Publié par Manuel Gomez le 1 mars 2016

Ahmed Lahri

Un simple fait divers, qui devrait passer innaperçu, démontre à quel point le pouvoir actuel est déconnecté de la grave réalité de la situation en Algérie.

Ahmed Lahri, présentateur en français du journal de 19 h sur la chaîne de télévision publique et officielle algérienne“Canal Algérie”, vient d’être sanctionné et mis en congé d’office pour avoir omis de dire “Monsieur le président de la République” en présentant Abdelaziz Bouteflika qui présidait un conseil ministériel restreint.

“Canal Algérie” botte en touche en affirmant que le journaliste vedette du Journal Télévisé “n’a pas été suspendu mais a rejoint un autre service de la télévision d’Etat”.

L’Algérie doit faire face à des défis majeurs, conséquence de la chute des prix du pétrole et de la situation géopolitique à cause de son voisinage plus qu’hostile sur sa frontière avec la Libye, ses incertitudes politiques et économiques et ses tensions internes au pouvoir.

Le pays est paralysé par le manque de prises de décisions prioritaires de ce pouvoir moribond depuis plusieurs années.

Un président de la République malade et totalement insensible à la réalité de la gravissime crise qui frappe son pays : 97% des recettes d’exportation sont produites par une dépendance énergétique qui, aujourd’hui, fait défaut.

Le gouvernement ne peut plus acheter la paix sociale, ni maintenir le très large éventail de subventions nécessaires pour éviter toutes manifestations hostiles.

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Les impôts viennent d’être augmentés ainsi qu’une hausse des prix des carburants, du gaz et de l’électricité.

  • Ali Benflis, l’un des principaux opposants, accuse “le culte de la personnalité, le culte de l’homme providentiel, le culte de l’homme fort, le culte du zaïmisme, alors que le pays n’a jamais connu une telle dérive, de tels excès. Un homme seul est placé au dessus de l’Etat, de la société, de la constitution et des lois. Ce culte met la nation en danger en mettant le pouvoir entre les mains d’un seul homme qui n’est pas en mesure de l’assumer. Ces pratiques antidémocratiques et autoritaires provoquent la désaffection des citoyens, la corruption, la fraude électorale et minent le pays”
  • Pour Mohcine Belabbas (Rassemblement pour la culture et la démocratie) “la banqueroute financière, les troubles sociaux incontrolables, la violence, la perte de souveraineté, sont des menaces auxquelles va devoir faire face l’Algérie en raison du système politique qui se maintient autoritairement”

À propos, est-ce que notre pays se porte si mal, qu’à l’instar de l’Algérie, le pouvoir se trouve devant l’obligation d’éloigner le présentateur vedette de notre télévision nationale d’État (France 2) David Pujadas, qui serait jugé trop à droite (on croit rêver !) ?

Michel Field, le très à gauche nouveau directeur exécutif de l’information de France Télévisions, dément formellement. Mais il n’y a pas de « fumée sans feu ».

Mais, me direz-vous, en quoi nous concerne cette grave situation qui menace l’Algérie ?

Dois-je vous faire un dessin ?

Où croyez-vous que se réfugieront des millions d’Algériens, si une révolte, comme elle en a déjà connu, se développe ?

Je vous laisse le soin de répondre !

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.

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