Publié par Gilles William Goldnadel le 7 mars 2016

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Devant la montée en puissance de Donald Trump aux Etats-Unis, et la persistance de Marine Le Pen en France, Gilles-William Goldnadel s’interroge sur la façon dont le «populisme» est perçu en Occident.

Une nouvelle thématique agite le microcosme médiatique : comment se fait-il que certaines élites, aux États-Unis comme en Europe, regardent désormais le «populisme» avec moins d’appréhension qu’autrefois ?

Pour répondre à cette question orientée, il suffit de regarder l’état de discrédit dans lequel se trouve aujourd’hui le «système».

Non pas seulement le système politique, comme voudraient le faire croire certains médias, mais plutôt le système politico-médiatique qui inspire à ceux que je propose d’appeler désormais les «popélites» une désespérance irritée encore plus grande que tous les tribuns aux manières trop rustres.

Tout d’abord, nos popélites ne s’en laissent plus compter : ils savent que tous les mots médiatiques sont piégés. Ayant repéré, la place du curseur sur la carte politique, les mots «populistes, extrême droite, droitier, islamophobes…» ne sont plus pris sans barguigner.

Ils ont remarqué que ceux qui taxaient rapidement tel autre de populiste, nourrissaient souvent pour le peuple une manière de mépris, et principalement pour le vieux et petit peuple autochtone dont les appréhensions ou les aspirations étaient souvent prises en hautaine dérision.

Ils ont remarqué que les gens qualifiés d’extrême droite étaient souvent ceux qui combattaient extrêmement une extrême gauche nommée plus aimablement «gauche de la gauche».

Ils ont remarqué que l’islamophobie était le moyen le plus sûr pour les islamistes, les antiracistes professionnels sélectifs et autres islamo-gauchistes d’empêcher toute critique de l’islam ou de l’immigration islamique incontrôlée.

Ils ont remarqué que si la lexicologie médiatique connaissait le droitier, elle serait contrariée d’épingler un gaucher.

Bref, le popélite n’est pas un mélomane entiché de cette petite musique jouée depuis quelques décennies par une certaine clique politico-médiatique.

La semaine passée fournit un bel exemple de ce que l’Europe politique apporte de désespérance à notre popélite.

L’idée communautaire de s’en remettre au sultan ottoman pour régler la question des migrants lui inspire la même confiance que de confier à Al Capone la gestion de son portefeuille.

On peut tout en effet reprocher à Monsieur Erdogan : l’intolérance à l’égard de la presse, la brutalité à l’égard des kurdes, la mégalomanie à l’égard de lui-même, tout, sauf le manque de conviction islamiste. C’est par conviction islamiste qu’il a armé l’État islamique au détriment des états arabes laïques, c’est par conviction islamiste qu’il verrait bien un califat européen.

Autrement dit, le cauchemar d’une immigration islamique incontrôlée au sein d’une Europe désemparée correspond tout à fait à son rêve éveillé.

Et c’est à cet homme convaincu que l’Europe vaincue confie désormais son funeste destin. Elle le prend pour se perdre, elle le paye pour se pendre.

Car le pire habite ailleurs : il demeure dans le fait que les convictions d’Erdogan coïncident avec celles des commissaires européens :

C’est ainsi que le calife, lors de son meeting électoral de décembre 2015, que la presse hexagonale a curieusement passé sous silence, dans une salle bondée, où les hommes avaient été séparés des femmes, et au cours duquel il a exhorté ses coreligionnaires à ne pas s’assimiler, a décrit l’Europe démocratique honnie infectée par «la xénophobie, l’islamophobie et le racisme» (cité dans l’excellent La Guerre Civile Qui Vient* d’Ivan Rioufol. Éditions Pierre Guillaume de Roux).

C’est exactement dans les mêmes termes que cette semaine un rapport du Conseil de l’Europe déplore la «banalisation» du racisme en France (Le Figaro). Pour illustrer l’ignominie nationale, nos brillants «experts» stigmatisent notamment la chocolatine de Jean-François Copé ou des décisions prises «au nom d’une conception restrictive de la laïcité et pouvant être perçues comme sources de discrimination» comme la réglementation concernant l’accompagnement de sorties scolaires par des mères d’élèves portant le voile…

Peu avant, la Commission Juncker expliquait sur son site que «la migration est une des dix priorités politiques de la commission».

En 2010, un rapport publié évaluait même à 100 millions le nombre idéal d’immigrés nécessaires à l’Europe «à l’horizon 2050»…

En définitive, on comprend pourquoi l’Europe suicidaire s’en remet à la Sublime Porte pour sceller définitivement son final destin.

Pour bien des popélites, la guerre déclarée contre le système en bout de course revient finalement à démasquer toutes ses impostures.

À dénoncer ce carnaval idéologique qui fait défiler des pétitionnaires conservateurs déguisés en rebelles, des intermittents assistés déguisés en artistes bohèmes et des artistes narcissiques grimés sous le fard de la générosité.

Enfin et peut-être surtout des racistes anti blanc déguisés en antiracistes flamboyants.

Un article du Monde du 4 mars nous en donne encore un exemple étincelant : intitulé: «le dernier chic du Web américain ? Se moquer des blancs». Il est expliqué sans recul excessif et avec engouement qu’aux États-Unis, l’humour en ligne participe du débat de société sur les stéréotypes et les privilèges des blancs. À aucun moment, la journaliste extatique ne se pose la question de savoir si l’on pourrait moquer aussi impunément d’autres communautés. La conclusion est donnée par une maîtresse de conférences en sciences de l’information à Paris III :

«s’il y a une forme de stéréotypisation (sic) des blancs, est-ce du racisme pour autant ? Nous ne sommes pas sur une même forme d’exclusion. Les blancs ne sont pas exclus de la société, dit-elle. Il s’agit davantage, selon moi, d’une stratégie minoritaire de mise en abyme des positions de pouvoir».

Et le coup de massue est donné par un certain comédien musulman nommé Rahman : «pour pouvoir être accusé de racisme contre les blancs, il faudrait remonter le temps, coloniser les blancs, voler leurs terres, faire un commerce fondé sur l’esclavagisme…». Curieusement, la journaliste n’a pas songé à l’entreprendre sur la traite esclavagiste arabo-islamique et le droit de moquer qu’elle devrait conférer …

Osons une explication osée : et si, au fond, en creux, très profondément enfoui, la montée du «populisme» et du «popélitisme» ne s’inscrivaient pas dans la désormais claire perception de la méchante sottise de ce racisme anti blanc là ?

Ou plus encore dans le tarissement des sanglots d’une communauté occidentale -pour ne pas écrire blanche, ou plutôt pour l’écrire- qui n’a plus honte d’elle-même ?

Dans l’élémentaire courage conquis de pouvoir écrire sans trembler, que puisqu’on peut évoquer sans rougir une «Afrique Noire» et une «terre d’Islam», il ne devrait plus être totalement interdit d’évoquer une «Europe judéo-chrétienne». Et pourquoi pas, espérer la sauver.

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Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation du Figaro Vox.

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