Le président Vladimir Poutine a annoncé, lors des négociations de paix de Genève, qu’il se retirait – partiellement (le mot a largement disparu des médias français) de Syrie à partir du 15 mars.
Poutine a notamment déclaré : “J’espère que la décision prise aujourd’hui sera un bon signal pour toutes les parties au conflit. J’espère que cela augmente de façon significative la confiance de tous les participants dans le processus de paix.”
A regarder de près, personne ne peut dire précisément quelles sont les forces russes qui vont effectivement se retirer du conflit syrien.
Pour un, la base navale de Tartous. Poutine a déclaré qu’elle reste en activité. Pareil pour la base aérienne d’Hmeimim qui a été construite en septembre 2015. Ce qui implique que la Russie doit laisser des forces militaires pour faire fonctionner et sécuriser ces deux bases.
Concernant la base aérienne d’Hmeymim dans la province de Latakia notamment, le nombre d’avions stationné a toujours été un secret. D’après les images satellites, il semblerait que la Russie y a environ 36 jets.
Au moins 15 de ces avions sont partis ces derniers jours, selon les images diffusées par les médias russes montrant des Su-24, Su-25, Su-30 et Su-34.
Mais, disent les experts, d’une part les Su-24 et Su-25 sont fatigués et ils doivent être modernisés, et d’autre part, il n’est pas possible de vérifier si d’autres avions ne sont pas venus les remplacer.
Poutine affirme qu’il se retire après avoir atteint ses objectifs en Syrie. Mais il avait indiqué qu’il s’agissait de vaincre l’Etat islamique pour sécuriser le régime al Assad.
Mais de toute évidence, l’Etat islamique n’a pas du tout été vaincu, et la Russie a entretenu un flou sur ses interventions qui n’a trompé que les fous.
Le 14 mars, le ministre de la Défense Sergei Shoigu affirmait que la Russie a anéanti plus de 2 000 “bandits” (c’est le terme utilisé) en Syrie qui venaient de Russie, dont 17 commandants.
Mais l’année dernière, Poutine justifiait son intervention en affirmant que 5 à 7 000 combattants venus de Russie avaient rejoint l’Etat islamique.
Cette déclaration est elle-même en contradiction avec des rapports plus anciens qui annonçaient des chiffres très largement plus faibles.
Et pour tout dire, l’intervention de Moscou, c’était prévisible et Poutine n’a pas été très bon stratège de l’ignorer, a plutôt eu pour conséquence d’augmenter le nombre de musulmans russes qui sont partis combattre aux cotés de l’Etat islamique que l’inverse.
Et le bombardement de l’avion de ligne russe au dessus de l’Egypte en octobre dernier, attribué à ISIS, montre que ces derniers n’entendaient pas rester les bras croisés face à la Russie.
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Et si ISIS n’a pas été anéanti comme promis par Poutine, c’est parce que la plus grosse majorité des bombardement aériens russes ont visés les rebelles qui combattaient Bashar al-Assad, et pas l’Etat islamique.
Sauver Assad des rebelles, protéger les intérêts russes en Syrie mais surtout en Méditerrannée, et prendre pieds dans une région qu’Obama a abandonné et où il n’a plus que des ennemis, voilà quel était le vrai but de l’intervention en Syrie – et Poutine l’a largement atteint, et non pas se débarrasser de l’Etat islamique comme annoncé, et c’est un échec. A Genève d’ailleurs, al Assad a déclaré que la Russie l’a aidé à achever “la victoire contre le terrorisme”, et par terrorisme Assad entend tout groupe qui lui est opposé, et stabiliser la situation sécuritaire.
Avec ce retrait, Poutine tente de passer pour le “grand leader du monde libre”, le grand pacificateur capable d’avoir mené une action militaire limitée qui a engendré “un minimum de victimes”, et dont il s’est retiré afin de tenir la première place dans les efforts de paix.
Sa manœuvre a pour objectif presque mécanique de monter la pression contre Obama le peureux qui menaçait le président syrien et ne mettait pas à exécution ses menaces, et contre l’opposition syrienne, afin d’obtenir d’eux des concessions importantes pour ses futurs plans impérialistes.
L’autre volet consiste à obtenir de l’Europe la levée des sanctions européennes contre la Russie pour “bonne conduite”, en juin prochain.
Et les Européens, englués dans leur médiocrité bureaucratique, applaudissent.
Il existe un mot en russe qui décrit très bien la stratégie de Poutine : “pokazukha” : l’apparence, l’habillage, dont Poutine est le spécialiste.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Alain Leger pour Dreuz.info.
Il a du se passer quelques choses, l’armée syrienne avançait vers les bastions de l’état islamique après avoir démoli les “rebelles” qui il faut le dire était sur le passage, quoi qu’il en soit poutine à botter les fesses des islamistes moins de terroristes dans le monde! bravo et merci.
Poutine avait surtout besoin d’affirmer sa présence au Moyen Orient et d’imposer son pays en tant que puissance internationale et il a réussi.
Il en a fait assez pour sauver Assad et préserver sa relation avec les Iraniens.
Tant que des factions rebelles persistent et que l’ÉI continue d’exister, Assad a besoin de lui et cela suffit à justifier qu’il conserve des bases en Syrie.
S’il arrive à glisser des espions parmi les musulmans russes qui rejoignent l’ÉI, c’est toujours bon à prendre pour avoir des infos.
Poutine n’a ni l’envie, ni les moyens financiers de s’enfoncer dans le merdier syrien comme les Russes l’avaient fait en Afghanistan de triste mémoire.
En plus, il discute régulièrement avec les Israéliens et il compte des amis russophones dans le gouvernement d’Israël.
C’est 100 fois mieux qu’Obama!
Plusieurs Tchétchènes ont déjà été décapités au daech pour “espionnage”…
https://fr.sputniknews.com/international/201512031020016763-daech-execution-russe-tchetchene-kadyrov/
Vladimir Potemkine Poutine…L’agit-prop du Kremlin…
Hi,hi,hi ! Poutine vole bien plus haut que ces médiocres analyses !
Poutine continue à mentir comme un arracheur de dents. Il prétend s’être retiré de Syrie, mais… à peine quelques jours plus tard, son état-major annonce que l’aviation réalise 20 à 25 raids par jour dans le pays ! Le Kremlin a inventé l’aviation fantôme, capable de bombarder sans être là !
https://fr.sputniknews.com/international/201603181023482076-aviation-russe-syrie-frappes-quotidiennes/
Tandis que Poutine assure que les forces russes peuvent être de retour “en quelques heures”, si jamais on l’embête !
http://www.rfi.fr/moyen-orient/20160317-syrie-russie-poutine-pret-redeployer-troupes-quelques-heures-necessaire
Comment l’armée russe pourrait-elle être de retour en quelques heures, alors que son déploiement a pris trois semaines (ce qui était déjà une performance) ? Parce qu’elle n’est jamais partie, évidemment. Parce que le prétendu retrait, annoncé une fois la “mission accomplie”, n’est qu’un paravent.
La réalité est que la base navale de Tartous est maintenue. Les médias prétendent que ce n’est pas une nouveauté, qu’elle a toujours été là, mais c’est faux. Cette base était quasiment désertée par les Russes il n’y a pas si longtemps. Il n’y avait qu’une poignée de soldats pour la garder.
La réalité, c’est aussi que la base aérienne de Lattaquié, implantée à la faveur de l’entrée de la Russie dans la guerre en septembre, est bel et bien maintenue. Avec les troupes et le matériel correspondants.
Une fois de plus, Poutine ne cherche qu’à enfumer l’Occident en manipulant les opinions publiques au travers de leurs médias. Comment voulez-vous négocier avec quelqu’un qui ment tout le temps ? Comment voulez-vous conclure des accords, pour ne pas parler d’alliances, avec quelqu’un qui n’est même pas capable de garder sa parole quatre jours de suite ?
Quant aux poutinistes énamourés qui, en France et ailleurs en Occident, réclamaient que l’on s’allie à Poutine pour combattre l’Etat islamique et stopper l’invasion migratoire de l’Europe, ils se font fort discrets maintenant sur ce sujet. Car l’alliance a eu lieu, et la mission a été accomplie, selon Moscou.
L’Etat islamique devrait donc être éradiqué, n’est-ce pas ? Personnellement, je n’ai rien vu. Même le Kremlin n’ose pas affirmer une chose pareille. Le bilan des opérations est ostensiblement absent. Les poutinistes encartés qui nous affirmaient, quelques heures à peine après les premières attaques, que celles-ci avaient été particulièrement efficaces, sont plongés dans un profond silence.
Quant aux migrants, quelle a été l’aide apportée à l’Europe par le bon Monsieur Poutine, qui était le seul à pouvoir nous sauver, à écouter les Aymeric Chauprade, Thierry Mariani, Marine Le Pen, Jacques Sapir, Olivier Berruyer et la collection d’agents d’influence stipendiés ou d’idiots utiles du monde politique et de la blogosphère réactionnaire ?
Eh bien, depuis l’intervention russe et le bombardement systématique des hôpitaux, le flot des migrants a explosé ! Et ce n’est que grâce à la fermeture des frontières de plusieurs pays européens, et à l’accord conclu entre l’Union européenne et la Turquie, que cette invasion semble devoir cesser !
La Turquie, nouvel ennemi de notre “sauveur” Vladimir Poutine (lequel excelle décidément dans l’art de transformer des alliés en ennemis), avec laquelle nous avons dû conclure un accord qui tient plutôt du chantage mafieux à notre détriment.
Au passage, les poutino-lécheurs nous ont fait toute une affaire du bombardement accidentel d’un hôpital de MSF par les forces américaines en Afghanistan : on vient d’apprendre que des militaires américains seront sanctionnés par leur commandement pour cette erreur.
http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/asia/afghanistan/12197500/US-military-personnel-punished-over-Kunduz-hospital-air-strike.html
Mais qu’en est-il des dizaines d’hôpitaux et de centres de soins, certains soutenus également par MSF, qui ont été bombardés en Syrie par les Russes, et délibérément, eux ? Avez-vous entendu parler d’officiers russes punis pour ces faits ? Bien sûr que non !
Le deux poids deux mesures communiste se prolonge par le deux poids deux mesures poutiniste. Comme le dit Stanislau Shushkevich, l’ancien président de Biélorussie, “L’Union soviétique n’a pas cessé d’exister une seule minute”.
http://www.rferl.org/fullinfographics/infographics/27557185.html#1
Robert Marchenoir : salut j’apprécie tes posts qui vont au delà du binaire, j’entends un côté qui est forcément mauvais et l’autre bon , nous savons pourtant que dans la vraie vie jamais tout n’est blanc ou noir !
Cordialement