Pour mieux saisir ce qui se joue entre Vladimir Poutine et Donald Trump, il faut prendre un peu de recul et mieux saisir la relation ambivalente que les Russes entretiennent avec leur passé et avec l’Occident.
On remarque l’absence de sentimentalisme chez Poutine, d’où le titre de cet essai tiré d’un film célèbre…
Face aux questions que se posent les lecteurs de Dreuz en ce qui concerne Vladimir Poutine et ses buts véritables, notamment en Syrie mais aussi en ce qui concerne ses rapports avec le Président Trump et ses visées envers les Islamistes, j’ai du faire quelques recherches. Je propose ici le fruit de mes lectures et de mes réflexions.
Le nationalisme russe
La composante la plus importante de l’idéologie poutiniste est le nationalisme accompagné d’anti-occidentalisme [qui aujourd’hui adore Poutine]
L’historien Walter Laqueur, auteur du livre «Putinism: Russia and Its Future With the West“* (2015) est un fin observateur de la Russie qui a pris la peine d’apprendre le russe.
Selon Laqueur, « …les Russes ont tendance à croire que la Russie ne peut exister que comme une grande puissance afin d’accomplir sa mission historique, de droit divin. Une Russie démocratique ne serait pas assez forte pour atteindre un statut de puissance majeure.
Après l’échec de l’Union soviétique, la Russie avait besoin d’un nouveau sens de sa mission, d’une nouvelle idée russe. C’est ce que Poutine a apporté. Bien qu’il n’y ait pas d’idéologie poutiniste élaborée, un document préparé par un groupe de réflexion établi par le politicien russe German Gref, en 1999, juste avant sa nomination en tant que ministre du Développement économique approuvée par Poutine, constituait une plate-forme pour les campagnes électorales de ce dernier. Ce document disait que la Russie traversait la plus grande crise de son histoire et que toutes ses ressources, politiques, économiques et morales devraient être mobilisées pour que le pays enfin uni puisse la surmonter. Le pays avait besoin de solidarité et surtout d’un État fort.
La composante la plus importante de l’idéologie poutiniste est le nationalisme accompagné d’anti-occidentalisme [qui maintenant adore Poutine]. Les origines de cet anti-occidentalisme intense ne sont pas tout à fait claires. L’anti-américanisme n’existait pas avant la guerre froide à un degré significatif. Mais d’un point de vue éminemment pratique, il s’agit de la nécessité pour le FSB, l’organisme qui a succédé au KGB, de justifier son existence, son budget et sa politique. Et Poutine est un homme dont la pensée a été forgée au sein du KGB. À moins que la Russie ne soit protégée contre ses ennemis dangereux, puissants et dévastateurs, le pays sera de nouveau détruit. D’où la nécessité de maintenir cet énorme et coûteux appareil de sécurité dirigé par la nouvelle aristocratie du pays.
L’absence d’institution démocratique et un gouvernement autoritaire
Texte de Christopher Caldwell (1), rédacteur en chef du Weekly Standard.
Selon les normes américaines, le respect de Poutine pour le processus démocratique est un peu juste. Il a réprimé des manifestations pacifiques. Des opposants politiques ont été arrêtés et emprisonnés tout au long de son règne. Certains ont même été assassinés –
- Anna Politkovskaya, la correspondante de Tchechnie a été tuée par balle dans son appartement à Moscou en 2006 ;
- Alexander Litvinenko, l’espion, a été empoisonné avec du polonium-210 à Londres quelques mois plus tard ;
- le militant Boris Nemtsov, a été tué sur un pont à Moscou au début de 2015.
Alors que la preuve liant l’entourage de Poutine à ces meurtres est circonstancielle, elle mérite néanmoins un examen minutieux.
Lorsque Poutine a pris le pouvoir à l’hiver 1999-2000, son pays était sans défense. C’était la faillite. Il était l’otage des nouvelles élites kleptocrates, en collusion avec ses anciens rivaux impériaux, les Américains.
Poutine a changé cela. Au cours de la première décennie de ce siècle, il a fait ce que Kemal Atatürk avait fait en Turquie dans les années 1920. À partir d’un empire effondré, un État-nation a émergé auquel il a donné une cohérence et un but. Il a discipliné les ploutocrates de son pays. Il a restauré la force militaire.
En usant d’une rhétorique toujours plus émue, il a refusé d’accepter que la Russie joue un rôle subordonné dans un système mondial américain dirigé par des politiciens étrangers et des chefs d’entreprise. Ses électeurs le créditent d’avoir sauvé le pays.
Il y a deux choses avec lesquelles Poutine a retenu la loyauté des Russes : il mis au pas les milliardaires qui pillaient le pays et il a rétabli le prestige de la Russie à l’étranger.
La Russie conserve des éléments d’une kleptocratie basée sur le contrôle oligarchique des ressources naturelles. Mais il faut se rappeler que Poutine a hérité de cette kleptocratie. Il ne l’a pas créée.
L’accaparement des ressources naturelles de la Russie par des communistes reliés au KGB, qui se sont appelés hommes d’affaires, a été un moment tragique pour la Russie. C’était aussi un moment honteux pour l’Occident. Les politologues occidentaux ont occulté idéologiquement ce «transfert» en le présentant comme une «transition vers le capitalisme». Les entreprises occidentales, y compris les banques, ont fourni le financement.
J’insiste sur ce point. Les oligarques qui ont transformé la Russie en une ploutocratie armée en moins d’une demi-décennie à partir de la chute du communisme en 1991 se disaient capitalistes. Mais c’étaient surtout des hommes qui avaient été préparés pour devenir la prochaine génération de la nomenklatura communiste – des gens comme Boris Berezovsky, Vladimir Gusinsky et Mikhail Khodorkovsky. Ce sont ces personnes qui ont compris la portée et la nature des biens de l’État et contrôlaient les programmes de privatisation.
Ils avaient accès au financement occidental et ils étaient disposés à utiliser violence et intimidation. Lorsqu’ils ont pris le pouvoir comme prévu lors de leur formation en tant que futurs cadres communistes – ils ont agi en propriétaires, pas en bureaucrates. Étant donné que l’État possédait tout dans le régime communiste, ils se sont accaparé une immense fortune. Le règne de Boris Eltsine a été construit sur les fortunes de ces milliardaires, et vice-versa.
Khodorkovsky est récemment devenu un symbole de la mal-gouvernance de Poutine, car Poutine l’a emprisonné depuis dix ans. Le procès de Khodorkovsky ne s’est certainement pas déroulé en vertu des normes occidentales. Mais Khodorkovsky était parmi les «privatiseurs» les plus obscènes.
Dans sa récente biographie de Poutine, Steven Lee Myers, l’ancien correspondant de Moscou pour le New York Times, calcule que Khodorkovsky et ses collègues investisseurs ont payé 150 millions de dollars dans les années 1990 pour la principale unité de production de la compagnie pétrolière Yukos, qui était évaluée en 2004 à environ 20 milliards de dollars.
Autrement dit, ils ont acquis une part du produit essentiel de la Russie – son pétrole – pour moins de un pour cent de sa valeur.
Poutine a appelé ces investisseurs les « milliardaires enrichis par l’État». Il les a considérés comme des pilleurs de la Russie et il a cherché à faire rendre au pays ce qui lui avait été volé. Il a également compris que la Russie devait reprendre le contrôle de ses vastes réserves de pétrole et de gaz, dont une grande partie de l’Europe dépendait, parce que c’était le seul levier géopolitique qu’il lui restait.
Poutine a aussi rétabli la réputation de la Russie à l’étranger. Il est arrivé au pouvoir une décennie après que son pays ait subi une défaite de style Vietnam en Afghanistan. À la suite de cette défaite, les Russes n’avaient pas réussi à stopper un soulèvement islamiste sanglant en Tchétchénie. Et pire, ils ont été humiliés par les États-Unis et l’OTAN lors de la guerre en Serbie de 1999, lorsque l’administration Clinton a soutenu un mouvement d’indépendance nationaliste et islamiste au Kosovo.
C’était la dernière guerre durant laquelle les États-Unis se battaient du même côté qu’Osama Ben Laden. Les États-Unis se sont servi de cette opportunité pour remettre la Russie à son humble place dans l’ordre international, en la traitant comme une nuisance et une quantité négligeable.
Poutine est devenu président six mois après que Eltsine ait été poussé au démembrement de l’allié de la Russie, la Serbie. En entrant dans son bureau, Poutine a déclaré :
« Nous ne tolérerons aucune humiliation à la fierté nationale des Russes, ou toute menace à l’intégrité de notre pays ».
Ce délabrement de la position de la Russie qu’a représenté la guerre serbe est ce à quoi M. Poutine faisait allusion quand il a qualifié l’effondrement de l’Union Soviétique de « plus grande catastrophe géopolitique du siècle ».
Cette déclaration est souvent mal comprise ou mal interprétée : il ne voulait pas exprimer un désir de retourner au communisme.
Quand il a dit qu’il voulait rétablir la puissance de la Russie, par contre, c’était bien ainsi qu’il l’entendait.
Il a stoppé l’avancée militaire des armées islamistes en Tchétchénie et au Daghestan, et il a pris une ligne dure face au terrorisme – y compris la décision de ne pas négocier avec les preneurs d’otages, même en secret.
La deuxième campagne contre Poutine a été la tentative de l’administration sortante d’Obama de mettre en doute la légitimité de l’élection présidentielle de novembre dernier en impliquant que le gouvernement russe l’avait « piraté ».
C’est un épisode extraordinaire dans l’histoire de la manipulation de l’opinion publique.
Je ne revendiquerai certainement aucune expertise indépendante en matière de cyber-espionnage. Mais quiconque a lu la documentation publique sur laquelle reposent les revendications ne trouve que des spéculations, des arguments d’autorité et des tentatives de faire en sorte que la répétition tienne lieu de raisonnement logique.
À la mi-décembre, le New York Times a publié un article intitulé «Comment Moscou a dirigé une arme idéale contre les élections aux États-Unis». La plupart des affirmations dans l’article proviennent de sources administratives et d’employés de CrowdStrike, la société de cybersécurité engagée par les Démocrates pour enquêter sur un ordinateur piraté au Comité national démocratique (DNC).
Ils citent ceux qui ont assisté au comité secret anti-piratage du DNC, y compris la présidente du parti, Debbie Wasserman Schultz, et l’avocat du parti, Michael Sussmann. Ensuite, un rapport du Conseil national de renseignement que le gouvernement a publié en janvier a montré le cœur de l’affaire : plus de la moitié du rapport était consacré aux plaintes concernant le parti pris de RT, le réseau de télévision international du gouvernement russe.
Encore une fois, nous ne savons pas ce que savent les services de renseignement. Mais il n’y a pas de preuve publiquement disponible pour justifier que le sénateur de l’Arizona John McCain appelle ce que les Russes ont fait «un acte de guerre».
S’il y en avait, la discussion de la preuve aurait continué dans l’administration Trump, plutôt que de simplement s’évaporer une fois que les accusations avaient cessé d’être utiles en tant qu’arme politique.
(1) (Cet article est adapté à partir d’un discours prononcé le 15 février 2017, lors d’un séminaire national du Leadership Collège Hillsdale à Phoenix, en Arizona. Traduit par moi)
Conclusion
Selon Anthony Wilson-Smith (2), à ceux qui se préoccupent de savoir si ses ambitions comprennent la restauration de l’ancienne Union Soviétique, Poutine a répondu en 2010 avec cette phrase souvent citée depuis :
« Celui à qui l’Union soviétique ne manque pas, n’a pas de cœur. Celui qui en souhaite le retour n’a pas de cervelle ».
Poutine a insisté sur le fait qu’il veut simplement restaurer la fierté de la Russie et son rôle de premier plan sur la scène mondiale. Les Russes adorent ça. Poutine a le don de formuler des phrases dignes d’un film d’action hollywoodien.
Interrogé sur son point de vue concernant le terrorisme, il a répondu :
« Nous allons poursuivre les terroristes partout où ils se trouvent. S’ils sont dans un aéroport, nous irons dans l’aéroport. S’ils sont dans les toilettes, nous irons tirer la chasse d’eau. Affaire classée.»
Comme ses adversaires le savent, il ne plaisante pas.
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Selon Oleg Yegorov (3) (13 avril), la première visite diplomatique de Rex Tillerson, le secrétaire d’État américain, à Moscou, n’a pas entraîné de percée significative dans les relations bilatérales : il existe actuellement beaucoup de différences dans les approches des deux pays face à divers problèmes.
Avant la visite de Tillerson, les États-Unis et la Russie n’ont pas mâché leurs mots. Tillerson lui-même a demandé à Moscou de choisir son parti dans le conflit syrien. Le ministère russe des Affaires étrangères a répondu en disant qu’il ne sert à rien « de servir des ultimatums à la Russie ». Washington, à son tour, a publié un rapport alléguant que la Russie avait tenté de dissimuler la participation du gouvernement syrien à l’attaque chimique du 4 avril. Le porte-parole de Poutine, Dmitry Peskov, a rejeté ces allégations en les qualifiant de non fondées.
Un jour avant l’arrivée de Tillerson à Moscou, il n’était toujours pas clair s’il serait reçu par Poutine au Kremlin, en plus de la réunion prévue avec Lavrov. Toutefois, Poutine a finalement rencontré Tillerson le 12 avril.
Tillerson a réitéré que le régime du président Bashar al-Assad tire à sa fin et qu’il est de la responsabilité de la Russie de l’expliquer à son partenaire syrien. Lavrov, pour sa part, a remis en question l’efficacité de la guerre des États-Unis contre les islamistes de Jabhat al-Nusra :
« Le soupçon persiste qu’Al-Nusra a été épargné jusqu’ici dans la perspective de tenter, à un moment donné, de l’utiliser pour renverser Assad ».
Les point-de-vue des parties concernant ce qui s’est passé en Syrie le 4 avril diffèrent également. Washington est convaincu que l’attaque chimique a été organisée par Assad, alors que la Russie a donné aux autorités syriennes le bénéfice du doute, au moins jusqu’à ce que l’Organisation pour la Prohibition des armes chimiques ait publié son rapport.
(…) Lavrov a déclaré que la Russie est prête à réactiver le mémorandum avec les États-Unis pour prévenir les incidents et assurer la sécurité aérienne sur la Syrie (Moscou avait suspendu unilatéralement le mémorandum suite à l’attaque du 7 avril de la marine américaine sur une base de la Force aérienne syrienne). Le ministre russe a également annoncé qu’un groupe spécial représentant le ministère russe des Affaires étrangères et le Département d’État américain sera mis en place pour analyser les problèmes bilatéraux existants.
Timofey Bordachev, directeur du Centre d’Etudes Internationales Européennes et Internationales à l’École Supérieure d’Economie, est d’avis que les différences entre les nations sont trop importantes pour parler de progrès. En revanche, il croit qu’il y avait un côté de la visite de Tillerson qui doit avoir plu au Kremlin: « Pour la première fois depuis de nombreuses années, Washington n’a pas essayé d’intervenir dans les affaires intérieures russes. Tillerson n’a pas rencontré des représentants de l’opposition, sa visite était uniquement consacrée à la politique internationale.»
Bordachev est d’avis que l’Administration Trump est divisée sur l’attitude à avoir envers les Russes.
D’après moi, Trump a décidé de traiter avec Poutine sur un pied d’égalité et les Russes ont pris note de ce changement d’attitude. Ils ont aussi flanqué une sainte frousse aux Iraniens qui espéraient bien que les Américains et les Russes resteraient à couteaux tirés.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.
(2)Anthony Wilson-Smith, Ipolitics, 14 avril
(2) Russia Beyond the Headlines, 13 avril
* En achetant le livre avec ce lien, vous soutenez Dreuz qui reçoit une commission de 5%. Cette information est fournie pour assurer une parfaite transparence des conséquences de votre action, conformément à la recommandation 16 CFR § 255.5 de la Federal Trade Commission.
Excellent article, merci Magali. Digne de la vérité, et surtout de la stratégie de Trump dont on n’a plus à prouver qu’elle est clairvoyante et judicieuse.
Entre parenthèses, vous devriez corriger votre correcteur automatique de coupure des mots dans les commentaires. Ceux-ci sont parfois illisibles.
Merci de nous envoyer des copies d’écran pour que nous comprenions le problème
Le problème est simple : word-break: break-all;
Rien de tel n’est installé sur Dreuz, le souci (qui nous a déjà été indiqué) doit plus provenir des navigateurs à priori, nous attendons des retours par mail de lecteurs-testeurs pour en savoir plus.
Bonjour, ci-après une copie d’écran :
http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=253615Capturedu20170416141433.jpg
1/ les mots sont coupés en fin de ligne
2/ la réponse à un commentaire est alignée sur le commentaire en question, au lieu d’être légèrement décalée à droite.
Ceci n’arrive qu’avec le navigateur Firefox, chez moi. Avec Opéra, ces problèmes ne se posent pas.
C’est dans http://www.dreuz.info/wp-content/themes/newspost-codebase/style.css :
.content-single ol{word-break:break-all;margin-left:0}
Et comme l’ensemble du machin est dans et qu’on est dans un (et même deux)…
D’ailleurs en commentant cette directive (en mode édition locale), le problème disparaît.
Le problème est réel sur Internet Explorer mais pas avec Chrome ou un autre navigateur. IE est toujours une usine à gaz depuis ses débuts et tant qu’il ne sera pas revu en profondeur il causera ce genre de problème.
“Le problème est réel sur Internet Explorer mais pas avec Chrome ou un autre navigateur”
Quel problème? Quelle version?
Vous pouvez poster des copies d’écran comparatives?
(parce que vu d’ici vous racontez n’importe quoi!)
Et où est le webmestre dans cette histoire?
ON.
VEUT.
LE WEBMESTRE.
Si ça continu, on va organiser une manif dans le forum. Attention, ça peut partir vite!
Je l’ai écrit ailleurs, je n’ai pas le moindre de ces problèmes.
J’utilise Chrome sur Mac.
A quoi bon vous faire des copies d’écran tt à fait correctes ?
Il est possible que ça soit lié à un problème avec Chrome sur Mac mais ça m’étonnerait.
Est-ce que vous voyez le même http://www.dreuz.info/wp-content/themes/newspost-codebase/style.css que nous?
Ce qui est dit de Poutine correspond très bien avec ce qu’ont écrit, entre autres, Frédéric Pons (‘Poutine’) et P. De Villiers (‘Le moment est venu …’).
Question : quel rapport avec cette image LGBT ridicule ?
Excellent article. Poutine, c’est tout un sujet possible du point de vue psychanalytique et je proposerai un article en ce sens dans un moment.
En attendant, la photo ci-dessus de Poutine en version ‘gay’ m’a fait rire pendant un bon moment.
Superbe article.
Finalement j’ai l’impression que Poutine et Trump ont des points communs (ne fut-ce que leur aversion pour obama) qui devraient les rapprocher plutôt que les éloigner. Tous deux ont une vision, un projet de grandeur pour leur pays. Ce sont de vrais patriotes qui aiment leur pays. Ils sont charismatiques et semblent se respecter.
Je les vois comme des décideurs pragmatiques qui véhiculent des valeurs traditionnelles (au sens noble) et insufflent de l’espoir dans l’avenir de leur peuple.
Heureusement que Trump a été élu. Je n’ose imaginer à quelle point la relation entre les USA et la Russie se serait dégradée sous la coupe de l’islamo-gauchiste Clinton.
Il y a quand même une différence, par-delà la similitude quant à la recherche de l’intérêt, voire de la “grandeur” * de leur nation respective : au plan intérieur, Poutine n’est pas regardant quand il s’agit de démocratie ; tandis que la culture démocratique de Trump n’est manifestement pas contestable.
Et quand on choisit un camp (comme un certain nombre de gens qui ne sont ni russes ni américains, par exemple la plupart des lecteurs de Dreuz), ce facteur devrait être pris en compte.
* du reste, j’ai la nette impression que la “grandeur”, la “fierté” sont des notions importantes voire primordiales pour Poutine (je dirais bien que c’est assez latin comme approche), tandis que Trump, en Américain pragmatique, préfère l’intérêt économique de son pays, ce qui le conduit – ou doit le conduire – à agir de façon plus rationnelle.
Jacques Ady
“du reste, j’ai la nette impression que la « grandeur », la « fierté » sont des notions importantes voire primordiales pour Poutine (je dirais bien que c’est assez latin comme approche),”
Je n’y vois rien de latin mais plutôt romantique à la russe.
Ce qui m’intéresse c’est les points de convergence entre deux dirigeants issus de mondes tellement différents.
Chacun me paraît assumer son histoire et vouloir améliorer la situation de son pays avec force et détermination. En cela ils se ressemblent peut-être et devraient trouver le moyen d’accorder leurs violons sur certains sujets comme l’islam par exemple; je ne fais pas de l’angélisme et pense être conscient de ma propre ignorance. Ce que j’exprime ici relève plutôt de l’intuition que de l’analyse.
Et comme disait quelqu’un (Diogène) : “rien de ce qui est humain ne m’est indifférent”. Et un autre (je ne sais plus qui ?) : la paix c’est l’harmonisation des arrières pensées…
Tout cela pour dire qu’avec deux personnalités pareilles, je crois à la paix des braves !
«harmoniser les arrières pensées» C’est Talleyrand!
Merci Magali
“que la « grandeur », la « fierté » sont des notions importantes voire primordiales pour Poutine (je dirais bien que c’est assez latin comme approche),”
C’est bien plus russe que latin!
Merci pour cet excellent texte.
CrowdStrike n’a absolument aucune crédibilité hors de constats de piratages informatiques!
Cette firme dont les compétences vérifiables se limitent à la sécurité informatique est connue pour ses “attributions” d’attaques qui sont basées sur du vent, et pour sa capacité à faire passer ses verdicts (qui relèvent plus de l’analyse géopolitique que pour de l’informatique) pour le résultat d’un travail technique et non pour
– la résultante des biais du patron de la firme
– un travail de commande qui arrange bien le donneur d’ordre
Déjà il y a quelques temps, l’attribution de l’attaque informatique contre SONY Entertainment avait été prise comme parole d’évangile par toute la presse, alors que rien de corrobore l’idée que la Corée du Nord s’intéresse vraiment aux films hollywoodiens au point de mener cette attaque, qui a mis ce film (que la Corée du Nord ne voulait pas voir) sur les réseaux de partage de fichiers. En fait tout pointait vers un tentative d’extorsion de fonds. L’ensemble des éléments a été ignoré au profit d’un narratif politiquement pratique.
On constate que la conclusion d’une enquête publiée par CrowdStrike arrange toujours la victime du piratage : un ado autiste dans une cave n’est pas à l’origine, jamais; c’est un état-voyou!
Et les preuves données pour pointer vers la Russie (dans le cas du DNC) sont grotesques : les domaines enregistrés ressemblaient aux vrais. C’est comme de dire qu’un faux billet ressemble au vrai et pas à un billet de Monopoly. C’est comme de dire qu’une personne tentant de se faire passer pour un policier ne portait pas de nez de clown.
La simple lecture des arguments de CrowdStrike permet de voir à quel point ces attributions sont grotesques. Les supers agents secrets russes utilisent les meilleurs techniques mais ils laissent plus de liens permettant de remonter vers eux que le Petit Poucet ne laisse de cailloux :
– réutilisation d’un compte de liens raccourcis (alors que ça ne coûtait rien d’en créer d’autres)
– mêmes servers C&C
– le nom du fondateur d’un service d’espionage russe dans les méta données d’un fichier…
Le hacker Guccifer 2.0, se faisant passer pour un Roumain pour ne parle pas la langue; il serait un agent d’un service secret russe, ce qui veut dire que les Russes n’ont pas trouvé dans leurs rangs un seul agent capable d’incarner de façon crédible un Roumain, mais qu’ils ont néanmoins décidé d’inventer ce personnage roumain, qui accepte quand même les interviews de médias américains qui n’ont pas mis longtemps à s’apercevoir qu’il n’était pas du tout roumain. On aurait donc affaire à une équipe de bras cassés de la propagande et de la dissimulation.
En même temps, d’après la firme Crowdstrike :
“Their tradecraft is superb, operational security second to none and the extensive usage of ‘living-off-the-land’ techniques enables them to easily bypass many security solutions they encounter. In particular, we identified advanced methods consistent with nation-state level capabilities including deliberate targeting and ‘access management’ tradecraft – both groups were constantly going back into the environment to change out their implants, modify persistent methods, move to new Command & Control channels and perform other tasks to try to stay ahead of being detected. Both adversaries engage in extensive political and economic espionage for the benefit of the government of the Russian Federation and are believed to be closely linked to the Russian government’s powerful and highly capable intelligence services.”
https://www.crowdstrike.com/blog/bears-midst-intrusion-democratic-national-committee/
On aurait donc affaire à des génies nullissimes, une hyperpuissance de la propagande qui se fait avoir par les premiers journaleux venus!
Poutine a-t-il besoin de tuer ses “opposants” ? A mon avis on tue ses opposants quand on va perdre ; mais il était plus que largement en tête.
L’opposante l’aurait insulté, ahahahah, la pauvre, mais ils se parlent comme cela les Russes (moi je parle Russe, le Russe est grossier), il y a pleins d’insultes dans leurs discours, dans les journaux politiques..
Le Polonium : le gaz, tiens le gaz ! Quand on veut abattre un ennemi aujourd’hui on l’accuse d’utiliser du gaz contre ses ennemis. La victime a survécu suffisamment longtemps pour révéler qu’il n’avait rien à révéler.
Car on sait depuis longtemps que les Russes ont dépassé les USA au niveau armement et qu’ils ont l’ARME. Que celle-ci ne sera jamais utilisée contre l’occident.
Poutine ne rêvait que de business et d’affaires commerciales en bon échange avec l’Europe, il avait d’ailleurs une affection spéciale pour le France dont il parle la langue.
Il a été rejeté par le sytème, alors comme tout président rejeté par le système, il s’est concentré sur son armement ; mais ne nous trompons pas : ceux qui voyagent beaucoup savent que les Russes de la classe moyenne s’enrichissent de plus en plus : ils ont d’ailleurs envahi les plages de Turquie(ils sont têtus), de Croatie, du Sud de la France, D’Italie, d’Espagne, Portugal….pour Pâques, les boutiques de haut de gamme, leur devant leur salut !
Le polonium (sans majuscule) est livré sous forme gazeuse, maintenant?
Enfin un peu de recul dans le commentaire de Partirunjour (où?)…et quelqu’un qui connait la Russie de l’intérieur, mieux que l’auteur de l’article initial en tout état de chose.
Mais la Russophobie rapporte médiatique et est un bon gagne pain depuis 1000 ans comme l’a souligné Guy Mettan (ici le lien : https://www.amazon.fr/Russie-Occident-une-guerre-mille-ans/dp/2940523185 ). Rien de nouveau que de la petitesse en Occident et pendant ce temps le monde multi polaire se moque!
Pour s’y retrouver entre le radon et la polonium :
http://www.laradioactivite.com/site/images/FiliationRadon.jpg
http://www.laradioactivite.com/site/pages/ProprietesRadon.htm
@simple-touriste certainement que vous connaissez bien ces produits, mais quand on écrit un commentaire on ne peut pas le développer et on va au plus court(sinon personne ne le lira), les nombreux articles de presse de l’époque parlaient d’introduction de gaz radon par les tuyauteries de salle de bain de l’hôtel où résidait l’opposant (ce qui paraît bizarre, car les autres clients auraient eu les mêmes symptômes et les futurs clients) : quand au correcteur il écrit comme il veut, met des majuscules ou pas et peut écrire macaron au lieu de Macron.
Je ne suis pas expert en gaz : mais ces journaux de l’époque disaient que le gaz radon se dégrade en polonium.
@Clément-Pitiot : merci, en effet quand nous voyageons, nous allons directement louer dans des quartiers populaires, par exemple en Chine, notre appartement qui était dans un quartier populaire(il y avait déjà à l’époque le Visiophone, des Tv à côtés des boutons de l’ascenseur, dans l’ascenseur, pour faire patienter, et la possibilité d’en acheter 4 pour faire d’immenses appartement de 350M2, l’appartement est désormais dans un quartier de luxe, car tous les voisins nous ont imité en agrandissant leurs appartements et changeant leur vélos par des BMW X6 (c’est d’ailleurs dément de voir cette nuée de voitures de Luxe en bas des immeubles….)..
Récemment, voulant vivre l’élection de Trump en direct live aux USA, nous avions loué
(sans savoir)à Wildomar, rue Lakeview Terrace (LAKE ELSINORE) regardez sur Map, si ça c’est pas du ghetto…On y était en plein pendant un mois..ahahahah !! Maison pillée 3 fois en 1 mois, les voisins qui se battent à coup de Gun, le FBI venant arrêter des voisins à l’aube(je croyais qu’ils venaient pour nous–je ne sais pourquoi-, je ne me souvenais plus du N0. de la maison, alors comme ils appelaient par No…On a tout vécu… Mais ces Latinos ont voté Trump..Ainsi que dans les villes alentours comme Murrietta, Temecula, Riverside…. Quand ils ont su que c’était mon anniversaire, ils m’ont fait un jour de fête dont je me souviendrai toute ma vie : Musique, BBQ, Gâteau..Des qualités de coeur au milieu du ghetto. Nous sommes ensuite partis dans des quartiers plus chics du Nord de la California…
Merci pour votre lien sur la Russie, vraiment intéressant.
“mais ces journaux de l’époque disaient que le gaz radon se dégrade en polonium.”
Oui, mais le radon est un gaz noble qui ne va pas se fixer dans l’organisme, la petite partie qui est dans un poumon au moment de sa désintégration cause l’irradiation.
Il existe de nombreuses zones naturellement riches en radon. Les agences soi-disant sanitaires comme l’EPA et l’IRSN en France recommandent de faire des travaux dans les caves des maisons situées dans certaines zones pour évacuer le radon.
Les expositions constatées au radon d’origine naturelle sont presque toujours à un niveau infime, ce qui a quand même permis de justifier la création d’une activité de parasites sociaux vouée à chasser le radon des maisons!
Le radon est une des causes de l’excès de cancers des poumons des mineurs, avec les poussières inhalées.
En fait la concentration en radon n’est un problème que dans les mines, notamment celle d’uranium. La solution est de continuellement ventiler les mines, ce que fait Areva d’une manière exemplaire. D’ailleurs une association anti-Areva reproche le fait que les mines du Niger sont trop ventilées!
“les nombreux articles de presse de l’époque parlaient d’introduction de gaz radon par les tuyauteries de salle de bain de l’hôtel où résidait l’opposant”
Je n’ai jamais lu de tels articles et je me demande bien si vous les avez vu ou bien si vous reproduisez la propagande soviétoïde de Poutine ou bien si vous mélangez vos souvenirs.
J’ai cherché et je n’ai rien trouvé en rapport avec une attaque avec du radon, ou même des industriels qui amasseraient du radon : à quel prix et pour quel usage? Dans tous les cas, le fait de passer par un gaz dont une part très faibles des descendants serait ingérée pour empoisonner semble passablement ridicule…
Je sais que certains empoisonnements sont en soi ridicule, comme l’idée d’empoisonner au polonium, mais ça peut s’expliquer par le coté frime. Mais le radon, non, vraiment…
Propagandiste soviétoïde ! C’est bien de l’honneur que vous m’attribuez, vous ne vous souvenez pas, mais moi si !
C’était le délire, on trouvait du Polonium de partout à Londres et il se racontait certainement n’importe quoi, car vous connaissez mieux ces produits que nous ; mais à l’époque des journalistes ignares donnaient cette théorie. Mais comme vous l’affirmez le radon ne peut se dégrader en polonium..Ces journalistes de l’époque trouvaient du polonium de partout, dans les tuyauteries de l’hôtel, dans des sushis, dans le métro, dans un autre hôtel, dans un train, un avion…
Le Docteur s”appelait Amide Nathani et disait que le compteur geiger ne réagissait pas ; c’est un scientifique qui avait travaillé dans le nucléaire qui put doser les ondes je crois : gamma et alpha pour découvrir le type d’empoisonnement au polonium.
L’hôtel fut fermé à cette époque.
Il se demandaient à l’époque, d’où venaient, ces quantités pour empoisonner tous ces endroits
En fait tout cela c’était pour son assassinat ou non par Poutine, je ne sais pas si vous le savez, car l’opposant avait publié un livre très virulent contre Poutine et sa course à l’armement, qui eut l’effet contraire à son but, servit grandement les intérêts de Poutine.
les Russes se disants, si le pays est puissant, nous le sommes aussi, vive Poutine !
Vous voyez, il n’a pas besoin de moi, en sortant chaque mois de milliers de Russe de la pauvreté et augmentant les classes moyennes moyennes et hautes aisées(ce succès économique qui est caché, on se demande pourquoi ? On reste sur la dévaluation du rouble, mais on ne parle jamais du succès économique intérieur.)…Il aura toujours des supports majoritaires, dans son pays..
Un article en Russe de 2015
В Высоком суде Лондона с конца января проходят публичные слушания по делу о гибели экс-сотрудника ФСБ Александра Литвиненко.
которая изучила данные в Высоком суде показания свидетелей.
1. Двое предполагаемых убийца Литвиненко понятия не имели, на то шли
Есть две теории, объясняющие, почему для убийства Литвиненко был использован именно полоний. Согласно первой, Кремль демонстративно отправил недвусмысленный сигнал, который предназначался Борису Березовскому, другу Литвиненко и врагу Владимира Путина.
Послание было предельно ясным: куда бы ты ни бежал, мы тебя достанем. Полоний сыграл роль смертельной «черной метки» (полоний-210 – это редкое дорогостоящее вещество, которое практически невозможно достать, конечно, если вы не владелец ядерного реактора).
Вторая теория утверждает, что полоний вообще не долен был обнаружен. Литвиненко умерли бы в муках, но никто не знал бы, в чем дело. Данные, полученные в заглавии, в том числе и в других теориях: кто бы ни послал Андрея Лугового и Дмитрия Ковтуна с их миссией, их не должны были поймать. Согласно этому варианту развития событий, двое русских, которым было поручено убить Литвиненко, понятия не имели, что они использовали, и тем более, не знали, что он высоко радиоактивен.
Робин Тэм, королевский адвокат, выступающий в качестве юрисконсульта в данном расследовании, весьма живо описал двух неумелых убийц, которым только со второй попытки удалось устранить Литвиненко.
Они сказали, что они используют газовый радон в трубах ванной комнаты отеля Millenium.
Он считает, что Луговой и Ковтун сначала пытались отравить шпиона 16 октября 2006 года во время встречи в офисе частной охранной фирмы Erinys на площади Гросвенор в Лондоне.
Désolé d’avoir un peu de mémoire et de garder des notes !
“Mais comme vous l’affirmez le radon ne peut se dégrader en polonium..”
Le radon ne peut pas faire autre chose que devenir du polonium! La vie d’un atome de radon est incroyablement fade. Son destin est de se désintégrer en polonium.
Quant à la propagande poutinienne… LOL.
Poutine n’a pas sorti les Russes de la pauvreté. Il a profité des avancées économiques, et à un moment des cours du pétrole, mais ce pays est retardé, d’ailleurs les Russes ne sont pas un peuple très avancé (d’après beaucoup de Russes).
Poutine est incapable d’organiser des élections démocratiques sans triche, incapable de juguler la corruption, incapable d’installer l’état de droit, incapable de permettre une vraie diversification économique, ce dirigeant est une nullité.
Poutine plait parce qu’il tient un discours primaire et malhonnête pour des gens primaires et désinformés (la glorieuse résistance de l’URSS qui a permis de vaincre le nazisme…). Son bilan est objectivement catastrophique.
Mais il a repris la Crimée, alors tout lui est pardonné! Et les Russes l’adorent!