Les terribles attentats terroristes d’il y a quelques jours à Paris évoquent profondémment la dure réalité politique que nous vivons en Israël depuis trop longtemps.

J’espère que la Belgique et les autres pays européens pourront prendre les mesures adéquates pour se prémunir de telles catastrophes. Ici, en Israël, de par nos expériences de terrorisme permanent, on se sent une forte communauté de destin avec Paris ou Bruxelles.

Modiin où je vis, est une ville nouvelle de près de 100.000 habitants entre Jérusalem et Tel Aviv, conçue il y a 20 ans.

Elle est en expansion constante, la population augmentant de près de 10% par an. Elle est planifiée pour atteindre 250.000 habitants à l’horizon 2025 – 2030.

La vie y est agréable, à la fois paisible et dynamique.

La moyenne d’âge est de 32 ans, dont 80% de diplômés d’études supérieures travaillant pour la plupart dans la haute technologie.

Malgré l’environnement hostile au-delà des frontières et l’ébullition dans certains villages arabo-palestiniens, il y a un sentiment de sécurité générale. Les jeunes filles peuvent se balader seules un peu partout dans le pays à minuit, sans préoccupation particulière. On y côtoit une jeunesse dynamique, ouverte, mélangée et active.

Israël, avec 8 millions d’habitants à peine, est à la pointe mondiale de la recherche, de la technologie, des développements médicaux, des techniques agricoles, de l’aide aux pays en voie de développement. Comme partout, il est vrai, il faut aussi faire face aux problèmes sociaux et économiques,

Tout cela dans un environnement politique régional catastrophique que vous connaissez et des menaces de destruction explicites de la part du Hamas du Hezbollah et de l’Iran, que l’on prend au sérieux.

La Knesset, le parlement israélien, compte 120 députés dont aujourd’hui environ 46 % députés de droite, 16% du centre, 23% de gauche, et 11% représentant exclusivement la population arabe.

La population estudiantine d’origine arabe est largement sur-représentée, de même que les patients et personnel médical arabes dans les hôpitaux israéliens.

Les patients juifs et arabes partagent les mêmes chambres à l’hôpital

Les patients juifs et arabes partagent les mêmes chambres et les étudiants juifs et arabes vivent en général en harmonie sur les campus universitaires. Les étudiantes musulmanes vont aux cours couvertes du voile sans problème, de même que les vendeuses ou caissières musulmanes dans les supermarchés.

Les universités sont classées parmi les meilleures internationalement. Il y a une impressionnante liberté d’opinion et d’expression.

Tout cela est je crois, loin de l’image que l’on en a en Europe.

L’Islamisme fondamentaliste

Cependant, la politique radicale et extrémiste des dirigeants palestiniens et du Hamas qui a pris le pouvoir à Gaza crée une situation de tension, de haine et de violence, notamment parmi la jeunesse palestinienne travaillée aussi par les imams radicaux des mosquées.

Le Hamas, comme DAESH, pend, décapite ses propres citoyens et prône la terreur contre Israël mais aussi contre l’autorité Palestinienne dont le siège est à Ramallah.

L’Autorité Palestinienne, dirigée par Mahmoud Abbas, n’a pas eu d’élections depuis plus de 10 ans. Elle refuse absolument de s’asseoir à table avec les dirigeants israéliens, à moins que ceux-ci ne s’engagent par avance à accepter leurs conditions. Absurde. On n’en sortira pas.

Quant à la majorité de la population israélienne, elle est prête à faire des concessions importantes pour atteindre une paix réelle, mais pas au prix de sa sécurité et du refus de son existence. Les menaces officielles de l’Iran de détruire l’Etat d’Israël n’arrangent pas les choses et ne fait que convaincre les Israéliens de s’assurer de leur sécurité avant tout.

La haine séculaire envers les Juifs et les Chrétiens trouve son expression dans un islamisme fondamental, rétrograde et primitif, devenu le seul refuge d’une population sans jamais d’espoir de progrès économique, social et politique. De plus, le côtoiement d’une société israélienne en plein essor, démocratique, ne fait qu’accroître une terrible frustration, accentuée par l’internet et les medias sociaux. Sans parler des luttes tribales et religieuses inter-arabes.

Cette haine se retrouve dans les villes européennes à fort caractère islamiste.

Le progrès ne semble pas être pour demain

Malgré les milliards déversés par l’UE, aucune industrie viable n’a vu le jour ni dans les territoires palestiniens, ni dans la plupart des pays musulmans du Moyen-Orient

Malgré les milliards d’euros déversés chaque année par l’Union Européenne et les USA, aucune industrie viable n’a vu le jour ni dans les territoires palestiniens, ni dans la plupart des pays musulmans du Moyen-Orient. L’argent déversé par les gouvernements occidentaux, l’ONU, les ONG, disparaît en grande partie dans les comptes en banque en Suisse des dirigeants arabes dictatoriaux. Il faut voir le palais et les demeures construites par Mahmoud Abbas et les dirigeants palestiniens à Ramallah. Cela vaut la Côte d’Azur et Hollywood. Il en est de même d’ailleurs du palais grandiose construit par Erdogan en Turquie. Voir les photos sur internet.

Israël prend donc toutes les mesures nécessaires pour protéger sa sécurité, sa continuité et se mettre à l’abri d’une proximité de DAESH à ses frontières. Ce qui n’a pas empêché l’armée israélienne de construire un hôpital de campagne à la frontière syrienne et d’y accueillir des centaines de blessés de tous bords. Parfois même de les chercher en territoire syrien à l’appel des combattants syriens.

Tout cela n’est probablement pas transmis dans les articles et reportages des medias européens.

Les medias

Ce qui m’amène à cette dérive on ne peut plus préoccupante du journalisme à notre époque.

La course au rating, au scoop, au sensationnalisme sans aucune véritable vérification préalable permet le lancement de nouvelles non- fondées mais que l’on ne peut retirer ou modifier car une fois lancées, le mal est fait.

Ceci est couplé avec une politisation idéologique des medias détruisant toute possible objectivité. La culture historique contemporaine des journalistes est de bas niveau et entraîne bien des inexactitudes. C’est le cas notamment pour le conflit israélo-arabe. La terminologie utilisée systématiquement par les medias (colons, territoires occupés) et qui marque les esprits est contestée par le gouvernement israélien se référant lui à l’Histoire et au droit international.

Sur d’autres théâtres de conflit, le choix des termes tels que « résistants armés », « combattants de la liberté », ou « terroristes » n’est pas toujours innocent.

Le grand journalisme : vous rappelez-vous avec nostalgie les médias, les ésditorialistes de notre jeune époque estudiantine, Bernard Pivot, le Herald Tribune, le Washington Post, Der Spiegel, le Monde (d’alors), le Grand Echiquier en zovoort ?

En toutes choses, on assiste malheureusement à un nivellement par le bas et à une vulgarité qui envahissent l’espace culturel. C’est peut-être le prix de la mondialisation.

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Géopolitique du Moyen-Orient

Sur un plan stratégique plus général relatif au monde arabe, on assiste à un chaos total, les anciens dictateurs étant remplacés par des chefs tribaux et des gangsters.

Dans le monde arabe, le viol, l’esclavage et la décapitation sont érigés en système

Le monde arabe est plongé dans un primitivisme barbare, la disparition de tout ordre sociétal et de toute valeur morale. Le viol, l’esclavage et la décapitation sont érigés en système.

En fait, c’est l’expression d’un enseignement de l’islam par les imams ultra-fondamentalistes et radicaux issus notamment des Frères Musulmans et de la révolution chiite depuis Khomeini en 1979. Mais les sunnites wahabites (Arabie Saoudite) ne sont pas beaucoup plus ouverts.

Les premières victimes sont les femmes, les enfants, les personnes âgées, dans les sociétés arabes.

J’ai relu les analyses du Coran et on y trouve une règle fondamentale : « Ce qui est écrit est écrit » et on ne peut changer en rien l’enseignement de Mahomet. Impossibilité donc de progrès, ce qui explique l’état lamentable de toutes les politiques ou économies arabes et l’énorme frustration devant les progrès occidentaux et israéliens. Leur seule survie provient de l’argent du pétrole.

L’absence apparente de stratégie européenne

Face à une telle situation, on assiste à une absence de moyens et de volonté de « self-protection » de la part des gouvernements américains et européens.

Le consumérisme, l’hédonisme et l’individualisme ont pris partout le pouvoir.

Les guerres coloniales européennes et les engagements militaires américains depuis des décennies ont profondément marqué les opinions publiques. Elles n’ont plus la volonté de prendre des mesures fortes pour leur défense. Il n’y a plus d’armées significatives, en Europe, qui puissent faire face aux dangers. La situation demanderait une révision totale des priorités, des sacrifices et des revirements politiques, dont par exemple la reconstitution d’armées de conscription, la multiplication des budgets de défense, la définition claire de l’ennemi, une fermeté sans faille face à l’Iran nucléaire, un engagement massif de troupes au sol au Moyen-Orient, en Libye…

Je suis étonné que l’on ne cite nulle part les mesures de sécurité existant en Israël depuis longtemps : services privés de sécurité épaulés par la police, contrôles à l’entrée des écoles, des centres commerciaux, des lieux publics, des restaurants.

Gràce aussi à une armée de citoyens, tout le monde ici est concerné et solidaire dès qu’un danger se présente. Chaque famille a un fils ou une fille à l’armée à un moment ou un autre.

Aucune démocratie ne peut survivre sans sécurité. Il faut choisir.

A notre époque, chers amis, j’avais beaucoup espéré de l’Europe. J’avais d’ailleurs assisté le Professeur Raymond Rifflet dans la création de l’Union des Etudiants Fédéralistes Européens.

Je pense que l’Europe s’est déglinguée. Ni l’Allemagne ni la France ne pense ou n’agit en fonction de l’Europe

Mais au cours des années, je pense que l’Europe s’est déglinguée de par un élargissement inconsidéré à des pays pas encore mûrs, par une centralisation bureaucratique excessive au sein de la Commission Européenne, par une absence de vision politique continue et par un personnel politique particulièrement sensible à sa réélection.

Ce fut une erreur, à mon avis, de laisser entièrement le leadership économique à la seule Allemagne, et le leadership politique à la seule France, quelles que soit leurs forces en ces domaines. Ni l’une ni l’autre en fait, ne pense ou n’agit en fonction de l’Europe.

Ils ne représentent à eux deux que 30% de la population européenne. Mais il est vrai que l’Allemagne est un colosse économique. Les autres 26 pays me semblent avoir perdu toute influence réelle malgré la règle de l’unanimité requise pour certaines décisions. Seuls les anciens pays de l’Est montrent une certaine indépendance.

Le déferlement actuel de « réfugiés » est aussi fort préoccupant, de par l’absence de mesures cohérentes depuis des années. Comment est-ce possible ? Il aurait fallu encadrer ce mouvement bien plus tôt et dans le cadre d’une politique concertée et contrôlée. Combien d’infiltrations parmi eux ?

Mais personne ne veut prendre le relais de l’Italie ou de la Grèce.

En Israël, l’afflux d’immigrants illégaux a été complètement arrêtée.

On notera l’absence totale d’aide des pays richissimes du Golf et la politique cynique de la Turquie. Cela restera une tache dans l’Histoire.

Quant à la Syrie, elle ne cesse d’agonir.

La Russie elle, sous sa nouvelle direction nationaliste et hégémonique, joue parfaitement aux échecs devant une Amérique dirigée par un Président idéologue que je ne crois pas à la hauteur des défis.

L’Europe et Israël

Pour en revenir à Israël, je ressens une certaine amertume devant la politique européenne qui s’empresse de vouloir étiqueter les produits en provenance de la Judée-Samarie, de Jérusalem-Est ou du Golan (ce qui représente 0,1% des exportations israéliennes). Quelle tristesse.

La volonté d’isoler Israël, d’en faire un Etat-pariah est pour moi incompréhensible alors que les valeurs judéo-chrétiennes sont si évidentes.

L’alliance forte avec un Israël expert mondial en anti-terrorisme, est pourtant indispensable en ces moments historiques face à un barbarisme qui n’a d’attrait que son odeur de pétrole et ses centaines de milliards disponibles pour signer tant de juteux contrats.

Une perspective d’avenir

Je profite donc de ma famille, de mes petits-enfants, de mes amis, de mes lectures, de conférences et cercles d’études, de la force nationale sociale et solidaire, de la discussion permanente tellement ancrée dans la tradition juive.

J’ai depuis ici un immense confiance en l’avenir et je souhaite vous y faire participer. Il faut se ressaisir et donner toute sa force à l’espérance.

L’âge, dit-on, est comme le vin. En prenant des années, il peut devenir du vinaigre ou devenir somptueux, voluptueux. Je préfère boire avec vous une très bonne bouteille. Don’t worry, be happy.

Reproduction autorisée avec la mention suivante :

© Jacques Heller, depuis Modiin, Israel

Ancien Membre de l’Institut Royal Belge des Relations Internationales, Anicien dirigeant de sociétés multinationales en Europe, pour Dreuz.info.