Publié par Guy Millière le 4 février 2016

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D’autres enseignements seront sans doute tirés ici ou là des caucus de l’Iowa. J’entends ici indiquer les enseignements que j’en tire personnellement.

Du côté républicain, la victoire de Ted Cruz n’est pas nécessairement significative. Les vainqueurs républicains au cours des années précédentes n’ont pas été le candidat choisi à la fin du processus. Ce qui est bien plus significatif est l’échec profond des candidats de l’establishment républicain : Jeb Bush obtient moins de 3 pour cent des voix, John Kasich, moins de 2 pour cent, tout comme Chris Christie.

84 pour cent des voix sont allées aux 4 candidats arrivés en tête, et aucun d’eux n’est issu de l’establishment. Outre l’échec de l’establishment républicain, ce qui doit être noté est que les 4 candidats arrivés en tête incarnent un renouvellement profond, puisque 2 d’entre eux sont des hispaniques âgés de moins de cinquante ans, issus des tea parties, un est un Afro-américain conservateur venu de l’extérieur du sérail politique, et le quatrième un entrepreneur capitaliste.

Trois de ces quatre candidats sont ceux qui vont continuer à faire la course en tête et c’est sans doute l’un d’entre eux qui sera le candidat. Cruz l’a emporté, de 4 pour cent, parce qu’il avait une organisation considérable et performante (cinq mille personnes mobilisées sur le terrain), parce qu’il connaissait bien le fonctionnement des caucus, qui impliquent de mobiliser des gens et de les amener vers le lieu de vote, et parce qu’il s’appuyait sur une base religieuse forte, dans un état où le conservatisme religieux est très influent. Rubio est parvenu à bien mobiliser, parce qu’il a appris à connaître le fonctionnement des caucus, et parce qu’il s’est adressé lui aussi à aux conservateurs religieux, de manière convaincante. Trump a pâti d’une moins bonne organisation de terrain, et d’une absence au dernier débat (sa stratégie sur ce point ne s’est pas avérée être la bonne) : il n’en a pas moins attiré les voix de la moitié des conservateurs religieux, ce qui est considérable.

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Quel que soit celui des trois qui l’emportera, ce sera un conservateur au sens américain du terme : chacun des trois veut une baisse des impôts, un retour au dynamisme économique par l’allègement du poids du gouvernement, une Amérique plus forte militairement. Trump peut avoir des accents protectionnistes, là où ses deux concurrents sont plus libre échangistes, il peut être moins interventionniste, alors que des deux concurrents le sont davantage : ce sont des nuances.

Le candidat républicain sera un héritier de Ronald Reagan, qui prônait baisse des impôts, retour au dynamisme économique par l’allègement du poids du gouvernement, et une Amérique plus forte militairement.

Le candidat républicain sera porteur de la volonté de redonner aux Etats Unis leur dynamisme et leur grandeur. Trump, s’il ne gâche pas tout par quelque parole malheureuse, me semble plus à même d’attirer un spectre d’électeurs plus large incluant les « Reagan democrats » (ouvriers et employés paupérisés), il a su incarner la colère mieux que personne, et apparaître comme susceptible d’être un dirigeant fort.

Ce sont des atouts considérables. Ces atouts sont toujours là au moment où j’écris ces lignes.

Si Trump l’emporte nettement dans le New Hampshire, où il s’agira d’élections primaires, puis en Caroline du Sud, il restera en position de favori.

Pour garder ses chances, Cruz devra ne pas finir au delà de la troisième place dans le New Hampshire et pas au delà de la deuxième place en Caroline du Sud.

Pour avoir une chance, Rubio devrait arriver deuxième dans le New Hampshire et en Caroline du Sud. Rubio a toutes les chances d’être le candidat de rechange de l’establishment qui, ces derniers temps s’était rapproché de Trump et rejetait Cruz obstinément. Des ralliements se dessinent dans la direction de Rubio qui, pour l’heure, semble avoir le vent en poupe, davantage que Ted Cruz, qui risque d’avoir des difficultés pour attirer au delà de l’électorat conservateur religieux et conservateur en général.

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Du côté démocrate, la victoire de Hillary Clinton n’en est pas vraiment une : elle est arrivée, en fait, à égalité avec Bernie Sanders. Il était important pour elle de paraître gagner, car chez les démocrates, le vainqueur en Iowa est souvent le vainqueur final.

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Ce qui est significatif, là, est que Clinton comme Sanders montrent une absence de renouvellement de personnes chez les démocrates, mais aussi une gauchisation des idées.

Obama a été un islamo-gauchiste tiers mondiste qui, pour être élu, a, en partie, caché son jeu. Bernie Sanders tient un discours de socialiste marxiste sans s’en cacher, et c’est sans précédent dans une campagne américaine. Hillary Clinton parle de manière plus opportuniste et moins structurée, mais a elle aussi des accents marxistes sur de nombreux points.

Ce qui est significatif, là aussi, est que Clinton incarne l’establishment démocrate, corruption et mensonges compris, et attire néanmoins des voix : des électeurs savent qu’elle est menteuse et corrompue, et votent quand même pour elle, ce qui est préoccupant. Bernie Sanders est un marxiste plus intègre, et le candidat anti-establishment chez les démocrates.

Le candidat démocrate sera soit un marxiste, soit une marxisante colorée d’opportunisme, de mensonge et de corruption.

Sanders devrait l’emporter dans le New Hampshire.

Dès la Caroline du Sud, Hillary Clinton devrait faire la course en tête, sauf si elle tombe sous le coup d’une accusation en justice, ce qui est très possible, dès lors que le dossier du FBI contre elle est accablant.

Si Hillary Clinton tombe, on évoque à Washington le retour de Joe Biden dans la course, et une candidature indépendante de Michael Bloomberg, cherchant à prendre des voix au centre gauche.

Le candidat démocrate quel qu’il soit sera l’incarnation d’une avancée des Etats Unis vers un socialisme marxisant, vers une indifférence au mensonge et à la corruption (car cette indifférence est déjà présente, et le restera, qu’Hillary Clinton aille jusqu’au bout ou non), et vers un déclin accentué et accéléré.

Un électorat est acquis aux démocrates dans tous les cas, on y retrouve les Afro-américains, les trois quarts des Hispaniques, les deux tiers des Asiatiques, l’immense majorité des pauvres, plus de soixante pour cent des gens de 18 à 25 ans.

L’électorat républicain est constitué de la grande majorité des membres chrétiens des classes moyennes de race blanche âgés de plus de vingt cinq ans.

L’accroissement numérique des minorités et des pauvres favorise les démocrates, qui partent avec l’assurance d’emporter 242 sièges de grands électeurs : il en faut 270 pour gagner, ce qui leur donne un avantage.

Les Républicains partent avec l’assurance d’emporter 179 sièges seulement. La décision se fera dans les états susceptibles de basculer dans un sens ou dans l’autre (swing states), Iowa, Ohio, Virginia, Caroline du Nord, Floride, Colorado, Nouveau Mexique, Nevada.

Une victoire républicaine reste difficile, mais possible. A condition que le parti républicain se rassemble autour d’un candidat.

Ce candidat, s’il est élu, aura à faire immensément, après les années Obama. S’il devait, le cas échéant, ne pas se montrer à la hauteur de la tâche, ce serait catastrophique.

Si c’est un ou une démocrate qui est élu, le pire est à venir. Je l’ai déjà dit. Je le redis.

Entre un héritier de Ronald Reagan, et un socialiste marxisant, la différence est absolue.

Qu’on ne s’y trompe pas : ce n’est pas seulement le futur des Etats-Unis qui est en jeu, mais le futur du monde.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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