Publié par Nancy Verdier le 13 janvier 2016

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En France, jusqu’à présent, la justice et le pouvoir politique avaient toujours refusé d’incriminer la religion ou le jihad dans les manifestations d’incivilités parfois criminelles que la France connaissait depuis de nombreuses années.

 

Si les crimes antisémites sont restés longtemps les plus repérables, les autres apparaissaient sans motifs religieux, et les attaques au couteau, les viols, les voitures brûlées, les jets de pierres étaient mis au compte d’un mal être social, d’un manque d’intégration ou d’un désordre psychiatrique.

Certes, après les attentats meurtriers du 13 novembre, le gouvernement français s’était légèrement secoué et on avait entendu Hollande, Valls, Taubira, Le Drian, les magistrats, les médias et les experts en tout genre et bien d’autres, monter énergiquement le ton pour dénoncer les massacres, les menaces de Daesch, la radicalisation, les dangers imprévisibles, tous unis pour dire que la France saurait répliquer militairement sur le terrain, là-bas, au loin, très loin en Syrie, en Irak et pourquoi pas en Afghanistan, au Mali, au fin fond de l’Afrique ou je ne sais où, contre l’Etat Islamique – lequel n’a rien à voir avec l’islam.

Et Valls, toujours soucieux de protéger la quiétude des résidents musulmans ou nationaux dits “modérés”, puisque leur islam n’a rien à voir avec ces attentats, avait ressorti sa pilule de padamalgame, mélangée à une dose homéopathique de «il faut que les français s’habituent aux attentats», déclarations vite couvertes par les révélations des enquêtes menées en France, en Belgique et ailleurs, et les cris d’alarme des policiers et des agents de la DGSE et DGSI complètement débordés, pour qui le padamalgame n’a pas d’effet.

La Maire de Paris, Anne Hidalgo avait, Place de la République, de sa voix moelleuse, vanté les mérites du Vivre Ensemble dans sa ville meurtrie mais fort heureusement multiculturelle, lors d’une cérémonie guindée réservée aux autorités, dédiée uniquement aux victimes de Charlie Hebdo et de l’Hyper Casher, au rythme des chœurs de l’Armée française, de la chanson bien creuse de Johnny et de déclamations poétiques.

Cérémonie au demeurant boudée par les parisiens, qui ayant toujours en tête le dernier drame, se demandaient bien ce que l’on célébrait, puisque rien n’est fini, que ce n’est ni une victoire, ni une défaite, mais plutôt un énorme point d’interrogation sur un horizon peu radieux, une population qui demande des actes et non des postures, une population qui ne veut plus d’incantations, une population qui n’a pas fait son deuil et qui méprise ces plaques de commémoration apposées ici et là, comme des dossiers que l’on referme.

BFMTV : menaces protéiformes et refus des valeurs françaises selon Ruth Elkrief. Transposition de Daesch pour Eric Brunet

Marseille : Un nouveau réveil a sonné avec la tentative d’assassinat d’un rabbin par un adolescent de nationalité turque et d’ethnie kurde qui, machette à la main, a tenté froidement de décapiter sa victime en plein jour devant un bâtiment municipal du 9ème arrondissement de Marseille.

Dans sa course pour tenter d’échapper au pire, le rabbin a chuté sous le regard froid et déterminé du tueur qui s’acharnait sur lui et c’est grâce à sa Torah, qui lui a servi de bouclier, qu’il a pu s’en sortir.

Rapidement intercepté par la police, l’agresseur a dit qu’il regrettait n’avoir pu tuer le rabbin, et que le couteau qu’il avait en réserve dans son sac était destiné à commettre un crime contre la Police. Il a soutenu ensuite sans ambiguïté devant le Procureur Brice Robin, avoir «agi au nom d’Allah et de l’Etat Islamique”, répétant plusieurs fois qu’il l’avait fait “pour le compte de Daesch et de l’Etat Islamique». Des témoins l’avaient d’ailleurs entendu crier “Allahou akbar,” juste avant l’attaque.

Mais le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve a qualifié l’attaque “d’agression anti-sémite brutale.”

Entendu plus tard par la DGSI de Levallois, l’adolescent, qui doit fêter ses 16 ans la semaine prochaine, qui est un bon élève, issu d’un milieu sans problème, aurait expliqué aux enquêteurs que s’il avait réussi à tuer le rabbin, il aurait photographié son cadavre pour poster le cliché sur Twitter comme Yassin Salhi, qui avait fait des selfies avec le corps décapité de son patron à Saint-Quentin-Fallavier.

Il a reconnu que son geste était prémédité “pour attaquer des juifs”, et faire comme “des palestiniens qui s’en prennent à des juifs à l’arme blanche en Israël”. Il prévoyait d’attaquer la police avec un couteau afin de mourir en “martyr” sous leurs balles.

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Commentaires de Ruth Elkrief et Eric Brunet sur BFMTV :

 

Philadelphie : De la manière la plus absurde qui soit, le maire de la ville Jim Kenney, a nié les allégations d’un jihadiste, en l’occurrence un converti à l’Islam nommé Edward Archer, qui après avoir tiré sur le policier Jesse Hartnett, en le blessant sérieusement, a expliqué aux enquêteurs : “J’ai suivi Allah. J’ai juré allégeance à l’Etat Islamique. C’est la raison de mon geste.”

La réponse de Kenney qui venait de visionner une vidéo de surveillance où Archer était vêtu de la tunique islamique blanche, pistolet à la main et tirant presqu’à bout portant sur le policier Hartnett, a été stupéfiante de stupidité et de déni de la réalité :

“En aucun manière ni sous aucune forme que ce soit, personne dans cette salle ne peut croire que l’Islam ou l’enseignement de l’islam ait un quelconque rapport avec ce que vous avez vu sur l’écran … .C’est odieux. C’est terrible et ça ne représente pas la religion ni l’un de ses enseignements. C’est un criminel avec une arme volée qui essaye de tuer un de nos agents. Cela n’a rien à voir avec le fait d’être musulman ou de pratiquer la foi musulmane “.

Kenney fait aussi bien sinon mieux dans le genre que les grands égarés que sont Barack Obama, John Kerry, et même le britannique David Cameron.

Rappelons qu’Obama avait qualifié de “violence sur le lieu de travail”, le massacre jihadiste de Fort Hood du 5 novembre 2009, où le psychiatre de l’armée, le Major Nidal Malik Hasan avait mitraillé et tué 13 américains travaillant sur la base. L’évaluation obamesque de “violence sur le lieu de travail” avait d’ailleurs fait jurisprudence pour être reprise plus tard pour qualifier une décapitation sur un autre lieu de travail. Or les auteurs de ces crimes avaient tous dit qu’ils agissaient au nom d’Allah.

Edward Archer a explicitement dit qu’il a suivi le Coran, qu’il a agi au nom d’Allah et de l’Islam. Le maire de Philadelphie réplique qu’il a cru agir au nom d’Allah, mais qu’en réalité, ce n’est pas ce qu’il a fait, car c’est contraire aux enseignements du Coran.

Ruth Elkrief ne fait pas mieux. L’un comme l’autre prétendent connaître les motifs des agresseurs mieux que les agresseurs eux mêmes.

Ils se posent en autorité religieuse.

En réalité, ils ouvrent un débat d’ordre théologique sur un sujet qu’ils ne connaissent pas alors qu’il s’agit d’un tout autre sujet. Dans les deux cas, c’est un acte criminel aux motifs religieux avoués par les auteurs.

Les “Valeurs de la France” ou “les “Valeurs des Etats-Unis”, le “Vivre ensemble” sont répudiés, ignorés par les gens qui se radicalisent et décident d’agir au nom d’Allah, même s’ils ont une bonne situation (comme le Major Nidal), sont de bons élèves (comme le jeune marseillais) qui en plus est issu d’une famille équilibrée.

Quand j’enseignais à l’Université, un collègue m’a confié qu’il avait invité son collègue marocain à déjeuner et qu’il l’a entendu dire ceci :

“Le terrorisme tôt ou tard se justifie au nom de notre religion. Et ce n’est pas considéré comme le Mal, c’est normal, c’est l’Islam qui est comme ça”

Déclaration d’Amar Lasfar, recteur de la mosquée de Lille, président de l’UOIF (Frères Musulmans) :

“Dans l’islam la notion de citoyenneté n’existe pas, mais celle de communauté est très importante, car reconnaître une communauté, c’est reconnaître les lois qui la régissent.

Nous travaillons à ce que la notion de communauté soit reconnue par la République.

Alors, nous pourrons constituer une communauté islamique, appuyée sur les lois que nous avons en commun avec la République, et ensuite appliquer nos propres lois à notre communauté”

(Amar Lasfar dans « La cité mode d’emploi », Homme et migration, n° 1218, mars-avril 1999 p.55)

 

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Nancy Verdier pour Dreuz.info.

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