Certains croient que le président Donald Trump, novice en politique, ne saura jamais par quel bout prendre la situation désastreuse du Moyen Orient.
Les gauchistes pensent qu’avec son tempérament belliqueux et imprévisible, il se mettra tout le monde à dos et provoquera la Troisième Guerre mondiale. D’autres comme Michael Makovsky, un ancien adjoint spécial au Bureau du Secrétaire de la Défense des États-Unis, voient les choses différemment.
Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit ce texte de Michael Makovsky* paru dans le Wall Street Journal du 3 janvier 2017.
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Comment Trump peut reprendre le contrôle de la relation américaine avec Téhéran
Il est possible pour la nouvelle administration de renégocier l’accord nucléaire iranien à partir d’une position de force.
Tandis que les opposants à l’accord nucléaire iranien du président Obama, autant dans le camp démocrate que dans le camp républicain, se préparent à remédier à ses nombreuses lacunes, ils devraient se garder de répéter involontairement certaines de ses erreurs.
Plutôt que de compter sur une augmentation des sanctions pour forcer un démantèlement ou une renégociation de l’accord, il convient en priorité de rétablir la crédibilité des États-Unis et de s’opposer fermement à l’agression iranienne et à son remodelage du Moyen-Orient.
Deux erreurs de jugement fondamentales ont mené à cet accord nucléaire désastreux.
- M. Obama a évité de brandir des menaces crédibles de confrontation militaire et il comptait sur des sanctions économiques adoptées par le Congrès afin de faire pression sur l’Iran et l’amener à négocier.
- Obama s’est concentré uniquement sur le programme nucléaire iranien, faisant la sourde oreille devant le rôle que l’Iran cherche à jouer sur le plan régional (NdT: en Syrie, au Yémen, au Liban avec le Hezbollah).
Libre de toute pression et de tout contrôle, Téhéran s’est employé à façonner les termes de l’accord et à élargir son influence au Moyen Orient.
Le débat politique actuel ne tient pas compte de ces erreurs.
Au lieu de cela, il se concentre sur l’utilisation de sanctions pour appliquer et améliorer le “Joint Comprehensive Plan of Action with Iran” (Plan d’action global avec l’Iran).
Cette approche limitée est contre-productive.
L’accord a porté sur les avantages économiques que l’Iran allait retirer, mais il n’a fait que mettre en veilleuse les éléments de son programme nucléaire. Il ne l’a pas éradiqué.
Les États-Unis auront besoin de plusieurs années pour remettre sur pied un régime de sanctions international énergique.
L’Iran n’aura besoin que de quelques semaines pour reconstruire son programme nucléaire.
Même si l’Iran demeurait dans le cadre de l’accord, il pourrait répliquer aux sanctions en augmentant ses attaques dans la région, les utilisant comme un levier plus direct et plus dangereux.
Un ingrédient qui a fait ses preuves dans la façon de traiter avec l’Iran, reste une menace militaire crédible.
Deux exemples : Téhéran a suspendu les éléments de son programme nucléaire en 2003-2004 après le renversement par les États-Unis du dictateur irakien Saddam Hussein et il n’a jamais franchi la ligne rouge tracée par Israël en 2012 sur son arsenal nucléaire.
Tandis que l’Administration Trump réfléchit à la politique qu’elle veut adopter avec l’Iran, y compris comment elle devrait s’y prendre pour faire appliquer, renégocier ou annuler l’accord nucléaire avec Téhéran, voici cinq politiques qu’elle pourrait mettre en œuvre pour placer les Iraniens en position de faiblesse et retrouver l’avantage stratégique :
- Premièrement, charger le Pentagone de mettre à jour ses plans d’intervention militaire contre l’Iran, y compris contre ses installations nucléaires, en particulier en cas de violation importante de l’accord nucléaire ou de retrait de celui-ci. Cela permettrait d’indiquer clairement que les États-Unis sont en position de force et prêts à intervenir militairement si cela s’avérait nécessaire.
- Deuxièmement, modifier les règles d’engagement des navires américains dans le golfe Persique.
Les provocations iraniennes ne devraient plus être tolérées, mais plutôt, comme M. Trump l’a déclaré dans son premier débat avec Hillary Clinton, les Américains devraient être résolus à tirer sur les navires iraniens si nécessaire.
Les États-Unis ne devront pas hésiter à agir de la sorte quand la situation l’exigera, ce qui ne manquera pas de se produire. Cela servira à démontrer la détermination des Américains de façon à les rendre crédibles face à l’Iran et aux autres puissances mondiales, et cela devrait contribuer à améliorer le comportement iranien régionalement ainsi que vis à vis de l’accord.
- Troisièmement, il faut renforcer la coalition régionale anti-iranienne. Au lieu d’aliéner les alliés régionaux traditionnels comme M. Obama l’a fait, nous (les Américains) devons collaborer étroitement avec eux.
Cela inclut le soutien (sans s’en excuser) à la coalition saoudienne menée contre l’insurrection Houthi soutenue par les Iraniens au Yémen ; un accroissement de l’aide à la Jordanie ; un soutien au président égyptien Abdel Fattah Al Sisi ; et l’amélioration des relations avec l’Azerbaïdjan.
Cela inclut un soutien accru pour Israël en augmentant l’aide militaire au-delà du récent accord, en appuyant fortement les Israéliens contre le Hamas et le Hezbollah soutenus par l’Iran, et en atténuant les conséquences négatives de la récente résolution du Conseil de sécurité de M. Obama, y compris en déménageant l’Ambassade américaine à Jérusalem.
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- Quatrièmement, il faut annoncer des plans visant à mettre en place un système régional de défense antimissile – en incluant à la fois Israël et les alliés des États-Unis dans le golfe Persique et l’Europe de l’Est, et en s’appuyant sur l’ample infrastructure déjà présente.
Afin de neutraliser la menace de missiles balistiques iraniens, que l’accord nucléaire a effectivement légalisée, M. Trump devrait ordonner que ce bouclier antimissile abatte tous les missiles iraniens, ceux qui sont simplement testés autant que les autres.
- Cinquièmement, et plus difficile, il faut empêcher que se forme plus avant le croissant iranien de Téhéran à Beyrouth. L’Iran domine déjà les capitales de l’Irak et de la Syrie, deux États artificiels et multiethniques ratés, créés à partir de l’Empire ottoman après la Première Guerre mondiale.
Les États-Unis doivent redoubler d’attention sur les questions d’autodétermination soulevées après la Première guerre mondiale et soutenir les nouvelles entités politiques qui en ont émergé.
En Irak, cela commence par un État kurde indépendant dans lequel serait installée une base militaire américaine.
En Syrie, il faudrait œuvrer à la création d’entités sunnites, alaouites et kurdes qui pourraient se faire contrepoids, peut-être dans le cadre d’une confédération.
En résumé, des sanctions qui ne seront pas appuyées sur une force d’intervention militaire crédible, auront peu de poids.
Elles ne pourront pas empêcher à elles seules que l’Iran bafoue l’accord nucléaire ou enflamme la région.
Mais des sanctions associées à une stratégie ciblée pourraient modifier les calculs de Téhéran.
Elles pourraient mener à une éventuelle renégociation de l’accord désastreux ou, advenant un échec de la diplomatie, permettre un meilleur positionnement des États-Unis et de leurs alliés pour empêcher l’Iran de se doter d’armes nucléaires par d’autres moyens.
Voilà qui pourrait transformer la région en faveur de l’Amérique.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.
*M. Makovsky, un ex-fonctionnaire du Pentagone sous l’administration de George W. Bush, est actuellement président et directeur exécutif du Jewish Institute for National Security of America (Jinsa) (l’Institut juif pour la sécurité nationale en Amérique)
Excellent. Tout laisse à penser que les choses vont changer avec la nouvelle administration US. Donald Trump aime les gens qui travaillent, pas les parasites, les faux-peuples et les puissances qui sèment la mort.
Que fait un poster de François Fillon en plein Téhéran ?
Farid a toute sa place à Téhéran !
C’est très bien. Monsieur Trump lui ne rigole pas et mettra rapidement de l’ordre dans tout cela et pas mal de musulmans quitteront les Etats-Unis. LUI, il ose prendre des décisions rapides ce n’est pas comme les NULS de cette foutue UE.
Très bonnes idées; mais il a été omis un acteur de premier plan : La Russie. Quelles seront ses réactions si Trump applique tout ce qui a été cité ?
Mais Obama n`a faite aucune “ERREUR ” Il est musulman et s`en fiche si c`est bien ou mal, sauf ses Freres Musulman. Il est deja temps a comprandre , detruire tant q`il peut l`Amerique. Les 15 jours qui lui restee, sont les plus dangereuse, et de ca, j`ai peur. car Israel a recu deja son message “d`amitie”
La demographie iranienne et en berne: les femmes ne veulent plus se marier et avoir d’ enfants
La volonte hegemoniste des ayatolahs va se heurter a la dure realite: la mecque et Jerusalem ne pourront etre conquise a.la chaise roulante….
conquiseS
Faire un distingo entre Sunnites et Chiites est certes très intéressant sur le plan du corpus théologique, mais en matière de sécurité, cela me paraît à peu près aussi pertinent que si on décidait de s’allier avec Al Qaïda face à Daech, parce que la première aurait décidé de ne plus tuer que des Orthodoxes et pas des Catholiques!…
Bref, je ne comprends vraiment pas comment, en tant que Français et plus largement, Européens, Occidentaux, Juifs ou Chrétiens, nous pouvons applaudir à un tel discours qui voit les Etats Unis vouloir continuer, encore et toujours, à soutenir les pétromonarchies médiévales du Golfe, qui pendant ce temps-là, continuent à financer chez nous le salafisme, la construction de mosquées, les “associations culturelles” musulmanes, bref l’islamisation de notre continent!….
Aucune des ordures qui ont sévi à Paris, Nice, Berlin, Bruxelles, Miami, Istanbul, etc… ne se réclamait du Hamas ou des Pasdarans, m’a t’il semblé!… Et, que je sache, c’est bien Daech, qui, comme Al Qaïda, est une émanation du fondamentalisme wahhabite, qui a revendiqué tous ces attentats.
Ne prenons pas comme parole d’Évangile un tel discours emblématique de l’Iranophobie d’une certaine partie de l’opinion militaire américaine. Ce Monsieur a quand même travaillé au Pentagone sous George W. Bush! A l’époque, le Pentagone n’a pas vraiment brillé en matière de défense de la Paix dans le Monde, et, à l’opposé, a plutôt fait dans la bourde stratégique… Rappelons nous le matraquage médiatique sur les armes de destruction massives de Saddam Hussein, armes qui n’ont jamais servi qu’à détruire le seul vrai contre-pouvoir qui existait dans la région face à l’Iran, destruction en fait motivée par des raisons relevant plus de la défense des intérêts du lobby pétrolier US que de la défense de l’Occident et des alliés européens. Derrière l’Iranophobie des propos que vous rapportez, se cache aussi, dans un lourd non-dit, le vieux mode de pensée de l’armée US: l’ennemi principal, c’est le Russe!…
Je suis, comme tous les lecteurs de Dreuz, je pense, ravi de voir la dangereuse clique démocrate quitter sous peu les manettes à Washington. Mais soyons vigilants que cela ne signe pas le retour des faucons à la Dick Cheney qui ont mis le Moyen Orient à feu et à sang, comme notre petit BHL à nous a réussi à le faire en Libye…
Donald, fais attention! Parmi tes soutiens, il y a également des types dangereux!….