Garry Kasparov, activiste politique et champion du monde d’échecs, répondait aux question du président du groupe Slate, Jacob Weisberg. La partie sur Poutine est intéressante, celle sur Trump moins.
Extraits.
Vladimir Poutine, comme tout dictateur, aura besoin d’une scène mondiale pour renforcer son emprise
“Je déteste dire «Je vous l’avais bien dit». Je me souviens que quand j’ai soumis mon livre à l’éditeur [Winter Is Coming: Why Vladimir Putin and the Enemies of the Free World Must Be Stopped*], il a bien aimé le livre, mais il doutait du sous-titre : «Pourquoi Vladimir Poutine et les ennemis du monde libre doivent être stoppés» ?
Moi et nombre de mes collègues, tels que feu Boris Nemtsov, disons depuis quelque temps que Vladimir Poutine est notre problème mais qu’il sera à terme le problème de l’ensemble du monde parce que, comme tout dictateur, il aura besoin d’une scène mondiale pour renforcer son emprise sur le pouvoir au niveau national. Il lui a été naturel de se tourner vers les Etats-Unis pour y éprouver son ego de dictateur, démontrer qu’il est si puissant, si invincible, qu’il peut défier la nation la plus puissante du monde.
Mais être dictateur à vie, c’est dangereux.
[…]
Si on essaye d’étudier Poutine et ses actions de notre point de vue en se disant «Nous vivons dans un pays libre, nous regardons de l’avant, nous faisons des calculs stratégiques», on ne peut pas aboutir à un jugement exact parce qu’un dictateur ne s’intéresse pas à la stratégie.
À partir d’un certain point, ce n’est que de la survie et tout ce qui compte est d’atteindre ses objectifs jour par jour.
Il peut se permettre de faire des erreurs parce qu’il n’a pas à se soucier d’une presse libre ou d’un parlement à qui il devrait rendre compte de ses actions, mais il sait qu’il y a une erreur fatale que tout dictateur doit éviter : il ne peut pas se permettre d’avoir l’air faible.
[…]
Après des années à voir l’administration Obama montrer des signes de faiblesse, il s’est senti libre de faire preuve d’audace. C’est la raison pour laquelle j’étais certain qu’il le ferait [pirater des comptes email américains pendant la campagne présidentielle], parce que j’ai lu assez de livres d’histoire pour apprendre que les dictateurs, lorsqu’ils ne s’arrêtent pas très tôt, ont tendance à dépasser toutes les limites qui se présentent à eux.
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Poutine a vu en Donald Trump une opportunité et l’a saisie, tandis que nous savons que l’administration actuelle, Obama et la Maison-Blanche, le département d’Etat, la CIA, recevaient des rapports sur le sujet mais tentaient d’éviter un conflit ouvert avec la Russie. Il y avait évidemment de nombreuses raisons d’éviter un tel conflit. C’était exactement le calcul de Poutine.
Slate : Vous êtes le plus grand joueur d’échecs de l’histoire, pensez-vous que Poutine joue aux échecs ou joue-t-il à un autre jeu ?
Non, je veux défendre l’intégrité de mon jeu, notamment quand les gens disent : «Poutine joue aux échecs et Obama joue aux dames».
Poutine, comme tout dictateur, déteste les échecs parce que les échecs sont un jeu stratégique 100% transparent : je sais de quelles ressources je dispose et quelles ressources peuvent être mobilisées par mon adversaire. Je ne sais évidemment pas ce que mon adversaire pense sur le plan stratégique et tactique, mais au moins je sais quelles ressources à sa disposition peuvent me mettre à mal.
Les dictateurs n’aiment pas la transparence et Poutine est bien plus à son aise pour jouer un jeu que je voudrais plutôt décrire comme un poker géopolitique.
Au poker, on peut gagner avec une main très faible à condition d’avoir assez de liquide pour augmenter la mise et, si on a les nerfs solides, pour bluffer. Poutine n’a jamais cessé de bluffer. Il voyait ses adversaires géopolitiques se coucher les uns après les autres.
À mes yeux, le moment où Poutine a décidé qu’il pourrait faire tout ce qu’il voulait a été celui de la décision d’Obama de ne pas mettre ses menaces à exécution lorsque la ligne rouge qu’il avait établie a été franchie en Syrie.
Il y aurait dû y avoir une ligne rouge contre toute ingérence dans une élection américaine. Pourquoi l’administration Obama n’en a-t-elle pas fixé une ? Pourquoi n’a-t-elle pas réagi et porté cela à la connaissance du public avant l’élection lorsqu’elle a appris ce que nous savons tous aujourd’hui ? Pourquoi n’a-t-elle pas répliqué d’une façon ou d’une autre ?
Je pense encore une fois qu’il faut reconnaître à Poutine sa capacité à évaluer la psychologie de son adversaire. Il a joué brillamment avec l’administration Obama comme il avait joué avec l’administration Bush en charmant George W. lors de leur première rencontre. On se souvient que ce dernier avait affirmé avoir pu planter ses yeux dans l’âme de Poutine… Poutine avait su s’assurer de la coopération du président Bush et il a su, dès 2014 ou 2015, qu’Obama ferait absolument tout pour éviter un conflit ouvert sérieux avec la Russie avant la fin de son mandat.
Poutine n’avait pas une bonne main parce qu’une réplique américaine aurait été un désastre pour la Russie mais il a parié sur l’inaction d’Obama, qui espérait voir Hillary gagner quand même. Poutine a pensé qu’il pourrait non seulement gagner cette bataille, non seulement obtenir le résultat qui l’arrangeait, mais également envoyer un message.
Le rôle joué par Poutine dans l’élection américaine n’est pas seulement un fait qui concerne la politique intérieure américaine : cela a montré à tout le monde, des alliés des Etats-Unis au sein de l’Otan jusqu’aux monarchies arabes du Golfe en passant par les Chinois, les Japonais, les nations africaines et l’Amérique du sud que Poutine est si puissant, si arrogant et sûr de sa force qu’il peut intervenir dans le processus politique américain et que les Etats-Unis ne peuvent pas s’y opposer.
[…]
Poutine n’a pas seulement fait pirater des institutions politiques américaines : il l’a également fait en Europe, et si on refusait de croire les rapports de la CIA, il faudrait aussi refuser de croire les rapports de nombreux services de renseignement en Europe, où des attaques similaires ont été observées.
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Poutine a bon dos. Les américains ont voté et fait leur choix parce que TRUMP leur promettait du travail. De dire que les russes ont décidé de l’élection présidentielle est aberrant. Certes Poutine avait un faible pour Trump qui promettait d’arranger les relations avec lui. Mais cela s’arrête là. Les américains ont choisi Trump pour bien d’autres raisons. Economiques et sociales. Ils veulent du TRAVAIL. C’est pas compliqué à comprendre. Celui qui apporte le travail à sa population et qui aide son pays à redonner à sa classe moyenne une vie décente, est un bon président. Le reste n’est que foutaises… et blabla…
Merci @zanaroff, … Garry Kasparov excellent aux échecs OUI, assez nul dans ce qui est rapporté ici.
zanaroff
vous avez raison. D’ailleurs on peut reprocher la même magouille aux Étatsuniens, sachant qu’ils ont infiltré leurs “amis” en Europe, dont Hollande et Merkel, au moyen d’internet.
La CIA et le FBI ne sont pas sans taches. C’est connu à travers le monde.
Honnêtement, je ne trouve pas cette interview très convaincante. Pas de faits, des affirmations (peut-être justes, peut-être pas), et sur la relation Poutine / USA, le narratif pleurnichard habituel des pro-Clinton ; autrement dit, rien du tout.
Jacques: Je suis d’accord avec vous.
De toute évidence, Kasparov mène sa campagne contre Poutine en s’appuyant sur sa notoriété de joueur d’échecs.
Il prend pour acquis que Poutine a joué un rôle dans l’élection américaine! Il se fait l’écho des gauchistes/démocrates dépités.
Et il n’attache pas beaucoup d’importance à la menace islamique.
Rien ne dit qu’un grand joueur d’échec peut faire un bon homme politique ….
Oui, absolument rien ne dit qu’un joueur d’échecs fut-il grand, ferait un bon homme politique. Quelqu’un comme Trump qui ne doit rien à personne et parle clair inspire une belle confiance, en tous cas, une majorité des américains lui font confiance, pas ceux du Minnesota où j’ai de la famille qui fulmine (ce qui me fait plaisir, même si je les aime beaucoup) et même si je ne suis pas américaine, j’ai confiance en Trump, il apportera beaucoup aux européens en détresse que nous sommes.
C’est l’interview d’un opprimé de Poutine qui espérait un ennemi à Poutine externe à cette même Russie, et ce pour l’affaiblir sur le plan intérieur. Mais cette vue est un peu russo-russe car Obama est aussi très dangereux pour les USA et le monde entier.
KASPAROV est jaloux, tout simplement ! Il est aussi nul en politique qu’il est bon aux échecs et je suis prête à parier que s’il était Tsar à la place de Poutine, il serait bien pire que Poutine, et au moins aussi bon que Staline !
Kasparov devenu le fou d’obama…ca fait un de plus avec Merkel et Hollande…ça fait un bel hôpital psychiatrique à ouvrir, si on y collent les socialopes complices et les islamistes… va falloir leur trouver une planète
Kasparov était un opposant à Poutine et ce qu’il dit est sans surprise. Son discours est basé sur une hypothèse qui est que Poutine est un dictateur. Et à partir de là, il montre que Poutine est un dictateur. C’est ce qu’on appelle un raisonnement tautologique.
Mais poutine en effet n’est pas un “démocrate” comme nous l’entendons dans le monde libre, mais la Russie n’est pas non plus un pays comme le nôtre après un siècle de communisme. Et la Russie a une immense frontière sud avec le Dar al Islam qui lui cause probablement pas mal de tourments et conditionne sa géostratégie.
Pour ma part, je suis incapable d’en avoir une idée très claire. Je ne suis pas sûr d’ailleurs que les dirigeants russes en ont véritablement une. Au mieux, je peux interpréter “à posteriori” certaines décisions du Kremlin et qui sont d’ailleurs le plus souvent circonstancielles. La logique peut changer très vite !
A part cela Kasparov ne dit rien de spécial sinon qu’il a choisi l’opportunité de la faiblesse d’Obama et en particulier l’occasion des élections présidentielles pour se faire valoir. Et Obama, cet idiot, s’efforce de lui faire de la pub gratuite à ce sujet !
De Trump, dans cette interview, Karpov ne dit strictement rien.
Note :
Obama n’a toujours pas digéré la défaite d’Hillary. Visiblement ses plans à court et moyens termes ont été contrariés. Cet homme pensait avoir 4 ou 8 ans de plus pour continuer ses œuvres de nuisance : la déconstruction de l’Amérique des pères fondateurs, l’affaiblissement irréversible d’Israël, l’islamisation du monde occidental.
Nous n’allons pas être débarrassé de lui : il sort par la porte mais va essayer de revenir par la fenêtre. Par l’ONU peut-être ?
Trump ne doit pas laisser passer l’opportunité de le déconsidérer définitivement en instruisant les procès des emails (serveur privé) de la Secrétaire d’Etat et l’affaire Benghazi. Celui aussi de la Fondation Clinton. Pas tant pour les Clinton (qui sont finis) que par la nécessité de se débarrasser de ce dangereux fourbe qui plaît tant à nos idiots utiles.
Bonjour Barakat,
Je suis assez d’accord avec votre commentaire sauf une chose : vous pensez réellement que les Clinton sont finis? N’oubliez pas Chelsea qui pourrait être tentée d’essayer de faire ce pour quoi sa mère a échoué.
Quant à BHO, s’il revenait à l’ONU (comme futur secrétaire général par exemple), ce serait une catastrophe. Mais il y a un moyen relativement simple de lui faire obstacle : supprimer le financement américain et les chasser du territoire américain. Non seulement BHO ne pourrait plus y aller mais en plus, le “machin” apparaîtrait en pleine lumière pour ce qu’il est vraiment : un club des dictatures et de leurs vassaux.
Les membres permanents du Conseil de sécurité ne sont pas autorisés à devenir Secrétaires général de l’ONU. Obama ne le sera pas. Il va, en revanche, devenir un nuisible terrible, car il a décidé de former les politiciens, journalistes, rédacteurs en chef progressistes de la future génération. Ce que la droite a raté en abandonnant les médias, l’art, l’éducation, la culture, et en ne voyant pas l’entrisme de la gauche sur ces puissants leviers d’influence.
In dictateur élu,devant des observateurs internationaux,qui ont trouvé moins à redire que lors de l’élection Américaine.
je crois que Poutine n’est pas le seul soit-disant dictateur -les américains Français etc.. n’ont rien à lui envier….. ils asservissent leur peuple sans vergogne – alors leurs leçons ils se les gardent….
Que Kasparov se consacre a ce quoi il excelle: Les echecs! Ces declarations sont un tissu d’aneries inspirees par d’une part sa jalousie (Il n’a jamais pu percer en politique dans son pays), d’autre part par le financement que lui et ses amis de “l’opposition” recoivent d’ONG americaines.
A bien y réfléchir Poutine n’est guère plus ” dictateur” que Hussein Obama , la différence se situe au niveau des “garde-fous” que constituent aux USA, le Sénat, la chambre des représentants ,et la cour suprême .( Il a du reste très souvent essayé de passer outre les procédures constitutionnelles )
Il est trop facile de dire : celui-là il est bon, l’autre il est mauvais, souvenez vous, et ce n’est pas si vieux, des écoutes Americaines sur l’Europe ; même la mère Merckel s’était offusquée ! n’oublions pas que l’Europe est coincée entre le marteau et l’enclume et, être écrasé par l’un ou par l’autre le résultat sera le même ! ils ne valent pas mieux l’un comme l’autre, ne l’oublions pas !
La journaliste Anne Nivat, épouse de Jean-Jacques Bourdin, qui vit depuis 20 ans en Russie, déclarait lors d’une émission TV, contrairement à nos journalistes nationaux qui n’ont jamais mis les pieds en Russie , que les chiffres des sondages sont biens réels, 85% de la population russe est favorable à Poutine et ce malgré une baisse du pouvoir d’achat ces deux dernières années, résultant de la baisse du prix du baril de pétrole.
Kasparov ferait mieux de s’occuper de ses échecs et d’essayer de reconquérir son titre perdu en 2000.
Amusant qu’Anne Nivat, l’ancienne “pasionnara” des terroristes chechens et ancienne groupie (on murmure meme beaucoup plus mais…) de Shamil Bassayev, qui a publie un tissu de mensonges sur les guerres de Chechnya, qui a toujours crache sur Vladimir Poutine en le traitant de “dictateur”, commence finalement a reconnaitre que oui, nous soutenons Poutine a 85%!
Notons qu’elle ne vit plus en Russie, bon debarras d’ailleurs!
Connaissez-vous seulement UN politicard qui aime la transparence ??? Perso, entre le “dictateur” Poutine et le diktat imposé par nos démocraties, je préfère le premier…car il est à l’écoute de son peuple ! Nombreux sont ceux qui aimeraient avoir un dirigeant de la trempe de Poutine ! Et le rapprochement avec les USA est une bonne chose pour la paix alors qu’avant Trump, tous les Ricains au pouvoir ont attisé le feu ! D’autre part, c’est légitime pour une nation qui a une histoire aussi grandiose que la Russie de retrouver sa grandeur et sa place dans le monde. Même si son rapprochement avec l’Iran ne nous augure rien de très bon, la Russie peut jouer le rôle de médiateur pour temporiser la vindicte perse envers Israël ! De même avec Erdo le fou côté sunnite !
Je ne savais pas que Poutine était un DICTATEUR 🙄
Poutine déplait à la bobosphère internationale , parce qu’il n’intègre pas le mondialisme, prôné par toute cette mouvance gauchiste, des deux cotés de l’atlantique. Dés l’instant où, Poutine résiste, et ne rentre pas dans leur calcul ,il est traité de dictateur, c’est facile ……mais les opinions évoluent, les gens ne gobent plus, aussi facilement le baratin, dispensé par ces journaleux formatés !
Je suis tout à fait d’accord avec vous, et il y en a de plus en plus
Kasparov devrait continuer à jouer aux échecs
luciferg
vous dites exactement ce que je pense.
La manipulation mondiale organisée contre Poutine a obtenue tout l’effet contraire, elle nous a rendu attentif, observateur et juge.
Je ne comprends pas que DREUZ .INFO publie un article aussi nul que celui-ci . Wikileaks s’est nourri de emails provenant des gens de l’intérieur de la CIA , du FBI et autres agences à 3 lettres y compris des Démocrates eux -mêmes haut placés dans le parti .Putin n’y est pour rien .
Il y a beaucoup de gens au Pentagone , au NYPD , au DHS , au NSA qui ne voulaient pas avoir Hillary comme patronne et qui l’ont coulé.
Dreuz, essayez de ne pas rater la cible trop souvent , svp. Putin est le meilleur allié de l’Europe .
Tout à fait d’accord encore un article comme celui ci et adieu Dreuz !
Et bien ne perdez pas de temps, partez tout de suite ! Dreuz ne fait pas dans le politiquement correct – de droite comme de gauche, et il est existe aussi le politiquement correct d’extrême droite. Dreuz n’est pas fait pour ceux qui vivent la tête enfouie dans le sable.