Publié par Jean-Patrick Grumberg le 26 janvier 2016

Une maman et son bébé lors d'une réunion politique de Donald Trump

Les lecteurs de Dreuz comprennent bien l’importance qu’aura la prochaine élection présidentielle américaine pour la sécurité et l’économie de l’Europe, donc par rapport à leur vie.

La désastreuse stratégie et les erreurs de jugement de Barack Obama au Moyen Orient ont créé l’Etat islamique. Il s’est développé. Obama ne l’a pas combattu car il l’a sous estimé. Il fallait connaître ses objectifs pour les contrecarrer, mais Obama a refusé car il eut fallu accuser l’islam.

La conséquence en Europe a été immédiate : l’Etat islamique a commis des attentats en France, il a provoqué l’invasion de millions d’hommes jeunes, avec quelques femmes et enfants « réfugiés ». Avec cette grandeur d’âme propre à l’islam, ils livrent maintenant bataille contre la police à Calais, violent les blanches à Cologne, pillent et sèment la terreur dans les jadis paradisiaques iles italiennes et grecques où ils arrivent.

Parlons élection américaine donc. Dreuz en parlera beaucoup cette année. Ce sera l’un des évènements les plus importants de 2016, avec l’avancée de l’islam sur les terres non musulmanes, et les guerres entre clans musulmans.

L’élection primaire de l’Iowa n’a que deux fois prédit avec justesse la victoire finale en 30 ans. Autant dire que le résultat de la semaine prochaine ne dira probablement pas qui sera président des Etats Unis en novembre. Pourtant il apportera des réponses essentielles pour cette campagne à nulle autre pareille où deux des candidats défient toutes les lois de la pesanteur politique : un communiste déguisé en socialiste : Benny Sanders, et un homme d’affaire devenu politicien : Donald Trump.

Les deux candidats ont un point commun : ils n’ont jamais rien accompli en politique. Bernie Sanders parce qu’en 16 ans à la Chambre des représentants, et 6 ans au Sénat, il n’a pas été fichu d’initier la moindre loi. Donald Trump parce qu’il n’a jamais eu de mandat (et c’est pourquoi les Américains pensent qu’il fera ce qu’il promet)

Selon le dernier sondage Fox News, Donald Trump a gagné 15 points sur Ted Cruz son rival immédiat. En face, Sanders se situe 1% au dessus de Clinton.

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Coté républicain, l’Iowa (dont l’électorat évangéliste pèse 60%) penche pour les candidats « social conservative » et protestants évangéliques. Mais il est important de ne pas tomber dans l’amalgame : les évangéliques ne sont pas, politiquement, un bloc monolithique. Laura R. Olson professeur de science politique à l’université Clemson, rappelle que certes 78% des blancs évangélistes avaient voté pour Bush en 2004, contre 51% pour le reste de la population, mais chez les « évangélistes modernistes », un groupe minoritaire, 44% se disent démocrates, et seulement 30% républicains.

Les électeurs de l’Iowa ont aussi l’habitude de ne pas arrêter leur décision finale avant le dernier moment – rarement plus que 3 jours avant le vote, ce qui fait que les sondages ont généralement tout faux.

L’Iowa compte environ 3 millions d’habitants. Mais seulement 120 000 se déplacent pour voter, coté républicain, et autant coté démocrate (même si Obama a fait exploser le chiffre à plus de 300 000 en 2008).

Une des raisons de ce très faible engagement est le style choisi par l’Etat : le caucus.

Le Caucus républicain pour les (pas) nuls.

Il commence à 19h, le 1er février prochain, dans 1774 circonscriptions, et il est destiné à élire 99 délégués, un par comté. Le résultat sera connu vers 22h – sauf en cas de recomptage.

Le Caucus est réservé aux membres du parti républicain, qui doivent signer leur nom à l’entrée sur le listing des adhérents. Ceux qui ne sont pas membres peuvent s’inscrire sur place.

Les votants se réunissent habituellement dans des salles ou chez des voisins et discutent avec les candidats à la délégation, souvent les propriétaires qui invitent chez eux les débats, ce qui donne une intimité, une proximité particulière à ce mode de scrutin.

Ainsi, les électeurs écoutent pendant plusieurs heures les discours des candidats et représentants des circonscriptions, puis ils écrivent leurs choix sur une feuille – qui peut être une simple feuille de papier – qu’ils remettent aux organisateurs, qui les transmettront à leur tour au quartier général du parti après les avoir dépouillés.

La soirée commence par un tirage au sort pour désigner qui commence les débats. Les personnes présentes sont invitées à s’exprimer, brièvement, pour expliquer pourquoi elles soutiennent tel candidat, et généralement, elles tentent de convaincre l’auditoire de voter comme elles. Après les discours, on passe au vote, qui sont ensuite comptés, dévoilés et enregistrés.

Les Iowans soutiennent ce mode de scrutin, car il représente à leurs yeux la démocratie populaire, d’autres le considèrent comme archaïque et peu représentatif. Notons que contrairement à une élection primaire, le comptage des résultats du caucus est assuré par le parti, et non par le gouvernement, comme le financement de l’organisation des 1774 lieux de vote d’ailleurs.

Convention nationale républicaine
Convention républicaine

Le candidat qui a le plus de voix reçoit le plus grand nombre de délégués à la convention du comté, lesquels élisent les délégués de la convention de l’Etat, puis de la convention nationale, qui se tiendra à Cleveland au stadium Quicken du 18 au 21 juillet prochain, où sera choisi le candidat républicain à l’élection présidentielle.

Le commentateur politique Carl Cameron, sur Fox News, explique les particularités des premiers votes :

Pour commencer, le 1er février au soir, il fera probablement entre -5 et -10° dans l’Iowa, et il neigera. Cela ne rend pas les réunions électorales faciles.

Pour gagner la nomination dans les trois premiers Etats (Iowa, New Hampshire et Caroline du sud), un candidat démocrate doit être le plus à gauche, et le candidat républicain le plus conservateur.

  • En Iowa, 60% des votants du Caucus sont évangéliques, et le candidat devra les rassurer sur ses convictions religieuses et son engagement à défendre la chrétienté, attaquée à l’intérieur par les laïcards et à l’étranger par l’islam.
  • Dans le New Hampshire, où il n’y a ni impôt sur le revenu ni TVA, le candidat républicain le plus favorable à une fiscalité très légère sera avantagé.
  • Mais en Caroline du sud, les électeurs aiment choisir le candidat qui peut gagner la présidentielle.

Conclusion : la course aux trois premiers Etats favorise le candidat le plus à droite.

Coté démocrate, et cela est intéressant pour comprendre l’articulation des votes du public, c’est tout l’inverse.

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  • L’Iowa est souvent décrit comme un Etat de fermes agricoles, alors qu’en fait c’est un Etat producteur énergétique. Premier producteur de maïs du pays, certes, mais 97% de cette agriculture sert à la production du gaz méthane, laquelle est subventionnée par le gouvernement – ce qui correspond à la mentalité démocrate du « plus d’Etat », « plus d’intervention de l’Etat », plus d’impôts, plus de subventions.
  • Le New Hampshire est le premier Etat américain qui a promulgué une loi en faveur du mariage homosexuel, plusieurs années avant la Cour suprême des Etats Unis.
  • Plus de 65% des électeurs démocrates de Caroline du Sud sont noirs, ce qui ne favorise pas Bennie Sanders, un habitant du Vermont à 96% blanc « où vivent quatre noirs et encore, ils songent à déménager à New York ! »

En quoi, finalement, ce Caucus est-il important et quel résultat faut-il surveiller

Donald Trump et Bennie Sanders. Encore.

  • Sanders parce que son avancée dans les sondages par rapport à Hillary Clinton est très faible, même si elle recule partout, mais sa popularité est très forte chez les jeunes, et le vote étudiant indiquera, en Iowa, leur désir de se mobiliser et de passer à l’acte au delà de l’enthousiasme.
  • Trump parce que l’on saura enfin si l’énorme succès de ses meeting politiques, qui réunissent plusieurs dizaines de milliers de personnes contre à peine 50 pour ses concurrents, est dû à sa célébrité, ou à son engagement politique, et si, à l’issue de ces réunions, il a convaincu.
  • Trump, que la totalité des commentateurs politiques donnaient perdant, disant qu’il n’ira pas loin, et qui est en tête de tous les sondages depuis le mois de juin 2015.
  • Trump parce qu’il est devenu un phénomène politique en soi, car il a su parler franc et piétinner le politiquement correct sans recevoir la moindre égratignure des médias qu’il a régulièrement humilié de ses insultes crues.
  • Trump parce qu’il est supposé réveiller un électorat désenchanté, et faire déplacer des foules dégoûtées des politiciens.

Si lors d’une élection classique environ 120 000 personnes se déplacent pour prendre part au Caucus républicain de l’Iowa, plus ce chiffre sera élevé, plus il apportera la confirmation que les Américains ont confiance en Donald Trump pour combattre la corruption et les lobbies de Washington, réformer le pays et changer son destin déclinant.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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