Publié par Magali Marc le 13 décembre 2015

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Plus j’ai pris connaissance des informations diffusées graduellement depuis l’attentat du 2 décembre à Saint-Bernardino en Californie et plus je me suis interrogée sur les manquements à la sécurité aux États- Unis et sur l’absence de vigilance dans l’entourage des tueurs.

La sécurité

Depuis les attentats du 11 septembre 2001, les Américains sont censés avoir resserré la sécurité. Ils l’ont fait surtout dans les aéroports et au niveau des passages frontaliers canadien et mexicain, tout en s’efforçant de ne pas nuire aux échanges commerciaux avec ces deux pays.

Pour être admise aux États-Unis, Tashfeen Malik, la femme du tueur, Syed Rizwan Farook, a du passer par trois vérifications de ses antécédents lorsqu’elle est arrivée du Pakistan.

  1. Tout d’abord, les responsables de la sécurité intérieure ont vérifié que son nom ne figurait pas dans les bases de données de la sécurité nationale.
  2. Puis, sa demande de visa est allée au Département d’Etat, qui a vérifié ses empreintes digitales à l’aide d’autres bases de données.
  3. Enfin, après être arrivée aux États-Unis et avoir formellement épousé M. Farook, elle a demandé sa carte verte (green card) et elle est passée par une autre série de vérifications judiciaires et de sécurité.

Elle a également été questionnée lors de deux entrevues en face à face avec des fonctionnaires fédéraux, le premier était un fonctionnaire consulaire au Pakistan, et le second un agent d’immigration aux États-Unis qui l’a rencontrée relativement à sa demande de carte verte.

Tous ces examinateurs n’ont rien trouvé de suspect et le F.B.I. a dit qu’il n’avait pas d’informations incriminant Mme Malik Farook.

On sait pourtant qu’elle a donné à l’administration une fausse adresse, et que personne ne s’en est rendu compte car personne ne l’a vérifiée.

Personne n’a découvert ce qu’elle ne cherchait même pas à cacher, à savoir qu’elle parlait ouvertement de son intérêt pour le djihad dans les médias sociaux, disant qu’elle le soutenait et qu’elle voulait en faire partie.

Pour comprendre cet «oubli», il faut savoir que les agents d’immigration ne contrôlent pas systématiquement les médias sociaux dans le cadre de leurs vérifications des antécédents. Ce genre d’enquête fait l’objet d’un débat au Département du «Homeland Security» (sécurité intérieure) afin de déterminer si ce serait approprié de le faire.

Pendant ce temps, un débat est aussi en cours au Département américain de la Citoyenneté et des Services d’Immigration, l’organisme qui approuve les visas et les cartes vertes, afin de décider si les officiers qui mènent les entrevues devraient être autorisés à utiliser régulièrement des documents recueillis auprès des médias sociaux dans les cas où ils évaluent la crédibilité des étrangers de manière à déterminer s’ils posent un risque à la sécurité.

Cette question étant restée en suspend, l’agence n’a pas utilisé les médias sociaux comme moyen de référence.

C’est ainsi que Tashfeen Malik – considérée à présent par le FBI comme étant celle qui a radicalisé Farook – est passée aux États-Unis comme du beurre dans la poêle, alors qu’elle était originaire d’un pays islamique où le fanatisme fleurit et où l’on brûle souvent des drapeaux américains.

Quand à Syed Farook et Enrique Marquez, le FBI vient de s’apercevoir (oups !) qu’en 2012, ils étaient en contact avec un groupe terroriste américain qui a été démantelé par l’arrestation et l’emprisonnement de l’un des membres, et qu’ils avaient peut-être préparé un attentat qui a été avorté par cette arrestation.

Les armes

Malheureusement pour les adversaires du deuxième amendement de la Constitution des États-Unis d’Amérique qui garantit à tout citoyen américain le droit de porter une arme, les armes utilisées par Syed Rizwan Farook et Tashfeen Malik – deux pistolets et deux fusils – ont été achetées légalement en Californie en vertu de l’interdiction des armes d’assaut de l’État de Californie.

L’un était un DPMS Panther Arms A15 et l’autre un Smith & Wesson P15 que le couple a tenté de modifier pour en faire une arme capable de tirer en mode entièrement automatique.

Ils ont effectué une modification qui leur a permis de contourner l’interdiction de chargeurs détachables en utilisant un chargeur amovible de grande capacité (les lois de la Californie limitent les chargeurs à un maximum de dix cartouches, et les chargeurs doivent être fixés au fusil).

Au total, le couple détenait un total de 1600 cartouches (1400 pour les fusils et 200 pour les armes de poing) au moment de la fusillade.

Les responsables du FBI ont déclaré que les pistolets avaient été achetés par Farook, ce qui aurait dû déclencher une vérification de ses antécédents.

Les fusils d’assaut ont été achetés par Enrique Marquez, voisin, ami d’enfance de Farook, marié à une sœur de la belle sœur de Farook, un individu pathétique qui s’est converti à l’islam tout en restant alcoolique.

Selon la loi californienne, les transferts de propriété d’armes doivent passer par un distributeur autorisé de manière à se conformer à une vérification des antécédents.

Malik et Farook ont laissé des bombes artisanales sur les lieux de la fusillade où ils ont tué 14 personnes et blessé 22, dans l’espoir de tuer le personnel médical et les forces de police lorsqu’ils arriveraient sur la scène de l’attentat.

Les bombes, qui devaient être actionnées par télécommande, n’ont pas explosé.

Au cours de leur fuite, Malik et Farook ont aussi jeté des bombes artisanales vers les policiers à partir de leur véhicule mais elles n’ont pas explosé non plus.

Par la suite, le FBI a perquisitionné l’appartement de Farook et Malik et a trouvé 19 bombes artisanales, stockées en vue de futures attaques. D’après Catherine Herridge de Fox News, ces bombes sont d’une conception popularisée par al-Qaïda à travers son magazine Inspire, et adoptées dernièrement par les adeptes de l’État Islamique.

Les forces policières ont été efficaces sur le terrain intervenant rapidement sur les lieux de l’attaque, trouvant et appréhendant rapidement les fugitifs, mais peut-on dire que les agences de sécurité et les responsables de l’immigration ont bien fait leur boulot ?

Les règles ont été contournées, une immigrante a donné une fausse adresse et disait ouvertement ce qu’elle pensait du djihad sur Facebook et personne ne s’en est aperçu !

La vigilance de l’entourage

D’après un sondage de NBC/Wall Street Journal, réalisé entre le 6 et le 9 décembre (donc plusieurs jours après la tuerie de San Bernardino), 25% des répondants américains interrogés étaient d’accord avec la proposition de Donald Trump d’empêcher l’entrée aux État-Unis de musulmans pendant un certain temps, alors que 57% des répondants se disaient opposés à cette idée.

Je me serais attendu à un sentiment de méfiance beaucoup plus répandu chez les Américains, si on tient compte du fait que deux musulmans décrits par leurs proches et connaissances comme étant très pieux et qui n’avaient jamais tué personne, ont décidé un beau matin d’aller faire le djihad contre leurs collègues de travail, s’amenant à une fête de bureau avec des armes semi-automatiques et des explosifs et leur tirant dessus à bout portant sans piper mot.

Ce couple pour lequel lesdits collègues avaient organisé quelques mois auparavant un «baby shower» pour fêter leur premier né, n’avait suscité aucune méfiance dans son entourage professionnel.

L’homme, Syed Farook est décrit comme calme, silencieux par des collègues de travail survivants.

Tout au plus, on a appris qu’un des collègues assassinés, Nicholas Thalasinos, était un Chrétien converti en «Juif Messianique» (Jews for Jesus) qui était très prosélyte et discutait souvent avec Farook.

Thalasinos était aussi très pro-Israël, ce qui explique peut-être que Farook ne l’ait pas raté.

Selon le pasteur de Thalasinos, Sayed Farook aurait dit à Nicholas Thalasinos quelques semaines avant la fusillade mortelle : «Vous ne verrez jamais Israël».

Loin de moi l’idée d’accuser les victimes, mais l’ouverture d’esprit américaine doit-elle nécessairement exclure une saine méfiance ?

Le politically correct a t-il tellement imprégné mes voisins américains qu’ils ne daignent pas lire entre les lignes ?

Le politically correct a t-il tellement imprégné les esprits chez mes voisins américains qu’ils ne daignent pas lire entre les lignes quand on leur tient des propos enflammés antisionistes ?

Comme d’habitude, les parents et connaissances du couple de djihadistes n’ont rien vu venir. Ils se sont tous dits «sous le choc», étonnés, éberlués, surpris, ébahis, déconcertés, abasourdis, ahuris, stupéfaits, interloqués, sidérés, babas, estomaqués, confondus, ébaubis (j’ai fait le tour des synonymes), bref ils n’en revenaient pas.

Le père de Syed Rizwan Farook a signalé que son fils détestait fanatiquement Israël ce qui, pour des Pakistanais, est banal. Il aurait mollement essayé de dissuader son fils de joindre le djihad en cherchant à le convaincre que l’État hébreu était sur le point de disparaître.

Au cours d’une interview avec la Stampa, Rahil Farook a décrit son fils comme un « bon garçon poli ». Il a reconnu que ses points de vue « politiques » radicaux étaient particulièrement « conservateurs», notamment en ce qui concerne Israël (à ses yeux la haine viscérale d’Israël est un point de vue politique conservateur !)

Farook exprimait de la sympathie pour les idéaux d’Abu Bakr Al Baghdadi

Selon son père, Farook exprimait de la sympathie pour les idéaux d’Abu Bakr Al Baghdadi et le désir de créer un Etat Islamique qui ferait directement face à Israël et mènerait le combat contre l’Etat Juif.

« Je lui disais toujours : ‘Reste calme, sois patient ; Israël n’existera plus d’ici deux ans’,” a raconté le père du tueur. « La situation géopolitique change : ni la Russie, ni la Chine, ni même les Etats-Unis, plus personne ne veut des Juifs nulle part. Ils finiront par les renvoyer en Ukraine » (en Ukraine ???)

Belle solidarité aussi de la part de la sœur et de la mère du tueur qui se sont mises en frais d’obtenir l’adoption du bébé de six mois laissé orphelin par le couple Farook.

Pour son premier anniversaire de naissance, la petite fille aura droit à une belle kalash toute neuve…

La mère du tueur, Rafia Farook, n’a rien remarquée des douze bombes artisanales et des 4 500 cartouches que les policiers ont trouvées dans le garage du couple Farook. Pourtant elle vivait dans la même maison qu’eux !

Mais peut-être ne voulait-elle rien voir, puisqu’elle même est membre active de l’organisation Islamic Circle of North America (ICNA), une organisation bouddhiste (pardon musulmane) qui favorise l’instauration d’un califat et a des liens avec un groupe politique pakistanais radical appelé Jamaat-e-Islami.

La sœur de la tueuse, Fehda Malik, a déclaré que Tashfeen Malik n’était pas une extrémiste :

«Je suis celle qui a passé le plus de temps avec ma sœur, a t-elle affirmé, personne ne la connaît mieux que moi. Elle n’a eu aucun contact avec toute personne ou organisation militante, homme ou femme ».

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Elle a ajouté que Tashfeen était religieuse, a étudié le Coran et priait cinq fois par jour.

Tous des bons musulmans, pieux, pratiquants, qui mouchent leur nez et disent bonjour à la dame.

Les padamalgamistes et les lislamcépaças auront du mal à digérer !

L’attaque du Mercredi 2 décembre

Cette réunion par un matin lumineux, chaleureux propre à la Californie du Sud était censé comprendre à la fois des sessions de formation ennuyeuses pour les travailleurs du ministère de la Santé de San Bernardino – et une célébration avancée des vacances de Noël.

L’auditorium du premier étage au Centre régional était décoré pour Noël, et beaucoup de gens ont pris le temps de poser avec des collègues pour des photos devant l’arbre de Noël.

Cette attaque était, à bien des égards, un assaut sur l’Amérique multiculturelle : les travailleurs du comté étaient pour la plupart des immigrants qui avaient trouvé un réconfort dans cet agréable ville de banlieue.

Cet événement annuel a commencé à 8 heures du matin avec du café et des pâtisseries, et devait se terminer au coucher du soleil vers 16h30 en cette saison.

Les participants réunis dans la salle de conférence, conçue pour recevoir environ 500 personnes, se sont installés et ont applaudi les événements familiers de la journée : le prix de l’employé de l’année, la discussion des objectifs pour 2016, et cette année, une présentation vidéo sur la façon de procéder à une inspection des ordures.

M. Farook était arrivé avec tout le monde avant 8 h et avait pris un siège à l’une des tables à l’arrière de la salle afin de rejoindre quatre autres travailleurs.

Farook était, pour tous ceux qui le connaissaient depuis ses cinq ans de service au département, calme et réservé, n’engageant la conversation que lorsque des collègues le saluaient.

Il est parti brusquement avant que ne soit prise la photo de groupe avec ses collègues et que ne soit remarquée sa disparition. Comme il avait laissé son manteau, on s’attendait à ce qu’il revienne.

Il est revenu avec sa femme, laissant le bébé au soin de sa mère.

L’attaque a duré deux à trois minutes d’après les survivants, soit assez de temps pour que le couple tire 65 à 75 cartouches.

Les tueurs ont laissé quatre chargeurs vides et trois bombes artisanales.

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Les quatorze victimes étaient : Bennetta Bet-Badal, Shannon Johnson, Aurora Godoy, Isaac Amanios, Larry Kaufman, Harry Bowman, Yvette Velasco, Sierra Clayborn, Robert Adams, Nicholas Thalasinos, Tin Nguyen, Juan Espinoza, Damian Meins et Michael Wetzel.

Dans son discours à la nation le samedi suivant, Obama a enjoint les Américains d’être aimables et bienveillants envers tous les musulmans d’Amérique (ce n’est pas ce que faisaient les collègues de Farook ?) et de cesser la discrimination envers les musulmans [qui n’existe pas].

Peter Beinart, dans The Atlantic, a écrit le 7 décembre :

«Alors que les républicains pensent que l’État Islamique est fort et se renforce, Obama pense qu’il est faible et s’affaiblit de plus en plus. Les terroristes, a t-il déclaré dimanche, se tournent vers des actes moins compliqués de violence comme les fusillades de masse qui se produisent trop fréquemment dans notre société. »

Autant dire que les tueurs islamistes n’ont fait que copier les cow-boys du Far West.

Et il faut être aimable avec eux.

Avant ou après qu’ils aient tiré ?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

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