Publié par Jean-Patrick Grumberg le 28 novembre 2016

583b2741cd70a4454c062d9b

Dreuz annonçait hier, quelques heures avant les résultats officiels, que François Fillon avait gagné la primaire. Je ne suis pas bon en prévisions, mais il me semble qu’il gagnera très probablement la présidentielle contre Marine Le Pen.

Au cœur du sujet de société du travail hebdomadaire que Fillon veut réformer résident trois sujets fondamentaux dont l’un est tabou et l’autre malsain à aborder. Donc je le fais.

L’une des mesures remarquées de François Fillon est l’abrogation des 35 heures pour porter la durée légale du travail à 39 heures. Y compris dans la fonction publique.

Liberté, liberté chérie

Cette mesure me choque. Je n’aime pas l’implication de l’Etat dans ma vie personnelle. C’est de la dictature.

Fillon veut imposer aux hommes le nombre d’heures auxquelles ils ont le droit de travailler – 39 heures – c’est autoritaire, de quoi se mêle-t-il ? Je me mets à la place d’un Français et je me dis : qui est-il pour me donner des ordres alors que s’il devient président, il devient mon salarié, c’est moi paye son salaire, et il doit se mettre à mon service et non l’inverse ?

Je ne serais pas libre de mes mouvements et de mes décisions ? Liberté sur le fronton des mairies serait là pour m’endormir tandis qu’on la restreint ? La France est condamnée à patauger dans un système liberticide socialiste ?

Je ne comprends pas qu’un homme qui se dit de droite, qui se dit libéral, soit tenté d’imposer par la loi des restrictions à cette liberté fondamentale qu’est le droit au travail. Ou plutôt, je veux bien entendre qu’il impose cette restriction, mais qu’il s’arme de courage et mette les bons mots à leur place. Qu’il ne parle pas de libéralisme, mais d’autoritarisme.

Il n’y a pas de sot métier

Il se dit que François Fillon est un conservateur. Je n’en crois rien.

C’est un homme sous influence des idées difformes de la gauche. Souvenez-vous : “il n’y a pas de sot métier, il n’y a que de sottes gens”. La gauche, cette sotte, a dit que le travail est sot. Que le travail est esclavage. Elle a fait du travail une lutte des classes, un domaine d’exploitation pour fabriquer des gens exploités, malheureux, donc des électeurs. Et elle continua ce lancinant mensonge en ayant “libéré” l’homme de ce joug, par la réduction des heures d’esclavage, et surtout ne pas perdre ces électeurs – ramollis qui en demandèrent plus encore.

La gauche a arraché au peuple de France sa substance en réveillant la paresse dans la nature humaine. Mais l’homme n’est pas que paresse. Il s’extirpe de cette paresse pour s’épanouir par le travail. Pour créer, s’exprimer, s’émanciper, s’enrichir, s’élever et contribuer au bien-être des autres.

François Fillon dis-je, est un homme sous influence des idées difformes de la gauche : il n’ose pas libérer l’homme du joug de l’Etat, il n’ose pas rappeler que le travail est noble, qu’il est beauté, passionnant, si l’on encourage l’homme à s’y épanouir au lieu de le lui présenter comme ce mal nécessaire imposé à lui par une société injuste. Au lieu de cela, suivant l’idéologie communiste, Fillon impose de travailler plus – punition – mais pas plus de 39 heures – autorité.

Ne ratez aucun des articles de Dreuz, inscrivez-vous gratuitement à notre Newsletter.

Mais il y a pire encore…

Sans le capitalisme, la France deviendrait la Corée du Nord

Pour le secteur privé, François Fillon suggère de laisser le libre choix de la durée du travail… aux entreprises, par voie de référendum interne.

Quelle honte !

L’entreprise n’est pas une démocratie ! L’entreprise est ce qui permet à un pays d’exister. Elle génère la richesse, l’emploi et la croissance. Elle devrait attirer le respect. Fillon suggère en substance : méfions-nous des patrons, ne les laissons pas – ces êtres profondément nuisibles – décider combien d’heures leurs employés doivent travailler, car en bons esclavagistes, ils en abuseraient. Donnons aux salariés le choix de décider. C’est le thème de la lutte des classes, de l’exploitation de l’homme par l’homme, c’est le thème des marxistes, pas d’un homme de droite.

Et ces idiots qui ne comprennent plus le sens des mots affirment que Fillon est un hyperlibéral, alors que c’est un collectiviste… tristesse.

A la tête d’une entreprise réside un homme, un capitaliste, qui a pris des risques, a engagé son argent, a eu des idées, un homme qui a construit du tissu social et créé de la richesse et des emplois. Un homme politique qui n’a jamais rien construit, ne peut pas comprendre cela. Un François Fillon qui n’a jamais travaillé à créer de la richesse ne peut pas comprendre non plus.

Ce n’est pas aux salariés de dire au patron comment il doit gérer son entreprise, mais l’inverse. On ne connaît pas d’exemple d’entreprise créée par des salariés, dirigée par des salariés qui ait duré, parce que ce n’est pas ainsi que ça fonctionne.

Ou Fillon ne respecte pas la propriété individuelle, la liberté d’entreprendre, ou il ne comprend pas la beauté du capitalisme, la prise de risque, la récompense du risque engagé et le respect qui devrait l’accompagner.

La France est asphyxiée du collectivisme monsieur Fillon, libérez-là !

Hélas, François Fillon a l’arrogance de la classe politique dont il est issu : ceux qui savent mieux que les autres ce qui est bien pour eux. Ceux qui savent mieux qu’un chef d’entreprise comment doit fonctionner une entreprise. Et Dieu sait combien la direction d’une entreprise est complexe et très au-delà de la capacité de compréhension d’un théoricien, pire, d’un politicien.

Arrêtez s’il vous plaît de me bassiner que Fillon admire Thatcher. Où je vais penser qu’il ne l’a comprise que superficiellement.

Conclusion

C’était ma mise au point du jour.

Et je conclus ainsi : je pensais que la France aurait à choisir entre la peste et le choléra, pour son prochain président. Je ne le pense plus. Certes, vous n’aurez pas la chance d’avoir un Donald Trump (et ne venez pas me bassiner que Marine Le Pen a quoi que ce soit de commun avec Trump, sa ligne est plus proche de Kim Jong un que de Trump).

Je ne pense pas que François Fillon, pour la France, sera ni la peste ni le choléra. Peut-être de la guimauve par contre.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous

En savoir plus sur Dreuz.info

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading