Publié par Guy Millière le 27 avril 2017

Je l’ai déjà dit, et je dois le redire. Je suis consterné par le résultat de l’élection présidentielle française.

J’ai anticipé, dès qu’il s’est présenté, la victoire d’Emmanuel Macron. Il était évident que François Hollande, massivement rejeté par la population, n’avait renoncé à se présenter une deuxième fois pour que son double en plus jeune puisse le remplacer. Il était évident qu’un hold up électoral se préparait et allait avoir lieu. Il était évident aussi qu’il s’agissait de faire du neuf avec du vieux.

Les étapes qui ont suivi ont été remarquablement, et cyniquement, conçues par des gens considérant que le peuple français contenait assez de gens bêtes à manger du foin pour que tout fonctionne, et tout, hélas, a fonctionné.

Apres le simulacre de la rupture entre Hollande et Macron, il y a eu le ralliement graduel de tous les cadres du parti socialiste ou presque à un mouvement au nom très neutre créé pour l’occasion, En marche (quel nom débile !, mais après son élection, Macron pourra dire qu’il a fait marcher ses électeurs).

Il y a eu une campagne médiatique sans précédents destinée a vendre un produit sur la base de son emballage et de son apparence, sans que jamais le contenu ne soit évoqué sinon par des mots délibérément vagues, et la campagne a pu d’autant mieux fonctionner que Macron a pu compter sur des milliardaires de gauche propriétaires de groupes de presse, radio et télévision (Pierre Bergé, Xavier Niel, Patrick Drahi).

Il y a eu des propos eux-mêmes vides de contenu, et le recyclage mot pour mot des discours de François Hollande datant d’il y a cinq ans (pourquoi se gêner et ne pas reprendre des discours qui ont séduit ?).

Il y a eu un programme présenté six semaines avant les élections et que quasiment aucun électeur n’a lu (même si des électeurs l’ont lu, ils n’ont aucune raison d’être plus avancés tant le programme en question est insipide, vaporeux, chargé de pléonasmes).

Il y a eu la démolition de la candidature de François Fillon, qui a été d’autant plus facile que François Fillon s’est révèle un piètre stratège, un homme moins impeccable qu’il l’avait proclamé et un homme sans épine dorsale (son ralliement inconditionnel à Macron ne mérite qu’un seul adjectif : minable).

Il y a eu le travail de sape contre le candidat socialiste officiel, dont la planche n’a cessé d’être savonnée de façon à ce que prenne forme le nouveau parti socialiste qu’est En marche.

Il y a eu de la part de Macron des propos parfois débiles (“Pensez printemps”, “la peur est une angoisse”), parfois scandaleux et révélateurs d’un état d’esprit (la présence française en Algérie a été un “crime contre l’humanité”).

Il y a eu les ralliements multiples de vieux politiciens espérant un strapontin auprès d’un homme présenté comme un “homme neuf”.

Il y a eu l’évacuation quasiment complète de questions pourtant essentielles :

  • le danger terroriste islamique,
  • la montée en puissance de l’islam radical et de l’antisémitisme musulman, qui ne cesse pourtant de tuer en France,
  • l’existence de près de six cent zones de non droit sur le territoire du pays,
  • le laxisme de la justice qui a permis tant d’actes criminels ces dernières années, dont l’acte terroriste perpétré sur les Champs Elysées trois jours avant l’élection ou, un peu plus tôt, l’assassinat de Sarah Halimi.

Nombre d’électeurs Juifs vont voter pour un homme qui n’a aucun plan de lutte contre ce qui les menace aujourd’hui en France

Lorsqu’il n’y a plus eu que Marine Le Pen face au futur Président, il est resté à agiter l’épouvantail du “fascisme” qui ne doit pas passer, et la mise en place du “front républicain”. C’est ce qui se fait maintenant.

Et il n’a plus été question de dire que l’élection d’Emmanuel Macron sera une imposture ! Parce que je l’ai fait, je me suis fait traiter de fasciste, antisémite, et je ne sais quoi encore.

J’ai eu le sentiment que toute forme de logique et de rationalité avaient quitté de nombreux habitants de la France. Et bien que je sache qu’effectivement toute forme de logique et de rationalité ont quitté de nombreux habitants de la France, cela m’a rendu triste.

Nombre d’électeurs Juifs vont voter pour un homme qui n’a aucun plan de lutte contre ce qui les menace aujourd’hui en France, et qui a le soutien massif des organisations islamiques.

Nombre de Musulmans vont voter pour un homme qui a proposé une grande route immatérielle ouverte menant de l’Afrique et du monde arabe vers la France.

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Des gens m’ont dit qu’il fallait se rallier à Macron aujourd’hui pour voter trois semaines plus tard contre Macron en soutenant les Républicains à l’Assemblée Nationale. Ils ne voient, semble-t-il pas que l’essentiel des Républicains sont aujourd’hui ralliés à Macron et pourront très difficilement faire un virage en épingle à cheveux quelques jours plus tard.

Ils ne voient, semble-t-il pas que ce qui se profile est la création d’un grand conglomérat vaguement socialiste censé venir occuper l’espace politique central du pays, et laisser sur ses marges une extrême gauche marxiste et une droite populiste.

Ils ne voient, semble-t-il pas que ce qui se profile est une société française qui va continuer à décliner, devenir plus pauvre, plus musulmane, plus hostile aux Juifs (qui sont toujours dans de pareils cas les premières victimes), moins démocratique, moins sûre.

Des gens m’ont écrit, sans plaisanter, que Macron était libéral. Il vaut mieux lire cela qu’être aveugle, sans doute. Jean-François Revel disait que la connaissance devenait inutile. Cela se vérifie souvent de nos jours.

Des gens à l’intelligence subtile m’ont dit que ne pas appeler à voter inconditionnellement Macron équivalait à voter Marine Le Pen. C’est avec des raisonnements comme celui la que Joseph Staline avait presque cent pour cent des voix en Union Soviétique.

Emmanuel Macron est le pur produit d’une nomenklatura française et sa victoire est une immense victoire pour cette nomenklatura.

Sa victoire est le résultat de l’hégémonie des idées de gauche dans les esprits et de la destruction systématique de l’intelligence et du savoir en France qui va de pair avec cette hégémonie.

Elle signifie que des attentats islamiques et des assassinats de Juifs auront lieu, que des émeutes auront lieu aussi, que les zones de non droit vont grandir, que pauvreté, chômage et insécurité vont monter en puissance pour le commun des mortels. La nomenklatura n’a que faire de tout cela : pour elle, ce sont des dommages collatéraux qui ne perturbent pas son style de vie.

Ceux qui pourront quitter le pays le feront.

Je plains ceux qui ne peuvent pas partir et voient ce qui se profile. Je ne plains pas ceux qui ne peuvent pas partir et qui auront donné un chèque en blanc à Macron et qui ont mangé le foin qu’on leur donnait à manger.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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