Publié par Ftouh Souhail le 20 février 2017

La Chancelière allemande Angela Merkel, qui a accueilli plus d’un million de migrants, effectuera à partir de lundi 20 février 2017 une visite officielle de deux jours en Algérie à l’invitation du président Abdelaziz Bouteflika, indique dimanche un communiqué de la présidence de la République.

Merkel effectuera également une visite en Tunisie le 3 mars 2017.

La visite de la Chancelière allemande sera, surtout, marquée par la demande aux autorités locales qu’ils reprennent leurs délinquants, violeurs et terroristes qui empoisonnent la vie des Allemands.

A sept mois des élections législatives, ces déplacements ne sont pas un hasard. Merkel entend répondre à ceux qui l’accusent d’avoir conduit une politique migratoire trop généreuse ayant facilité l’entrée de terroristes musulmans.

Les entretiens entre Bouteflika et Mme Merkel permettront de renvoyer des Algériens illégaux au rythme d’un avion charter par mois.

Mme Merkel, qui a fait entrer dans son pays dépourvu de frontières un nombre considérable de migrants, veut obtenir d’Alger que les déboutés du droit d’asile en Allemagne – ils seraient environ 6 500 – puissent être expulsés « plus rapidement ».

Les relations bilatérales entre l’Allemagne et les pays du Maghreb ont connu ces derniers temps des tensions. Berlin reproche à Alger et à Tunis leur manque de coopération en matière d’immigration clandestine et de rapatriement des déboutés du droit d’asile en Allemagne, en particulier s’agissant de personnes liées à la mouvance salafiste.

Les migrants clandestins musulmans utilisent de faux papiers et ralentissent la procédure. Plusieurs migrants se débarrassaient de leurs papiers avant d’arriver en Europe.

Jusqu’à aujourd’hui, lorsque les demandeurs d’asile d’Algérie ou de Tunisie étaient déboutés de leurs demandes et devaient être expulsés, leur pays refusait souvent de les rapatrier en l’absence de pièces nationales d’identité.

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Berlin propose de délivrer les noms et empreintes des demandeurs d’asile maghrébins déboutés afin que l’Algérie et la Tunisie puissent les comparer avec leurs propres bases de données. Ces ressortissants pourront alors être rapatriés via des vols commerciaux dont les coûts seront pris en charge par le contribuable allemand – qui n’avait pourtant pas demandé de les faire venir. Le rapatriement devrait se faire en vols charters avec une limite de 25 personnes par vol, sous la surveillance d’agents allemands.

Il y a un an, après que la police eut établi qu’une grande part des auteurs identifiés des centaines d’agressions sexuelles commises la nuit du Nouvel An à Cologne étaient des ressortissants d’Afrique du Nord en situation irrégulière, l’Allemagne avait dénoncé la lenteur des rapatriements des auteurs des faits.

Suivant l’idée du Président Trump que tout le monde critique, Mme Merkel va également proposer d’implanter des camps en Algérie pour accueillir les migrants sauvés au cours de leur traversée de la Méditerranée depuis la Libye, et empêcher leur arrivée en Europe. La Tunisie a déjà refusé une telle demande lors de la visite de son chef du gouvernement Youssef Chahed en République Fédérale d’Allemagne le 13 février 2017.

Le sujet du rapatriement de ressortissants maghrébins est très sensible en Algérie et en Tunisie, deux pays gangrenés par le chômage des jeunes. Nombre de familles vivent en effet de l’argent envoyé par des proches installés en Europe. Dans ces deux pays, les jeunes n’ont aucun espoir dans l’avenir de leur pays et ils sont maintenus dans la frustration sexuelle, ainsi que la haine anti-israélienne.

En Allemagne les statistiques montrent que Tunisiens, Algériens et Marocains n’obtiennent le statut de réfugiés que dans respectivement 0,8%, 2,7% et 3,5% des cas.

En pleine année électorale, la thématique est devenue brûlante pour la chancelière, attaquée jusque dans son camp pour sa politique d’accueil.

Le parti populiste et anti-immigration AFD profite de la situation pour s’ancrer dans le paysage politique, accusant Merkel d’avoir mis le pays en danger.

Promettant de soutenir Alger et Tunis par sa politique de développement et d’investissement, Mme Merkel semble écarter la menace de conditionner l’aide au progrès sur la question migratoire.

En 2017, l’Allemagne assure la présidence du G20. Le sommet rassemblera les chefs d’État et de gouvernement des membres du G20 et des représentants d’organisations internationales les 7 et 8 juillet 2017 à Hambourg.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Souhail Ftouh pour Dreuz.info.

 

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