Publié par Magali Marc le 21 février 2017

Les médias américains et l’AFP s’en donnent à cœur joie cette semaine avec la «nouvelle» selon laquelle Donald Trump aurait inventé un attentat en Suède.

L’AFP a titré:

«Quand Donald Trump invente un acte terroriste en Suède» et Le Monde, le Figaro, La Libre Belgique, Le Devoir et autres média francophones ont suivi comme des moutons.

L’ex-premier ministre suédois, Carl Bildt a même cru bon de jeter le discrédit sur la sobriété du président Trump en écrivant dans un tweet :

« La Suède? Un attentat? Qu’est-ce qu’il a fumé?»

À la lumière de ce que nous savons sur la crise des réfugiés en Suède, c’est plutôt nous qui devrions nous demander « Qu’est-ce que les autorités suédoises ont fumé? »

Ce que Trump a vraiment dit

Lors d’un rassemblement en Floride samedi 18 février, le président Trump a fait la remarque suivante :

«Si vous regardez ce qui s’est passé la nuit dernière en Suède, en Suède! Qui croirait cela – en Suède! Ils en ont pris en grand nombre (des réfugiés), ils ont des problèmes comme ils ne pensaient jamais possibles ».

Ce commentaire a provoqué un barrage de la réaction des médias sociaux dimanche, avec des centaines de tweets.

Dimanche, Trump a expliqué sur Twitter :

« Ma remarque à propos de ce qui se passe en Suède faisait référence à un reportage qui a été diffusé sur FoxNews concernant les immigrants et la Suède.»

Une porte-parole de la Maison-Blanche, Sarah Huckabee Sanders a dit que le président avait parlé de l’augmentation de la criminalité et des incidents récents en général (en Allemagne et en Suède), sans se référer à un incident spécifique.

Le reportage dont parlait Trump était, en fait une interview présentée par Fox News le vendredi 17 février au soir.

Lors de cette interview, le cinéaste Ami Horowitz a déclaré:

« Les Suédois considèrent leur pays comme une superpuissance humanitaire, peut-être la seule sorte de superpuissance pour laquelle ils pourraient éventuellement se qualifier. Ils veulent donc ouvrir leurs frontières à tous. Depuis le début de la crise des réfugiés, il y a eu une recrudescence de la violence armée et des viols – les statistiques sont claires.

Mais au niveau local, les gens ont simplement dit ‘ c’était des hommes, pas des réfugiés ‘, alors la majorité des Suédois souhaite toujours conserver une politique de porte ouverte. C’est vraiment confondant.»

Horowitz a poursuivi :

«Le gouvernement suédois tente de dissimuler les viols commis par les réfugiés. Il y a eu une série d’attaques violentes et d’agressions sexuelles lors d’un festival de musique (NDT Trästocksfestivalen, en 2015 et en 2016) , mais les responsables ont tenté de dissimuler qui en étaient les auteurs. Le gouvernement suédois a fait tout ce qu’il a pu pour tenir les chiffres secrets.»

La vérité sur la crise des réfugiés en Suède: le cover up

(Texte tiré et traduit d’un article de Nima Gholam Ali Pour* paru dans le magazine FrontPage le 22 janvier 2016)

Les incidents de violences sexuelles en Europe ont mis en évidence les failles de la logique du débat suédois sur l’immigration et ils montrent aussi comment la Suède et l’Europe ne sont pas préparées à relever les défis que pose la crise migratoire.

Après que des femmes aient été agressées par des « demandeurs d’asile » dans plusieurs pays d’Europe, il est apparu que cela s’était également produit en Suède.

Cependant, en Suède, cela s’est produit en août 2015 au festival «We are Sthlm» (Nous sommes Stockholm), où environ 150 filles ont été victimes d’abus sexuels de la part de « jeunes réfugiés » d’Afghanistan.

La raison pour laquelle cet incident d’août 2015 n’a pas été signalé avant janvier 2016, c’est qu’un des plus grands journaux suédois, Dagens Nyheter qui avait accès aux informations, et la police suédoise, n’ont pas signalé ces incidents au public.

Dagens Nyheter est connu comme étant un journal qui romantise l’immigration et le multiculturalisme, mais les actions de la police ont choqué beaucoup de Suédois, parce que la police est l’une des institutions en laquelle les Suédois ont une grande confiance. L’explication que le chef de police Peter Ågren a donnée pour ne pas avoir signalé les abus sexuels en août 2015 était:

« C’est une question pénible, parfois, nous n’osons pas dire ce qui se passe vraiment parce que nous croyons que cela servira la Sverigedemokraterna (Parti démocrate de Suède). Nous devons en assumer la responsabilité au sein de la police ».

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Le fait qu’un chef de police suédois prenne des décisions politiques a été un choc pour un pays qui n’a jamais eu à réfléchir sur les opinions politiques de la police.

En Suède, les gens croient généralement que les chefs de la police qui permettent à leurs opinions politiques d’affecter leur jugement professionnel se trouvent dans d’autres pays, principalement dans les dictatures, et pas en Suède.

Que le chef de la police veuille désavouer le troisième parti en importance au sein du parlement suédois rend la situation encore plus inconfortable. Il faut aussi dire que le commissaire suédois de la police nationale, Dan Eliasson, a exprimé depuis 2015 des opinions ouvertement hostiles envers ce parti qui est en train de devenir le plus populaire. Un des tweets célèbres du commissaire de police national disait qu’il voulait «vomir» sur le chef des démocrates de Suède.

En même temps, le travail de la police suédoise auprès des migrants nouvellement arrivés est tenu secret. Il est impossible pour les Suédois de connaître la situation sécuritaire dans les foyers où séjournent les «demandeurs d’asile» ou combien de migrants nouvellement arrivés ont violé la loi.

Mais cette situation est surtout révélatrice du rôle important de la culture dans la question de l’immigration. La crise migratoire n’a pas seulement créé d’énormes coûts économiques.

Nombreux sont ceux en Suède et en Europe, qui ont appris à un rythme effréné que tous les migrants arrivant en Europe ne sont pas devenus des féministes ou des libéraux lorsqu’ils ont franchi la frontière. De nombreux migrants ont apporté leur cadre culturel qui inclut une vision clairement «non européenne» des femmes.

(extrait du texte de Nima Gholam Ali Pour, tiré du site du Gatestone Institute, paru le 18 février 2017)

La police suédoise a publié un rapport en juin 2016 qui a fait état de la situation concernant les sévices sexuels.

Les réfugiés qui cherchent le succès vont au Royaume-Uni, au Canada ou aux États-Unis, ceux qui veulent briser les règles ou recevoir des droits sans avoir d’obligation choisissent la Suède, et devient le pays idéal pour les opportunistes et les parasites

Dans le rapport, on peut lire la citation suivante :

«Dans les cas où les crimes ont été commis par des délinquants formant un groupe important dans des lieux publics et dans des piscines publiques, les auteurs ont été principalement des jeunes qui ont demandé ou ont récemment reçu l’asile en Suède.»

Bien que la Suède ait une politique d’immigration plus restrictive que la politique de libéralisation migratoire qu’elle avait avant le début de la crise migratoire, elle continue d’avoir une politique d’assistance et d’intégration à l’égard des immigrants nouvellement arrivés.

Ceux qui viennent (se réfugier) en Suède semblent chercher un pays qui accorde de nombreux droits, sans beaucoup d’obligations. Les gens qui cherchent le succès vont au Royaume-Uni, au Canada ou aux États-Unis, alors qu’il semble évident que les gens qui veulent briser les règles choisissent de venir en Suède.

Tant que la Suède donnera aux migrants tous ces avantages et exigera si peu en retour, elle demeurera le pays idéal pour les opportunistes et les parasites du monde entier.

Les avantages offerts par l’immigration, tels qu’une main-d’œuvre instruite, la croissance économique et l’esprit d’entreprise, ne se réaliseront pas en Suède, parce que celle-ci attire des migrants qui ne veulent pas ou ne peuvent pas faire d’effort.

Conclusion

Il ne faut pas hésiter à le reconnaître: Trump a eu tort de faire du ad lib.

Ceux qui n’ont pas la rage au cœur ont très bien compris qu’il faisait référence au reportage de Fox News et non pas qu’il inventait une attaque terroriste. Dans le contexte de son discours, il faisait clairement référence aux problèmes que posent les réfugiés venus de pays musulmans qui ne font pas l’objet de vérification poussée.

Il n’a fait que répéter ce qu’il dit depuis le début concernant la nécessité d’accueillir des réfugiés avec plus de prudence et de parcimonie.

Sa porte-parole n’a pas aidé non plus, quand, visiblement prise de court, elle a seulement indiqué qu’il se référait à l’augmentation de la criminalité en Europe (causée par des réfugiés arrivés en masse).

Elle aurait dû tuer dans l’œuf toute velléité des médias de se gausser de la soi-disant erreur de Trump concernant un attentat en Suède, en se référant à l’interview de Fox News.

Ce sont des erreurs de débutants qui ne seraient pas bien graves s’il n’y avait pas la volonté des médias de ridiculiser Trump en toute occasion en vue de démolir sa présidence.

Il y a une raison pourquoi les présidents américains sont entourés d’une armée de porte-parole, de directeurs de communications et de «speech writers» dont le rôle consiste justement à éviter les gaffes causées par les réflexions ad lib incomplètes qui laissent en suspend une partie de l’information.

Mais une fois que la poussière sera retombée et que le public américain comprendra que les médias mentent pour dissimuler les problèmes causés par certains réfugiés, ce sont eux qui seront les dindons de la farce.

Trump n’a pas inventé un attentat en Suède et le problème causé par des réfugiés parasites en Europe n’est pas l’effet de son imagination.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

* Nima Gholam Ali Pour est membre du conseil d’éducation de la ville suédoise de Malmö. Il est engagé dans plusieurs groupes de réflexion suédois intéressés par le Moyen-Orient.

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