Publié par Sidney Touati le 22 avril 2016

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Terrorisme – morale – sainteté

La vidéo sur internet montrant l’exécution d’un homme au sol par un soldat de Tsahal, a provoqué une émotion considérable non seulement en Israël, mais dans le monde entier.

Le jeune soldat qui a abattu un terroriste palestinien, sera donc jugé pour homicide involontaire.

Il risque jusqu’à 9 années de prison.

La guerre terroriste

Les armées des pays démocratiques ne sont pas adaptées à la lutte contre les actes terroristes. Les autorités ne savent quelle conduite adopter face à ces crimes qu’on ne parvient pas à qualifier juridiquement. Tuer des civiles au couteau, à la kalachnikov, mettre une bombe dans un autobus, dans un avion, se faire exploser dans un endroit très fréquenté… sont-ce là des crimes de droit commun ? des crimes de guerre ? des crimes contre l’humanité ?

Le but de la guerre terroriste est de semer la terreur dans les rangs ennemis, en frappant n’importe qui, n’importe où, à n’importe quel moment. La cible du terroriste est la société tout entière dont elle prend en otage la population.

La répétition des actes terroristes, atteint rapidement son objectif : instaurer le règne de la peur et son corollaire, décrédibiliser les responsables en montrant qu’ils ne remplissent pas leur mission première, assurer la sécurité des habitants.

La série d’agressions au couteau à laquelle Israël est confrontée depuis plusieurs mois, a donc atteint son premier objectif : répandre la peur parmi la population, qu’elle soit civile ou militaire.

C’est dans ce contexte qu’il faut interpréter l’acte de ce jeune soldat qui vit depuis de longs mois cette situation traumatisante ; il vient de surcroît, d’être le témoin d’une attaque au couteau sur deux camarades.

Le terroriste git au sol. Est-il mort ? Nul n’ose s’approcher du corps. Chacun sait que le but du terroriste est de tuer le plus de monde possible avant d’être abattu ou neutralisé. Il a été formé pour cela. Il est le simple instrument d’une machine à tuer.

Les soldats doivent-ils mettre leur vie en danger une nouvelle fois en se portant au secours du tueur ?

L’acte terroriste se décompose en trois phases :

Première phase : la mort de l’autre et de lui-même

Le terroriste n’a qu’un seul objectif : tuer et être tué. Il ne respecte aucune autre règle

Etant devenu un instrument, le terroriste est, par ce simple fait, déshumanisé. Il est un moyen, une arme qui fonctionne dans une mécanique particulière, inspirée par une idéologie mortifère ;

Comment le considérer ? Comme un homme blessé ou comme une machine à tuer ?

S’il est une machine, il est légitime de l’exécuter ; si c’est un homme blessé, il convient de lui porter secours.

Le terroriste n’a qu’un seul et unique objectif : tuer et être tué. Il ne respecte aucune autre règle.

Son but premier et dernier est la mort. La mort de l’autre, et la sienne. Il enferme ses ennemis dans cette problématique et ne leur laisse d’autre choix que de tuer ou être tué. C’est ce que Churchill comprend lorsqu’il décide de bombarder jour et nuit l’Allemagne, tuant des centaines de milliers de civils : les spécialistes de la terreur nazie ont instauré une règle de laquelle il est impossible de s’échapper : tuer, ou être tué. Détruire, ou être détruit. Comment relever un tel défi ? Comment combattre le règne de la terreur ? Les terroristes palestiniens sont les héritiers de cette idéologie mortifère. La terreur nazie est leur modèle, tout comme l’est l’antisémitisme qui l’inspire.

Deuxième phase : la médiatisation de l’acte de donner la mort et/ou de la recevoir

La transformation du terroriste en arme de mort se poursuit par l’intermédiaire de l’image, dans la récupération idéologique de l’acte de donner la mort et de la recevoir.

Terrorisme et propagande forment un couple indissoluble.

La propagande terroriste palestinienne conduit à une seconde instrumentalisation : celle des opinions publiques.

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Le terrorisme palestinien est devenu maître dans l’art de la mise en scène macabre, destinée à conditionner l’opinion publique mondiale. Il sait créer ces sortes de tempêtes médiatiques : décrédibiliser, diaboliser les dirigeants du pays-cible ;

Troisième phase de l’action terroriste : la neutralisation des mécanismes de défense des pays-cibles, par le renversement des valeurs

Neutraliser le mécanisme de défense des Etats en les enfermant dans l’univers du crime ; les conduire à se retourner contre leurs propres soldats ; miner leur système de défense interne ; assister à leur désarroi, à leur impuissance.

A ce stade, le renversement des valeurs est total : le criminel devient victime ; l’agressé qui se défend, devient le criminel.

La ficelle est énorme. Le procédé connu. Et pourtant il fonctionne.

Le désarroi des états démocratiques face aux crimes terroristes

Les responsables militaires et civils (les juges) condamnent l’acte du soldat, estimant que ce dernier n’a pas fait preuve du sang froid que doit manifester en toute circonstance, un soldat de Tsahal.

Cette exigence est une idéalité morale ; elle vise à défendre aux yeux du monde l’image d’un Israël pur et sans tache : si les responsables palestiniens sont parvenus à déshumaniser leurs combattants en les réduisant à la situation de simple machine à tuer, il n’en est pas de même des Israéliens qui refusent d’entrer dans la logique mortifère du terrorisme et demeurent des hommes libres et responsables, maîtres d’eux-mêmes en toutes circonstances.

Se revendiquant comme simples machines à tuer, destinés à être sacrifiés, les terroristes palestiniens sont jugés par leurs pairs comme des héros. Antithèse de cet univers qui fait l’apologie du crime, l’univers de la loi morale propre à Israël, unique état en guerre qui vit comme si il ne l’était pas.

N’y-a-t-il pas ce faisant, confusion entre respect de la loi morale (qui valide l’acte de se défendre, et donc de tuer lorsque la vie est menacée) et sainteté sacrificielle ?  Autrement dit, une armée peut-elle exiger de ses soldats qu’ils soient des saints dont la vocation dernière est d’être voués à être sacrifiés sur l’autel d’une morale mondialisée, (donc idéologisée) qui refuse de prendre en compte la réalité du terrorisme palestinien en particulier et du terrorisme islamique en général ?

Cette question sera examinée dans un prochain article.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Sidney Touati pour Dreuz.info.

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