Publié par Eduardo Mackenzie le 9 octobre 2016

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La Colombie vient de donner au monde un exemple de sagesse et d’amour de la liberté et de l’Etat de droit. Les électeurs ont rejeté « l’accord de paix » de Santos-FARC dans le plébiscite du 2 octobre (1).

Contrairement à ce que disent certaines agences de presse internationales, le triomphe du Non a réduit le sentiment d’incertitude

Ils ont rejeté la proposition de Juan Manuel Santos de substituer la Constitution démocratique du pays par une Constitution “bolivarienne” où priment les ambitions des FARC (et de Castro) de tenir le pays dans une situation de tension permanente, de violence, de misère et d’oppression comme au Venezuela.

Ils ont refusé de donner des pouvoirs spéciaux que Santos avait demandés pour «mettre en œuvre » les accords de La Havane.

Les électeurs n’ont pas cédé à l’énorme machine de propagande du gouvernement et des courants pro FARC qui essayaient de faire passer le «oui» comme le seul chemin vers la paix. Ils ont surmonté la peur déclenchée par Santos, quand il a annoncé que si le Non triomphait, les FARC riposteraient par des offensives terroristes dans les villes. Les électeurs n’ont pas été paralysés par les menaces contre les partisans du Non et par les attaques en province contre des bureaux de vote le jour même du plébiscite.

Contrairement à ce que disent certaines agences de presse internationales, le triomphe du Non a réduit le sentiment d’incertitude généré par les « accords de La Havane », un livre indigeste de 297 pages.

Si les FARC osent à présent reprendre leurs attaques sanglantes contre la Colombie, pour venger leur défaite lors du plébiscite, en utilisant ou pas leurs présumés «fronts de guérilla dissidents », cela démontrera qu’elles n’avaient pas vraiment abandonné cette ligne, et que le cessez le feu décrété le 29 août dernier n’était qu’un leurre pour tromper le pays et pour imposer une révolution d’en haut, avec la complicité abjecte d’un chef d’Etat.

Les Colombiens ont rejeté les accords de la Havane, mais ils n’ont pas voté pour la guerre.

Ils ont voté pour la paix dans un contexte d’ordre démocratique, représentatif et pluraliste. Ils ont voté pour une révision complète des accords de La Havane.

Les FARC ont voulu imposer leur modèle de paix fondée sur la soumission totale du pays. Le narco-communisme a cherché à instaurer un système de valeurs que la Colombie a toujours rejeté, depuis plus de 50 ans de résistance politique et militaire contre les offensives armées récurrentes, menées sous les diverses formes du totalitarisme communiste. Ce dimanche 2 octobre 2016, les électeurs ont répudié cette vision absurde de la paix.

La lutte pour la paix véritable sort renforcée du plébiscite. Si les FARC veulent la paix véritable, alors c’est à elles de le prouver, avec un geste simple : pas avec des promesses et des gesticulations, mais en démantelant rapidement leurs fronts et en désarmant également les « fronts dissidents », d’une part, et en acceptant d’autre part de négocier l’abandon définitif de la terreur comme programme politique, et leur obsession de détruire, par tous les moyens possibles, la démocratie et l’économie de marché.

Cependant, les paroles prononcées par alias Timoshenko, à Cuba, où il a accusé les partisans du Non d’avoir «semé la haine et la rancune» ne sont pas de bon augure et montrent que les chefs de la narco guérilla n’ont toujours rien compris à ce processus. Timoshenko a dit qu’ils « réitèrent leur volonté d’utiliser les paroles comme des armes de construction d’avenir ».

Mais qui pourrait encore assurer que cette fois il dit la vérité ?

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La victoire du Non aura un effet positif immédiat sur les forces, les organisations et les responsables politiques qui ont critiqué et combattu sans relâche la monstruosité des accords de La Havane.

L’ancien président Alvaro Uribe, grand leader du mouvement qui a remporté le plébiscite dimanche 2 octobre, devra être entouré plus que jamais de la protection et de la solidarité militante des Colombiens. Son courage et sa détermination politique ont joué, encore une fois, en faveur de la lutte pour la démocratie en Colombie, mais aussi pour celle de son pays voisin, le Venezuela martyrisé, et aussi pour celle d’autres pays d’Amérique latine qui font face à des défis identiques. Il faut dire la même chose de l’ancien président Andres Pastrana, de l’ancien procureur général Alejandro Ordoñez, et de l’ancien ministre de la Justice et journaliste Fernando Londoño Hoyos, et des centaines et milliers d’activistes politiques, sociaux, médiatiques, intellectuels qui mènent une résistance civile avec des moyens dérisoires contre la reddition du pays, et qui ont rejoint la lutte d’Alvaro Uribe et du parti Centre démocratique pour vaincre dans les urnes les ambitions des FARC.

Juan Manuel Santos, quant à lui, a ouvert une brèche dans la confiance entre lui et le pays, et ceci restera dans l’histoire.

En ignorant et en harcelant l’opposition parlementaire, il a mené la Colombie au bord d’un abîme.

Le document de 297 pages rédigé avec les FARC à Cuba reste une épée de Damoclès au-dessus de la nation, car ni Santos ni les FARC n’ont déclaré renoncer à ce texte.

Le Président Santos avait dit qu’il démissionnerait si le Non gagnait. A l’issue du scrutin, il nie sa parole : « Je ne vais pas abandonner, je vais continuer à chercher la paix ». On sait comment il cherche la paix. Son étrange paix a été rejetée par le peuple dans une bataille politique très claire et difficile. Santos devrait en tirer les conclusions qui s’imposent.

Désavoué par les citoyens, comment Santos peut-il continuer à gouverner ? S’il ne démissionne pas, son limogeage est la suite logique de la dynamique créée par le triomphe du Non.

L’ «accord» de 297 pages est la preuve matérielle de sa tentative de violer la Constitution actuelle, d’en imposer une autre par des moyens irréguliers (la négociation à La Havane).

Il a essayé d’ouvrir la porte, en contournant la loi, et sans aucune contrepartie, pour permettre aux FARC d’imposer leur hégémonie idéologique, politique, médiatique et militaire sur le pays.

Si cela ne mérite pas une mise en accusation de la Chambre des représentants auprès du Sénat, alors quelles autres conduites le mériteraient ?

(1).- Après avoir décompté 99,98% des voix, le “non” a remporté 50,23% par rapport à 49,76% pour le “oui”.

© Eduardo Mackenzie pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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