Publié par Christian Larnet le 26 février 2016

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Les Juifs de France sont inquiets de la nomination de Jean-Jacques Urvoas, un antisioniste radical qui souhaite encourager les boycotteurs d’Israël, au poste de ministre de la justice.

Le dernier rampart contre l’antisémitisme est, qu’on le veuille ou non, l’Etat français.

Quand les médias incitent à la haine contre Israël, jettent de l’huile sur le feu pour dresser la communauté musulmane contre la communauté juive, avec comme immédiates répercutions les agressions quotidiennes contre les juifs et l’explosion de l’antisémitisme, c’est l’Etat qui tente de calmer le jeu en plaçant des policiers devant les écoles juives et les synagogues.

C’est l’Etat qui condamne en justice les boycotteurs, ces diaboliques antisémites qui déguisent leur haine du juif sous de faux arguments.

C’est le premier ministre Valls qui déclare, au sujet des actions de boycott :

« Je pense que les pouvoirs publics doivent changer d’attitude vis-à-vis de ce type de manifestations [qui créent un] climat nauséabond ».

C’est Valls qui dit le vrai, lorsqu’il ajoute – ce que le gouvernement a appris en 2004 avec la parution du rapport Rufin du ministère de l’intérieur sur le racisme et l’antisémitisme :

« on est passé de la critique d’Israël à l’antisionisme et de l’antisionisme à l’antisémitisme ».

C’est lui enfin qui entend prolonger ses mots d’une action, et a dit (voir Le Monde du 19 janvier dernier) :

« Je pense que nous allons prendre des dispositifs – mais toujours dans l’Etat de droit – qui doivent montrer que ça suffit, et qu’on ne peut pas tout se permettre dans notre pays. J’en parlerai, et j’en ai déjà parlé avec le ministre de l’intérieur. »

Je crois important de rappeler que l’antisémitisme d’Etat n’existe plus en France depuis la fin de la guerre. Certes, il n’a pas manqué de ministres et de diplomates qui n’aiment pas les juifs, ou Israël, ou les deux, et ont tenu des propos qui flirtent avec l’antisémitisme. Une différence existe cependant entre l’Etat dans sa continuité et ses ministres éphémères, et elle est fondamentale pour les juifs français.

Urvoas, un ministre de la justice engagé dans l’antisionisme

Aussi une inquiétude nouvelle est née avec la nomination de Jean-Jacques Urvoas, le nouveau ministre de la justice qui remplace Christiane Taubira.

Contrairement au premier ministre, Urvoas soutient le boycott au point qu’il veut supprimer la loi qui l’interdit, afin d’aider les boycotteurs dans leurs œuvres de diabolisation.

Dans une lettre du 20 septembre 2015, Jean-Jacques Urvoas, alors député du Finistère, demandait à la Ministre de la Justice d’annuler la circulaire Alliot Marie afin que les boycotteurs puissent librement s’activer et ne soient plus inquiétés par la justice.

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Urvoas maintenant ministre de la justice, il n’a plus à demander, il possède le pouvoir d’agir.

Et c’est la crainte des juifs français.

Que les antisémites dénoncés par le premier ministre aient par la grâce de son ministre le loisir de déverser librement leur haine, dans le contexte -rappelons-le, d’explosion de l’antisémitisme.

Ce ne sera pas la première fois hélas que le gouvernement socialiste parle de deux voix différentes sur le même sujet. Récemment, la déchéance de nationalité pour les terroristes en a été le théâtre. Les juifs de France n’aimeraient pas en faire les frais, et ils demandent au premier ministre de clarifier la position du gouvernement.

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Qui aura le dernier mot ?

Monsieur Valls, les juifs de France souhaitent connaître clairement votre position et vous posent la question. Qui aura le dernier mot ?

  • Le premier ministre qui « pense que les pouvoirs publics doivent changer d’attitude vis-à-vis de ce type de manifestations [de boycott] » [parce qu’on] « est passé de la critique d’Israël à l’antisionisme et de l’antisionisme à l’antisémitisme. »
  • ou son ministre de la justice qui affirme que « punir ce militantisme est une atteinte aux libertés fondamentales telles que la liberté d’expression » ?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Christian Larnet pour Dreuz.info.

PS : En marge de cette question, le nouveau ministre de la justice, qui affirme dans sa lettre à Christiane Taubira : « [il faut] sanctionner l’Etat hébreu pour son non-respect du droit international concernant l’occupation des colonies », serait bien avisé de demander à ses conseillers de lui donner à lire les conclusions du tribunal dépendant de son ministère, la Cour d’Appel de Versailles.

Elle a condamné l’Autorité palestinienne et France Palestine Solidarité contre Alstom et Véolia dans le procès du tramway de Jérusalem. Pour y parvenir, elle a affirmé que l’occupation israélienne en Judée Samarie est strictement conforme au droit international, mais qu’à l’inverse, ce sont les Palestiniens qui ne possèdent aucun droit ni aucun titre pour appuyer leurs revendications.

Et les Palestiniens et France Palestine Solidarité ne se sont pas pourvus en cassation…

Source : Jugement de la Cour d’Appel de Versailles

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