Publié par Magali Marc le 11 mars 2017

Jeudi matin, l’imam Charkaoui a témoigné, lors de son procès pour voies de fait et agression armée sur un agent de sécurité du Collège de Maisonneuve en février 2016.

  • Vendredi, on a appris que la police montréalaise s’est décidé à enquêter sur deux imams qui en appellent à la destruction des juifs depuis trois ans sur des vidéos disponibles sur Internet.
  • Et Hisham Saadi, l’homme accusé d’avoir déclenché une fausse alerte à la bombe contre des étudiants musulmans à l’Université Concordia, a obtenu une libération conditionnelle.

Le procès de Charkaoui

L’imam Charkaoui subit actuellement son procès pour les événements survenus au Collège de Maisonneuve en février 2016.

Lors d’un match de soccer qui avait lieu dans un gymnase de l’institution d’enseignement, un agent de sécurité du collège était passé faire sa ronde afin de s’assurer que les gens qui avaient loué le local jouaient bien au soccer.

Le gardien de sécurité, Edit Joseph, a donné sa version des faits au tribunal le 25 janvier dernier.

Il a raconté que son patron lui avait demandé d’aller jeter un coup d’œil au gymnase où des jeunes jouaient au soccer. Il lui avait dit d’aller vérifier s’ils jouaient vraiment au soccer.

À son arrivée, les jeunes ont commencé à l’intimider.

Il ne savait pas qu’Adil Charkaoui était là. Un jeune lui a dit « On n’a pas besoin de ta sale gueule». Un autre a lancé un ballon dans sa direction.

Joseph a dit qu’il s’était défendu en suggérant que le joueur n’était pas un bon tireur et qu’il devrait «essayer d’utiliser ses mains» pour le cibler.

C’est à ce moment-là que Charkaoui s’est approché. Il était très agressif et pas du tout poli. « Il m’a dit de foutre le camp, il m’a bousculé avec son épaule », a témoigné Joseph. « À ce moment, j’étais très calme, c’est mon travail de gérer ce genre de situation, je me voyais mal réagir physiquement.»

Charkaoui aurait alors commencé par donner des coups d’épaules au gardien. Puis le prédicateur se serait placé en position de combat.

Il lui a tiré violemment le bras pour le faire sortir de la pièce en lui disant : « Tu vas faire quoi si je ne te lâche pas ». Par la suite, Adil Charkaoui l’aurait frappé avec la porte à deux ou trois reprises.

Le gardien n’a pas été blessé physiquement, mais il estime l’avoir été moralement ce qui a nécessité un congé d’une dizaine de jours avec un suivi médical.

Il a porté plainte à la police 2 jours plus tard.

  • Pour mémoire, voici ce que rapportait le Journal de Montréal concernant l’incident, le jeudi 25 février 2016 :

« Le Collège de Maisonneuve a confirmé ce matin qu’Adil Charkaoui a bousculé un agent de sécurité dans un gymnase de l’établissement, dimanche, provoquant ainsi une altercation.

Vers 18 h, une dizaine d’hommes dans la trentaine et la quarantaine se trouvaient dans une salle de sport qu’ils avaient louée pour jouer au soccer. Or, lorsque le gardien s’est présenté sur les lieux, le groupe était vraisemblablement plutôt en train de prier, selon des sources.

Lorsque le gardien de sécurité a interpellé la bande, un conflit aurait alors éclaté. Un homme a lancé un ballon à l’employé, puis Adil Charkaoui s’est avancé vers lui et l’a bousculé. « Un coup de poitrine, comme les jeunes se font », a confirmé Line Légaré, porte-parole du Collège, sur les ondes de la radio 98,5 FM .»

Lors de son témoignage, jeudi 9 mars, le prédicateur Adil Charkaoui, qui est accusé de voies de fait et agression armée sur l’agent de sécurité du Collège de Maisonneuve, a nié avoir agressé l’agent de sécurité et a prétendu que ce dernier était venu pour faire de la provocation.

Des «témoins» sont venus dire au juge que c’était l’agent de sécurité qui était menaçant.

Quatre des «joueurs» ont présenté une version différente des événements alors qu’ils témoignaient pour la défense de Charkaoui. D’après eux, Charkaoui n’a jamais porté la main sur Joseph et c’est le gardien qui était «arrogant» et «provocateur», ignorant les demandes répétées de s’éloigner du terrain de jeu.

Parce que Joseph a insisté pour se tenir près du filet de football, les balles errantes ont raté la tête du gardien à deux reprises, selon le témoignage de Charkaoui et de trois des témoins.

Selon Farouk Aouni, celui qui a signé le contrat de location du gymnase au cégep de Maisonneuve, le gardien de sécurité n’a jamais été encerclé par les participants. Il affirmait, dans un communiqué publié en février 2016 que c’était plutôt le gardien qui « provoquait les jeunes et les invitait à lui lancer la balle pour le toucher ». « M. Charkaoui qui agissait comme arbitre est intervenu pour calmer le jeu ».

La poursuite a émis de sérieux doutes sur la version des faits présentée par Adil Charkaoui. Elle conteste la raison pour laquelle l’accusé a demandé à l’agent de quitter le gymnase. Balayant du revers de la main l’argument de la sécurité, la Couronne lui a demandé si c’était parce que l’agent représentait une figure d’autorité ? Adil Charkaoui a répondu que ce n’était pas du tout le cas.

Le procès, qui se tient à la cour municipale de Montréal, a été ajourné jusqu’au 23 juin. La défense a encore un témoin à présenter.

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Conclusion

Quand ça va mal, ça va mal.

La police de Montréal a confirmé qu’elle enquête sur des vidéos de deux imams montréalais qui tiennent des propos antisémites.

Les vidéos, filmées en 2014 au Centre islamique Al-Andalous dans l’arrondissement de Saint-Laurent à Montréal, montrent l’un des imams, Sayyed Al-Ghitaoui, appellant Allah à « détruire les juifs maudits», à les «tuer un par un» et à «rendre leurs enfants orphelins et leurs femmes veuves». Tandis que l’autre, Wael Al-Ghitaoui, actuel imam de la mosquée, a commenté le conflit israélo-palestinien en disant que les juifs avaient été «punis par Allah», qui les a fait «errer sur la terre».

Hisham Saadi, l’homme d’origine libanaise accusé d’avoir déclenché une fausse alerte à la bombe contre des étudiants musulmans à l’Université Concordia, a obtenu une libération conditionnelle. Il devra rencontrer un psychiatre, prendre ses médicaments et se soumettre à une évaluation de responsabilité criminelle en tant que patient externe d’un hôpital psychiatrique montréalais. Détenu depuis son arrestation au lendemain de l’incident, l’accusé a dû remettre ses passeports aux autorités avant de retrouver sa liberté.

Si Saadi était un Québécois pure laine, on l’aurait accusé d’être un islamophobe, d’extrême-droite et on aurait trouvé des références à la «fachosphère» sur sa page Facebook et des tweets faisant l’éloge de Mathieu Bock-Côté.

Mais comme il est arabe et musulman (non-pratiquant), on se contente de le libérer et d’exiger qu’il prenne ses médicaments.

Ce qui est cocasse, c’est qu’il menaçait dans sa lettre envoyée aux médias, les étudiants musulmans de l’Université Concordia.

Il n’a plus le droit d’aller à l’université, voilà qui devrait les rassurer.

Pour ce qui est du procès contre Charkaoui, que ceux et celles qui croient la version de Charkaoui et de ses copains lèvent la main !

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

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