Publié par Alain Rubin le 22 avril 2016

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À l’attention de Madame Bokova

Directrice générale

Unesco, Place Fontenoy

75006 Paris

Objet : déjudaïsation de sites hébreux/juifs

Copie à monsieur l’ambassadeur Klarsfeld

Madame la Directrice générale,

Nous avons eu l’occasion d’échanger sur le sujet. A l’époque, il s’agissait, souvenez-vous, de la prétention de certains visant à ce que l’Unesco sanctionne scientifiquement un accaparement déclarant « site islamique », le caveau des Patriarches et celui de la matriarche Rachel.

Nous vivons des temps troublés. Confusion et mensonge règnent en maître, en monarque absolu.

Des gens se disant « BDS » ont manifesté à Paris, -avec l’autorisation du Préfet d’une gouvernance dont le principal responsable, le Président de la république, a déclaré « cause nationale » le combat contre l’antisémitisme. Ils brandissaient des affichettes sur lesquelles on pouvait lire :

« Ils (les Juifs) exterminent les Palestiniens ». 

« Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose » expliquait Goebbels, qui disait aussi : “plus le mensonge est gros, plus il a de chance d’être cru… »

Pour revenir à ce qui vous est demandé :

  • il s’agit de grimer en décision scientifique et culturelle une action strictement politique dont les effets sont de nier l’historicité des Hébreux ;
  • il vous faut nier l’existence du judaïsme en tant que peuple ayant vécu sur ce petit bout de la planète que l’on veut, au moyens d’anachronismes, être Palestine, même si aucun peuple, langue, culture, hommes d’état ou de guerre, n’ont jamais illustré cette réalité oxymorique et anachronique ;
  • il vous est demandé, à cette fin, de faire disparaître des mémoires humaines le peuple réel l’ayant mis en valeur et y ayant laissé de nombreux vestiges archéologiques tout au long de trente-quatre siècles. 

l’offensive « culturelle » a repris, dans votre enceinte, pour déposséder le peuple juif de son passé

Certains vestiges le deviendront en 1948 après avoir été traités à la dynamite (comme deux synagogues de la vieille ville, dont la reconstruction à l’identique, sur leurs ruines noircies restées en l’état depuis lors, fut qualifiée de judaïsation et d’expansion colonialiste-sioniste).

Madame, l’offensive « culturelle » a repris, dans votre enceinte, pour déposséder le peuple juif de son passé, de son Histoire et de ses traces et vestiges archéologiques. L’Unesco vient une fois encore de sanctionner, « scientifiquement », ce coup d’Etat contre l’Histoire, en tant qu’elle relate les faits établis sans en occulter parce qu’ils contrediraient un dogme politique ou religieux. Or n’est-ce pas ce qui vient de se produire au sein de l’exécutif de l’Unesco ?

Il s’agit désormais de prétendre « scientifiquement », sans datation, sans fouilles, que les fondations des deux Temples (le mur occidental), -celui édifié par l’Hébreu Salomon, celui renforcé par l’Iduméen Hérode-, ne seraient pas leurs fondations. Ces fondations, ces énormes blocs du mur occidental, seraient celles de deux édifices musulmans construits à la suite de la conquête arabo-musulmane de 637.

L’Unesco traite Chateaubriand de menteur et la vérité officielle ne doit pas se préoccuper de faits établis

L’Unesco traite Chateaubriand de menteur, parce qu’il rappelle en 1806 que le conquérant arabe est venu demander au chef local de l’Eglise chrétienne : « où se trouvait le Temple ?».

Pour l’exécutif de l’Unesco et les chercheurs que l’organisme international salarie, la vérité officielle ne doit pas se préoccuper de faits établis : le mur occidental, dit « mur des lamentations », ne doit plus avoir d’existence avant que le conquérant arabe venu du Hedjaz n’annexe et n’incorpore l’endroit à ses possessions territoriales.

Ce mur d’énormes blocs n’aurait même pas existé avant 637

Une question de détail, certainement, si le mur occidental se retrouve transformé, par oukase « scientifique », en fondations, en mur de soutènement, des deux édifices religieux bâtis après 637 par le conquérant arabe, donc bien après qu’il ait été lui-même construit.

Détail aussi : comment le fondateur de la religion du conquistador mecquo-médinois put-il attacher au mur occidental la monture miraculeuse qui lui avait permis de venir de la Mecque à Jérusalem en une nuit (la nuit du mirajj)… si ce mur n’avait dû son érection qu’à la construction des deux mosquées n’existant pas encore ? 

Pour l’Unesco, le Temple de Salomon, celui d’Hérode, n’auraient pas existé : ce ne seraient que des mythes juifs, illégitimes, auxquels il faudrait tordre le cou, à défaut de pouvoir tordre le cou de chaque juif ?

Madame, une autre question, si vous m’autorisez : que faîtes-vous de ces tonnes de gravats, formés de vestiges archéologiques juifs retrouvés dans des carrières de « Jérusalem-Est » ?

Ce sont des tonnes et des tonnes de gravats, des pierres de toutes tailles et des poussières formées par les déblais du creusement d’une vaste salle de prière sous l’esplanade des mosquées, là où se trouvait le Temple qui n’aurait jamais existé ; ces vestiges juifs viennent de ce lieu où les juifs n’auraient jamais mis les pieds pour honorer l’Eternel, ni à l’époque de Jésus, ni avant ?

Pour étayer sa résolution, l’exécutif a trouvé une parade

Elle n’est pas le fruit de la recherche historique mais de ruses nées dans des esprits chicaniers : les preuves archéologiques israéliennes retrouvées dans les dépotoirs à ordures, où les « archéologues » et les sociétés de BTP de l’autorité falestinienne et du WAQF avaient déversé les tonnes de blocs brisés et les plus petits gravats, seraient des moyens de preuves illégaux.

Il est interdit à Israël de sauver et donner à voir à tous son propre passé

Ce seraient des moyens de preuve illégaux, non pas parce que contraires à la vérité factuelle, mais parce qu’Israël « n’aurait pas le droit » de s’intéresser à ces souvenirs de son propre passé jetés avec insouciance et désinvolture sur des dépôts d’ordures par les camions poubelle du Waqf.

En d’autres termes, ce que dit la résolution de l’exécutif, c’est : (qu’) Israël se livrerait à la piraterie archéologique ; qu’Il lui est interdit de sauver et donner à voir à tous son propre passé, en particulier la Cité de David qui se trouve aux pieds des murailles.

Madame, vous et vos services avez, à juste titre, dénoncé Daesh, lorsque ses commandos de tueurs d’hommes, de femmes et d’enfants, ont entrepris d’assassiner, à Palmyre, le passé romain, Assyro-Chaldéen, babylonien, perse, des populations syro-irakiennes.

Vous en aviez alors appelé à la conscience universelle.

Vous l’aviez fait aussi, en 2012, lorsque les djihadistes ont voulu massacrer la mémoire du Mali, en détruisant, à la pioche et à la masse, les tombeaux-sanctuaires des sages et érudits Soufis de Tombouctou.

Madame, ce qui serait vrai, pour Tombouctou et Palmyre, ne le serait pas pour Jérusalem ?

Pas un communiqué, pas un mot, lorsque des tonnes et des tonnes de vestiges archéologiques ont été traitées à coups de marteau piqueur et d’excavatrice, enlevées sans précaution, à la pelleteuse, puis mises dans des camions pour être jetées dans des carrières servant de dépôts d’ordure.

Dans le cas du patrimoine Judéen, Madame, ne croyez-vous pas que vous vous êtes positionnée, volontairement ou non, par un abandon de votre mission ?

Vous avez laissé s’accomplir un génocide culturel, un ethnocide à grande échelle, concernant la substance du cœur de cette cité paraît-il révérée comme lieu saint par les démolisseurs des vestiges passés. Le Waqf et l’autorité falestinienne se sont comportés comme les talibans des Bouddhas de Bamyan, comme Aqmi/Ansar Din à Tombouctou et comme Daesh à Palmyre.

Et vous n’avez rien dit, pas la moindre protestation, rien, seulement un lourd silence complice.

L’Unesco n’a-t-elle pas, à ce moment, laissé besogner le Waqf, tout à fait comme agissaient ces autorités hitlériennes et/ou staliniennes quand elles décidaient d’utiliser comme matériau de pavage de routes ou de rues les pierres tombales de vénérables cimetières juifs ?

Pour parachever le tout, l’Unesco (son exécutif) décide : que le site du mur occidental n’a aucun lien avec le Peuple juif ; le passé est abrogé par un acte bureaucratique, vous accusez de mythomanie le Peuple juif ainsi que les quatre évangiles canoniques.

Vous traitez de mensonges délirants et insensés, la relation de Flavius Josèphe, dans son livre de plus de 1000 pages, « la guerre des Juifs » contre Rome.

Mais à la différence du Waqf, de l’Autorité falestinienne (et de ses « historiens » et histrions), du Hamas et de la kyrielle de leurs supporters de BDS, Flavius Josèphe fut un témoin oculaire. Il savait de quoi il parlait, ayant en direct vécu les événements dont il faisait la longue et précise relation.

Flavius rappellera que le siège de la cité « de sainteté » (Iroushalaïm ha Koddesh devenue Al Qouds ou Al Qods par mimétisme arabo-musulman), mené par Titus et ses légions, – lieu dont votre exécutif a décidé qu’il n’avait pas de lien historique avec les Juifs – coûtera un million de vies de juifs (hommes, femmes, enfants) ; à ces vies il faut aussi ajouter celles des Iduméens qui étaient les alliés militaires des juifs dans la guerre contre Rome. Il faut ajouter également les milliers de juifs emmenés en esclavage dans tout l’empire romain.

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Ce sont ces évènements historiques tragiques, établis par des témoignages juifs et non-juifs, qui sont niés et purement et simplement abrogés et jetés à la poubelle par votre exécutif ; jetés comme ces tonnes et ces tonnes de gravats produits par la « Palmyrisation » des fondations des deux Temples par les hommes à tout faire du Waqf et de l’Autorité falestinienne.

Ces évènements historiques sont niés, au profit des effets totalitaires d’une croyance déformée : le fondateur de l’islam ayant- lui fait-on dire- attaché sa monture miraculeuse à un mur qui, dit-on en 2016, n’existait pas avant 637 et n’existerait que comme fondations des deux mosquées édifiées après cette date. Un miracle temporel et matériel s’est ainsi produit, dont vous et vos « historiens » nous donneront peut-être l’explication.

Dans l’attente, Madame, je vous transmets, avec mes salutations, la certitude que l’opinion éclairée n’est pas hypnotisée ou fanatisée, jusqu’à se résoudre à la domination d’un lissenkysme historique visant ici à déposséder spirituellement les juifs, à les soumettre à une nouvelle « aryanisation » -celle de leur passé- pour recommencer ce que l’empereur romain décidera après la révolte de 135 : changer le nom du pays et de sa capitale ; la Judée devenant pour un temps « Palestinae » (Filistine, en arabe) et Jérusalem ha koddesh s’appelant pour un temps Colonia Aelia Capitolina.

Derrière le néo-lissenkysme s’installant à l’Unesco, à quoi d’autre avons-nous à faire ?

Que vous le vouliez ou non, avec cette décision de l’idéologie effaçant l’Histoire, une boite de Pandore s’est rouverte.

Nous sommes confrontés à une volonté aux effets graves, à savoir : exproprier le peuple juif de son passé ; le décréter d’accusation ; juger qu’il est existentiellement illégitime, -sauf en exil et sans sa mémoire historique- ; qu’il n’a absolument plus droit à son existence nationale reconnue par le traité de Paris conclu en 1916 entre l’Emir Fayçal, Sharif de la Mecque, au nom des Arabes, et Chaïm Weizman pour les organisations nationales du peuple juif ; par la déclaration Balfour en 1917 et enfin par les votes de 1920-22 de la SDN et le traité de Sèvres.

Ces dispositions ont précédé le vote de partition des 3/4 du Foyer national juif (1947) ; le dernier quart ayant été incorporé au nouveau royaume hachémite (1922) ; ce vote de partage fut provoqué par le refus arabe de vivre en paix aux côtés de juifs libres, de juifs non-dhimmis ; il prévoyait que dans chacun des deux Etats issus du territoire du Foyer national juif il y aurait des populations juives et arabes ou arabisées. C’est pourquoi il n’y a pas de « colons » juifs dans la partie attribuée à la constitution d’un Etat arabe, ni de colons arabes ou arabisés dans la partie destinée à l’Etat juif souverain (ex : les Syriens hauranites fuyant la famine des années vingt, ou les bédouins du Sinaï venus à la fin des années vingt fonder un village jouxtant le sanctuaire de Al Nabi Rûbîn (le fils aîné de Jacob) objet depuis des siècles de Maswim (un pèlerinage annuel de populations officiellement musulmanes).

Les accords de 1916, 1920-22, la déclaration Balfour, le vote de 1947, reposaient tous sur le lien que l’Unesco prétend aujourd’hui n’avoir jamais existé.

C’est grave, très grave, ce que votre exécutif veut faire avaler à l’opinion. C’est une sorte de nuit de cristal au plan spirituel.

Nous souhaitons cependant vous rencontrer, pour faire le point de tout cela.

Madame la Directrice générale, nous transmettons ce courrier à monsieur l’Ambassadeur Serge Klarsfeld, dont nous souhaitons qu’il puisse être présent lors de notre entretien.

PS Que décidera l’Unesco, pour le site juif qui vient d’être découvert en Tunisie, à Clipea ?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Alain Rubin pour Dreuz.info.

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