Publié par Gilles William Goldnadel le 26 avril 2017


Comme mon ami Georges Fenech, je n’ai aucune leçon de morale politique particulière à recevoir de François Fillon.

Je me suis contenté, en avocat, ailleurs comme ici même, de dénoncer sans la moindre réserve le traitement judiciaire spécial et injuste dont il a fait l’objet lors de la campagne du premier tour. Ici s’arrête désormais son parcours. Mais je n’accepte pas qu’il veuille m’influencer au nom de je ne sais quel improbable magistère intellectuel ou moral. Je refuse de me laisser embrigader et je ne prends pas de consigne dans les gares désaffectées.

Je n’ai besoin de personne pour connaître les défauts du Front National, et notamment les périls de son programme économique. Ce n’est pas pour autant que je me jetterai dans le vide sidéral et sidérant du trou noir macronien.

Parmi les solides raisons qui font que la macromania médiatique me révulse,  à titre personnel, je placerai en premier l’instrumentalisation cynique de l’antiracisme dévoyé. Deux exemples en deux jours :

  • Dimanche, les Israéliens commémoraient, comme chaque année, le souvenir si douloureux de la Shoah. Un journaliste de gauche français eut le bon goût, quelques heures après l’annonce du scrutin de tweeter gravement : “le Front National se qualifie donc pour le second tour au moment même où Israël débute les cérémonies annuelles du souvenir de la Shoah”. Cette instrumentalisation politique, au moyen d’un rapprochement scabreux, un jour particulièrement sacré dans la mémoire judaïque, profanait ainsi une mémoire qui devrait ne faire l’objet d’aucune manipulation.
  • Lundi, l’Agence France-Presse  et le journal Libération publiaient un article intitulé : “un homme noir, le corps tatoué d’insultes racistes pour dénoncer la « lepenisation » des esprits”. On y lit, incrédule, qu’un mannequin arbore des “tatouages éphémères”. Un Noir, le corps recouvert d’insultes racistes prend la pose lors d’un événement organisé par le CRAN pour protester contre Le Pen. Parmi les insultes inventées de toutes pièces : “racaille”, “enculé de noir”, “sale arabe”… Ainsi, en plein Paris sans que personne ne s’interroge sur l’hygiène mentale et la moralité politique d’une telle démarche, on a mis en scène, de manière publicitaire, un racisme imaginaire à des fins ouvertement politiques.

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Personne ne m’empêchera de penser ni d’écrire que derrière l’instrumentalisation éhontée du racisme à des fins bassement électorales, se joue, dans les tréfonds des âmes tourmentées, un psychodrame névrotique qui dissimule tantôt une trouble et frissonnante nostalgie de la deuxième guerre mondiale, tantôt l’étrange fantasme inconscient de vouloir triturer ludiquement le racisme pour mieux l’exacerber.

Dimanche soir, Emmanuel Macron crut devoir rendre hommage, en le citant expressément, à Philippe Poutou.

Démarche typique de son consensualisme poussée à l’extrême, du moins sur sa gauche. Au même moment, place de la Bastille à Paris, des soi-disant antifascistes d’extrême gauche organisaient une Nuit des barricades.

Parmi les slogans scandés joyeusement : “tout le monde déteste la police” et encore : “si t’es fier d’être fiché S, tape dans tes mains”… Et les militants anti-lepénistes effectivement d’applaudir en cadence…

Silence médiatique total, sauf dans la fâcheuse sphère.

Aujourd’hui, le pays rend hommage au malheureux jeune policier assassiné par un délinquant récidiviste islamiste franco-algérien, relâché par un juge en dépit de sa violation du contrôle judiciaire.

Souffrez que je refuse d’être embrigadé dans le prétendu camp du bien macronien.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation de Valeurs actuelles.

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