Publié par Annika le 11 avril 2017

En regardant superficiellement, il semblerait que la décision d’Assad de faire usage de l’arme chimique soit une action totalement contreproductive et imprudente, susceptible de mettre en colère les Européens, les Américains et même ses alliés russes.

Alors pourquoi Assad aurait-il attaqué son propre peuple au gaz sarin ?

hypothèse #1 :

L’attaque de Trump a surpris, car le bombardement de la base syrienne a eu lieu peu de temps après que l’ambassadrice des États-Unis Nikki Haley ait annoncé que le «changement de régime» en Syrie n’était plus une priorité, et que les États-Unis allaient se concentrer sur ISIS. Ceci rassura peut-être Assad, lui laissant croire qu’il pouvait faire ce que bon lui semble en Syrie. Comme une incitation perverse qui lui permit de croire qu’il pourrait utiliser des armes chimiques très létales sans crainte de représailles.

Le bombardement au sarin a dans ce cas été un test pour savoir si la nouvelle politique américaine était bien réelle.

Dans une certaine mesure, l’annonce par le Premier ministre britannique selon laquelle le Royaume-Uni n’avait pas prévu de représailles, malgré l’attaque d’Assad, pourrait sembler constituer une preuve de cet argument.

Mais cette explication est boiteuse.

Ne ratez aucun des articles de Dreuz, inscrivez-vous gratuitement à notre Newsletter.

Hypothèse #2 :

La Russie et les États-Unis avaient conclu un accord pour l’enlèvement et la liquidation du gaz sarin d’Assad.

L’accord a été négocié directement entre le ministre des Affaires étrangères russe et le secrétaire d’État américain, ce qui fait de la Russie et des États-Unis les garants de la complaisance d’Assad. En fait, ces obligations n’ont pas été respectées, ainsi que l’avait déclaré le secrétaire général de l’ONU Ban Ki Moon. Des stocks de produits chimiques n‘ont pas été éliminés, et 5 usines chimiques sur 12 fonctionnaient encore, plusieurs mois après le (supposé) accord de destruction des armes chimiques. Cette utilisation de gaz sarin après l’accord posait donc un défi direct aux deux pays, mais surtout à la Russie.

Pourquoi ?

La réponse est qu’Assad, tout aussi paranoïaque qu’il est, aurait pu soupçonner que l’annonce de Nikki Haley sur le changement de politique envers la Syrie était une offre lancée par les États-Unis pour conclure un accord avec les Russes sur le problème syrien. Les syriens qui formulent les décisions politiques pourraient facilement interpréter les enquêtes du FBI (en cours à Washington) comme preuve d’une alliance Trump-Poutine. Et pour eux, cela ce serait terrifiant.

Hypothèse #3 :

La Russie cherche une porte de sortie à la guerre syrienne, tout en préservant ses bases russes en Syrie et son pouvoir politique.

Mais les tentatives d’accord ont échoué car le régime d’Assad et les rebelles ont essentiellement désavoué l’idée d’un règlement négocié. En outre, le soutien russe à une autonomie kurde en Syrie a mis en colère Assad –presque autant que la Turquie. De son point de vue, Assad se sent otage des caprices russes et de leurs substituts – en l’occurrence l’Iran. Il est possible qu’Assad considère que son pays est en train d’être «vendu», ou que la Syrie serait alors divisée par cantons selon des enclaves ethniques.

En Syrie, les croyances conspirationnistes sont l’aliment de la vie, le lait maternel, l’air que vous respirez – même si ce sont des bêtises.

Hypothèse #4 :

Si l’attaque au gaz sarin n’a pas été effectuée par le régime Assad – pourquoi alors fut-elle suivie d’une attaque ultérieure (syrienne) contre un hôpital traitant les victimes de l’attaque au gaz sarin ?

Vu sous cet angle, le fait qu’Assad réutilise du gaz sarin pourrait avoir comme but de démontrer son indépendance vis-à-vis des deux superpuissances, et rendre impossible qu’un règlement planifié ne soit imposé à son régime.

Avec les États-Unis en colère et en armes, et les Russes forcés de défendre leur “allié” indéfendable, le sacrifice de certains civils malheureux aurait pu, dans l’optique d’Assad, être un moyen cyniquement efficace de tenir les chiens. Pour le moment.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : Traduit et adapté par Annika pour Dreuz.info.

Source : Article d’American Thinker interprété et traduit par Annika :

http://www.americanthinker.com/articles/2017/04/why_did_assad_use_nerve_gas.html

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous

En savoir plus sur Dreuz.info

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading