Publié par Magali Marc le 22 avril 2017

Michael Oren nous rappelle que l’Iran va pouvoir continuer à développer des armes nucléaires.

Les actions du Président Trump contre la Syrie et la Corée du Nord ne doivent pas nous faire oublier la menace iranienne.

Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit son texte.

par Michael Oren*, publié le 19 avril sur le site du journal The Australian

Les États-Unis ont signé des accords avec trois régimes parasites limitant strictement leurs capacités militaires non conventionnelles.

Deux de ces régimes – la Syrie et la Corée du Nord – ont violé ces accords d’une manière flagrante, provoquant de la part de Donald Trump des réactions qui changent les règles du jeu.

Cependant, le troisième accord – celui avec l’Iran – est tellement mal fait que Téhéran n’a même pas besoin d’y contrevenir. Il suffira aux Ayatollahs d’en respecter les termes pour que les vies de millions de personnes soient mises en danger.

Les accords-cadres avec la Corée du Nord et la Syrie, conclus respectivement en 1994 et 2013, étaient similaires à bien des égards. Les deux reconnaissaient que les régimes possédaient déjà des armes de destruction massive ou au moins les moyens de les produire. Les deux supposaient que les régimes allaient renoncer à leurs arsenaux en vertu d’un traité international et ouvriraient leurs installations aux inspecteurs. Les deux accords supposaient que ces États répressifs, s’ils y étaient engagés, pourraient être amenés à faire partie de la communauté des nations.

Toutes ces hypothèses étaient fausses.

Après s’être retiré du Traité de non-prolifération nucléaire, Pyongyang a testé cinq armes atomiques et a développé des missiles intercontinentaux capables de les transporter.

Le dictateur syrien, Bashar al-Assad, moins d’un an après avoir signé l’accord-cadre, a gazé son propre peuple.

Encouragées par l’inaction des États-Unis et des autres puissances, la Corée du Nord et la Syrie ont rompu leurs engagements en toute impunité.

C’est ce qui nous semblait. En commandant une attaque de missile de Tomahawk sur une base aérienne syrienne et en envoyant une force de frappe de la marine américaine pour patrouiller près de la côte nord-coréenne, l’Administration Trump a changé la donne. Les Américains ont confirmé leur appui aux accords-cadres et ont servi un avertissement sévère aux pays en violation.

Cette réaffirmation du pouvoir américain a été bien accueillie par tous leurs alliés, y compris par Israël.

Mais pour nous (Israéliens), l’accord le plus dangereux de tous est celui qui ne nécessitera peut-être jamais une réplique militaire. Pour nous, la menace existentielle se profile dans la prochaine décennie, alors que l’entente sur le nucléaire avec l’Iran arrivera à son terme.

À l’instar des accords-cadres avec la Corée du Nord et la Syrie, le Plan d’Action Global Commun (JCPOA) de 2015 supposait que l’Iran remplirait ses obligations et ouvrirait ses installations aux inspecteurs.

Le JCPOA supposait que l’Iran allait modérer son comportement et rejoindrait la communauté internationale. Pourtant, contrairement à ses alliés nord-coréens et syriens, l’Iran est le plus grand État financier de terroristes et annonce à qui veut l’entendre qu’il vise à détruire un autre État : Israël.

Contrairement à ceux-ci, l’Iran a menti systématiquement au sujet de son programme d’armes non conventionnelles depuis 30 ans. Et contrairement à Damas et à Pyongyang, qui sont empêchés en permanence d’acquérir des armes de destruction massive, Téhéran peut attendre patiemment la fin des années 2020, la date d’expiration du JCPOA, pour les construire rapidement et en toute légitimité.

Ceci, pour Israël et nos États sunnites voisins, constitue la faille effroyable du JCPOA. Le régime le plus engagé dans notre destruction a obtenu un laissez-passer pour développer ses capacités nucléaires militaires. L’Iran pourra suivre les exemples syriens et nord-coréens et tricher.

Ou bien, tout en profitant des centaines de milliards de dollars en assouplissement des sanctions, il pourra adhérer à l’accord et désactiver certaines parties de ses installations nucléaires plutôt que de les démanteler. Il pourra développer de nouvelles technologies pour produire des bombes atomiques tout en testant des missiles balistiques intercontinentaux. Il pourra continuer à massacrer les Syriens, les Irakiens et les Yéménites, et à financer le Hamas et le Hezbollah.

Le JCPOA permet à l’Iran de faire tout cela simplement en s’y conformant.

Un Iran armé du nucléaire sera aussi dangereux que « 50 Corée du Nord », a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à l’ONU en 2013, et l’Iran est certainement beaucoup plus dangereux que la Syrie. Pourtant, seul l’Iran s’est vu accorder l’immunité pour ses massacres de civils et ses menaces de commettre un génocide.

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L’Iran seul a reçu la garantie d’une future capacité nucléaire. Et le régime iranien – qui a brutalement écrasé un soulèvement populaire en 2009 – s’est doté d’une armée d’un million d’hommes capables de supprimer toute opposition future. Plutôt que de se modérer, le régime actuel promet d’être plus radical encore dans 10 ans.

Comment les États-Unis et leurs alliés peuvent-ils prévenir une catastrophe ?

De nombreuses étapes sont à prévoir, mais on peut commencer d’ores et déjà en pénalisant l’Iran pour les parties de l’accord auxquelles il contrevient déjà, telles que les restrictions de l’ONU sur le développement des missiles.

Les sanctions américaines restantes contre l’Iran doivent rester solidement en place et le Congrès américain doit adopter une nouvelle loi punitive.

Il faut surtout ne pas hésiter à établir un fort lien entre le JCPOA et le soutien de l’Iran aux terroristes, ses promesses d’anéantir Israël et de renverser les gouvernements arabes pro-américains et sa complicité dans les massacres.

Tant que les Ayatollahs oppriment leur propre population et exportent leur tyrannie à l’étranger, aucune restriction à leur programme nucléaire ne doit prendre fin.

En répondant avec force aux attentats de Corée du Nord et de Syrie, le Président Trump a franchi une étape majeure vers la restauration du pouvoir de dissuasion des États-Unis d’Amérique. Sa détermination à combler les failles du JCPOA et à résister à l’Iran accélérera considérablement ce processus. Les États-Unis, Israël et le monde n’en seront que plus en sécurité.

*Michael Oren est sous-ministre israélien à la diplomatie, membre de la Knesset et ancien ambassadeur à Washington.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

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