Le résultat des élections primaires du mardi 15 mars est sans appel : Donald Trump l’a emporté dans quatre Etats sur cinq. Sa victoire en Floride a été si écrasante que Marco Rubio, sénateur de l’Etat, n’a pas eu d’autre choix que se retirer.
Le seul Etat qui lui a échappé, l’Ohio, n’a vu le gouverneur de l’Etat l’emporter qu’avec une marge de dix points, après que Marco Rubio se soit quasiment désisté en sa faveur, et que tout l’establishment républicain se soit déplacé pour le soutenir.
Le seul candidat à même d’inquiéter Donald Trump, Ted Cruz, ne l’a, pour l’heure, c’est un fait, emporté que dans les Etats où les primaires étaient fermées, et où les indépendants et les démocrates déçus ne pouvaient voter.
Dans le contexte actuel, Ted Cruz n’aurait une chance d’avoir assez de délégués pour devenir candidat qu’en obtenant environ 70 pour cent des délégués restant à désigner. On peut douter qu’il y parvienne, surtout dans un contexte où John Kasich reste candidat. Il lui sera difficile d’y parvenir même si, pure hypothèse, John Kasich se retirait.
Donald Trump pourrait l’emporter lui, en obtenant un peu plus de la moitié des délégués restant à désigner : cela semble a priori plus facile, mais cela ne l’est pas nécessairement.
Le parti républicain fera tout pour qu’il n’y parvienne pas.
Le parti républicain ne semble pas prêt à soutenir Ted Cruz non plus.
L’establishment républicain préfère présentement la victoire de Hillary Clinton plutôt que celle de Donald Trump, ou, même, celle de Ted Cruz
John Kasich (qui n’a aucune chance) ne reste dans la compétition que pour empêcher Donald Trump et Ted Cruz d’obtenir une majorité de délégués, et n’a pas renoncé à une convention arrangée au terme de laquelle un candidat choisi par l’establishment du parti serait désigné : ce candidat perdrait face à Hillary Clinton, mais l’establishment républicain préfère présentement la victoire de Hillary Clinton plutôt que celle de Donald Trump, ou, même, celle de Ted Cruz.
Le moins que l’on puisse dire est que son attitude est suicidaire.
Ted Cruz et Donald Trump incarnent tous deux un rejet du parti républicain tel qu’il a été ces dernières années : un rejet, en particulier, de la tiédeur, de l’esprit de conciliation qui a imprégné le parti républicain.
Le parti républicain se conduit comme un parti hostile à ses propres électeurs et à sa propre base, ce qui, en démocratie, ne mène jamais loin.
Ted Cruz a dit son hostilité à une convention arrangée, car il comprend que cela déboucherait sur une colère intense de l’électorat républicain. Il se présente comme le seul candidat à même de battre Donald Trump. Certaines de ses critiques de Donald Trump peuvent sembler pertinentes, la plupart ne le sont pas.
Si j’avais la nationalité américaine, je pourrais voter Ted Cruz. Je douterais, cela dit, tout en espérant me tromper, de la possibilité qu’il soit élu. Car je douterais de la possibilité qu’il attire des électeurs qui ne sont pas strictement conservateurs.
Donald Trump a dit lui-même son hostilité à une convention arrangée destinée à l’éliminer, à faire perdre le candidat républicain et à confisquer leur volonté aux électeurs et à la base. Il a prédit des émeutes en cas de convention arrangée, et il y aurait effectivement un risque d’émeute.
Il y a moins de quatre ans, après la défaite de Mitt Romney, le parti républicain a procédé à un bilan. Le résultat de ce bilan a été de dire que le parti républicain devait attirer de nouveaux électeurs, des indépendants et des démocrates déçus : c’est ce que fait Trump.
Le résultat de ce bilan a été de dire aussi que le parti républicain devait s’adresser davantage à l’électorat hispanique : de ce côté là, Trump a un déficit.
Si plutôt que d’attaquer Trump de manière hystérique, en adoptant parfois un discours de gauche ou d’extrême gauche, en s’en prenant avec violence et mépris à l’électorat de Trump, le parti républicain s’était ouvert à ce qu’incarne Trump, en discernant que sur l’essentiel des thèmes, il est conservateur, la situation serait différente.
Ce n’est pas ce qu’a fait le parti républicain, et pour la deuxième fois depuis l’élection de Barack Obama, le parti républicain trahit : ses électeurs, sa base. La première fois était la trahison des tea parties.
Si j’étais américain, tout comme je pourrais voter Cruz, je pourrais voter Trump sans problème majeur.
Je constaterais que la vague qui porte Trump est immense, profonde. Je penserais que tenter de briser cette vague serait briser bien davantage que cette vague.
Je penserais que le mouvement conservateur américain, tout comme le parti républicain, est en train de disjoncter, voire a déjà disjoncté.
Je penserais que la vague qui porte Trump est susceptible de lui permettre d’être élu, face à un parti démocrate en piteux état.
Je penserais qu’en faisant tout ou presque pour faire élire Hillary Clinton, je jette dans la poubelle de l’histoire mes propres convictions, je contribue à détruire mon propre pays, et je prends la très lourde responsabilité de prolonger le désastre Obama de plusieurs années, et je cours le risque de rendre le désastre Obama irréversible.
Si Donald Trump devait l’emporter et être élu dans ces effroyables conditions, le parti républicain ne survivra pas intact : il se sera tué lui-même. le mouvement conservateur ne survivra pas intact non plus.
Si Donald Trump devait être éliminé par des manœuvres d’appareil, ou battu parce qu’il aurait du faire campagne face aux démocrates, aux républicains et aux conservateurs, le parti républicain se tuerait lui-même plus vite encore, et le mouvement conservateur se tuerait plus vite encore lui aussi.
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Quand je lis des articles de républicains ou de conservateurs porteurs d’une forme d’angoisse, feinte ou non feinte, face au fait que Donald Trump pourrait être aisément battu par Hillary Clinton, ma réaction consiste à me dire que si républicains et conservateurs ne crachaient pas sur Donald Trump comme ils le font, et ne faisaient pas le travail des démocrates, ceux-ci auraient la tâche moins facile. Ma réaction consiste à me dire aussi que si républicains et conservateurs ne discernent pas ce qui se passe présentement en Amérique, s’ils estiment logique de faire cause commune avec démocrates et gauchistes, ils sont aveugles, et méritent de disparaître.
Donald Trump est-il responsable des assassinats d’Américains commis à Benghazi ? La réponse est non.
Est-il responsable de la transmission de plus de deux mille emails classés Secret défense, qui ont pu être intercepté par des puissances ennemis du monde occidental, ce qui constitue un acte de haute trahison ? La réponse est non.
A-t-il créé une fondation qui a longtemps fonctionné comme une arme de corruption massive ? La réponse est non encore.
A-t-il frayé avec des gens tels que Sydney Blumenthal et son sinistre fils antisémite, Max Blumenthal ? La réponse est non, toujours.
Et c’est à l’élection à la présidence d’une personne qui a fait tout cela que nombre de républicains et conservateurs se consacrent ? Et c’est Donald Trump qu’ils insultent et voient comme un danger, pas la personne qui a fait tout cela ? Honte à eux !
© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.
Oui, M. Millière, shame on them, je suis sidérée par l’attitude des pontes du GOP, je ne comprends pas, vraiment pas.
Moi aussi Donald peut sauver l’Amérique il est le favoris et la Clinton femme a cornes et que je tourne ma verte 3 fois , me fait penser aux politiques Français.
Mais les républicains se comportent mal , la raison Donald paye lui même sa campagne donc pas de compte à rendre, que le Musulman de la Mosquée Blanche c’est fait aidé par Kadaphi la Syrie et bien d’autres
Mr. Trump devrait parler aux Hispaniques avec sa manière franche. « Nous fermons les frontières pour faire une pause migratoire », »
si vous souhaitez que vos enfants puissent bénéficier du rêve américain, regardez autour de vous, je suis la seule solution ! Les autres les utilisent comme vote d’assistés : ils les appauvrissent pour mieux les tenir et qu’ils votent pour eux..D’ailleurs les associations sont toutes contre moi…Ils ne veulent pas perdre leur Job, un permanent d’association a Plus de 2500USD/mois et une voiture de fonction, plus ils mettront vos enfants dans la pauvreté, plus leurs associations prospéreront, offrant travail pour leur propre familles..
Avec moi tous les enfants aux USA auront un espoir d’une vie meilleure.
Si vous souhaitez que vos familles vivent en paix, regardez autour de vous, je suis la solution, les autres n’attisent que les divisions communautaristes, car c’est leur terreau de voix pour les élections.
Si vous souhaitez une bonne éducation, je suis la solution, regardez autour de vous, le niveau éducatif ne cesse de baisser, ils veulent rendre les jeunes écervelés, pour pouvoir les dominer intellectuellement et les diriger à voter pour eux.
Si vous souhaitez vivre en sécurité, je suis la solution : les groupes mafieux, autant du mal à se servir des enfants vivants sur notre sol, pour prospérer. Ces mafieux de l’économie souterraine, qui ne payent pas d’impôts et se soustraient à nos lois, poussent les jeunes à voter Bernie Sanders, qui dit tout le contraire…
Enfin les hispaniques ne sont pas bêtes, ils sont venus aux USA, pour trouver un type de rêve pour eux et leurs familles ; depuis l’ère Obama, ils ont vécu un véritable cauchemar : appauvrissement, manque de sécurité, éducation misérable…. S’ils veulent les USA qu’ils sont venus chercher, pas à tergiverser = TRUMP.
Comme toujours une analyse précise et juste.
On a les mêmes politiciens en France, hélas.
C’est affligeant d’assister à un tel spectacle !
J’aimerais savoir pour quelles vraies raisons les -soi-disant- amis de Donald Trump se liguent contre lui ?
Il est vrai qu’il doit se sentir bien seul, les vieux machins du parti républicain auraient pu mettre leur machine de guerre électorale à son service. C’est une honte.
Merci Monsieur Millière pour vos excellentes analyses.
Vous oubliez aussi le scandale de la reddition des marins américains aux iraniens en janvier, qui a vraisemblablement été ordonnée par la Maison Blanche et non par la Navy.
J’ai l’impression en vous lisant que cette pièce shakespearienne va tourner très vite en tragédie.
Glenn Beck est complètement cinglé. Le type se promène dans les meetings de Cruz en sermonnant l’électorat évangélique des Etats du sud pour ne pas avoir respecté la « volonté divine » (si, si!) en votant pour Trump. Il devient franchement embarrassant pour Cruz, qui n’a pas besoin de ça avec les nombreuses contorsions qu’il est amené à faire pour garder son positionnement anti-establishment tout en étant contrait de courtiser les voix de l’électorat modéré rebuté par Trump.
Romney quant à lui est parvenu à appeler à voter Cruz dans l’Utah ce soir sans avoir le moindre mot positif à son égard et en expliquant qu’il faut voter Cruz pour « provoquer une convention ouverte », sous-entendant sans ambages qu’il ne l’y soutiendrait pas. La crédibilité de Cruz est gravement entamée. Il pourrait mettre un terme à la campagne et achever l’establishment en trouvant un arrangement avec Trump, mais l’escalade de ces derniers mois a été si toxique que c’est désormais compliqué. Il se murmure que des discussions ont lieu entre les deux campagnes mais que Trump n’est pas prêt à céder du terrain, estimant peut-être qu’il n’a pas besoin de négocier avec Cruz pour gagner.
Un sondage récent montrait que 4% seulement de l’électorat républicain ne soutiendrait aucun des trois candidats encore en lice. A ce stade je crois que tenter de parachuter un autre candidat à Cleveland serait du suicide pur et simple pour le GOP. Politico affirme qu’ils vont tenter de co-opter Kasich. C’est probablement du suicide aussi.
Yup je n’écoute plus Glenn Beck, j’en avais assez de ses serments et de Pat et Stu qui ne décollent pas leur langue de son derrière. Je pense qu’il a pété un câble, il tient des propos de plus en plus délirants.
Guy a parfaitement raison, on observe le suicide du parti républicain.
Pour se remonter le moral… aux derniers sondages de Fox News sur le choix presidentiel, la génération milléniale (jeunes nés entre 1980 – 2000) choisit Ted Cruz plutôt que Clinton ou Trump ! Incroyable mais vrai !
http://redalertpolitics.com/2016/03/25/fox-poll-millennials-choose-cruz-clinton-trump/
Donald Trump a la trempe et l’assurance d’un Poutine. Un homme fort, sûr de ses convictions et qui ne se couche devant personne. Espérons que les USA auront un tel homme au pouvoir car sinon les USA seront, HAS BEEN. C’est eux qui voyent et qui décident de leur avenir.
I can`t really understand how the republicans can be so stupid. In the end, the Clinton bitch will be winner , a catastrophe for America, and a next Obama for Israel
Le 22 Mars il n’était pas mal non plus.