Initialement publié le 30 juillet 2023 @ 07:58
Albert Decourtray est né en 1923 dans le Nord de la France. Il est ordonné prêtre en 1947.
Nommé évêque par Paul VI en 1971, c’est Jean Paul II qui le nomme archevêque de Lyon en 1981. En 1985, il est créé cardinal. Elu à l’académie française en 1993, il décède en 1994. C’est le cardinal Lustiger qui le remplace en 1995.
Tout le ministère d’Albert Decourtray est marqué par les relations avec les juifs. Connaisseur de la Bible, il met en valeur les enjeux des retrouvailles entre frères du premier et second testament.
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Il ouvre les archives du diocèse de Lyon aux historiens étudiant la période de la seconde guerre mondiale et participe pleinement à l’enquête sur Paul Touvier et ses complicités internes à l’Eglise. En compagnie du cardinal Lustiger, il prépare à Genève une mission de médiation au carmel d’Auschwitz, démarche qui aboutit au retrait des carmélites occupant ce lieu de mémoire juive. Il intervient contre la position du primat polonais Glemp refusant de finaliser le retrait convenu avec le St Siège et appuyé par Jean Paul II lui-même.
Le cardinal Decourtray est un précurseur de la repentance exprimée officiellement par le même pape en l’an 2000 lors du jubilé et du voyage à Jérusalem.
Voici une invitation à la prière composée par Albert Decourtray cardinal archevêque de Lyon :
« Nous prions le Seigneur aux intentions des juifs, en nous souvenant des milliers d’enfants juifs qui sont morts dans les camps, uniquement du fait qu’ils étaient des enfants juifs.
Nous nous souviendrons qu’en France même beaucoup ont été fichés, raflés, parqués dans des camps de transit, avant d’être livrés à la milice et à la gestapo pour être déportés dans des wagons à bestiaux vers les camps d’extermination où ils ont été torturés, tués, gazés, brûlés, leurs cendres dispersées, privés à jamais de sépulture.
Souvenons-nous dans notre prière qu’ils ne sont pas morts pour Dieu – beaucoup n’étaient pas en âge de le connaître. Ils sont morts simplement à cause de leurs noms, les noms bénis de son peuple choisi, qui les ont désignés pour la mort à des hommes qui avaient décidé de détruire à jamais le peuple de la Révélation, de l’Election, de l’Alliance, de la Loi du Sinaï et de la Promesse, le peuple des saints Patriarches, des Juges, des Rois, des Prophètes ».
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez prêtre, pour Dreuz.info.
Cher Monsieur l’Abbé Alain ARBEZ, je voudrais savoir par quel processus mental les Romains qui se sont ensuite convertis au Christianisme après avoir tué le Rabbin Juif nommé Jésus de Nazareth par crucifixion, ont réussi à s’absoudre du meurtre horrible qu’ils avaient commis en faisant supporter la responsabilité de leur méfait sur les Juifs qui en ont subi les conséquences pendant des millénaires ? est-ce que les gens étaient à ce point des imbéciles pour croire contre l’évidence ce que l’Eglise leur enseignait ou existait-il déjà un antisémitisme latent qui régnait parmi les populations ?
Votre question est pertinente. Historiquement, il existait un antisémitisme chez les Romains. Mais au 1er siècle il y a eu des querelles judéo-juives entre communautés sous tension en raison de l’occupation romaine, de la destruction du Temple, et surtout avec l’arrivée des pagano-chrétiens dans les communautés. L’amnésie spirituelle s’est développée petit à petit et les écrits antijudaïques internes à l’Eglise s’expriment dès les 3ème et 4èmes siècles. Toutefois, il n’y a pas réellement de dogme antijuif, ce sont des dérives dans la pensée théologique, et il faudra – après des siècles de comportements mortifères – attendre l’après-guerre et le concile Vatican II en 1962 pour que le changement de cap majeur se produise. Nostra Aetate ouvre une ère nouvelle de retrouvailles entre Eglise et Synagogue, même si. en réalité, les liens n’avaient pas été intégralement rompus par tous les chrétiens au fil des siècles.
Tous les ans, à Kippour, je lis le Yzkor. L’année prochaine, avec l’aide de Dieu, je lirai la prière du Cardinal Decourtray.
moi aussi,Joel je lirai la prière du Cardinal Decourtray.