À l’attention de Monsieur Eric Fait
Unesco, 7, place de Fontenoy
75352 Paris 07 SP
Objet : effacement du passé du peuple juif
Copie à madame Bokova
Copie à l’Ambassadeur Klarsfeld
Monsieur,
Je voudrai tout d’abord transmettre à madame Bokova mes sincères remerciements pour l’intérêt qu’elle porte à nos questionnements.
Je note, avec intérêt, les partenariats que l’Unesco a établi avec le Centre Peres pour la paix, faisant suite à l’exposition organisée par le centre Simon Wiesenthal, l’inscription des sites de Massada et Bet Shearim, la mission confiée à monsieur l’ambassadeur Serge Klarsfeld pour l’enseignement de l’Histoire de la shoah (l’extermination des Juifs, prévue des deux côtés de la Méditerranée, que vous appelez Holocauste).
J’ai bien noté aussi : le fait que l’Unesco entend promouvoir l’éducation préventive combattant les « discours de haine au travers des curricula scolaires ». C’est un gros travail, si l’on a en tête tous les ouvrages utilisés avec les fonds des Nations Unies présentant les Juifs comme une espèce à abattre, partout où on pourra la saisir et par tous les moyens possibles.
Je reste dans une même inquiétude, pour ne pas dire plus, s’agissant de ce que j’ai qualifié de shoah de la mémoire. En effet, qualifier Jérusalem terre sainte des trois religions monothéistes et lieu de dialogue (des juifs, des chrétiens et des musulmans) ne me satisfait que très partiellement.
Je m’explique : cette formule ne répond pas au problème posé par le fait que l’exécutif a aboli les presque deux mille ans d’Histoire du peuple juif avant l’évènement représenté par ce que le coran appelle le « mirajj » puis la conquête armée arabo-musulmane. Elle fait de la question de Jérusalem une question purement confessionnelle, déconnectée de l’Histoire du peuple qui a fait de cette ville le patrimoine moral pour l’humanité toute entière.
Les liens, auxquels votre courrier se réfère, confirment-ils, ou nient-ils : le passé des Hébreux sur cette terre grande comme la Bretagne à laquelle on aurait ajouté le Cotentin ; l’Histoire de la Judée ; celle des groupes de Juifs et de Samaritains qui ont sans cesse marqué le pays ; l’Histoire du Ichouv depuis le 15ème siècle, avec le rachat d’une portion de la Galilée aux Ottomans (à Souleymane-le magnifique) puis les retours successifs à partir des années 1860 à 1890, au 19ème siècle et le rachat, fort cher, de chaque pousse de terre déclinant la volonté du juif de retrouver tout ce dont témoigne son calendrier ?
Je souhaitais, et je souhaite toujours, rencontrer Madame Bokova. Je voulais lui offrir à cette occasion un livre qu’elle a dû lire, que je l’invite à relire : La Guerre Des Juifs*, de Flavius Josèphe.
Je pensais commencer notre entretien en lui rappelant ces évènements, que nient la résolution de l’exécutif de l’Unesco, auxquels Josèphe a consacré 555 pages (dans l’édition de 1977, préfacée par Pierre Vidal-Naquet).
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Je me permettrais, ici, de donner à Madame Bokova, un ou deux courts témoignages de ce contemporain des évènements ; écoutons-le, ce ne sera pas inutile :
« (…) les magistrats de Jérusalem leur coururent après (après Cumanus, représentant de César, et ses deux escadrons de cavalerie), vêtus de sacs et la tête couverte de cendres ; ils les suppliaient de faire demi-tour et de ne pas provoquer la fureur des Romains contre Jérusalem (…) ; d’avoir pitié de leur patrie et du Temple. » (Livre II.12-237 page 252)
Je voulais inviter Madame Bokova, et tout l’exécutif (enfin ceux qui savent et veulent lire) de l’Unesco à réfléchir à cet autre passage :
« Tant que Cestius Gallus demeura en Syrie à administrer sa province, personne n’osa lui envoyer une délégation pour accuser Florus. Mais, quand il se rendit à Jérusalem à l’occasion de la fête des Azymes (une fête palestinienne, sans rapport avec le peuple des Juifs, la fête des Azymes ?), le peuple se pressa autour de lui. Il n’y avait pas loin de trois millions de personnes qui le suppliaient de prendre en pitié les malheurs de leur nation (…) (idem page 256-257, II. 280).
Ces supplications se rapportent à un tragique et meurtrier évènement s’étant produit après la mort d’Hérode. Citons encore Josèphe, ce ne sera pas long :
« (…) les calamités recommencèrent pour les Juifs, -écrit-il-. La fête des Azymes avait amené un grand concours de peuple à Jérusalem et la cohorte romaine avait pris position sur le portique du Temple (II.12-223 à 226 page 250)… les Juifs furent pris de panique et ils s’enfuirent du Temple en direction de la ville. Mais, près des sorties, la bousculade fut si forte que, se foulant aux pieds et s’écrasant les uns les autres, ils périrent au nombre de plus de trente mille. La fête se transforma en deuil pour toute la nation, en chant funèbre dans chaque demeure. »
Chaque pierre de la ville, Jérusalem, en hébreu Iroushalaïm ha koddesh (la demeure du Saint), est imprégnée du sang de ces trente mille, comme de celui du presque million qui périra en 70, puis des autres dizaines de mille tués à l’issue de la défaite de Bar Kochba, de celui de Juifs et des Samaritains massacrés par les Byzantins au 6ème siècle, puis leurs descendants exterminés, jusqu’au dernier, avec les arabo-musulmans vaincus par Godefroy de Bouillon…
Il s’agit d’une présence tragique, que vient contrebalancer l’ambiance si particulière de cette ville qui est bien plus qu’une ville : elle est chair et âme d’Israël, depuis que David en a fait sa capitale.
- L’Unesco va-t-elle sortir de ce que j’ai qualifié- je voudrai que ce soit à tort- de lyssenkisme ?
- Va-t-elle dire l’Histoire, avec ses méandres et ses contradictions, avec ses obscurités et ses pages sombres qui ne sont le monopole de quiconque ?
Dans l’attente de vous relire et d’un rendez-vous avec Madame Bokova, je vous prie de bien vouloir agréer l’assurance de mes plus respectueuses et cordiales salutations.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Alain Rubin pour Dreuz.info.
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J’ai moi aussi écrit nominativement à Mme Irena Bokova pour lui signifier mon indignation et ma stupeur face à l’inique résolution 199 de l’UNESCO.
Avec force arguments historiques notamment.
J’ai reçu des services extérieurs une réponse vague,généraliste d’autosatisfaction,avec ,en plus,le culot de se gratifier d’une exposition organisée par l’UNESCO sur :3500ans de présence du peuple juif en terre d’Israël!
Le comble!!
Cette expo a été interdite dans un premier temps et face aux protestations décalée avec un changement de titre :en lieu et place du terme Israël…. »terre sainte « !!!
J’ai transmis le double de leur réponse au CRIF
PS. Je suis stupéfait que les Klarsfeld n’aient pas solennellement démissionné!!!! Sur le champ!
une chaise vide n’a aucun pouvoir . la présence est preferable….Klarsfeld à raison de ne pas démissionner.
Présent , il est plus utile à Israel…
Si les situations et conséquences ne sont évidemment pas les mêmes, c’est douteux de proposer pour Klarsfled les arguments de Papon.
S. Klarsfeld, reste peut-être pour agir de l’intérieur, mais que de travail, que de travail.
Israel devrait tout simplement quitter l’Unesco. Israel serait probablement moins attaque par ces pays majoritaires et anti semites qui dirigent l’Unesco
euh …?
…….à propos d’expo, vous avez entendu parler du musée permanent envisagé à Prague dans les années 40. Il parait que ses instigateurs auraient mal finis et auraient été mal intentionnés.
« Enfin, s’agissant de votre demande d’entretien avec la directrice générale, sachez que ses très nombreux engagements officiels etc. » ….
Ne serait-il pas opportun:
– De tenter de se faire communiquer son planning « du futur proche » ?
– De répondre qu’après avoir attendu des millénaires pour récupérer Israël, le peuple juif a appris a etre patient; Un futur proche n’est pas un obstacle a fixer un rendez vous ?
– De la faire suivre en toute légalité afin de vérifier qu’elle est une menteuse (ou pas) a propos de ses « très nombreux engagements officiels » ?
Eh alors ? Il n’y a pas de quoi s’étonner, vous vouliez une autorisation légale de casser de l’arabe ? La terre se gagne par les armes.
Il ne faut pas que les Klarsfeld démissionnent évidemment mais pourquoi continuer à donner de l’importance à cette chiure qu’est l’UNESCO et à cette muz qu’est Bokova.(c’est une bulgare…)
On ne discute pas avec ça…
On passe son chemin et on crache au sol !
pas la peine de cracher … à cause des microbes …
QUELQUE CHOSE D’ENCOURAGEMENT!!!
Qui a peur du grand méchant Poutine .
Par Rotil dans Accueil le 8 Juin 2016 à 14:33
Cela fait au moins deux ans, peut-être trois, que j’exprime ici ou là qu’Israël n’a rien à craindre du Président Poutine, et presqu’autant de temps que j’ai envie d’ajouter « bien au contraire ».
Les faits m’ont donné raison à plusieurs reprises déjà :
A chacun de ses nombreux déplacements à Moscou, Benyamin Netanyahu a, de façon ostensible, été plus chaleureusement accueilli que Monsieur Hollande.
Il y eut un certain nombre de signes indiquant la considération du président russe pour Israël, il y eut aussi des signes carrément amicaux.
Défendant ce point de vue, la plupart du temps sur Facebook, des amis m’opposaient leur suspicion, voire leur rejet catégorique d’un véritable tyran, à leurs yeux.
Certains de leurs arguments – souvent les mêmes d’ailleurs – étaient pour dire que Poutine est un malin qui voit d’abord l’intérêt de son pays, parfois l’on évoquait chez lui un esprit machiavélique…
Qu’il voit d’abord l’intérêt de son pays… Mais n’est-ce pas normal pour un responsable politique de ce niveau ? J’y reviendrai.
Que ce monsieur ne soit pas un saint, c’est à mon avis heureux. La Russie, exsangue après plus de soixante-dix ans de bolchévisme et une pérestroïka sans doute prometteuse mais qui n’a fait que libérer des factions mafieuses, le tout aggravé par la présidence d’un alcoolique notoire (Boris Eltsine), n’a certainement pas besoin, pour se relever de ces décennies de malheurs, d’un démocrate pur jus.
Concernant Israël et, plus généralement, les Juifs, ce très méchant Vladimir a été choyé, dans ses tendres années, par son professeur d’allemand, une femme juive, ce dont tout le monde sait qu’il conserve un souvenir et une reconnaissance. (Lors d’une de ses visite en Israël, il a voulu la rencontrer et, ayant constaté la pauvreté de son logis, lui a offert un très bel appartement). Il n’est donc pas surprenant que sa relation aux juifs soit un peu spéciale.
Mais revenons sur du plus sérieux, du moins affectif… Car, oui, Monsieur Poutine travaille d’abord aux intérêts de son pays. Et Monsieur Poutine a bien raison.
Simplement, il le fait de manière intelligente…
Qu’a-t-il pu donc voir en Israël que l’Europe ni le pire Potus ayant jamais occupé la Maison Blanche n’a su ou voulu voir ?
Que les israéliens aiment leur pays et en sont fiers, dans une écrasante majorité ;
Que donc ils sont décidés, de façon acharnée voir irrédentiste, à le défendre quitte à payer le prix de leur sang. Pour un patriote – on me pardonnera ce vilain mot passé de mode – tel que M. Poutine, cela inspire le respect.
Qu’Israël, en raison de ses innovations dans une quantité de domaines, a acquis des savoir-faire dont il serait stupide de se priver.
Je peux citer deux ou trois, voire plus, petites choses – oh ! des petits riens – qui ont sans doute retenu l’attention de notre Vladimir…
Le Japon qui confie à notre pays la réhabilitation de la zone de Fukushima ; L’Inde, qui devient un de nos alliés, qui nous confie – (entre autres choses) – la tâche de rendre le Gange, leur fleuve sacré, propre et charriant des eaux pures ; la Chine, qui nous demande de mettre en place chez elle un pôle d’innovations ; Je pourrais ajouter bien d’autres projets pilotes qu’Israël mène en partenariat dans des pays d’Afrique et d’Amérique latine pour aider au développement des pays concernés…
En somme, qu’a fait M. Poutine en se rapprochant de nous ?
Simplement, il a agi de façon intelligente pour son pays, car il a constaté et intégré ce fait que devrait savoir n’importe quel utilisateur de PC ou de téléphone portable : Israël innove sans cesse, dans pratiquement tous les domaines. Pourquoi la Russie se priverait-elle de ce que nous serions heureux de partager avec le monde entier, et que nous partageons déjà avec l’Inde, le Japon, la Chine bientôt, des pays d’Afrique et d’Amérique du sud – et bien sûr les États-Unis (ce n’est pas pour rien qu’ils financent certaines de nos trouvailles) – et encore, et même, des pays arabes qui préfèrent que cela se fasse de façon discrète ?
Un petit dernier mot pour ceux qui ont été choqués que la Russie vote contre nous cette ignoble résolution à l’UNESCO.
Ben oui, mais ça, c’est plutôt un coup de maître… Parce que sans la Russie, l’Iran est mort. Et je gage que celle-là saura tenir celle-ci en laisse.
De la part de la Russie, c’est un vote classique. De la part de l’Europe, c’était une ignominie…
Et maintenant ?
– Eh bien maintenant nous allons attendre tranquillement le résultat de l’élection américaine de novembre prochain.
Que Donald Trump l’emporte, et nous aurons une belle troïka, Bibi/Donald/Vladimir…
Que la dés-hilarante Hillary l’emporte… Eh bien peut-être que, dans dix ans, notre force aérienne s’enrichira de quelques dizaines de Shukoï de la dernière génération…
« Qu’il voit d’abord l’intérêt de son pays… »
Voilà bien un « reproche » qu’on ne fera pas à notre président.
Pardon quelque chose d’encourageant par IRATIKA