Publié par Guy Millière le 14 mars 2017

François Fillon a utilisé un système d’emplois fictifs et de népotisme que nombre de députés utilisent.

Ce système n’est pas très honnête, mais il n’est pas le seul à l’avoir utilisé, très loin de là. S’il avait été un bon stratège, il aurait pu régler la question en quelques phrases. Il n’a pas été un bon stratège. Et les membres de son parti ont été absolument lamentables. La “droite” française a montré une fois de plus sa stupidité et son inconsistance.

Il n’empêche. La démolition de la candidature de François Fillon, par une campagne de presse savamment orchestrée et par le recours à une justice noyautée par la gauche, a été, et reste, un processus sordide et inquiétant.

La tentative de démolir sur un même mode la candidature de Marine Le Pen fait partie du même processus.

La France a un totalitarisme suave comme un anxiolytique ou un poison à effet lent

La façon dont Emmanuel Macron a été propulsé comme un produit de marketing par des médias unanimes et par le silence des juges sur des pratiques très douteuses qui montrent qu’Emmanuel Macron n’est pas plus impeccable que ses concurrents, mais juste très protégé, fait aussi partie du processus.

La France n’a jamais été une démocratie très exemplaire. Elle n’est plus une démocratie aujourd’hui. C’est une société qui fonctionne dans le cadre d’un totalitarisme différent de celui qui régnait en Union Soviétique ou dans l’Allemagne nazie. Ce n’est pas un totalitarisme brutal, violent, meurtrier, mais un totalitarisme suave comme un anxiolytique ou un poison à effet lent.

Ce totalitarisme laisse subsister une apparence de pluralisme, mais supprime en réalité tout pluralisme. Il repose sur l’installation d’une hégémonie au sens que le communiste Antonio Gramsci donnait à ce mot: l’installation d’un horizon de pensée dans lequel tous les débats, toutes les prises de position doivent s’inscrire sous peine d’être éliminés quasiment sans reste.

Il existe, à de rares exceptions près, une seule presse et un seul ensemble médiatique, et tous les journalistes évoluent dans un cadre bien délimité

Il existe en France désormais un seul parti politique qui est à même d’accéder au gouvernement. Quand le Front National parlait d’UMPS, il n’avait pas tort, quoi qu’on pense des positions du Front National par ailleurs, sauf que l’UMPS inclut aussi l’UDI et une multitude de plus petits mouvements. Si le candidat des Républicains avait été Juppé, il aurait été acceptable par le parti, qui aurait néanmoins préféré Macron, mais Fillon était inacceptable. Il devait être éliminé.

Il existe, à de rares exceptions près, une seule presse et un seul ensemble médiatique, et tous les journalistes évoluent dans un cadre bien délimité.

Il existe une seule façon d’aborder la quasi-totalité des sujets, qu’il s’agisse de l’économie, de la géopolitique, de l’islam, d’Israël, des Etats-Unis, du “dérèglement climatique”, et j’en passe. Toute autre façon d’aborder les sujets est traitée par l’insulte, l’anathème, l’exclusion ou par le recours à des étiquettes infamantes : “extrême droite”, “racisme”, “fascisme”.

Tous les articles et tous les livres sur lesquels ont été collés des étiquettes infamantes sont laissés de côté, et éliminés.

L’hégémonie n’est pas totale et absolue : elle laisse subsister quelques vecteurs de différence qui permettent aux gardiens de l’hégémonie de dire qu’il n’y a pas d’hégémonie. Mais les vecteurs de différence sont très minoritaires, et ils sont là pour être très minoritaires. Parfois un ou deux d’entre eux passent entre les mailles du filet.

L’hégémonie est inculquée très tôt, dès l’école et le lycée. Ensuite, la presse et l’ensemble médiatique prennent le relais. Les journalistes, les dirigeants et les militants politiques, les juges, les enseignants d’aujourd’hui sont passés par les écoles et les lycées.

L’hégémonie s’accentue. Elle n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui il y a une décennie.

Elle a, même, aujourd’hui, les mots qui lui permettent d’ironiser sur quiconque la dénonce : ces mots parlent de “complotisme”, ou de “théorie de la conspiration”.

Si l’hégémonie, qui promet un avenir radieux, tenait ses promesses, il serait possible de dire que la liberté de penser et de choisir est détruite, mais qu’au moins il y a la prospérité et le bonheur. Mais ce n’est pas le cas.

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Le nombre de pauvres et de chômeurs en France ne cesse de s’accroître. La croissance est en berne. L’insécurité monte. Les repères culturels qui définissaient autrefois l’identité du peuple français se dissolvent sous l’effet d’un relativisme multiculturaliste au sein duquel une culture, non occidentale, née en Arabie des délires criminels d’un assassin pédophile, est considérée comme plus égale que les autres.

Les totalitarismes débouchent en général sur des tragédies parce qu’ils sont fondamentalement stériles.

On peut penser que le totalitarisme qui règne en France, et qui règne aussi dans d’autres pays d’Europe débouchera lui aussi sur une tragédie.

Nul ne peut savoir quand la tragédie surviendra. Peut-être est-elle déjà enclenchée.

Un totalitarisme du même type était en voie d’installation aux Etats-Unis, par les soins de Barack Obama et de ceux qui, depuis des décennies, ont mené une longue marche dans les institutions américaines. Donald Trump a été le grand perturbateur et le grand dissident. Ce qui explique la rage des totalitaires contre lui et leur volonté de l’abattre.

La France n’a pas de Donald Trump. Hélas. Elle n’a pas de Fox News ou de Rush Limbaugh. Ceci explique peut-être cela.

Si ce qui a porté Donald Trump pouvait susciter en France un sursaut rédempteur, j’en serais heureux. Je crains que le sursaut ne vienne pas.

Nous en saurons davantage dans cinquante jours.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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