Ces jours-ci, nous nous inquiétons à juste titre pour les Chrétiens d’Orient qui sont persécutés, chassés, massacrés et dont les églises sont brûlées en Irak et en Syrie mais aussi en Égypte et au Liban, sans parler de ceux qui vivent en Judée/Samarie sous la coupe de l’Autorité Palestinienne.
Les médias de masse en parlent peu et on a l’impression que personne ne leur porte secours.
En examinant les interviews et les interventions récentes de certains Patriarches des églises d’Orient, on se rend compte que ces derniers souhaitent surtout que les Chrétiens d’Orient restent là où ils sont.
Les actions et les paroles récentes du Pape François revenant de Lesbos ont été une désagréable surprise, pour dire le moins. Car enfin, non seulement le Saint-Père ramenait trois couples de réfugiés musulmans mais en outre il en rajoutait sur l’apport bénéfique des hordes de réfugiés mahométans en Europe !
J’ai réagi (voir mon article sur Dreuz du 20 avril dernier) en prenant la défense du Souverain Pontife, estimant qu’il faisait la leçon aux pays à majorités musulmanes qui ne font pas grand chose pour aider leurs coreligionnaires.
Depuis, celui-ci en a remis dans l’exhortation à accueillir les réfugiés musulmans en Europe alors qu’ils arrivent en masse et que lui n’en a ramené que 12 dont les papiers étaient en règle et qui ne franchiront pas les murs du Vatican comme l’a fort bien souligné Rosaly (7 mai 2016).
De là à penser que le Pape François préconise la soumission à l’Islam, il n’y a qu’un pas que certains ont vite franchi.
On n’a pas manqué d’adresser à François le reproche de ne pas suffisamment s’occuper des Chrétiens d’Orient qui ont davantage besoin de sa sollicitude !
Pourquoi les patriarches maronites, coptes ou melkites chargés de veiller sur leurs ouailles respectives, ne sont jamais interpellés ?
Mais pourquoi le Saint-Père serait-il responsable de la pénible situation des Chrétiens d’Orient qui, à part une infime minorité de Catholiques, ne reconnaissent pas son autorité ?
Pourquoi les patriarches maronites, coptes ou melkites qui eux sont chargés de veiller sur leurs ouailles respectives, ne sont jamais interpellés ?
J’ai trouvé des interventions récentes de certains patriarches ainsi que des textes d’Hélios d’Alexandrie ou du Père Arbez et je me suis rendu compte que j’étais passée à côté d’une dimension inquiétante de la problématique des Chrétiens d’Orient : la plupart des patriarches ont réagi aux persécutions de leurs commettants en les enjoignant de ne pas partir et de souffrir pour témoigner du Christ devant leurs persécuteurs.
- Le patriarche de l’Église catholique chaldéenne d’Iran, qui vit en Irak, Louis Raphaël Ier Sako, écrivait aux aux fidèles de l’Église catholique chaldéenne d’Iran, le 29 mai 2015 :
« Vous êtes Iraniens et non descendants d’une communauté étrangère …» Puis il soulignait « la paix et la stabilité » dont jouissent les chrétiens iraniens « dans (leur) pays bien-aimé », ainsi que le « dialogue positif avec le gouvernement et les autorités religieuses en Iran» et invitait les Chrétiens iraniens « à rester proches de (leur) pays », précisant que l’Iran était habité par des Chrétiens « bien avant l’arrivée de l’islam ». - Le 30 mars dernier, on pouvait lire dans le Figaro l’appel du Patriarche Grégoire III, le chef de l’Eglise orientale des grecs melkites qui demandait aux pays occidentaux d’aider les Chrétiens à rester en Syrie.
« Nous appelons toutes les victimes (NDLR: des rebelles), qu’elles soient civiles ou militaires, des martyrs … À cause de cette guerre, où ont surgi Daech et les takfiris (NDLR: ceux qui prônent un islam sectaire), beaucoup de gens ont quitté le pays. Beaucoup de ceux qui sont partis étaient des terroristes. Ils veulent détruire, non seulement la Syrie, mais aussi l’Europe … Notre plus gros problème, c’est l’émigration. Cinquante docteurs sont partis rien que dans notre communauté. Nous devons aider les gens à rester, à ne pas partir …»
J’invite ceux que ces interventions surprennent à relire ce qu’écrivait Hélios d’Alexandrie pour le site Poste de Veille en juin 2013 :
« Les minorités chrétiennes n’osent dénoncer clairement leurs persécuteurs, les évêques catholiques d’Égypte, de Palestine, de Syrie, d’Irak et du Liban ont unanimement désigné l’État d’Israël comme responsable des maux qui affligent les communautés chrétiennes orientales. C’était il y a deux ans dans une conférence convoquée par le Pape Benoit XVI au Vatican. Un seul prélat a eu le cran de dénoncer le vrai responsable : l’islam. Peut-on parler dans ce cas d’un syndrome de Stockholm à l’échelle de toute une région?…»
«… Contrairement aux juifs, les chrétiens du Moyen-Orient ont préféré miser sur le loyalisme, qui dans leur cas a pris trois formes : loyalisme politique aux États arabes et aux régimes qui les gouvernent, loyalisme politico-culturel à l’arabité et à l’arabisme, loyalisme religieux lequel consacre la domination des musulmans et la sujétion des chrétiens. En retour de ces témoignages de loyauté, les chrétiens s’attendaient à être reconnus et acceptés à défaut d’être considérés comme égaux aux musulmans. C’était pour eux acheter trop cher la paix, tellement cher qu’il leur est difficile à présent d’admettre avoir fait un marché de dupe. En terre d’islam un non-musulman ne peut au mieux qu’être toléré et cette tolérance n’est jamais un droit.»
L’Abbé Arbez, quant à lui, écrivait sur Dreuz en 2014 à propos du Patriarche maronite :
«J’étais à Jérusalem en l’an 2000 … Invité, en tant que prêtre genevois de passage à Jérusalem, par le Patriarche Sabbah à sa table au Patriarcat Latin, …. Au cours du repas, le Patriarche d’alors, d’origine jordanienne, me dit, … : ‘Vous savez, nous Arabes Palestiniens, sommes les descendants des Apôtres de Jésus !’
Instinctivement, je lui répondis :
« Monseigneur, je ne vous comprends pas bien. Les Apôtres de Jésus étaient comme lui des hommes du pays, de la Judée, pays des Juifs, ou de la Galilée. Le premier message apostolique s’est nourri de la tradition d’Israël dont il se voulait la continuité. Les Arabes, quant à eux, sont venus d’Arabie, au moment de l’islamisation de la région par l’épée, mais surtout pour la plupart, au début du 20ème siècle, lorsque les Juifs, enfin de retour sur leur terre ancestrale, ont remis en valeur l’économie locale. Je ne saisis pas bien le sens historique de votre propos… »
Le Patriarche reprit : ‘Mais vous pouvez lire dans Les Actes des Apôtres que lors de la Pentecôte, parmi les peuples présents à Jérusalem, il y avait des Arabes’.
Monseigneur, lui dis-je, les Arabes présents à Jérusalem, comme les Mèdes ou les Perses dont il est question, sont tout simplement des Juifs venant de ces pays mentionnés et qui sont là comme chaque année aux grandes fêtes de pèlerinage comme la Pâque juive ou comme Shavouot …
Mais son secrétaire, après le repas, me fit la réflexion suivante, d’un air réprobateur : ‘Contrairement à ce que vous semblez penser, vous devez savoir qu’Israël n’est qu’une parenthèse de l’histoire ! Israël croit qu’avec la force il gagnera sur les Palestiniens. Mais vous verrez, dans quelques semaines, des événements vous démontreront le contraire’.
Cet aspect de la pensée négationniste (ou néga-sioniste) du Patriarche (et de nombreux dignitaires arabes chrétiens) apparaît clairement dans son ouvrage publié quelque temps après, (« Paix sur Jérusalem ») un manifeste élaborant une théologie palestiniste de remplacement en parfaite contradiction avec la pensée de Vatican II mais surtout avec l’action providentielle des trois décennies de pontificat de Jean Paul II au service du rapprochement judéo-chrétien. …»
Et l’Abbé Arbez de conclure :
« … Si l’Eglise ne réagit pas avec intelligence et promptitude, c’est l’histoire qui sera juge de cette pensée néo-marcionite encore si virulente parmi les chrétientés du Proche-Orient et hélas de plus en plus infiltrée dans les mentalités occidentales, puisque encouragée par un antisémitisme musulman complaisamment relayé par les médias.»
À propos des Coptes, Hélios d’Alexandrie écrivait en janvier 2008 :
« De la même façon que … certains coptes ont été plus indépendantistes et anti-anglais que les Égyptiens musulmans, certains chrétiens d’Orient tel Michel Aflaq, père spirituel du mouvement Baath, se sont montrés plus arabes que leurs compatriotes musulmans et ont fait la promotion du nationalisme panarabe.
Le dénominateur commun de tout ce beau monde était la volonté de mettre l’appartenance nationale au-dessus de l’appartenance ethnique ou religieuse, une façon comme une autre de surmonter le statut de minoritaire et accéder à l’égalité. Pour Edward Saïd, il s’agissait de faire la preuve de sa contribution à anéantir les colonisateurs occidentaux, plus particulièrement les «colonisateurs culturels» incarnés par les orientalistes, afin d’accéder, en tant que minoritaire chrétien, à la reconnaissance des musulmans et au statut d’égal que son origine religieuse lui interdisait.»
Conclusion
Qui se souvient des interventions du Pape François en 2014 et 2015 ?
- En novembre 2014, lors de son voyage en Turquie, François a souligné la nécessité d’une véritable liberté religieuse. Il a demandé que le fondamentalisme (sous-entendu musulman) soit rejeté.
- le 6 décembre 2014, il déclarait :
« Les chrétiens sont en train d’être chassés du Moyen-orient, dans la souffrance ..C’est surtout par la faute d’un groupe extrémiste et fondamentaliste que ces communautés, spécialement les chrétiens et les Yézidis, mais d’autres également, sont parties, et que toutes sont victimes de violences inhumaines à cause de leur identité ethnique et religieuse … Il semble que ces gens ne veuillent pas que nous soyons chrétiens.» - En avril 2015, il a clairement évoqué, pour la première fois, le génocide arménien déclenchant la colère de la Turquie. Le mot “génocide” au sujet des Arméniens est en effet tabou en Turquie. Jean Paul II l’avait écrit, mais le Pape François l’a prononcé depuis la basilique Saint-Pierre.
Les Patriarches, par contre, en ont remis dans le lèche-babouches.
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- Le 25 janvier dernier, le Patriarche Grégoire III, déclarait :
« Nous, les chrétiens arabes, défendons toujours l’Islam et nos frères musulmans – personne ne défend l’islam comme les chrétiens arabes.»
Il disait cela malgré le fait que ses «frères musulmans» aient saisi l’Eglise grecque melkite catholique de Notre-Dame de l’Annonciation, et aient enlevé tous les icônes et les croix et toute trace de christianisme pour en faire leur quartier général.
- le 19 février 2016, Le clergé catholique d’Israël mené par le Patriarche latin Fouad Twal a accusé Israël d’être responsable du cycle de violence palestinienne! « La politique israélienne crée le désespoir et la frustration, amenant les Palestiniens à des actes de terrorisme!».
L’Assemblée ordinaire du Clergé représentant les archevêques et les prêtres d’Israël, de l’Autorité Palestinienne, de Jordanie et de Chypre se sont réunis pour faire parvenir leurs positions à travers la Commission pour la Justice et la Paix. Dans leur déclaration, ils ont décrit la situation des Palestiniens comme « inhumaine » et ont affirmé que « les colonies, le siège de Gaza, le siège du reste de la Palestine, les checkpoints militaires et le comportement arbitraire des soldats humiliaient les Palestiniens et avaient engendré 5 mois de terreur.»
- Le 30 mars 2016, on pouvait lire dans le Figaro l’appel du Pape François lancé à «tous les dirigeants musulmans du monde, politiques, religieux, universitaires» à «se prononcer clairement contre la violence des djihadistes ».
Sans prétention aucune à faire de l’humour noir, des dignitaires musulmans ont exhorté les Chrétiens du Moyen-Orient à ne pas fuir la région malgré les persécutions des groupes djihadistes.
Qu’est-il arrivé au Pape François entre son quasi-appel à la guerre sainte en août 2014 alors qu’il demandait une intervention militaire pour stopper l’État Islamique et son voyage à Lesbos en avril 2016?
Le saint-Père s’est-il fait «recadrer» par les Patriarches du Moyen Orient soucieux de sauver leurs boutiques et de conserver une clientèle qui a tendance à prendre la poudre d’escampette plutôt que de se laisser martyriser et cela au risque de tomber dans les bras de la concurrence romaine ?
J’ai l’impression que pour les Patriarches, le martyre des Chrétiens d’Orient est une bénédiction et l’Occident où ils veulent se réfugier, le lieu de tous les dangers.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.
…, juifs, chrétiens, sauvez ces petits peuples qui sont massacrés par les barbares de l’islam. Patrick Lévy.
Merci beaucoup pour cet éclairage sur un sujet bien plus complexe qu’il n’y paraît.
Les chrétiens arabes vivent aux milieu des musulmans et savent qu’ils sont en danger de mort. Nos pays occidentaux ont il vraiment pris la mesure du problème ? Bientot la prophétie de 2084 ne risque t’elle pas de se produire en Europe. Les élites européennes se couchent déjà devant l’avancée de l’islam. Ils soumettront le monde entier et aucun pays ne réagit. Tant pis, les lâches ont laissé faire et se sont couchés. Le Seigneur, seul dans sa colère va tout rétablir. Car qui se lève contre Sodome et Egypte ? Jésus l’appelait ainsi, le dernier royaume infame, plein d’abominations. il y a plusieurs sortes de chrétiens. ceux qui sont libres, ceux qui sont persécutés, ceux qui vivent au milieu des loups, les martyrs. A la fin des temps, c’est la grande tribulation et elle a commencé depuis quelques années. Les seuls qui résistent encore à la charia sont la Russie, la Chine, le Japon, l’Australie et quelques iles. Et bien sûr les plus valeureux. Israël.
“Ils soumettront le monde entier et aucun pays ne réagit.” : n’exagérons rien. Plusieurs pays d’Europe de l’Est nt liés par l’UE résistent. Les Etats Unis, s’ils ont la chance d’élire Trump réagira. Israël ne se laisse pas faire…
Merci Dreuz pour votre intervention !
Oui n’exagérons rien … !
” La Résistance ” existe bien et nombreux sont ceux et celles qui la composent.
Le combat est un combat de tous les jours et il commence dans nos pensées…C’est dans la durée que nous verrons le résultat.
La Justice*… c’est certain…finira… par triompher !
Les connards à la tête de l’UE reconnaissent qu’ils sont débordés , qu’ils ne s’attendaient pas à ce que les choses tournent de cette façon, déjà Tusk admettait , il y a quelques jours, que l’UE se mêlait trop des affaires des états membres. Perso à chaque nouvel état entrée dans l’UE, je n’en revenais pas de l’euphorie générale là-bas , sans être un stratège , c’était une évidence qu’ils partaient en sucettes !
J’en déduis qu’il y a plusieurs sorte de Chrétiens* sur cette terre !
Certains sont fréquentables, les autres apparemment non…!
Vivement la ” Grande Réunion ” dans les airs, des morts et des vivants en Christ,
transformés et rassemblés avec Christ !
on me souffle que peut-être s’ils était chrétiens catholiques et non orthodoxes ou coptes on aurai ” frémis” pour eux !
Michel Aflaq, chrétien initiateur du Baath, et militant pan-arabiste, s’est converti à l’islam à la fin de sa vie!
Bonjour Magali,
Vous décrivez là très bien une situation bien complexe, en effet!
Néanmoins, en ce qui me concerne, j’estime, qu’il faut sauver ceux qui demandent à être sauvés. Encourager les Chrétiens à rester, équivaut pour moi à non-assistance à personne en danger. Il est irresponsable de la part de ces patriarches de prôner le martyre à leurs ouailles.
Demander aux Chrétiens persécutés de ne pas fuir, afin de maintenir une présence chrétienne en ces lieux, aujourd’hui sous la coupe sanguinaire des ennemis du Christ est un vœu insensé, car, vu le rythme des massacres en cours, la présence des Chrétiens en terre d’islam s’éteindra inéluctablement, à moins d’un miracle.
Le Pape ne devrait-il pas demander aux dirigeants européens d’ouvrir un couloir humanitaire, afin d’aider les Chrétiens, en danger de mort, à trouver refuge dans nos pays , au lieu d’encourager l’accueil de migrants musulmans ?
Les Chrétiens d’Orient apporteraient un renouveau vivifiant à l’Occident, à un moment où la foi chrétienne semble s’affadir.
Aimer l’Etranger, c’est aussi aimer ceux qui partagent notre foi !
Les Chrétiens du Moyen Orient furent déçus, choqués, attristés par l’initiative du Pape à Lesbos.
Les réactions de ces centaines de chrétiens d’Orient furent explosives:
« Pourquoi l’Église aide-t-elle l’étranger et reste loin de ses enfants ? »
« Devrons-nous nous convertir à l’islam pour que l’Église nous vienne en aide ? »
Des chrétiens irakiens et syriens se sont demandés : « Pourquoi eux et pas nous ? Pourquoi l’Église aide-t-elle l’étranger et reste loin de ses enfants ? Nous encourons la mort nuit et jour, Daesh viole nos femmes, réduit nos filles en esclavage, nous sommes forcés à l’exil, nous mourrons de faim et l’Église ouvre ses portes aux musulmans ! Qu’en est-il de nous ? L’Église n’a-t-elle pas pu trouver un seul chrétien à faire monter à bord avec le Pape ? Certaines des familles syrienne qui sont parties pour Rome avec lui n’auraient même eu pas les documents d’immigration exigés …
Quant aux patriarches du Moyen-Orient, qui déclarent :
« Nous, les chrétiens arabes, défendons toujours l’Islam et nos frères musulmans – personne ne défend l’islam comme les chrétiens arabes » tout en « accusant la politique israélienne de créer désespoir et frustration, amenant les Palestiniens à
des actes de terrorisme!» ce sont des idiots, de pauvres aveugles, de doux rêveurs,
soutenant une idéologie de mort et de drôles de ” frères”!
Qu’ils continuent à défendre l’islam et leurs frères musulmans: s’ils aspirent au martyre, ils seront pleinement exaucés.
A moins que les patriarches du Moyen-Orient aient, tout simplement, peur de subir le même sort que leurs ouailles ?
Bonjour Rosaly !
Vous dites que les Chrétiens d’Orient sont déçus que le Pape ait pris des musulmans avec lui et pas de Chrétiens. Mais que disent-ils de leurs propres Patriarches qui leur demandent de rester ?
Où sont les critiques des Patriarches? S’il y en a , elles m’ont échappées.
Comment savez-vous que ce n’est pas à la demande des patriarches Bartholomée, le patriarche orthodoxe de Constantinople, et Leronymos, l’archevêque orthodoxe d’Athènes et de toute la Grèce (lequel a distribué des bonbons aux enfants) qui l’accompagnaient que le Pape François n’a pris que des musulmans?
Leur appel commun : «… En tant que dirigeants de nos Eglises respectives, nous sommes unis dans notre désir de paix et dans notre sollicitude pour promouvoir la résolution des conflits à travers le dialogue et la réconciliation. En reconnaissant les efforts déjà en cours pour apporter de l’aide et des soins aux réfugiés, aux migrants et aux demandeurs l’asile, nous appelons tous les dirigeants politiques à utiliser tous les moyens afin d’assurer que les individus et les communautés, y compris les Chrétiens, restent dans leurs pays et jouissent du droit fondamental à vivre en paix et en sécurité ….»
“Mais que disent-ils de leurs propres Patriarches qui leur demandent de rester ?”
Apparemment, ils ne les écoutent pas, puisqu’ils sont, soit partis, soit ont décidé de partir.
Voir l’interview : Mgr Sako : « Encourager nos chrétiens à émigrer est irresponsable”
extraits: “Maintenant nos fidèles nous critiquent. Ils veulent que nous leur trouvions, nous, des vols, des visas pour partir, ainsi que des maisons pour les
accueillir dans les autres pays. C’est impossible ! Un État ne peut pas faire cela. Et l’Église non plus. Une communauté chrétienne, qui est née sur ces terres ne peut se mettre à organiser les voyages de l’exode qui marqueront son extinction. Ce choix de partir, nous pouvons le respecter comme choix personnel, mais nous ne pouvons pas, nous, l’instiguer.”
“Il y a donc des gens qui demandent aussi aux Églises d’organiser cette fuite en masse…
“Vous-même, l’année dernière, vous avez dû vous battre contre le phénomène d’émigration de prêtres et des religieux en Occident sans l’aval de leur évêque…
Mgr Sako : Les prêtres et les religieux qui fuient le Moyen-Orient sont des « migrants de luxe ». Ils profitent de leur statut, des connaissances et des appuis de l’Église pour prendre la fuite.”
Quant à votre autre question: “Comment savez-vous que ce n’est pas à la demande des patriarches … qui l’accompagnaient que le Pape François n’a pris que des musulmans?”
Je ne pense pas que le Pape François ait besoin qu’on lui demande de prendre des musulmans. Il est ouvertement pro-migration musulmane, cela semble être inscrit dans son ADN de prêtre socialiste, voire communiste, Il n’arrête pas à demander aux Italiens et aux Européens d’accueillir affectueusement nos chers frères musulmans, sans se soucier des conséquences. En fait, il soutient la politique migratoire suicidaire de l’UE.
Il est dès lors raisonnable de s’interroger sur le Pape François et ses appels à accueillir affectueusement nos frères musulmans, sur ses déclarations bienveillantes au sujet de l’islam, qualifiant ce dernier de religion de paix, compatible avec le respect des droits humains et la coexistence pacifique… tout en invitant les musulmans à dénoncer les violences et les crimes contre les Chrétiens d’Orient et les « tueries » au nom de leur dieu, qui n’est pas, comme il l’a affirmé, le Dieu des Juifs et des Chrétiens, mais une divinité lunaire sanguinaire, ennemie des Juifs et des Chrétiens.
Ce Pape, sous une apparence joviale et humaniste, fait de la politique. Si même des Jésuites le critiquent, c’est qu’il a des raisons.
Il a été propulsé , non par l’inspiration du Saint-Esprit, mais par la volonté du “mafia club” réformiste, regroupant certains cardinaux.
Je regrette le Pape Benoît XVI, le seul qui eut le courage de défendre ouvertement les Chrétiens d’Orient et dont la vie fut menacée par les très « tolérants » adeptes de la « religion de paix », pour ses prises de position très courageuses.
Le Pape Benoît XVI était violemment critiqué par le monde musulman. Sa démission inattendue et l’élection « surprise » du Pape François sont toujours un mystère.
Lors de la messe d’inauguration du Pontificat, le 24 avril 2005, Benoît XVI avait dit : « Priez pour moi, afin que je ne me dérobe pas par peur des loups.»
Cette phrase, qui à l’époque semblait mystérieuse, prend tout son sens aujourd’hui : les loups agissent à visage découvert.
L’un de ces « loups » est le Cardinal émérite belge Godfried Danneels.
Ce dernier a admis, à l’occasion de la sortie de sa Biographie*, être membre du «Mafia Club » réformiste de Saint Gall, opposé à Benoît XVI.
Lors de la présentation publique, à la basilique de Koekelberg, de sa biographie écrite par Karim Schelkens et Jürgen Mettepenningen, le cardinal belge Godfried Danneels a affirmé avoir pris part pendant plusieurs années à des réunions d’un groupe de cardinaux opposés à la ligne du cardinal Ratzinger puis du pape Benoît XVI, appelé « groupe de Saint-Gall » et surnommé « la mafia » par ses membres.
Le rôle décisif de l’influent prélat belge à travers un « travail » de longue haleine de sape du Pontificat de Benoît XVI y apparaît clairement.
« L’élection de Bergoglio a été préparée à Saint-Gall, ça ne fait aucun doute. Et les grandes lignes de son programme sont celles dont Danneels et ses confrères discutaient depuis plus de dix ans » écrit Schelkens.
Les prises de position du Pape François ne rassemblent pas les Catholiques, mais les divisent.
Bonjour Rosaly!
Vous êtes très bien renseignée sur les déclarations de Mgr Sako et sur les coulisses du Vatican.
Mais concernant la situation des Chrétiens d’Orient vous réussissez encore à blâmer le Pape François comme si c’était lui le seul responsable!
On peut être en désaccord avec François sur ses prises de position gauchistes mais de là à le tenir responsable de la situation intenable des Chrétiens d’Orient, il y a une marge!
Vous dites: « Il est … raisonnable de s’interroger sur le Pape François et ses appels à accueillir affectueusement nos frères musulmans, sur ses déclarations bienveillantes au sujet de l’islam …» et je suis d’accord avec vous.
Mais d’après moi cette interrogation aboutit à ce que disent les Patriarches qui sont quand même sensés connaître les Islamistes mieux que François et dont les déclarations pro-islam sont foison! Donc oui, il y a une influence des patriarches sur le Saint-Père qui est vu par eux comme un concurrent car chef des Chrétiens occidentaux et vedette médiatique.
Les Patriarches vomissent l’Occident. Je pourrais vous citer bien des exemples.
Benoît XVI était plus clairvoyant mais il était détesté des gauchistes, des médias et j’imagine pas très aimé des patriarches. Il a pu quitter à cause d’une cabale contre lui de ce groupe occulte dont vous parlez ou simplement parce qu’il s’est rendu compte que son message ne passait pas.
Magali,
Je m’informe tout simplement. Quant aux coulisses du Vatican, le cardinal Danneels est belge, et je vis en Belgique.
Je ne pense pas avoir jamais rendu le Pape François le seul responsable des malheurs des Chrétiens d’Orient. Qu’il ne les soutienne pas, comme il devrait, c’est l’impression que j’ai, mais je peux me tromper.
Par contre, je le blâme pour son soutien actif et public à la folle politique migratoire de l’UE, de ne pas arrêter de culpabiliser les Européens, de leur reprocher leur manque de générosité, leur indifférence envers ces “pauvres” réfugiés, majoritairement musulmans, d’encenser l’islam, d’angéliser les musulmans, de diaboliser les non musulmans et d’appeler à accueillir des millions de migrants, sans se soucier des conséquences, pour l’avenir de nos enfants. Ce n’est pas une civilisation d’amour, qui est en marche, comme il semble le croire, mais une civilisation de mort et il l’encourage par son rêve chimérique.
Par ses discours “humanistes”, il incite les catholiques à ouvrir les bras aux adeptes d’une idéologie monstrueuse, qui prône la soumission ou la mort des non musulmans. Privilégier les uns par rapport aux autres ne suscitera que de la haine, il doit le savoir.
Je ne suis pas papiste, je ne l’ai jamais été, même quand j’étais catholique. Je respecte le Pape comme Chef de l’Eglise catholique, mais je ne le sanctifie pas. Ce Pape se prend pour une figure messianique, qu’il est loin d’être.
Vous au Canada, vous n’êtes qu’au début de l’invasion islamique, nous, nous sommes sur le point d’être submergé. Dès lors, ses discours angéliques, pro- islam, pro- musulmans, qui rejoignent ceux des fossoyeurs de l’Europe chrétienne, nous révoltent.
Et pourquoi pas non seulement les appeler à rester chez eux, dans leur pays millénaire, et les y aider ?
J’ai l’impression que dans l’esprit de certains, il s’agit soit de les appeler à rester chez eux sans rien faire pour les y aider (par aide j’entends aide financière voire militaire), soit de les appeler à quitter leur terre ancestrale.
D’ailleurs, ce qui est vrai pour les chrétiens devrait être vrai pour tous les persécutés de l’islam : on les aide, concrètement, à résister sur place. Quitte à les accueillir momentanément dans des camps de réfugiés par nature provisoires, avant qu’ils ne retournent chez eux.
C’est me semble-t-il le bon sens, et ce qui est préférable à la fois pour les populations concernées, et pour nous européens, qui ne pouvons supporter (financièrement d’abord) d’accueillir toute la misère du monde.
L’accueil chez nous devrait être exceptionnel, et (très) limité.
Ce devrait être l’objectif.
Sinon, on entérine la politique de nettoyage ethnique et religieux des islamistes, on y participe (en accueillant tous les persécutés et réfugiés, indistinctement et de façon illimitée).
Evidemment, la pire des attitudes est à la fois de leur refuser l’asile chez nous ET de ne pas les aider à rester chez eux et à résister, parce que là c’est faciliter la tâche aux exterminateurs islamistes ; et malheureusement, la politique européenne actuelle ressemble fort à cela.
Et en parallèle, d’accueillir, à titre définitif qui plus est, tous les gens se présentant comme “réfugiés”, sans dans la plupart des cas avoir les moyens de vérifier qui ils sont.
Bref, on a tout faux, sur toute la ligne.
Jacques Ady: Je suis d’accord avec vous pour ce qui est d’aider concrètement les Chrétiens d’Orient et les Kurdes à résister à l’ÉI .
Mais je refuse de rejeter la faute sur l’Occident.
J’en ai un peu marre de l’auto-culpabilisation.
Où voyez-vous que les Chrétiens d’Orient et surtout leurs Patriarches sont prêts à se battre ou à résister?
Comme je l’ai démontré dans un article précédent, les Patriarches n’ont pas cessé depuis deux ans d’appeler à la « résolution des conflits à travers le dialogue et la réconciliation » et ont vertement critiqué les Occidentaux qui combattent l’ÉI par les armes!
Dans mon article du 20 avril dernier je cite le patriarche grec melkite Grégoire III Laham d’Antioche :
« Si les pays occidentaux veulent créer une véritable démocratie, ils doivent la construire à travers la réconciliation et le dialogue entre chrétiens et musulmans, et non avec les armes. L’attaque planifiée par les États-Unis, poursuit-il, est un acte criminel qui entraînera d’autres victimes…»
Quand on sait qu’Obama a attaqué mollement l’ÉI avec des bombardements sporadiques qui n’ont eu que peu d’effets, on mesure l’absurdité des exhortations au dialogue des Patriarches d’Orient!
Avec qui veulent-ils dialoguer? Avec Baghdadi?
Moi non plus, je n’accepte pas que la faute soit rejetée sur l’Occident, Magali.
J’émettais ci-dessus une remarque générale autour de la question de savoir si les chrétiens de ces régions doivent venir se réfugier chez nous, si nous devons les accueillir tous, voire les appeler à rejoindre l’Occident. Pour moi la réponse est claire : non. En tout cas pas à titre définitif.
Pour ce qui est de l’ambiguïté de la position de certains, voire de beaucoup de chrétiens d’Orient vis-à-vis d’Israël, il me semble que l’on lit régulièrement des articles allant dans ce sens (en tout cas, pour ma part ce n’est pas une découverte).
Pour ce qui est de la déclaration de Grégoire III, je cite : « Nous, les chrétiens arabes, défendons toujours l’Islam et nos frères musulmans – personne ne défend l’islam comme les chrétiens arabes.», c’est vrai qu’elle laisse pantois, après ses déclarations précédentes et dans un contexte de persécution de ses ouailles par les islamistes. Après, à voir dans quel contexte elle a été faite ?… et puis, ces responsables religieux expriment-ils toujours la position des chrétiens dont ils ont la charge (quand on voit comment un certain nombre de prélats européens ont des positions parfois très éloignées de leur base…) ?
(il reste qu’effectivement, l’information sur le sort des chrétiens d’Orient se fait au compte-goutte, en tout cas dans les grands médias, quand on ne lit pas carrément des choses contradictoires… dès lors, pas évident de se faire une idée précise de leur situation)
PS : j’ai lu récemment (où ? sur Dreuz ?) que sur les 8 millions de chrétiens présents au Liban dans les années 80, il n’en reste plus qu’un million. Je suppose que la plupart des manquants ont émigré, en plus de ceux qui ont été victimes de la furie islamique et de ceux qui ont pu se convertir… ce pays devrait nous servir d’exemple. Sachant que les chrétiens, et plus largement les non-musulmans, ne pourront pas émigrer éternellement. Un jour, il faudra bien faire barrage à l’islam conquérant.
Effectivement, à part le Père Boulad, jésuite, copte égyptien, on n’entend guère les voix des Chrétiens d’Orient de la base. Seuls les déclarations islamophiles des patriarches sont relayées par les médias.
La question que vous posez en guise de titre est finalement la suivante : « Faut-il aider des personnes qui ne veulent pas être aidées ? ».
A travers cet article j’ai appris des choses édifiantes que je ne soupçonnais pas et soyez-en remerciée encore une fois. Le discours des patriarches est pour le moins déconcertant et le fait que cette réalité soit si peu (pas du tout) relayée est plus déconcertant encore. Cela met en exergue l’insupportable tropisme de l’occident qui consiste à se culpabiliser de tout et de rien, du passé, du présent, du futur…
Pauvres chrétiens d’Orient offerts en moutons de Panurge par leur clergé dhimmi.
J’ai toujours été choqué en voyant yasser-vieille-savate se prélasser à la messe de Noël, comme son successeur mamouth bar-abbas, roi des voleurs comme son maître.
Cette monstruosité chrétienne, consistant à accueillir en invités de marque les pires ennemis d’Israël m’a prouvé le peu de sérieux à attendre de ceux-là même qui jouissent de la liberté de culte à Jérusalem, grâce à Israël…