Alors que la Cour des Comptes vient de publier un rapport sévère contre la gestion de France Télévisions, Gilles-William Goldnadel dénonce dans sa chronique la partialité idéologique en vigueur au sein du service public de l’audiovisuel français.
Avec une récurrence que d’aucuns trouveraient obsessive, je ne cesse de reprocher au personnel politique d’opposition son refus de comprendre que la bataille intellectuelle et médiatique est la mère de toutes les batailles.
Dans un cadre politique belliqueux, l’absence de toute critique de la mainmise de la pensée gauchisante sur le service public de l’audiovisuel français me paraît constitutive au mieux de l’inintelligence politique, au pire de la couardise. À moins, bien entendu que la lâcheté soit préférable à la bêtise…
Alors que je me trouvais dans une sorte de renoncement, les propos d’Éric Ciotti, au micro de France Inter, dimanche dernier, mettant en cause, fût-ce avec modération, l’impartialité du service dont s’agit, ainsi que celle du CSA, ont mis sur mon cœur d’usager résigné un baume bienfaisant. Généralement en effet, les hommes politiques de droite, même les forts en gueule, ont tendance – par pusillanimité, complaisance obséquieuse ou encore en raison d’un surmoi social persistant – de mettre un bœuf sur leur langue lorsqu’ils pénètrent dans la Notre-Dame bien ronde de la bien-pensance ronronnante.
Je n’y peux rien si ce service audiovisuel que l’on dit public a le don de me mettre dans une rage qui n’a plus rien de privée.
Bien en a pris d’ailleurs au député méridional, puisque les préposés ont préféré battre en retraite de fonctionnaires, plutôt que de rompre imprudemment des lances pour éteindre le début d’incendie.
Je n’y peux rien si ce service audiovisuel que l’on dit public a le don de me mettre dans une rage qui n’a plus rien de privée, si j’en juge au nombre de commentaires approbateurs que mes fréquents accès de colère subite suscitent.
Prenez France 2 et son émission phare du samedi soir : On N’est Pas Couché. Souvenez-vous que son animateur, Laurent Ruquier, qui lui aussi est colérique, avait piqué une crise sévère contre ce qu’il nomma avec finesse et modération «la fachosphère» de Twitter. L’intéressé n’avait pas apprécié les nombreux gazouillis qui moquaient son émission et ses animateurs. Il morigéna pour le même tarif ces journalistes qui accordaient du prix à l’opinion de ces fâcheux de cette fâcheuse sphère qui ne devraient même pas avoir droit à l’avis.
Souvenez-vous encore qu’il n’y a pas trois semaines, un certain Éric Z. faillit être condamné à la mort civile et professionnelle pour avoir maladroitement qualifié le sacrifice des islamistes suicidaires en l’opposant au refus européen de mourir pour la patrie.
La kyrielle de folliculaires qui ordinairement reprochent à l’intellectuel téméraire ses jugements tranchés sur l’islam n’étaient pas loin de vouloir rétablir la guillotine à son usage exclusif pour crime de complicité avec le djihadisme.
Ce samedi chez Ruquier, Magyd Cherfi, invité à traiter de ces questions d’identité qui le taraudent et lui ont inspiré un livre, déclarait qu’il fallait éprouver de « l’empathie » pour Mohamed Merah.
Or, ce samedi soir sur la terre de Ruquier, Magyd Cherfi, fondateur du groupe toulousain Zebda, et invité à traiter de ces questions d’identité qui le taraudent et lui ont inspiré un livre, déclarait qu’il fallait éprouver de «l’empathie» pour Mohamed Merah.
Il est de médiocre utilité que je rappelle à mes lecteurs que Mohamed Merah est cet autre toulousain qui massacra des enfants dans une école parce qu’ils étaient juifs et des chrétiens et des musulmans parce qu’ils étaient soldats. Le genre d’individu qui ne commande pas ordinairement une empathie obligatoire.
Curieusement, l’étrange sortie de l’artiste (j’écris «étrange», car pour avoir débattu avec lui, je l’avais trouvé intelligent et pondéré) n’a provoqué lors de l’émission ou après, aucune bronca particulière, aucun intellectuel ou artiste branché n’ayant cru devoir broncher.
J’observe encore, sans étonnement feint car mon expérience de la double comptabilité morale est illimitée, qu’aucune organisation «antiraciste» ou encore le CSA n’ont protesté et que le parquet de Paris, au rebours de ce qui se passe pour Éric Z. ne s’est chargé d’enquêter préliminairement sur l’existence d’une éventuelle apologie du terrorisme.
Il est vrai qu’il ne s’agit pas de Causeur, mais seulement du service public télévisuel.
La Cour des Comptes dans un rapport fort vinaigré, a assaisonné copieusement la direction de France Télévisions.
Un service inestimable, puisqu’une nouvelle fois, la Cour des Comptes dans un rapport fort vinaigré, a assaisonné copieusement la direction de France Télévisions.
Dans un mémoire qui ne flanche pas, les magistrats invitent celle-ci à se pencher sur «le contenu effectif des postes occupés par les salariés les mieux rémunérés de l’entreprise». En effet, 547 salariés du groupe public perçoivent un salaire supérieur à 8000 € bruts par mois, dont 191 bénéficient d’une rémunération supérieure à 120 000 € annuels bruts.
Les Sages s’étonnent d’une «disproportion encore plus marquée au sein de la direction de l’information où le nombre de cadres atteint 40 %, dont 149 rédacteurs en chef ou rédacteurs en chef adjoints».
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Il y a ainsi trois fois plus de cadres chez France Télévisions, détenue à 100 % par l’État français que dans les autres entreprises de l’hexagone. (Je conseille fortement la lecture quotidienne et édifiante d’Ojim.fr, source rafraîchissante d’information indépendante sur le sujet)
Ceci posé, les rapports précédents sur une gabegie et un gouffre financier abyssal n’ont pas empêché Madame Ernotte et ses mentors idéologiques de créer une chaîne France Info que presque personne ne regarde. Pourquoi se priver, puisque la redevance publique suivra ?
Par une curieuse inversion des normes, c’est au contraire le service public défaillant qui s’arroge le droit de juger sévèrement les fautes éventuelles commises dans le privé ou par les politiques.
Pourquoi surtout se gêner puisqu’en dehors de quelques francs-tireurs trop peu partisans, aucune contestation véritable de l’absence de pluralisme, de la mainmise idéologique (le cas d’Arte mériterait un article, un livre, voire une commission d’enquête…) et des excès financiers n’existe véritablement.
Par une curieuse inversion des normes, c’est au contraire le service public défaillant qui s’arroge le droit de juger sévèrement les fautes éventuelles commises dans le privé ou par les politiques.
Je conseillerais à Élise Lucet de traiter les responsables financiers de France Télévision ou de Radio France avec la même vigueur qu’elle a traité dernièrement le maire de Nice. Et avant de condamner, à tort ou à raison, Vincent Bolloré pour la manière dont il gère sa chaîne privée, la ministre de la Culture, Madame Azoulay aurait été bien inspirée d’étudier le sort de Philippe Verdier (que j’ai l’honneur de défendre), présentateur de la météo nationale et renvoyé sur-le-champ pour avoir osé écrire un livre sans l’imprimatur préalable d’un comité de censure morale et politique aussi invisible qu’omnipotent.
Sévérité bien ordonnée commence par le service public.
Je conseille donc à celui qui sortira vainqueur de la primaire à droite, de faire de la captation par l’idéologie gauchisante des moyens d’information étatiques, un thème électoral majeur.
Il aura tout à y gagner. Le service du public aussi.
Notre liberté bien d’avantage encore.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation du Figaro Vox.
En 68 , je me rendais chaque jour à l’Odéon . Beaucoup de verbiage , quelques moments forts . Un jour un homme prit la parole pour nous avertir :
Vous avez perdu , ce n’est pas la Sorbonne qu’il fallait occuper , mais il fallait prendre l’ORTF !
Or à l’époque , cela aurait été possible avec de simples lance-pierres !|
Les gauchistes verdâsses ont retenu la leçon , ils ont pris la télé , à coups d’entrismes divers et de copinages préférentiels pendant des années , ils tiennent la télé , les programmes scolaires , les Oscars et récompenses divers du cinéma , ils tiennent les esprits , les cerveaux !
Il semble que ce que vous demandez, Monsieur, soit aussi simple que la quête du Graal.
La télévision, qui au départ, était effectivement , au service du public, s’est transformée, ces dernières décennies, en une espèce de mégaphone (emblème du NPA, je crois), amplifiant, à coups de décibels, la voix de son maître ( ainsi qu’il se fait en Corée du Nord — avec qqs réparties de la Corée du Sud); et qu’en fait de culture, d’information, de loisirs, le prochain gouvernement ait à repenser, du tout au tout, cet instrument devenu machine infernale, arme de destruction massive des intelligences.
M’étant fait une obligation d’écouter les candidats à la primaire de droite, interrogés hier soir, par deux harpies, je n’ai pas distingué de personnalité ayant la FOI pour pratiquer une opération de sauvetage en temps de guerre.
la télé …. peut importe la chaine, ce n’est plus de l’information !!!!! mais de la propagande.
…, la Cour des Comptes est la Cour des Sages de la République; qu’ils aillent voir d’un peu plus près la gabegie de Ségolène Royal. Patrick Lévy.
Mohamed Merah est un monstre pour le monde des vivants mais mort on est soulagé
Ce ne sont pas les morts le danger mais les vivants, en prison au lieu de leur payer des appareils de musculation qui les conforte dans leur violence,s (imam, rabbin et prêtre) se réunissent et tentent de les mettre sur le chemin de la raison. Comme il a été fait à la synagogue lors de Charly heb
M. Goldnadel, vous qui conseillez ( ou conseill-iez) la droite, ne pourriez-vous suggérer aux candidats, qui, pour le moment, ne se distinguent guère par leur pugnacité face à la gauche, d’inclure dans leurs propositions, de tenir SCRUPULEUSEMENT COMPTE des avis et recommandations de la Cour des Comptes qui, jusqu’à présent, se donne un mal de chien pour étudier des rapports , des dossiers aussi épais que complexes et fastidieux, POUR RIEN ?
Je crois que la démocratie y gagnerait.
Quant aux programmes “culturels” de la télévision, c’est une vraie révolution qui doit y être opérée.
J’ai regardé la retransmission du 2ème débat entre les candidats à la primaire de droite, et vous dirai que j’ai été choquée que la chaîne hôtesse n’ait pas la courtoisie élémentaire de faire ASSEOIR ses hôtes, affichant ainsi le mépris du médiatique vis-à-vis du politique.
Les préposées aux questions , confortablement installées dans des fauteuils, devraient songer, pour les débats à venir — qui sont peut-être regardés aussi de l’étranger—, à faire disposer les commodités de la conversation pour leurs invités ( dont une dame, Mme Kosciusko Morizet), ne serait-ce que des poufs, puisqu’il semble que nous nous dirigions irrémédiablement vers les us et coutumes mahométans.
Monsieur Goldnagel, votre article est tout simplement remarquable.
Marre de financer des propagandistes avec ma taxe TV et mes impôts . Nous sommes dans un pays totalitaire ; la preuve est devant nous ,tous les jours ; enfin pour ceux , encore trop nombreux, qui gobent les “bobars” de cette “junte” au pouvoir, relayée avec servilité, par des journaleux ,dont le souci premier, réside dans la position et le compte en banque. L’info, la vraie , ils s’ en foutent.
Je préfèrais la télévision Française lorsqu’elle était en noir et blanc et qu’elle n’avait qu’une chaîne. N’ai pas le souvenir d’y avoir suivi un seul programme aux origines américaines….La regardais, très jeune, pendant mes vacances d’été en France et vraiment je n’avais pas l’impression que j’ai aujourd’hui à savoir de me trouver devant une télé de “MERDE” malgré ses multiples chaînes ! Infos de “merde”, programmes de “merde” !
Pas étonnant que les jeunes Français soient devenus ignares puisqu’ils sont restés collés à la télé depuis la chute de leurs biberons !