Publié par Guy Millière le 22 décembre 2016

L’attentat de Berlin a déjà presque chassé Alep de l’actualité. Il n’en reste pas moins que ce qui s’est passé ces derniers jours à Alep est atroce.

Des massacres de civils par milliers ont eu lieu, des exécutions sommaires aussi. La ville est en ruines. L’horreur est absolue. Et il est effroyable de le dire, mais il n’y avait à Alep ces derniers jours pas un bon coté et un mauvais coté : les deux cotés étaient abjects.

D’un côté, celui qui vient de tomber, il y avait essentiellement des milices islamistes issues d’al-Qaida, donc des criminels djihadistes hostiles aux autres criminels djihadistes que sont les membres de l’Etat islamique, et de l’autre coté, celui qui l’a emporté, il y avait l’armée syrienne du régime Assad, l’armée russe, des Gardiens de la révolution iraniens et des membres du Hezbollah. Les premiers sont des barbares sanguinaires qui n’hésitent pas à utiliser les civils comme boucliers humains et à les assassiner sans remords ni scrupules, les seconds font peu ou prou la même chose.

Si à Alep les deux côtés étaient abjects, c’est parce que la seule puissance occidentale qui aurait pu éviter ce qui s’est passé, les Etats-Unis, était absente ou presque.

Et ce doit être rappelé, au moment où les huit longues années de la présidence Obama s’achèvent, l’absence des Etats-Unis est de la responsabilité de Barack Hussein Obama.

  • C’est Barack Hussein Obama qui a retire les troupes américaines de combat d’Irak, tout en sachant parfaitement ce que seraient les conséquences, car outre George Walker Bush dans un discours de juillet 2007, les services de renseignement américains avaient dit très exactement ce qui allait se passer en cas de retrait prématuré des troupes américaines de combat d’Irak : un retour des islamistes et de la guerre au sein du pays.
  • C’est Barack Hussein Obama qui a permis que l’Etat islamique se constitue, et s’empare des deux tiers de la Syrie et de plus de la moitié de l’Irak, en commettant partout où il est passé des crimes sans nom. Et c’est Barack Hussein Obama qui a permis que le gouvernement de Bagdad devienne un satellite du régime iranien.
  • C’est Barack Hussein Obama qui a permis que la guerre civile en Syrie prenne de l’ampleur, et qui n’a pas tranché avant que les carnages deviennent ce qu’ils sont devenus : il aurait pu appuyer le renversement du régime Assad au printemps 2011, il aurait pu aussi opter d’emblée pour un soutien au régime Assad. Il n’a pas appuyé le renversement du régime Assad parce que celui-ci était ce qu’il est toujours, l’allié de l’Iran et de la Russie, et parce qu’Obama voulait s’entendre avec l’Iran et ne pas se confronter à la Russie. Il n’a pas soutenu le régime Assad, car cela aurait montré de manière trop flagrante la volonté d’Obama de s’entendre avec l’Iran et de ne pas se confronter a la Russie. Il a donc laissé le chaos s’installer. Il a prétendu tracer une ligne rouge à ne pas franchir pour Assad, et quand Assad l’a franchie, il n’a rien dit. Il a vaguement soutenu des groupes « rebelles » et vaguement soutenu les Kurdes, sans que le soutien permette autre chose que de voir des morts s’ajouter aux morts. Il a entériné le retour de la Russie au Proche-Orient au côté d’Assad.

Il laissera à son successeur une situation effroyable.

En Irak, l’armée irakienne à la solde de l’Iran mène une offensive contre l’Etat islamique, et si l’Etat islamique devait être vaincu, ce serait une victoire pour l’Iran. En Syrie, l’écrasement d’Alep est une victoire pour l’Iran et la Russie. L’Etat islamique, lui, vient de reprendre Palmyre, ce qui signifie que la guerre n’est pas finie. D’autres victoires de l’Iran et de la Russie sont à attendre.

Ce qui se profile est une hégémonie régionale de l’Iran, qui ira de Beyrouth à Téhéran, et sera acquise sur des montagnes de cadavres et de suppliciés.

Ce qui se profile est aussi une installation de la Russie en position de puissance tutélaire au-dessus de l’Iran, en position de complicité avec l’Iran, qui est plus que jamais le principal soutien mondial au terrorisme islamique, quand bien même il peut éliminer des groupes terroristes islamiques qui le gênent, comme les groupes liés à al-Qaida à Alep.

Comme on vient de le voir avec un grave attentat anti-chrétien au Caire, les islamistes sont toujours à l’offensive en Egypte. La Libye est toujours un grand champ de bataille contrôle par diverses factions djihadistes qui ne valent pas mieux que celles qui tenaient Alep.

Le monde musulman proche-oriental est en flammes et en cendres.

Comme on vient de le voir à Berlin, les islamistes sont toujours à l’offensive en Europe aussi.

Les huit années écoulées ont été positives pour le destructionnisme islamiste.

Elles n’ont cessé de voir l’horreur s’ajouter à l’horreur.

lorsque les Etats-Unis ne se conduisent pas en première puissance du monde libre, il n’y a plus de monde libre

Elles ont été une immense défaite pour l’Occident tout entier. Elles ont montré ce qui découlait lorsque le peuple américain portait un gauchiste islamophile et né musulman à la Maison-Blanche.

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Elles ont montré que lorsque les Etats-Unis ne se conduisent pas en première puissance du monde libre, il n’y a plus de monde libre.

Israël a dû se défendre et l’a fait remarquablement bien, mais Israël ne pouvait faire davantage et défendre le monde libre tout entier.

Les dirigeants européens ont montré qu’ils n’étaient rien ou pas grand-chose quand les Etats-Unis glissaient vers l’ornière.

La plupart d’entre eux ont suivi Obama, ce qui est indigne et honteux.

Aucun d’entre eux n’a incriminé Obama pour ses crimes et pour les centaines de milliers de morts qui en ont résulté.

Aucun d’eux n’a dit que la vague de réfugiés qui a déferlé sur l’Europe résultait de l’essor de l’Etat islamique, de la guerre en Syrie, de la destruction de la Libye, donc de la politique d’Obama.

Aucun d’eux n’a même dit que, ce qui vient s’ajouter à l’ensemble, le glissement de la Turquie vers le totalitarisme islamique et le soutien d’Erdogan à l’Etat islamique s’étaient opérés avec le soutien tacite d’Obama.

Aucun d’eux ne semble s’inquiéter de l’hégémonie régionale de l’Iran, et du rôle de principal soutien mondial au terrorisme islamique joué par l’Iran, à qui Obama a accordé des moyens financiers supplémentaires considérables : ils sont trop occupés à vendre à l’Iran la corde destinée à les pendre. Nombre d’entre eux, façon François Fillon ou Marine Le Pen, prennent Poutine pour un défenseur de l’Occident.

Un article récent dans un quotidien français disait que ce qui s’est passé à Alep resterait une tache indélébile sur la présidence Obama, il serait plus exact de dire que la présidence Obama restera une immense tache de sang sur l’histoire des Etats-Unis.

Nul article ne parle de l’hégémonie iranienne et russe qui s’installe au Proche-Orient grâce à Obama.

De nombreux articles reprennent avec un crétinisme lamentable le discours de l’administration Obama finissante, disant que Donald Trump serait quasiment au service de la Russie.

Si un homme a servi la Russie ces dernières années, c’est bien Obama. Il n’a, c’est vrai, pas seulement servi la Russie : il a servi l’Iran, l’islam et tout ce qui est anti-occidental.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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