Publié par Manuel Gomez le 16 août 2016

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Le 20 août 1955 à 12 h, une katiba (bande de terroristes-égorgeurs du FLN), armée jusqu’aux dents, a massacré 123 habitants (71 européens, 52 musulmans) et 120 ont disparu.

Cela s’est passé à El Halia, petit village minier près de Philippeville, où les Arabes et les Français cohabitaient en parfaite osmose. 250 familles algériennes ainsi que 130 familles européennes travaillaient dans la mine dirigée par un jeune ingénieur, M. Revenu, nommé tout récemment.

Dans l’éventualité d’une attaque, le responsable de la sécurité avait réclamé des armes mais elles lui ont été refusées par les autorités françaises.

Le responsable local du FLN se nommait Zighout Youssef.

Plutôt que de laisser des gens raconter ce qu’ils n’ont pas vécu, je préfère laisser la parole à Marie-Jeanne Pusceddu, qui était sur place ce jour-là (Marie-Jeanne a été recueillie, après l’indépendance, et dès son arrivée en métropole, par les sœurs de Saint-Vincent de Paul à Lacanau-les-Bains (Gironde) :

« Il était 12 h lorsque nous avons entendu des coups de feu et les youyous des mauresques. Tous les hommes travaillaient à la mine. Ma belle-sœur Rosé, sa petite dernière Bernadette (3 mois) dans les bras et ses enfants, Geneviève 8 ans, Jean-Paul 5 ans, Anne-Marie 4 ans et Nicole 14 ans, sont venus se réfugier chez nous. Il y avait ma mère, mon frère Roland, 8 ans, mes sœurs Suzanne, 10 ans, Olga 14 ans, et mon mari qui venait de rentrer pour déjeuner avec nous. Mon autre fils Roger, 17 ans, travaillait à la mine.

Les fellaghas ont fait irruption en cassant la porte à coups de hache. C’était Chérif qui les dirigeait. Chérif le chauffeur de taxi, notre ami, lui qui avait assisté à notre mariage et était venu nous chercher à la gare à notre retour du voyage de noces.

C’est lui qui commandait les fellaghas qui hurlaient : ‘Nous voulons les hommes’. Chérif a tiré en pleine poitrine sur ma pauvre mère avec son fusil de chasse. Elle est morte sur le coup, avec Roland dans ses bras, grièvement blessé.

Rosé a été tuée dans le dos et son bébé écrasé contre le mur. Ensuite Chérif a tiré sur moi et j’ai reçu la balle à hauteur de ma hanche. Olga, ma sœur, a été violée puis assassinée, et mon autre sœur, Suzanne, blessée à la tête (elle en porte encore aujourd’hui la marque).

Toute la famille Azaï a été également massacrée à coups de couteaux. La sœur de ma mère, son mari, ses deux filles, dont l’une était paralysée, et son autre fille, qui arrivait de France en vacances, déchiquetée à coups de couteau avec son bébé.

A la mine le massacre s’est poursuivi.

Mon frère assassiné, mon cousin Julien également, alors qu’il se trouvait au restaurant.

Pierrot Scarfoto à coups de fourchette et les testicules coupées et enfoncées dans la bouche [NDLR : comme au Bataclan], tout comme mon neveu, René. Mon père, sourd de naissance, blessé, s’est réfugié dans une galerie abandonnée où on ne l’a retrouvé mort que 15 jours plus tard.

13 membres de ma famille abattus ce même jour. »

⇒ L’armée française est arrivée à 17 h.

Y aura-t-il quelqu’un, même un simple anonyme, ce 20 août en Algérie, pour se recueillir sur les tombes de ces 123 victimes des barbares du FLN ? A condition que ces tombes soient toujours présentes et qu’elles n’aient pas été profanées pour tenter d’en effacer même le souvenir !

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« Même pas peur », dites-vous, lorsque les médias vous interrogent !

Il est facile de ne pas avoir peur lorsque l’on n’est pas sur place, lorsque l’on n’a pas assisté à des massacres, lorsque l’on pense que ça n’arrivera qu’aux autres.

Imaginez une seule seconde que vous ayez vécu ce cauchemar à El Halia, le 20 août 1955, tout comme ces innocents qui ont vécu le Bataclan en novembre, ou la Promenade des Anglais, le 14 juillet à Nice, alors vous auriez peur. Pour tout le restant de votre vie.

Nous venons d’en avoir la preuve dramatique ce dernier week-end de fête à Juan-les-Pins.

mouvement de panique à juan les pins peut-être dû à des pétards à 22h30. Une quarantaine de blessés légers.
Mouvement de panique à Juan les Pins peut-être dû à des pétards, à 22h30

Quelques pétards tirés par des inconscients, d’une inconscience criminelle, ont causé une panique générale dont le bilan est de 80 blessés. Jamais une telle panique ne se serait produite s’il n’y avait eu l’attentat du 14 juillet à Nice, encore dans tous les esprits.

Mais continuez à ne pas voir peur, vous êtes si bien protégés par ceux qui sont chargés de « faire la guerre » à ces barbares, en respectant « les valeurs républicaines » de la France, patrie des « Droits de l’homme » – jusqu’au jour où il sera trop tard, même pour avoir peur !

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.

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