Donc : Les FARC plantent des mines antipersonnel ; elles tuent et mutilent civils et soldats ; des soldats perdent la vie en tentant de les neutraliser ; l’armée est tenue pour responsable ; et les FARC sont récompensés avec des emplois au gouvernement et l’impunité.
«Donne-moi un câlin, a-t-il dit. Et donne-moi un baiser, a-t-il dit … et ce fut terminé”
En Février 2008, Javier Benavidez et ses deux jeunes fils, Andres et Mauricio, marchaient le long d’un chemin dans une région rurale du sud-ouest de la Colombie, lorsque Andres a sauté sur une mine. Aveuglé par les éclats d’obus, gravement brûlé, Javier a pris un de ses fils sur les épaules et a marché vers sa maison pour demander de l’aide, dirigé par le plus jeune. Il ne pouvait pas voir que les jambes de Andres avaient été arrachées, et que son abdomen était déchiqueté. Dans une interview télévisée en 2014, Javier a dit que son fils lui a demandé de le déposer au sol parce que son ventre lui faisait mal et qu’il avait froid : «Donne-moi un câlin, a-t-il dit. Et donne-moi un baiser, a-t-il dit … et ce fut la terminé”, se rappelle Javier. Andres est mort. Il avait treize ans.
En colombie, depuis 1990, plus de 11,212 personnes ont été mutilées ou tuées par des mines antipersonnel, selon les statistiques du gouvernement. La plupart ont été plantées par le groupe narco-terroriste des FARC.
Début mars, quand les FARC ont donné leur accord à la décision d’enlever les mines antipersonnel – après trois ans de pourparlers de «paix» avec le gouvernement colombien de Juan Manuel Santos – la nouvelle a recueilli le soutien du monde entier. Humberto de la Calle, négociateur en chef du gouvernement Santos, a déclaré aux journalistes : “c’est un pas de géant vers la paix.”
Ce n’était pas vrai.
Quelques semaines plus tard, le négociateur des FARC, Rodrigo Granda, précisait que les FARC avaient seulement accepté d’«accompagner» l’armée pour enlever les mines dans quatre régions, mais qu’ils continueraient à en poser dans le reste du pays.
Les terroristes des FARC ont fort à propos affirmé qu’ils savaient faire des mines antipersonnel, pas les neutraliser. Donc, bien qu’il fut salué comme un effort conjoint, le travail serait effectué, comme il l’a toujours été, par des soldats colombiens – déjà les principales victimes des mines, avec plus de 6.900 incidents depuis 1990.
En juillet, l’initiative Santos-FARC faisait sa première victime : Wilson de Jesus Martinez, qui avait passé neuf ans dans le service de déminage de l’armée, a été tué alors qu’il nettoyait une zone dans la région d’Antioquia. Selon sa sœur, qui a accordé un entretien au quotidien El Tiempo, Martinez avait déjà failli être tué deux fois par les engins explosifs des FARC.
En août, il apparaissait clairement que la “percée” des accords Santos – les FARC sur la question des mines terrestres, était une imposture. Le colonel de l’armée Hector Rodriguez annonçait que les FARC continuaient à poser des mines dans l’Alto Mira, une communauté afro-colombienne dans le sud ouest de la Colombie. On estime que 1.500 mines ont récemment été plantées par les FARC, principalement autour des hameaux, des sentiers pédestres et des écoles. Le Colonel Rodriguez a également annoncé la mort de deux enfants qui ont explosé sur une mine à la sortie de l’école.
«J’ai dû signaler la mort de ces enfants moi-même parce que leurs parents ne l’ont pas fait par peur d’être assassinés”
«J’ai dû signaler la mort de ces enfants moi-même”, a expliqué le colonel, “parce que leurs parents ne l’ont pas fait par peur d’être assassinés. Qui était responsable ? Les FARC”. En Novembre, un terroriste des FARC connu sous le nom de “l’Ange Gabriel», a admis, sur le site internet des FARC, que le groupe posait en effet des mines antipersonnel, au prétexte qu’il s’agissait d’un “mécanisme d’auto-défense”.
C’est un argument spécieux.
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Les mines antipersonnel d’Alto Mira, comme dans de nombreuses régions de Colombie, visent les civils : le 20 mai, une fillette de sept ans a été tuée par une mine près d’une école au sud ouest de l’État de Cauca. Les mines terrestres neutralisées par l’armée en juin dans l’état de Santander ont été posées près d’un terrain de football et d’une école. En juillet, deux mines des FARC ont été neutralisées à 10 mètres d’une autre école, dans le sud de Putumayo. En fait, la pose de mines à proximité des écoles, des parcs et sentiers ruraux est l’une des tactiques terroristes habituelles des FARC.
Lors d’un incident particulièrement odieux, en mai, un soldat colombien, Edwin Avila, gardait la construction d’une aire de jeux, quand il a marché sur une mine et a perdu ses deux jambes. Les terroristes du groupe terroriste ELN – qui fonctionne parfois de concert avec les FARC – ont pris les jambes du soldat et les ont exposées comme des trophées sur une clôture près d’une école. À l’époque, le ministre de la Défense Juan Carlos Pinzon décrit à juste raison les terroristes de l’ELN comme des “rats.”
Mais Santos décrit le dirigeant des FARC “Timochenko” comme “digne de confiance” et “sympathique”. Et bien que les FARC continuent à faire l’usage de mines terrestres, les pourparlers de la Havane se poursuivent. S’ils sont ratifiés, ils entraîneront l’amnistie pour les combattants des FARC et des heures de travail d’intérêt général pour les dirigeants. L’accord donnerait également aux terroristes des sièges au Congrès.
Ajoutant l’insulte à l’injure, les tribunaux colombiens ont tenu l’armée colombienne pour responsable des mines terrestres posées par les FARC. En octobre, la haute cour a statué contre l’armée dans un cas où un civil a perdu un membre après avoir marché sur une mine antipersonnel des FARC posée près d’une base de l’Armée. L’argument absurde : c’est la présence de la base de l’armée qui mettait la population civile en danger. Selon cette logique, les écoles seraient légalement responsables des mines terrestres des FARC, compte tenu qu’historiquement, les FARC les ciblent.
Donc : Les FARC plantent des mines antipersonnel ; elles tuent et mutilent civils et soldats ; des soldats perdent la vie en tentant de les neutraliser ; l’armée est tenue pour responsable, et les FARC sont récompensés par des emplois au gouvernement et par l’impunité.
Si ça, ça s’appelle “la paix,” alors la terreur est en train de gagner, en Colombie.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © @Lia Fowler pour Dreuz.info.
* Lia Fowler est journaliste américaine et ancien agent du FBI
C’est assez effrayant ce que vous nous dîtes là.
Les FARC sont les cousins germains du hamas et hezbollah ?
Et avec une pareille justice, qui se veut certainement “progressiste”, pauvre Colombie.