Publié par Jean-Patrick Grumberg le 12 novembre 2016

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Le résultat de l’élection présidentielle américaine en nombre de votes donne les résultats suivants : Hillary Clinton 60 476 601 voix, Donald Trump 60 072 551 voix.

Donald Trump, avec 290 grands électeurs (228 pour Clinton) a remporté l’élection. Cela dérange ceux qui aiment décrire le peuple comme un ramassis d’abrutis les années où il ne vote pas comme il faut, et comme une force légitime les fois où il vote à gauche.

Clinton a dépassé Trump de 400 000 voix, les médias français concluent — excusez-les d’être si primaires — qu’un plus grand nombre de gens voulaient Clinton comme présidente.

Eh bien non.

Mon explication s’adresse aux gens normaux, pas aux journalistes et aux élites : ils n’ont pas l’équipement mental adéquat pour comprendre, car je fais appel au bon sens.

  • Les candidats adaptent leur campagne sur la base des règles existantes, et — sauf si l’on est journaliste français donc malhonnête — on ne peut pas faire abstraction de cette réalité, et on ne peut pas inventer ses propres règles.
  • Les directeurs de campagne sont payés pour remporter la victoire, ils ont défini leur stratégie pour gagner le plus grand nombre de grands électeurs. S’ils devaient remporter le plus grand nombre de votes, leur stratégie serait différente.

Première conclusion : si l’élection se jouait au nombre de voix, les candidats n’auraient pas mené la même campagne, et le vote n’aurait pas donné les mêmes chiffres.

Dans Etats-Unis, il y a un la lettre S

Le Texas est un Etat républicain. Si l’élection se gagnait aux voix, Trump y aurait fait une campagne extrêmement agressive pour ramasser un nombre de voix très important. Sachant qu’il allait gagner les grands électeurs, il n’a pas eu besoin. Il en va de même pour Clinton en Californie.

Il est facile de comprendre ici que le nombre de votes n’a pas de signification puisqu’il aurait été bien différent si les candidats avaient mené une campagne différente.

Si le doute existe, réécoutez ce que disait la première intéressée le lendemain de l’élection : elle a concédé la victoire à Trump sans la moindre réserve. Si vous n’êtes pas journaliste, donc malhonnête, vous voulez vraiment passer pour l’idiot plus royaliste que la reine ?

Aux Etats-Unis, l’élection selon le vote populaire n’est pas une solution démocratique, parce que les Etats-Unis.

Il y a 51 Etats, pas 1 Etat.

Clinton n’a gagné que 21 Etats contre 30 pour Trump. Le gros des électeurs de Clinton est concentré dans quelques Etats, comme la Californie et New York, qui ne reflètent pas le pays, malgré le regret des snobs.

La taille des Etats est très différente, et si l’élection était aux voix, les petits Etats, les Etats ruraux peu peuplés, donc leurs citoyens, seraient abandonnés : Utah, Wyoming, Idaho, Hawaï, Alaska par exemple, deviendraient quantité négligeable, et négligée.

Il suffirait pour faire campagne qu’un candidat se plante dans les très grandes métropoles, leur fassent des magnifiques promesses spécifiques qui ne concernent qu’eux et pas le reste de l’Amérique — pour gagner.

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Mais imaginons une élection aux voix, à deux tours.

N’oublions pas les voix des autres candidats. Il semble que les journalistes et experts français n’ont pas compté leurs voix.

Le libertarien Gary Johnson a remporté 4 042 291 votes. Combien a-t-il pris de voix à Trump ? On peut spéculer, mais sans doute une grosse partie. Tout comme on peut supposer qu’une grande partie du vote écologiste serait allé à Clinton, soit 1 207 141 votes, même si la candidate a exprimé sa crainte qu’Hillary Clinton déclenche une guerre nucléaire, contrairement à Donald Trump, disait-elle.

Avec de la mauvaise foi, on peut faire dire aux choses ce que l’on veut qu’elles disent. Et ce n’est pas une denrée rare, dans les médias.

Nul n’a besoin d’une imagination débordante pour savoir que si Clinton avait gagné l’élection, et que Trump avait obtenu le plus de votes, l’argument n’aurait pas même été effleuré, ou d’un haussement d’épaules, par ces journalistes qui aujourd’hui hurlent à l’injustice.

Conclusion

Dire que Trump n’a pas gagné l’élection parce que Clinton a reçu plus de voix, c’est comme raconter que le recordman du monde de 100 mètres n’est pas le vrai gagnant parce que le perdant a reçu plus d’applaudissements.

Ne perdons pas de temps avec ces âneries de journalistes. Si le 100 mètres se gagnait au nombre d’applaudissements, les coureurs s’entraîneraient avec des humoristes, pas sur les stades.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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