Publié par Gilles William Goldnadel le 26 décembre 2016

Gilles-William Goldnadel revient sur l’attentat contre le marché de Noël de Berlin. Pour lui, cette tragédie révèle une nouvelle fois «la candeur occidentale» face à l’islamisme.

À longueur d’articles, je professe l’idée, assez ingrate, que notre environnement politico-médiatique relève, littéralement, de la psychopathologie collective. Autrement dit souffre d’une folie post-traumatique héritée du choc de la deuxième guerre mondiale.

La consternante tragédie autour du massacre du marché de Noël de Berlin apporte, une fois de plus, la triste démonstration comportementale d’une candeur occidentale maladive, en quatre actes dignes d’une mauvaise farce.

Acte 1.

Assassin et réfugié. Il s’appelle Anis Amri. Il quitte sa Tunisie au moment où son dictateur Ben Ali en est chassé par une révolution du jasmin dont le parfum printanier arabique exhale de ses odeurs enivrantes les narines progressistes extatiques. Comme réfugié migrant ayant droit au bénéfice d’un droit d’asile obligatoire, on pouvait trouver mieux.

Connaissant la triste mélopée à seriner à l’oreille des benêts, il se prétend mensongèrement mineur non accompagné. Pour témoigner de sa gratitude aux siciliens dont chacun loue la chrétienne hospitalité, il poursuit ce qu’il n’a jamais cessé : le vol. Il n’est pas pour si peu renvoyé dans son pays.

Acte 2.

L’Allemagne nouvelle est généreuse. Il y poursuit ses activités volantes sans désemparer. Les autorités fédérales, un peu lasses de ses pratiques, demandent à la Tunisie de leur confirmer qu’il est bien un de leurs compatriotes.

Les autorités de Tunis, conformément semble-t-il à un comportement fréquent, le nient effrontément. Elles le reconnaîtront comme compatriote immédiatement après le massacre… Au reste, l’expulsion du délinquant d’habitude se serait révélée aléatoire. Bien que les fonctionnaires germaniques s’efforcent de faire admettre que les pays du Maghreb sont des contrées de retour «sûres» pour les expulsés, au sens juridique du droit d’asile, les députés Verts allemands le contestent au regard de la situation des homosexuels en Algérie, au Maroc et en Tunisie. Arrêt sur cette image de la névrose islamo-gauchiste : les mêmes qui minimisent ordinairement l’islamo-homophobie pour ne pas être islamophobes, la surestiment extraordinairement pour empêcher l’expulsion des islamistes et des délinquants. Folie douce.

Mais Anis Amri, le futur assassin en série, n’est pas seulement un délinquant récidiviste, il est constamment dans le viseur de l’antiterrorisme allemand, au regard de ses fréquentations djihadistes. En raison d’un juridisme étroit et culpabilisé, il ne sera pas inquiété pour autant et pourra commettre le massacre des innocents en toute tranquillité. Folie dangereuse.

Acte 3.

La fuite. Un ministre Vert de Hambourg du nom de Till Steffen décide de retarder l’avis de recherche du bourreau de Berlin, pour ne pas «stigmatiser» les musulmans. On aurait tort de se moquer du Vert d’outre-Rhin. Nos rouges bien de chez nous ne valent pas mieux. De M. Hamon qui explique doctement que les femmes de Trappes sont interdites de café en raison «d’une tradition ouvrière» à mademoiselle Autain qui va boire un coup dans un bar strictement garanti sans femme pour prouver qu’il y en a au moins une.

Suite et fin de la cavale de notre Anis.

Il est mis, enfin, hors d’état de nuire dans une rue de Milan. Notre ministre de l’intérieur diplômé, mais certainement pas de géographie, appelle à la plus grande prudence ceux qui prétendent, pour illustrer la porosité des frontières nationales en période d’alerte maximale, qu’il serait passé sans encombre par notre pays. C’est donc que Chambéry, où il a été repéré, n’est plus en France, par décret ministériel.

Acte 4.

La morale médiatique pavlovienne en fond sonore. Il est grandement à craindre que ce sur quoi je suis en train d’ironiser, sans doute pour exorciser ma tristesse et ma colère, sera dénué de toute portée curative.

À chaque tuerie, une analyse clinique des causes évidentes et indiscutées, devenue rituelle, est rapidement oubliée. C’est tellement loin le Bataclan, l’hyper Casher, Nice, Saint-Pierre-du-Rouvrais… demain Berlin sera lointain.

Les commentaires médiatiques pendant que l’assassin de Berlin courait encore et qu’on ignorait son identité, comme à chaque fois, étaient davantage dirigés contre ceux qui mettaient en cause la dangerosité du phénomène migratoire, que vers l’assassin ou ses victimes. Sauf lorsqu’il s’agissait d’admirer la lueur vacillante d’une bougie.

Malheur à ceux qui avaient, un peu vite, tirer argument de l’arrestation d’un afghan innocent. Après tout, on pouvait encore espérer peut-être quelque chose de l’extrême droite allemande…

L’ Obs restait toujours aux aguets. Le pauvre ne s’était toujours pas remis de cet article du 5 août 2015 intitulé doctement : «huit idées reçues sur les migrants» parmi lesquelles, à combattre sans répit, la sotte selon laquelle ils seraient «peu éduqués» et surtout celle, encore plus monstrueusement fausse, qu’il y aurait «des terroristes parmi eux».

Un argument, subsidiaire, était distillé sans grande modération. Les migrants n’étaient pas toujours responsables des derniers attentats.

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La preuve indiscutable : à côté de ceux responsables, il est vrai, de certains attentats en France comme en Allemagne, il y avait aussi les Merah, les Nemmouche, les Coulibaly, les Kouachi…

Admirez, je vous prie, l’argument. Presque patriotique.

Défense de craindre la migration islamique ou de s’en plaindre, puisque l’immigration islamique, mais de facture française, est également responsable des autres attentats. On peut donc encourager la première sans appréhension pour renforcer la seconde sans prévention.

Malheur encore à ceux qui avaient le goût abject de vouloir, tels des vautours au-dessus d’un cadavre, «récupérer» l’attentat de Berlin pour en tirer, une nouvelle fois, une leçon politique.

  • On peut, on doit conclure à la montée du racisme lorsqu’un comorien est jeté dans la Seine.
  • On peut, on doit conclure à la montée dangereuse de l’extrême droite lorsque Clément Méric meurt dans une rixe entre fascistes bruns et fascistes rouges.
  • On peut, on doit conclure à la brutalité étatique lorsque le manifestant Rémi Fraisse est tué involontairement par une grenade.
  • On peut, on doit exiger immédiatement, on obtient, la fermeture des centrales nucléaires au lendemain de la catastrophe de Fukushima, au nom du principe de précaution.
  • Mais interdiction de conclure à la dangerosité de migrants manipulés par l’État islamique, à la suite d’un énième attentat, sous peine d’une immonde récupération.

Voilà pourquoi les corps des innocents de Berlin, à peine ensevelis dedans la terre froide, on peut d’ores et déjà le prophétiser, ne seront pas les derniers. Le comportement largement inconscient et désormais automatique d’un personnel politique et médiatique d’une candeur maladive revient à abandonner les populations à une insécurité physique et sociétale confondante.

Il en faudra encore du temps, des morts et des combats pour que l’islamo-gauchisme névrotique soit clairement diagnostiqué pour ce qu’il est : une perversion masochiste occidentale alimentant une hystérie sadique et paranoïaque orientale.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation du Figaro Vox.

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