Publié par Alain Rubin le 31 août 2016

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L’émission de William Leymergie recevait Benoît Hamon. L’ancien chef rocardien venait présenter son programme et justifier ses nouvelles ambitions politiques personnelles.

La petite musique du député des Yvelines s’est manifestée principalement comme une mélopée anti Manuel Valls. Si je devais résumer le discours de ce socialiste, je vous dirais :

On doit passer du contrat de travail au bénévolat généralisé, assorti du « revenu universel » (une idée de RSA versé sans condition et amélioré quantitativement -5 à 600 euros — ; idée soutenue par le nuitdeboutisme).

Sans travail, plus de chômeur

En effet, dans la nouvelle dialectique de ce socialisme nouveau, ce sont le travailleur et le contrat de travail qui font le chômeur. Dans une perspective de « décroissance vertueuse » produisant une suppression écologique de millions d’emplois : en mettant fin au contrat de travail de l’homme ou la femme payé(e) pour un emploi, on supprime son opposé, le sans-travail, le chômeur.

Il fallait y penser, eurêka !

Il y a pensé, le Benoît Hamon ; il peut se reconvertir : il peut aller se produire, légitimement, chez Sébastien, au grand cabaret ; il peut aspirer à y être accueilli avec force applaudissements comme étant le roi des magiciens, le champion de l’illusionnisme politique.

Pour ce qui concerne la protection sociale, fini, « y a plus ». « Y a plus de problèmes, grâce au revenu universel »… le charlatanisme atteint des sommets vertigineux.

Si les problèmes financiers de la protection sociale devaient disparaître, grâce à un gadget miracle (rappelant le journal de Pif le chien) soutenu par Benoît Hamon, est-ce que ce ne serait pas parce que, derrière ça se profile la solution radicale suggérée par Jacques Attali : instaurer un temps légal universel de vie (comme dans le film d’anticipation de 1976, « l’âge de cristal ») ?

En euthanasiant, légalement, tous les humains parvenus à un âge déterminé (tous, enfin pas tout à fait, juste ceux qui auront la joie d’appartenir à la cohorte universelle d’un troupeau humain), on supprime la principale cause des difficultés financières de la protection sociale, à savoir : les régimes de retraite et les pathologies liées au vieillissement.

Sans personnes âgées, la protection sociale serait excédentaire, supprimons-les

La protection sociale pourrait ainsi payer une bonne part du revenu universel miracle. Ce matin Benoît Hamon faisait penser, en pire, au docteur miracle (des aventures de Lucky Luck) finissant régulièrement chassé de la ville enduit de goudron et avec des plumes.

Notre magicien du rapport social, et pour cause, ne s’est pas étendu sur la question. Etrangement, la journaliste n’a pas été intriguée ou intéressée (peut-être était-elle de connivence ?).

Le second volet de l’entretien a porté sur le nouveau point de Godwin

Hamon s’est positionné, en opposition radicale à Valls. C’est, pour lui, très mal de nous diviser pour des questions de burkini ; c’est très mal de parler de l’islam et plus encore de n’en dire pas de bien : il est si gentil ; il est si peu cause de problèmes ; et pendant qu’on en cause et qu’on en dit du mal on ne parle pas des vrais problèmes… J’ai eu l’impression d’entendre le clone du facteur de Neuilly sur scène.

Pour Benoît Hamon, ces enfants que Daesh, que le salafisme en guerre mondialisée vient encore de montrer sur une vidéo, exécutant des prisonniers, c’est un épiphénomène. On a tort de s’attarder là-dessus. Quant au fils de la chanteuse punk — convertie au salafisme et partie en Syrie faire le djihad — montré exécutant d’une balle dans la tête un homme à genou, c’est encore un épiphénomène, cela n’a pas de rapport avec l’irruption et la prolifération des niqabs et du burkini cet été sur les plages et un peu partout où l’on vient se baigner et prendre du soleil.

L’évènement majeur, l’énervement peut-être légitime d’un restaurateur

Plus grave que les enfants exfiltrés par les réseaux salafistes se retrouvant à exécuter des prisonniers de Daesh : l’énervement d’un restaurateur tombé dans un piège, objet d’une opération bien montée de testings, destinée à faire passer pour victimes du « racisme » la base humaine du salafisme armé transformant même des enfants en bourreaux.

Vous les avez entendus, les piailleurs dénonçant le méchant restaurateur ?

Moi, je n’ai pas entendu, les Ben Bassa, les Plenel, la LDH, le CCIF, Nekkaz, dénoncer et condamner les réseaux de France et d’ailleurs exfiltrant des enfants pour en faire une main-d’œuvre assassine du crime de masse organisé au nom de la charia poussée jusqu’au bout. Vous, vous les avez entendus à ce sujet ?…

L’islam est inoffensif

Il ne corrode pas nos relations sociales et notre liberté de pensée ; le burkini ce n’est qu’une mode vestimentaire destinée à passer, comme toute mode ; peut-être que le burkini ce n’est ni très fonctionnel, ni très esthétique, peut-être que ce peut s’avérer dangereux si on veut aller nager avec là où l’on a plus pied, mais bon… Et c’est nous diviser, que d’y voir un lien avec les réseaux qui recrutent pour envoyer en Syrie de futurs bourreaux de tous âges, des bourreaux dont on renverra certains pour qu’ils se livrent en France et ailleurs à deux, trois, dix Bataclans, deux, trois, dix 14 juillet cannois… Le burkini, foi de magicien social, — en vérité je vous le dis, moi Benoît Hamon —, il n’a rien à voir avec un nouveau front de guerre contre notre mode de vie et notre façon d’être, front ouvert par le salafisme et son mentor les frères musulmans.

Le salafisme en est parfaitement innocent, foi de socialiste nouveau ; le burkini n’est pas cause ou véhicule, ou instrument de menaces ; être choqué par les enfermées volontaires ou forcées : c’est être raciste ! Cela c’est une question grave qu’il faut régler. C’est cela qu’il convient de réprimer et éradiquer !

En pensant différemment, Valls a grand tort !

Voici pourquoi, moi, Benoît Hamon, je viens en redresseur de torts ; je viens en empêcheur de « division » et en réformateur social de la décroissance vertueuse et du socialisme des besoins moindres.

Misère de la philosophie, philosophie de la misère

En écoutant ce matin notre charlatan, je repensais à la critique que Marx faisait des réformateurs sociaux de son époque, fabriquant en chambres de systèmes sociaux parfaits.

Avec Benoît Hamon, nous voici revenus dans les premières décennies du 19e siècle, mais…

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Il y a cependant une grande différence entre le vieux socialisme utopique et son avatar Hamonien : Les utopies socialistes pré-marxistes voulaient toutes éradiquer le paupérisme. Elles disaient toutes avoir le remède pour faire accéder toute la société au bien-être matériel et à la culture alors apanage des classes possédantes.

Chez Hamon, c’est tout le contraire : ce n’est pas l’accès général au bien-être et à la culture « bourgeoise », instaurant un socialisme abolissant les différences riches-pauvres et le chômage. En abolissant le contrat de travail et le bon salaire, on nous vend la socialisation, l’extension universelle, de la pauvreté.

On supprimera les pauvres (la pauvreté) : en supprimant le bien-être.

On supprimera le chômage : en supprimant le travail qualifié payé convenablement.

Comment supprimer le chômage ? En supprimant l’emploi !

On comprend que notre socialiste de la pauvreté universelle ait une empathie affichée pour les petites soldates du salafisme : Napoléon ne disait-il pas que pour l’état, la question de la religion n’était pas de savoir si elle était vraie. La question politique, la question pour le pouvoir d’état étant que : sans la croyance intime d’un monde futur meilleur, les non-possédants automatiquement se révolteraient, ils n’accepteraient pas un instant de vivre dans le besoin constant à perpétuité.

La religion redevient le gendarme moral

On est bien loin de la Cabbale et du Pilpoul talmudique : il ne s’agit plus de la quête de la vérité. On est revenu au moyen de soumission obligatoire au désordre social et à l’affaissement de la société, parce que l’on prétend, du côté de chez Hamon et de ses pareils, qu’on ne peut plus, qu’on ne doit plus, développer les forces productives et moins encore, par conséquent, faire accéder tous les êtres humains au bien-être et au savoir (la culture).

Bref, le socialisme de monsieur Hamon est la plus pure négation du socialisme selon les utopistes et selon Marx.

La niqabisée, la burkinisée, sont des exemples 

Elles doivent devenir des outils, des facteurs d’ordre. Elles doivent devenir une gendarmerie morale contre celles et ceux que la décroissance vertueuse et le RSA pour toute une vie — dont le terme sera fixé par la loi de la bureaucratie régnante — indignent, jusqu’à reprendre les armes et recommencer le 14 juillet 1789 et le 21 août 1792.

En d’autres temps, on aurait dit de la mixture saumâtre proposée par Benoît Hamon (et ses semblables nuitdeboutistes) : (que) nous sommes devant un programme de « réaction sur toute la ligne » ; je rajouterai : que c’est la plus noire réaction présentée, à la façon des fascismes classiques, comme étant une voie de progrès et de justice et la seule voie possible.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Alon Gilad pour Dreuz.info.

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