Publié par Paz le 6 août 2016

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Un éditeur français vient de renoncer à publier un livre sur le « fascisme islamique », par crainte des fascistes islamistes (et dit-il, pour ne pas faire plaisir à l’extrême droite). 

Hier, l’avocat Sidney Touati affirmait qu’en France désormais, « seuls les musulmans peuvent librement pratiquer leur culte sans aucune crainte ».

Hamed Abdel-Samad, dans une interview exclusive à Dreuz.info, dénonçait le refus de parler des problèmes de l’islam.

Abdel-Samad est né au Caire en 1972, il est arrivé en Allemagne en 1995, et a étudié l’anglais, le français, le japonais et les sciences politiques. Il est connu pour son travail contre l’islam. En 2014, paraissait son livre, « fascisme islamique — une analyse » chez Droemer, qui ensuite vendit ses droits aux Etats-Unis, en République tchèque, en Hongrie, en Suède, en Estonie et en France. Tous ont traduit et publié le livre. La France vient de se soumettre et a lâchement renoncé.

La maison d’édition française Piranha, qui a acheté les droits, en a réalisé la traduction. Le livre devait sortir en septembre. Sous un titre très adouci : « L’islamisme est-il une sorte de fascisme ? ». Mais ce n’était pas assez pour les fascistes musulmans qui vivent en France. Alors l’éditeur a carrément renoncé à le publier. « Le risque était bien trop élevé », écrit l’éditeur à Hamed Abdel-Samad.

Ce dernier, dans un communiqué, a répondu :

Il n’y a pas longtemps, cet éditeur a écrit « Je suis Charlie », aujourd’hui il écrit, « je crains de devenir Charlie. »

« Après l’attaque de Nice, l’éditeur a décidé de ne pas publier le livre parce que, comme il l’écrit dans un courriel, les conséquences pour la maison d’édition pourraient être fatales ; elle ne peut garantir sa sécurité. Il pourrait y avoir une attaque similaire à celle de Charlie Hebdo. Si l’éditeur avait terminé son email à ce stade-là, j’aurais pu le comprendre, car il s’agit vraiment d’une question de vie ou de mort, et je ne peux pas demander à tout le monde de prendre le même risque que je prends avec mes livres.

Puis vint son second argument, la raison pour laquelle la publication est impossible : le livre pourrait verser de l’huile sur le feu, et servir la droite française. Ces gens de droite n’existaient pas en France il y a deux ans, lorsque l’éditeur a acquis les droits pour le livre ! Aussi, ils n’ont pas pu empêcher les islamistes en France de publier des livres et de les rendre disponibles dans les mosquées ! Voilà à quel point on se trouve à présent en Europe. Un éditeur se pli aux menaces d’intimidation des islamistes.

Il n’y a pas longtemps, cet éditeur a écrit « Je suis Charlie », aujourd’hui il écrit, « je crains de devenir Charlie ».

Les crocodiles que vous nourrissez maintenant dans l’espoir qu’ils ne vous mangeront pas vous déchiquetteront jusqu’au dernier ».

Droemer a publié le livre.

Hamed Abdel-Samad a raison. D’abord, on ne peut attendre de qui que ce soit d’être intrépide. Ensuite, il ne sert à rien d’obéir à ceux qui ont la volonté de nous éliminer — ils nous élimineront tout de même.

Il est vrai que presque personne n’est dans cette position, et il n’est pas facile de savoir comment on réagirait dans une telle situation. Malgré tout, Droemer, une importante maison d’édition allemande a publié le livre. A ce moment-là, Hamed Abdel-Samad était déjà sous la menace d’une fatwa, et il a été contraint de vivre caché. A ce moment-là, la droite et l’ultra droite existaient déjà.

Aucune autre maison d’édition ne s’est retirée du contrat. Chez Prometheus Books, la version américaine du livre est disponible depuis janvier dernier sous le titre « Islamic Fascism ».

Personne n’est obligé d’adhérer à l’argument que l’islamisme est une variante du fascisme et qu’il est issu, comme le nazisme et le stalinisme, de la Première Guerre mondiale. Mais il est clair que l’on ne sera pas mieux éduqué si on refuse de faire la comparaison, car les similitudes sont frappantes, à condition d’accepter de les observer, et en France, c’est interdit.

C’est précisément en raison d’une documentation impossible à réfuter que le livre ne paraîtra pas.

La coutume qui consiste à couper la tète de chacun qui ne suit pas l’avis du Führer n’est pas une invention fasciste. L’extermination de populations entières y compris celles qui étaient prêtes à jurer un amour éternel aux dirigeants n’est pas un acquis du début du 20e siècle. Et l’on n’a pas besoin d’attendre l’Islam pour observer le fusionnement des chefs religieux et militaires.

La qualité du livre d’Abdel-Samad n’est pas dans son titre, mais dans la documentation qu’il cite pour prouver l’agressivité — dissimulée, mais bien réelle — qui accompagne l’histoire de l’Islam, le Coran et l’interprétation Hadith. C’est précisément en raison de cette documentation impossible à réfuter que le livre ne paraîtra pas.

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Des récits semblables ont été publiés à propos du christianisme. Dans le bouddhisme, sur lequel on maintient une vue étrangement idéalisée, on ne commence que maintenant à apercevoir une critique similaire.

Mais revenons à cet éditeur français sans couilles, Piranha.

Le 14 février 1989, l’ayatollah Khomeini a appelé tous les musulmans à tuer Salman Rushdie, l’auteur des « Versets sataniques * », ainsi que son éditeur, l’« Artikel 19 Verlag », qui tient son nom de l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui stipule : « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »

Environ 90 éditeurs se sont joints à l’« Artikel 19 Verlag », et ils ont publié les Versets sataniques de Rushdie. Après l’attentat de Charlie Hebdo, Jean-Patrick Grumberg écrivait que si l’ensemble des magazines, journaux et sites internet du monde libre avait publié les caricatures de Mahomet, la menace islamique aurait été noyée. Si Piranha joignait ses forces avec quelques autres poules mouillées comme lui, il pourrait peut-être encore garder la tête haute, et donner à l’article 19 de la Déclaration des droits de l’homme quelques années supplémentaires à vivre, notamment pour Abdel-Samad.

Mais il est tellement plus facile de se soumettre et de se coucher, écrivait Michel Houellebecq*.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : traduction et adaptation, Paz pour Dreuz.info.

Source : fr-online.de

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