudre ne tombent sur son aimable tête.

Alors, il faut chercher ailleurs que dans ces minables excuses.

Il faut chercher dans le fait que le prêt-à-penser écolo-gauchisant est puissant autant qu’intolérant sur les antennes conformistes. Il fallait entendre la chattemite verte, Emmanuelle Cosse, au micro de France Inter, défendre sans en avoir l’air ceux qui étaient en train d’exécuter Philippe Verdier.

Il fallait savoir qu’un délégué CGT à FR3, également militant encarté chez les Verts depuis la fin des années 90, candidat de ceux-ci aux élections cantonales de mars 2011, n’est pas considéré comme suffisamment engagé pour être jugé subjectif sur les dossiers d’environnement et sur les interviews des députés Verts. N’ayant pas le goût des listes comme d’aucuns journalistes gauchistes, je tiens son nom à la disposition des médiato-sceptiques.

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Il fallait comprendre que l’arrivée comme bras droit de la nouvelle responsable de la télévision publique, de l’ancien chef de cabinet de Mme Duflot n’était pas de nature à assainir l’atmosphère ou améliorer l’environnement.

Un environnement tellement pollué que pour ne pas sembler utiliser deux poids et deux mesures, France télévision, en même temps qu’elle convoquait Verdier convoquait également un autre présentateur météo de France 3, Jean-Marc Souami, pour avoir critiqué sur Twitter la décision de Laurent Ruquier d’avoir offert une tribune à Nadine Morano: «Pauvre Nadine Morano après le show orchestré de main de maître par Ruquier. 1h30. Un record elle chiale encore la honte!»

Le même n’était à pas son coup d’essai, dans son propre journal météo, le 12 janvier 2013, jour de la Manif pour tous, il avait conseillé aux téléspectateurs, sans être aucunement réprimandé «de rester sous la couette»…

Allez savoir pourquoi, contrairement à Philippe Verdier, ce membre de la CFDT s’est simplement entendu prier d’honorer désormais son devoir de réserve…

Le climat n’est guère plus sain sur France Inter. Ainsi, l’excellent François Rollin, le seul humoriste maison qui ne participait pas de la pensée unique et obligatoire, a lui aussi été évincé brutalement: «Je ne m’y attendais absolument pas. Il n’y a pas eu le moindre coup de semonce. Tout au long de l’année, les commentaires étaient élogieux. Lorsque la direction m’a convoqué avant l’été, je pensais qu’ils voulaient changer de jour. J’étais vraiment loin du compte. Je ne suis pas l’homme de l’indignation sur commande et je refuse d’agiter à chaque instant le spectre de l’amalgame et de la stigmatisation» (comme Sophia Aram) «qui se répand en discours compassionnels sur la banlieue et les pauvres musulmans stigmatisés».

Honnête jusqu’au bout, François Rollin, peu amène envers Patrick Cohen, rend hommage au si talentueux homme de gauche François Morel: «Il s’est permis de faire une chronique sur mon départ qui est un modèle de solidarité et de finesse». N’est pas Morel qui veut.

Les évictions d’un Verdier et même d’un Rollin ressemblent à s’y méprendre à celle qui avait été tentée contre mon client et ami Clément Weill-Raynal, chroniqueur judiciaire à FR3, qui avait commis le crime d’alerter sur l’existence du Mur des cons du Syndicat de la Magistrature.

Le service public audiovisuel à la française est le siège d’une machine implacable à matraquer idéologiquement l’opinion

Ce qu’il nous faut enfin et vraiment comprendre est que le service public audiovisuel à la française est le siège d’une machine implacable à matraquer idéologiquement l’opinion.

A l’aide d’un gourdin d’autant plus épais que les Français ont la tête de plus en plus dure.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation du Figaro Vox.

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