J’ai traduit pour les lecteurs de Dreuz, ce texte du professeur A.J. Caschetta* que j’ai lu sur le site du Middle East Forum.
Les citadins connaissent le hibou de plastique.
Afin d’effrayer les pigeons et les chasser des toits, des corniches et des rebords de fenêtre, ils les sanglent et les vissent en place en espérant que l’apparence d’un prédateur donnera les mêmes résultats que la chose réelle.
Dans les banlieues, les hiboux de plastique sont utilisés pour veiller sur les potagers et éloigner les ravageurs à quatre pattes.
Mais les oiseaux sont intelligents. Une fois qu’ils savent qu’un sosie de prédateur ne pose pas de réel danger, ils reprennent leurs perchoirs avec un mépris audacieux et intrépide et ils défèquent sur les bâtiments de la ville en toute impunité.
Les petits rongeurs mammifères savent aussi qu’un hibou qui ne se déplace jamais n’est pas un vrai hibou. À travers l’Amérique, ils grignotent les légumes des potagers dans l’ombre de ces faux prédateurs.
les fiascos diplomatiques ont clairement fait savoir que l’ONU ne vaut maintenant guère plus qu’un oiseau en plastique
Ces deux dernières décennies, les fiascos diplomatiques des Nations Unies (en particulier concernant l’Iran) ont clairement fait savoir que l’ONU ne vaut maintenant guère plus qu’un oiseau en plastique – uniquement apte à donner l’impression qu’il reste sagement à l’affût, alerte et toujours vigilant.
Pendant ce temps, comme les oiseaux et les rongeurs, les nations et les dictateurs voyous ont appris que l’ONU, tel un hibou de plastique, ne pose pas de réel danger. Par conséquent, ils la défient en toute impunité.
L’expérience grandiose que constituait la création de l’Organisation des Nations Unies a commencé par être prometteuse. La partition de l’ancien mandat britannique de la Palestine présentait un important pas en avant dans la coopération mondiale là où la Société des Nations avait échoué.
Le début de la Guerre froide a conduit à des décennies d’inaction relative devant la puissance des États-Unis et de l’URSS qui exerçaient leur droit de veto au Conseil de sécurité, le siège du «hard power» à l’ONU.
Dans la catégorie «soft power», tant que certains pays étaient prêts à dépenser de l’argent pour l’aide internationale, les partisans de l’ONU pouvaient encore de façon crédible la considérer comme un succès.
Après la chute de l’Union soviétique, les choses ont changé, et les années 1990 ont marqué une nette transition à l’ONU.
Après 1993, seule une minorité parmi les membres, seulement 75 sur 184, étaient des démocraties
Comme l’a dit Dore Gold :
« L’ONU des années 1990 a perdu sa capacité de faire des distinctions morales claires parce que ses membres ont radicalement changé au cours des années. La plupart des membres originaux de l’ONU avaient été inspirés par la direction démocratique de Roosevelt et de Churchill contre les pouvoirs de l’Axe. Pourtant, en 1993, seule une minorité parmi les membres, seulement 75 sur 184, étaient des démocraties libres. »
La décennie qui a commencé avec les opérations Desert Shield et Desert Storm, les dernières entreprises que les Nations Unies ont vraiment réussies, a été marquée par une réaction lente à des problèmes grandissants notamment lors de l’effort de secours en Somalie et par l’incapacité à faire autre chose qu’observer les centaines de milliers de meurtres lors du génocide rwandais.
Plus tard, l’ONU a été critiquée pour avoir permis qu’une opération d’esclavage sexuel prospére sous ses auspices lors de la vaste opération de secours qu’elle administrait à la suite du génocide qu’elle a refusé d’appeler un génocide. Ce scandale continue encore aujourd’hui.
Au milieu de la décennie, avec Saddam Hussein défiant les termes de l’accord de cession, le programme alimentaire «Oil For Food» de l’ONU a été mis en œuvre, cimentant son image d’échec et de corruption.
Au milieu des appels à une véritable réforme, l’ONU n’en a réussi qu’une seule : que la Commission des droits de l’homme devienne le Conseil des droits de l’homme. Il s’agissait d’un changement de nom, superficiel.
Dans les années qui ont suivi cette «réforme» des pays tels que la Chine, l’Éthiopie et le Pakistan ont obtenu des rôles de leadership au CDH. Cuba, la Russie, l’Arabie Saoudite et le Venezuela en sont les membres actuels. Le CDH décerne maintenant un prix des droits de l’homme au nom de Mouammar Kadhafi.
En 2002, l’ONU s’est élargie avec la création de la Cour pénale internationale (CPI).
Même le New York Times a reconnu la faiblesse de cette nouvelle branche de la Cour internationale de Justice. Peu de temps après sa création, la CPI a été testée lors du massacre ayant eu lieu dans la région du Darfour au Soudan.
Il a fallu un certain temps, mais en 2005, puis de nouveau en 2009, la CPI a porté des accusations contre Omar al Bashir pour crimes de guerre.
Mais Omar al Bashir reconnaît un oiseau de plastique quand il en voit un, alors il en a bien ri et continue de vivre et de prospérer.
Lors de la dernière décennie, les sanctions internationales contre l’Iran et la Corée du Nord ont offert à l’ONU une chance de retrouver ne serait-ce qu’une partie de son ancienne pertinence, mais à chaque fois, elle a échoué. Ces deux pays continuent de violer le Traité de non-prolifération de l’AIEA et subissent très peu de conséquences.
L’ONU n’a pratiquement rien fait lorsque Kim Jong Un a testé ses missiles balistiques inter-continentaux nouveaux et améliorés, se vantant qu’ils peuvent atteindre Manhattan.
Mais voilà que soudain, il y a une grande discussion et beaucoup d’enthousiasme concernant de nouvelles sanctions de l’ONU contre la Corée du Nord. Malheureusement, tout cela repose sur la Chine, qui est le principal fournisseur de nourriture et d’énergie du régime Kim ainsi que son grand protecteur.
Adam Szubin, sous-secrétaire par intérim du Département du Trésor pour ce qui a trait au terrorisme et au renseignement financier, estime que la Chine a entamé une approche sérieuse en Corée du Nord en relation avec l’ONU – ceci en dépit du fait que la Chine pourrait facilement apprivoiser son petit voisin sans l’aide ou l’approbation des Nations Unies.
Au lieu de cela, il semble plutôt que la Chine ait découvert une nouvelle façon d’utiliser le hibou de plastique comme couverture diplomatique, ce qui lui permet de prétendre qu’elle freine la Corée du Nord, alors qu’en réalité, elle ne fait pas grand chose.
La situation de l’Iran constitue un autre échec majeur de l’ONU.
Le désir de l’administration Obama de parvenir à un accord à tout prix pour empêcher l’Iran de fabriquer des armes nucléaires a conduit le P5 + 1 à choyer les mollahs pendant tout le processus de négociation.
Dès le début, l’Iran a dicté ses termes, en commençant par la couverture du bas-relief en marbre représentant un homme nu au Quartier Général de l’Europe à Genève. La statue intitulée La Création de l’Homme, sculptée par Eric Gill, avait été donnée en 1938 par la Grande-Bretagne à la Société des Nations.
Alors que l’administration Obama et l’ONU défendaient le bien-fondé du JCPOA (le Plan conjoint d’action globale), la pire entente de l’histoire de la diplomatie internationale, elle rassurait les sceptiques à l’effet que la moindre violation iranienne serait l’objet de sanctions rapides.
Cette assurance a été reprise par les éditeurs du New York Times et par les analystes de l’Institut Brookings. Pourtant, lorsque, inévitablement des violations ont eu lieu, l’ONU a réagi en bon hibou de plastique – elle n’a rien fait.
La violation la plus récente et la plus flagrante a eu lieu au début de mars 2016 quand l’Iran a testé des missiles à longue portée, décorés pour l’occasion de lettres en hébreu et en farsi disant « Israël doit être rayé de la surface de la terre.»
Il ne s’agissait que d’une autre promesse iranienne, faisant partie d’une longue série, de détruire l’État d’Israël.
Ce geste hostile évident a effectivement suscité une réaction de l’ONU, puisque son chef a envoyé son porte-parole pour déclarer que « dans l’atmosphère politique actuelle au Moyen-Orient, et si peu de temps après les nouvelles positives de la levée des sanctions contre l’Iran, le secrétaire général appelle … l’Iran à agir avec modération, prudence et à avoir le bon sens de ne pas augmenter les tensions en posant des gestes hâtifs ».
Certains hiboux en plastique viennent avec des têtes mobiles.
Lorsque confrontés au fait que les essais de missiles de l’Iran violent la Résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations Unies qui appelle l’Iran à arrêter la construction et l’essai de telles armes, l’ambassadeur de la Russie à l’ONU, Vitaly Churkin, a révélé le hic : « Un appel est différent d’une interdiction, légalement, vous ne pouvez pas violer un appel ».
L’administration Obama semble vouloir se fier aux motions adoptées à l’ONU et encore ne le fait que du bout des lèvres et à partir d’une position de faiblesse. Les Iraniens savent qu’ils n’ont rien à craindre.
Il y a deux domaines où l’ONU a effectivement été efficace : la condamnation d’Israël et le soutien aux terroristes.
Dans son livre The UN Gang** (2005), Pedro Sanjuan présente de façon détaillée la culture de l’antisémitisme au sein des Nations Unies.
Sanjuan a été le meilleur espion américain au sein du secrétariat, surveillant essentiellement les espions soviétiques installés à Turtle Bay par le KGB.
Après une longue carrière en politique, en commençant par l’administration Kennedy, Sanjuan a écrit que « Plus que tous les autres éléments de la saga d’espionnage-contre-espionnage de l’ONU, ce qui m’a dérangé le plus au cours de ces années c’était ce sectarisme implacable.»
Après le rejet arabe de la Résolution 181 et la guerre d’indépendance d’Israël en 1948, l’ONU s’est élargie avec l’avènement de l’Office de secours et de travaux pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).
Ce qui était conçu au départ comme un programme d’aide à court terme pour les réfugiés arabes est devenu un organe d’activités contre Israël. Au fil des années, cette bureaucratie a été davantage vouée à la dé-légitimation de l’Etat juif, dont elle avait voté la création en 1947, qu’à fournir de l’aide aux Arabes qui avaient rejeté la création de leur propre État.
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Dans son mandat en tant que Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan a fait la tristement célèbre rencontre de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, conférant au Hezbollah une certaine légitimité, un geste que même le virulent professeur Edward Said ne pouvait surpasser.
Plus récemment, M. Ban Ki Moon a été un grand faiseur d’équivoques concernant la violence inspirée par le Hamas et l’Autorité Palestinienne.
En janvier 2016, il a excusé la soi-disant « Intifada des couteaux» en observant que « comme les peuples opprimés l’ont démontré à travers les âges, il est dans la nature humaine de réagir à l’occupation, qui sert souvent d’incubateur puissant à la haine et à l’extrémisme. »
L’obsession de «l’occupation» de Moon l’a amené à fâcher le gouvernement du Maroc lorsqu’il a utilisé le même terme pour décrire le contrôle de cette nation sur le Sahara occidental.
De nombreux Marocains, et au moins un membre du Congrès américain, ont été indignés par les paroles de Moon et croient qu’il a cessé d’être un arbitre fiable de la paix à cause de sa sympathie pour le Front Polisario.
L’ONU n’est pas devenue un hibou de plastique par sélection naturelle. Elle a été délibérément mutée.
Au fur et à mesure que les autocrates, les oligarques et les tyrans sont devenus graduellement plus nombreux que tous les autres, le Léviathan supranational est devenu un club de dictateurs, au mieux fermant les yeux sur la tyrannie et au pire la nourrissant.
Voilà ce qui se produit losqu’on cède la sécurité en toute confiance à un hibou de plastique.
Lorsque la Chambre des représentants et le Département d’Etat ont déclaré que l’ÉI était engagé dans un génocide, une autre porte s’est ouverte, donnant à l’ONU l’occasion de se racheter. Après tout, la prévention du génocide est sa raison d’être.
Mais sur ce front, en bon hibou de plastique, l’ONU reste immobile.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.
*A. J. Caschetta est maître de conférences à l’Institut de technologie de Rochester et un collègue Shillman-Ginsburg au Forum du Moyen-Orient.
L’ONU est un hibou de plastique
par A.J. Caschetta
The New English Review
avril 2016
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N’est ce pas DE GAULLE qui appelait l’ONU le « machin »
BREF cet article décrit bien le « machin » au service des méchants
L’Organisation des Nations unies (ONU) est une organisation internationale regroupant, à quelques exceptions près, tous les États de la planète. Distincte des États qui la composent, l’organisation a pour finalité la paix internationale. Ses objectifs sont de faciliter la coopération dans le droit international, la sécurité internationale, le développement économique, le progrès social, les droits de l’homme et la réalisation à terme de la paix mondiale.
L’ONU c’est 193 Etats qui pour y adhérer ont signé la charte onusienne incluant depuis le 10 Décembre 1948 « La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme »
Sauf que le 5 Août 1990 …… 57 Etats Musulmans (Adhérents à l’ONU) ont signé une autre « Déclaration des droits de l’Homme », ……… » La Déclaration des droits de l’homme en islam »
La « Déclaration des droits de l’Homme en Islam », adoptée au Caire le 5 août 1990 par l’Organisation de la conférence islamique (devenue Organisation de la Coopération Islamique le 28 juin 2011), est l’adaptation de la déclaration des droits de l’homme pour les pays musulmans.
En effet, de nombreux articles de la Déclaration Universelles des droits de l’homme ne sont pas compatibles avec l’islam. Ce nouveau texte souligne notamment la primauté de la Loi islamique sur les lois civiles, la limitation de la liberté de l’apostasie, et l’inégalité des droits entre l’homme et la femme. Il justifie la violence et la mise à mort pour raisons religieuses.
Surtout en ses articles 24 et 25
Art. 24 – Tous les droits et libertés énoncés dans ce document sont subordonnés aux dispositions de la Loi islamique.
Art. 25 – La Loi islamique est la seule source de référence pour interpréter ou clarifier tout article de cette Déclaration.
Quel crédit accordé aux instances Onusiennes ?
Ceci décrédibilise toute décision Onusienne, puisque l’ONU de facto se place en dehors des lois.
Ainsi, toute résolution Onusienne prise après le 5 Août 1990 doit être considérée comme nulle et non avenue.
57 Etats sur les 193 Etats adhérents constitue le plus grand groupe d’opposition à toute résolution qui ne sera pas prise dans leur sens.
C’est un tres bon exemple de dictature l’organisation onusienne. Je me souviens que Reagan voulait arreter que les Etats unis continuent de payer pour cette officine islamiste.
c’est vrais ce qu’il dit concernant l’ONU.l’ ONU fait plus de tord que de bien j’ai pu le voir quand j’étais au Congo dans les années 1960.ou au RWANDA ou il n’ont rien fait lors du génocide dont les français en sont les grand responsables.