Publié par Michel Gurfinkiel le 27 octobre 2016

… éliminés. A l’exception de Grenade, qui, à l’abri de la Sierre Nevada, tiendra jusqu’en 1491.

Second moment de supériorité civilisationnelle musulmane : l’Empire ottoman, du XIVe siècle au XVIIe.

Au début, cet Etat turc sait capter à son profit tous les talents et toutes les compétences. A commencer par celles des non-musulmans. Il fait de ses sujets chrétiens des partenaires : c’est avec une armée largement balkanique et la complicité de l’Eglise grecque orthodoxe qu’il prend Constantinople en 1453. Il accueille les réfugiés politiques ou religieux, notamment les juifs, et les négociants ou techniciens qui cherchent à faire fortune, notamment les Italiens : c’est avec une artillerie hors pair, mise au point et maniée par des ingénieurs italiens, qu’il réalise ses principales conquêtes au XVIe siècle, du Danube au Nil, et du Caucase au Maghreb.

Mais à mesure que l’Empire ottoman se renforce, il évolue vers un islam de plus en plus dogmatique. L’un de ses pires faux pas, à cet égard, est de refuser l’imprimerie : il passe ainsi à côté de la révolution scientifique européenne. Et donc des révolutions technologiques qui vont bientôt rendre invincibles les armées chrétiennes.

Pour soutenir Dreuz financièrement, cliquez sur : Paypal.Dreuz, et choisissez le montant de votre don.

Au siège de Vienne, en 1683, l’armée ottomane est déjà archaïque par rapport aux défenseurs autrichiens ou polonais : elle ne dispose que d’une vingtaine de canons à grande portée, alors que la garnison viennoise en aligne près de quatre cents. Aux XVIIIe et XIXe siècles, le schéma de la Reconquista se répète : vaincus, guerre après guerre, par les Autrichiens, les Russes, les Français, les Anglais, les Ottomans doivent concéder l’autonomie puis l’indépendance aux majorités chrétiennes de « Turquie d’Europe ». En 1913, ils ne conservent plus que la Thrace orientale et Constantinople.

Assiste-t-on aujourd’hui à une nouvelle islamisation de notre continent ?

drie-ouders-dienen-klacht-in-tegen-juf-de-blokkendoos-id4697996-620x400

Cette fois-ci, c’est la démographie qui pourrait en être le vecteur principal. En 1950, on compte moins de 2 millions de musulmans dans ce qui va devenir l’Union européenne (UE), sur une population globale de 350 millions, soit 0,2 %. En 2016, on compte une trentaine de millions de musulmans au moins dans l’UE, sur un total de 540 millions : soit 5,5 %. L’augmentation, due à l’immigration en provenance des pays arabes, de Turquie, du Pakistan mais aussi d’Afrique subsaharienne, a été particulièrement rapide en France (8 % de la population en 2016), en Allemagne (7 %), aux Pays-Bas et en Belgique (6 %), en Grande-Bretagne (5 %), en Suède (5 %), en Italie (4 %), en Espagne (3 %). Et dans les générations les plus jeunes – les moins de 15 ans – les proportions sont encore plus élevées : 25 % par exemple dans la région marseillaise.

Certes, on peut imaginer que cette composante musulmane grandissante s’intègre harmonieusement à l’Europe du XXIe siècle. Et même qu’elle contribue à la modernisation ou à la libéralisation de l’islam dans les pays dont elle est originaire.


Mais dans l’immédiat, on constate chez beaucoup de musulmans européens une tentation intégriste, comme en al-Andalus à partir du XIe siècle ou chez les Ottomans au XVIe siècle : qu’il s’agisse d’une simple revendication spirituelle ou identitaire – 80 % des jeunes musulmans déclarent attacher de l’importance à leur religion, contre 40 % seulement des jeunes chrétiens – ou d’une « radicalisation » à caractère politique, voire militaire.

Sans base démographique, l’intégrisme a été fatal aux islams du passé. La conjonction de l’intégrisme et d’une base démographique solide constitue un tout autre cas de figure.

© Michel Gurfinkiel & Valeurs Actuelles.

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous

En savoir plus sur Dreuz.info

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading