Publié par Jean-Patrick Grumberg le 4 avril 2017

La campagne électorale française pourrait bien avoir encore quelques surprises dans sa manche.

Alors que le socialiste indépendant Emmanuel Macron est le favori pour devenir le prochain président du pays, car son rival républicain François Fillon a été bloqué par un acharnement juridique, deux entreprises étrangères de sondage qui n’ont aucun intérêt dans l’élection française suggèrent que l’élection de Macron n’est pas aussi sûre que les sondages l’indiquent.

La firme canadienne Filteris affirme que Fillon pourrait encore provoquer un choc en éclipsant Macron dans la course, affirme Bloomberg.

Filteris, basé au Québec, suit les commentaires en ligne et les hashtags pour évaluer le soutien des candidats au lieu d’interviewer les électeurs potentiels comme les sondeurs traditionnels qui pourtant n’ont pas arrêté de se tromper avec cette méthode.

«Grâce à des données, puis avec des filtres qualitatifs, nous regardons le buzz, le discours autour d’un candidat, mesurant l’équilibre entre les buzz positifs et négatifs», a déclaré Jérôme Coutard, le fondateur de Filteris, qui compte le ministère français de la Défense parmi ses clients.

«Nous utilisons une expertise scientifique pour fournir une analyse politique.»

Predata est basé à New York. Il a utilisé une technique similaire et a anticipé le résultat du vote de Brexit de l’année dernière. Predata affirme que les sondages peuvent exagérer la force de Macron et que Fillon et Le Pen montent en puissance.

L’analyse des médias sociaux de Filteris montre que Fillon est à plus de 22 pour cent jeudi dernier devant Macron, qui est tombé à 21,2 pour cent, avec un sommet mi-mars à environ 23 pour cent.

Le Pen mène encore à 23,5% selon les données de Filteris.
Filteris ne divulgue pas les détails de son algorithme ou le nombre de commentaires qu’il analyse, mais indique que son suivi est basé sur une «analyse qualitative et quantitative» du sentiment web. Il n’utilise pas «d’échantillons représentatifs» et d’autres techniques habituelles de sondage.

Des entreprises comme Filteris et Predata reçoivent une forte demande pour leur analyse, en raison des lacunes des sondages traditionnels, a déclaré Jeremie Mani, co-responsable de Netino, qui examine les contenus Web pour ses clients, dont Danone et le journal Le Figaro.

«Ce n’est pas le sondage 2.0, ils sont comme des boîtes noires», déclare Mani. «Il n’y a aucun moyen de vérifier ce qui se trouve dans l’algorithme».
Mais si l’on creuse un peu plus loin dans les chiffres des sondages, on trouve plus de preuves que Macron peut encore être vulnérable.

  • Avec seulement 62 pour cent disant qu’ils sont certains de le soutenir d’après le sondage de l’IFOP, son soutien est le plus volatile des trois principaux candidats.
  • 83 pour cent des partisans de Le Pen ont déclaré être sûrs de leur choix, et 72 pour cent pour ceux qui soutiennent Fillon.
  • Filteris a vu le candidat d’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon dépasser son rival socialiste Benoit Hamon dès le 16 mars. Les sondages traditionnels ne l’ont vu que vers le 21 mars.
  • Les indices de Predata montrent l’élan de Le Pen à plus de 75%, contre moins de 50% il y a deux semaines.
  • A l’inverse, Macron est à environ 55 pour cent comparativement à plus de 60 pour cent au début du mois.
  • Fillon, lui, est environ à 50 pour cent d’élan positif. Il était à moins de 25 pour cent au début du mois de mars.

«Le Pen, Fillon et Hamon peuvent obtenir un renfort de soutien au cours de la semaine à venir, en grande partie aux dépens de Macron», a déclaré Timms.

Conclusion :

Ces instituts de sondage qui ne sont pas à la botte des médias français dérangent leur petite propagande rondement menée.

Alors Le Monde les débine, en mettant en garde contre la «fragilité» de leurs résultats.

C’est comme si Le Monde, décidément totalement déconnecté des Français, pensait que les gens ont oublié les sondages en qui Le Monde demande de faire confiance.

Comme si les sondages avaient prédit le Oui au Brexit, l’échec d’Alain Juppé, la victoire à la primaire républicaine de Donald Trump et sa victoire contre Hillary Clinton. Ben non.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : traduction Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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