Publié par Alain Leger le 5 octobre 2016

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L’ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira a échappé de justesse – pour l’instant – à la mise en examen, et a été placée sous le statut de témoin assistée dans l’enquête pour corruption et prise illégale d’intérêts dans l’affaire Anticor, où elle est accusée d’avoir été juge et partie.

Rappel des faits :

Ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson a porté plainte contre la ministre de la Justice pour “prise illégale d’intérêt” en décembre 2012. Il lui reproche d’être juge et partie dans le contentieux qui l’oppose à l’association Anticor, partie civile dans l’affaire des sondages de l’Élysée, car Christiane Taubira a siégé au comité de parrainage d’Anticor.

Gilles-William Goldnadel, l’avocat de Patrick Buisson, avait clairement expliqué la difficile position de l’ex ministre :

“Ceci est un cas d’école : vous avez une association partie civile, Anticor, qui porte plainte, en l’espèce dans l’affaire des sondages de l’Élysée. À l’intérieur de celle-ci, vous avez Christiane Taubira, membre de son comité de parrainage. Elle le demeure quand elle devient ministre de la Justice. Elle commande hiérarchiquement au parquet poursuivant. Elle est donc juge et partie.

Circonstance aggravante, elle publie un communiqué à l’en-tête de son ministère dans lequel elle accable le justiciable et couvre de louanges Anticor ! Cela ne s’était jamais vu.

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En sortant de chez le juge, l’ex ministre, méprisante parce que convaincue d’être au dessus des lois, mais tout de même placée sous le statut de témoin assistée – le cran juste en dessous de la mise en examen a déclaré :

« J’aurai désormais accès au dossier … cela me permettra de voir les fantaisies qu’il contient ». Des fantaisies qui pourraient bien la faire condamner – si la justice fait son métier ce qui n’est pas, en l’espèce, assuré.

Dans sa plainte, Patrick Buisson reproche à l’ancienne ministre d’avoir violé, alors qu’elle était en fonction, les règles de séparation des pouvoirs, et d’avoir eu une influence sur les magistrats instruisant l’affaire des sondages de l’Élysée.

Pour preuve, un communiqué dans lequel Christiane Taubira avait maladroitement, le 13 novembre 2012, justifié de son lien avec Anticor.

Gilles-William Goldnadel avait noté, en décembre 2015, soit trois ans après le dépôt de plainte :

“Sans vouloir faire du mauvais esprit, d’autres affaires bien plus tardives ont été instruites avec plus de diligence : Bygmalion, par exemple”.

Sans vouloir faire du mauvais esprit, d’autres affaires bien plus banales ont été médiatisées avec plus de diligence : Ulcan par exemple.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Alain Leger pour Dreuz.info.

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