La Turquie a demandé mardi aux Etats-Unis d’arrêter l’ancien imam Fethullah Gülen, qu’elle accuse d’être l’instigateur de la tentative de coup d’Etat du 15 juillet. Ankara avait déjà réclamé son extradition mais c’est la première fois qu’elle demande son interpellation. Un tribunal d’Istanbul avait également émis un mandat d’arrêt international.
Fethullah Gülen, 75 ans, vit en exil aux Etats-Unis depuis 1999. Il nie les accusations de son ancien allié, devenu son ennemi, le président turc Recep Tayyip Erdogan. Le mouvement Hizmet, lié à sa confrérie religieuse, a même condamné cette action.
Ankara assure avoir adressé aux autorités américaines des documents qui prouvent selon les Turcs son implication dans le putsch avorté.
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Les Etats-Unis assurent qu’Ankara n’a donné aucune preuve de l’implication de Gülen
En visite en Turquie fin août, le vice-président américain Joe Biden avait déclaré «comprendre les sentiments intenses» du gouvernement et du peuple turcs au sujet de Gülen tout en réclamant plus d’éléments incriminant l’ex-imam si elle voulait obtenir son extradition. Il avait précisé qu’«aucune preuve» de son implication présumée dans le coup d’Etat raté n’avait été présentée.
Dans la nuit du 15 au 16 juillet, une fraction de l’armée s’est soulevée tentant de renverser le pouvoir. En réponse, Ankara a lancé une purge sans précédent dans l’administration et la société turques (armée, justice, médias, éducation, économie) pour chasser les sympathisants de Fethullah Gülen. La tentative de coup d’Etat a fait au moins 270 morts.
Dans une tribune au Monde, Fethullah Gülen a lui demandé «une enquête internationale» pour identifier ceux qui sont derrière cette tentative de putsch, en promettant sa collaboration totale.
© Gaïa pour www.Dreuz.info
Source : Leparisien