Je pense que Donald Trump a compris que déplacer l’ambassade à Jérusalem revient à perdre une carte majeure dans son jeu.
La semaine dernière, un communiqué du porte-parole du gouvernement israélien rapportait la conversation téléphonique entre Benjamin Netanyahu et Donald Trump.
Un détail retint mon attention.
«Les deux dirigeants ont parlé des accords sur le nucléaire iranien, du processus de paix avec les Palestiniens, et d’autres sujets».
«D’autres sujets» ? Pas un mot sur le déplacement de l’ambassade US à Jérusalem ? Etrange…
- Le monde arabe est en ébullition depuis l’annonce de déplacement de l’ambassade.
- Certains, comme Muqtada al-Sadr, parlent de déclaration de guerre contre l’islam (rien que ça !).
- L’OLP menace de révoquer sa reconnaissance d’Israël.
- Un haut responsable musulman est même allé jusqu’à défier Trump (la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf) : «Méfiez-vous, si vous déplacez l’ambassade à Jérusalem»,
- Mahmoud Abbas a averti que «le déplacement de l’ambassade entraverait le processus de paix.»
- Et l’Union européenne a dénoncé la décision.
Hier, pressé sur la question par le très pro-israélien journaliste Sean Hannity, Donald Trump, lors d’une interview à la Maison-Blanche lui a répondu :
«Je ne veux pas en parler pour l’instant…»
N’oublions pas que des architectes américains ont été envoyés à Jérusalem, et qu’ils sont en ce moment en train de visiter des bâtiments, d’étudier des emplacements possibles, et que Trump a dit et redit qu’il est homme à tenir ses promesses.
Que se passe-t-il donc ?
Trois hypothèses.
La première et la plus évidente est que les services de renseignement israélien ont informé Netanyahu que les risques d’embrasement de la région nécessitent un déploiement sécuritaire musclé qui demande préparation, et que déplacer maintenant l’ambassade limiterait fortement la marge de manœuvre de l’armée et des différents services.
La seconde tout aussi vraisemblable et en partie confirmée, est que similairement côté américain, les services de sécurité ont informé que les risques pour les ambassades et possessions américaines à l’étranger et spécialement dans les pays arabes demandent à voir leur sécurité renforcée avant toute action.
Mais il existe une troisième hypothèse à laquelle je m’en veux de ne pas avoir pensé plus tôt, et c’est la déclaration de Trump qui m’a rappelé à la rigueur de ma logique.
Benjamin Netanyahu a montré son grand talent de stratège politique en neutralisant pendant 8 ans la plupart des pernicieuses attaques d’O. et Kerry. Mais Donald Trump ne boxe pas sur le même ring. Il est– sa campagne électorale et sa victoire l’ont montré– trois coudées au-dessus. Un de ses immenses talents, The Art of the Deal* (comme le titre de son livre), c’est l’art de négocier.
Je pense que Donald Trump a compris que déplacer l’ambassade revient à se priver d’un moyen de pression fantastique.
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Voyant le monde arabe déchaîné, il a compris– en tous cas c’est le raisonnement que je tiens et je le crois plus intelligent que moi– que l’ambassade représente une monnaie d’échange inestimable pour exiger et obtenir de la Ligue arabe (les Palestiniens ne décident rien, les décisions sont prises par leurs maîtres), des compromis essentiels à Israël.
Je crois Trump largement sensible à la bêtise des Arabes, qui par leurs hurlements contre cette ambassade, ont fait monter les enchères sur sa valeur symbolique, pour exiger en échange de l’annulation temporaire de son déplacement, un donnant-donnant majeur pour Israël.
Et je sais Trump assez persuasif pour faire comprendre aux Arabes qu’au moindre geste de trahison des engagements qu’il les contraindra à prendre en échange du maintien de l’ambassade à Tel-Aviv, elle sera déplacée dans les 24 heures.
Trump peut par exemple exiger du Fatah qu’il cesse de donner aux rues les noms des terroristes, qu’il assure le désarmement et le démantèlement des cellules jihadistes de Ramallah et des environs, qu’il renonce aux campagnes de boycott contre Israël et démantèle BDS, qu’il révise les livres d’école et les programmes antisémites destinés aux enfants palestiniens, qu’il renonce à exiger le droit au retour de millions de ces réfugiés fabriqués par l’UNRWA, les pistes ne manquent pas.
Contre une seule promesse, celle de … ne rien faire !
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
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bravo si c est vrai
Oui très bonne stratégie à condition qu’à terme im deplace reelement l’ambassade. Car c’est le déplacement de l’ambassade à Jérusalem qui posera une fois pour toute la reconnaissance de Jérusalem comme une et indicible capitale éternelle du peuple juif.
Logique . Menacer de déplacer l’ambassade des USA à Jérusalem serait comme la cravache pour le cheval caractériel et agressif : “tu ne disciplines pas , tu prends une volée sur une cuisse , et tu sais que ça pince fort !”
“tu ne TE disciplines pas , …” .
Nous écrivons que nous sommes fiers d’Israël. Il y a souvent de quoi.
Mais aussi, je pense que Netanyahou fait correctement ce qu’il peut dans les circonstances qu’il rencontre…
Politiquement, le pauvre, en Israël même, il est bien mal aidé.
Je vais laisser de côté ces gauchistes que je n’arrive même plus à considérer comme mes coreligionnaires…
Mais il y a aussi, ces gens plus extrémistes ou ambitieux, que véritablement désireux du bien d’Israël.
Comme Lapid, quelquefois Lieberman, les partis religieux et Naftali Bennett.
Aujourd’hui il est évident qu’il faut la jouer fine. Ne pas nuire à Trump, lui faire confiance et y aller doucement.
Mais pourquoi faut-il donc que les politiques israéliens d’aujourd’hui, n’aient rien du caractère des pionniers, qui ne voyaient que le bien du pays et des citoyens, avant celui de leur carrière ?
J’en suis vraiment attristée.
nul ne peut forcer israel d”accepter des refugies palestiniens. lisez bien les mots de la resolution! ces 70 anneees d”hostilites a l”egard d’israel est la preuve q’ils ne seront pas pacifiques!
Pour le coup, je ne suis pas d’accord. Si Trump reculait maintenant, ce serait faire preuve de faiblesse, capituler devant les menaces des terroristes. Or sa devise, c’est : “la paix par la force”.
A mon avis, ça ne peut pas se faire du jour au lendemain, tout simplement.
J’imagine que Donald Trump ne veut surtout pas passer pour un “faible” aux yeux des grands de ce monde et encore moins aux yeux des Israéliens.
Mais il ne peut ignorer les risques, quasi immédiats, de représailles (attentats) contre les risques énoncés par l’auteur de ce billet, hypothèses 1 et 2.
Gouverner, c’est prévoir.
Dans ce cas, le 45e président US prendra sa décision quand il estimera que les risques d’embrasement consécutifs au déplacement de l’ambassade à Jérusalem seront moins élevés.
Dans un mois, dans six mois, dans un an, nous savons que le risque zéro n’existe pas.
Raison de plus pour M. TRUMP et pour M. NETANYAHU de définir une solution “honorable”, c-a-d un déplacement de l’ambassade US légèrement différé dans le temps, pour ne pas être accusés d’être ceux qui ont provoqué la “sainte” colère des voisins de l’État d’Israël.
Vous avez oublié une autre raison, …
Pourquoi annoncer 6 mois à l’avance le déplacement de cette Ambassade, si rien n’est encore prêt !
On n’installe pas une ambassade en un claquement de doigts. Se trouvant dans une zone sensible, la sécurité ne doit pas être si simple à mettre en place.
Il vaut mieux attendre que tout soit enfin prêt pour annoncer le transfert.
Son installation pourra s’effectuer dans le calme, sans subir de pressions.
Les travaux peuvent commencer dès demain, … No problem !
Le billard à trois bandes doit être pratiqué par Trump. Et ça doit travailler en sous main à la Maison Blanche pour parvenir à l’objectif. Wait and see……
L’inverse serait beaucoup plus avantageux :
Installer d’office l’ambassade à Jérusalem et promettre de la remettre à Tel-Aviv si (très très longue liste de revendications)…
Il pourrait ne pas donner l’impression de céder face aux menaces arabes et tiendrait ces derniers par l’entrejambe.
Et rien ne l’obligerait à concrétiser un jour sa promesse.
Votre raisonnement se tient dans la mesure où Trump croit encore, comme tant d’autres avant lui, qu’il est possible de négocier de manière normale avec les Arabes. Pour obtenir un “deal”, il faut d’abord que les parties soient d’accord sur les règles du jeu. Or, ce n’est pas le cas. Quand il prendra enfin conscience du fait que c’est du temps et de l’argent perdus du fait qu’ils ne respectent jamais leurs promesses, il comprendra qu’il n’y a que la manière forte qui donne des résultats. Laisser les chiens aboyer, la caravane passe. Ce délai est stratégiquement logique, mais il m’aboutira à rien d’autre qu’un autre échec, à ajouter à la longue liste des échecs précédents, tous dûs à la même raison: le refus des Arabes et Palestiniens de vivre en paix avec Israel. Tant pis pour eux.
N’oublions pas qu’une paix a été conclue et respectée avec l’Egypte et la Jordanie
Ouf ! j’ai vraiment craint que ce deplacement soit fait sans precaution du jour au lendamain ! Voila une bonne decision de prise. Prudente strategie !
@J-P G Parmi les 3 raisons que vous évoquez pour expliquer le report, voire l’annulation du transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem , certaines ne me paraissent pas fondées parce si Donald Trump recule sur le premier dossier , il risque d’être catalogué par les Arabes parmi les trouillards qui cèdent aux menaces.
En revanche, la raison que vous avancez selon laquelle les Etats-Unis ont besoin de temps pour envoyer un contingent afin de protéger leurs intérêts me parait fondée car Trump sait qu’il doit prendre des mesures préventives pour éviter les attentats.
J’ai tendance à penser comme vous : ne pas effectuer ce déménagement sera, d’une façon ou d’une autre, assimilé à de la faiblesse de la part de Trump, et à une victoire pour les ennemis d’Israël.
Ce serait s’engager dans une partie de poker menteur à l’issue incertaine.
Qu’il attende que les conditions de sécurité soient réunies est compréhensible, en revanche, et/ou que la fièvre soit retombée. Voire que l’attention des ennemis d’Israël soit retenue ailleurs, sur des problèmes importants voire existentiels pour eux.
Autre hypothèse (osée certes) : que la future ambassade soit en réalité prévue ailleurs qu’à l’endroit officiellement annoncé, de sorte qu’elle puisse être installée par surprise, et que les ennemis d’Israël soient mis devant le fait accompli.
J’ai aussi l’impression que la menace de représailles des Arabes est exagérée par rapport à ce qu’ils feront (et pourront vraiment faire), et qu’ils finiront par accepter cette réalité 1/ parce qu’elle est juste et 2/ parce qu’ils n’auront pas les moyens de faire autrement.
Jacques Ady: Je suis de votre avis. Il y a des choses plus pressantes pour l’Arabie saoudite, l’Égypte ou la Syrie que le changement de place de l’ambassade américaine!
Pour ce qui est de l’Iran, il est grand temps que les Américains fassent une démonstration de leur force! Là-dessus Obama et Kerry ont été lamentable.
Donc, les Américains peuvent temporiser mais ils ne doivent surtout pas se laisser intimider par les menaces.
Par contre, assurer la sécurité de l’ambassade à Jérusalem (et des alentours) sera primordial car, à n’en pas douter, les Falestiniens et le Hezbollah en feront une cible.
Correction: lamentables
Nous avons attends 2000ans sablanoute patiente c est le premier mot que j ai appris
En arrivant en 1954 en israel
J’espère que les raisons que vous invoquez sont exactes, et que tout se fait en accord, avec la compréhension, et en harmonie avec les autorités israeliennes !!
J’attendais beaucoup de cette décision, la preuve à 100% de la détermination et du courage de Donald Trump !
Il sera jugé sur ce qu’il fait. S’il recule, ce ne sera qu’un politicien menteur et lâche de plus !
A lui d’agir ! Wait and see ( mais pas trop longtemps ).
Effectivement, je pense que c’est tres habile de la part de Trump et de Nethanyaou, on laisse planer la menace de la mise en place, mais…pas de date, pas de déclarations péremptoires…on va faire…on peux faire….cela devient une monnaie d’échange…l’épée de Damoclès…ce flou est excellent et à mon avis ce sera payant !
Je crois que jean patrick grumberg a raison sur dreuz info. Cette ambassade est un élément de négociation. De toutes les façons les palestiniens finiront en jordanie où il y a des gens prêts à négocier, à donner la citoyenneté Jordanienne et à faire la paix avec israël. Il y a des arabes de bonne foi , instruits et qui veulent le bien des leurs. Il y a de nouveaux Abdel Kader et ce sont eux qui feront l’avenir. La démocratie, confisquée un temps par la corruption clintonienne et consort est réapparue.
Excellente analyse ! 100% d’accord
Si c’est une “monnaie d’échange”…
Une fois obtenues les concessions souhaitées, il faudra payer, c’est-à-dire consentir l’absence de transfert, contrepartie du ou des deals !…
Pour moi, ce qui n’est pas fait dans les 100 jours suivant une élection ne le sera plus car noyé dans la gestion des incidents quotidiens et la perte de la niaque du début !
la 3° hypothèse, c’était, je crois, la carte conseillée par son gendre Jared Kushner? je ne sais plus si je l’ai lue sur DREUZ ou ailleurs. mais je l’ai entrevue quelque part.
C’est excellent comme idée!
mais dommage pour Nir Barkat qui faisait une ovation à Trump, de la par de tous les Hyerosolomitains pour le futur déplacement de l’Ambassade USA
Une promesse est une promesse…
Cette question fera du Président Trump
A mes yeux profanes, un champion ou un dégonflé…
Trump ne peut pas, ne pas honorer cette promesse.
Il y va de la confiance, il y va de l’alliance, et j’ai confiance.
Conviction perso, C’est le moment de renforcer Israël, la seule démocratie dans ces contées hostiles, un pays magnifique qui mérite son jardin et plus d’un soutien…
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Une promesse, c`est une promesse, et Trump va la tenir , mais, tout de meme, pas avant les 5 ou 6 mois, car Obama a signe un sort de contract contre, qui limite Trump a l`honoree avant, alors, savlanut.
Je suis certaine que le Président Trump et ses conseillers, avaient minutieusement analysés toutes les conséquences qui découleraient de cette décision, avant même de la rendre publique.
Je ne crois pas à un deal mais bien à un bras d’honneur qu’il adresse à tous les antisémites. Toute faiblesse pourrait lui être préjudiciable, il ne lâchera rien.
Pour preuve son décret qui interdit de visa les pays musulmans cités, sans tenir compte des éventuelles représailles, comme celles récentes de l’Iran.
Son grand projet est d’éradiquer le terrorisme partout où il se trouve, conscient qu’il ne pourra éviter l’embrasement dans les pays arabes qui les soutiennent, avec ou sans Ambassade à Jérusalem.
Dans l’immédiat, je pense qu’il veille principalement à organiser la protection de l’Ambassade et d’Israël et ce n’est que lorsque toutes les mesures de sécurité seront garanties qu’il officialisera son inauguration.
Voir
http://Www.nuitdorient.com/n6182.htm
Rubrique Israël
Les musulmans de sept pays sont interdits d’USA PENDANT TROIS MOIS SEULEMENT !…
Hallali ” Trois mois seulement? ” c`est deja qque millions moins