Publié par Dreuz Info le 2 avril 2017

Emmanuel Macron affirme tout et son contraire. Il clame «Je suis socialiste !» et «Je ne suis pas socialiste ! ».

Ses déclarations incohérentes, ses excuses et retours en arrière s’enchaînent dans un tourbillon verbal qui ne s’astreint à aucune continuité rigoureuse de pensée et qui s’avère en définitive dénué de sens. Comment expliquer alors l’estime dont il bénéficie –selon les sondages– auprès d’une partie importante de l’électorat ?

Produit de François Hollande, de Jacques Attali, de Terra Nova et de la banque d’affaires, l’enfant gâté du système qui a le culot de se profiler comme le candidat antisystème doit surtout sa popularité au profond dégoût de nos concitoyens pour le Parti Socialiste et Les Républicains, co-responsables de la situation de crise permanente dans laquelle se trouve la France depuis plusieurs décennies.

Plus fondamentalement, nous voyons tout d’abord en Macron le candidat de la fin de l’histoire politique.

En promettant de surmonter les oppositions entre la gauche et la droite dans une synthèse ne gardant que le meilleur des deux camps, l’ex-ministre répond aux aspirations de ceux qui voient l’origine des malheurs de la France dans les incessants affrontements dialectiques de ses forces politiques antagonistes.

Macron ne prétend d’ailleurs pas seulement dépasser les conflits entre les vieux ennemis de l’échiquier politique. Incarnation emblématique de l’idéologie «libérale-libertaire» qui vise «l’émancipation» intégrale et tous azimuts, il nous invite à transcender toutes les oppositions qui, de mémoire d’homme, ont façonné notre modèle politique et social.

Notre passé maudit et notre futur radieux fusionneront dans un éternel présent expiatoire

Mondialiste mystique, Macron veut annihiler les frontières qu’il perçoit comme des accidents de l’histoire et des obstacles à la fraternité universelle. Il prophétise que la distinction entre l’intérieur et l’extérieur de notre pays disparaîtra dans le «village global» qui efface les appartenances territoriales pour se réorganiser autour du transnational en termes d’affinités, de réseaux et de mouvements d’informations, de services, de biens et de personnes. Le fondateur d’En marche nous demande d’embrasser avec enthousiasme et sans réserve ce qu’il nomme la «civilisation des flux», autre nom de la globalisation qui s’impose progressivement à nous depuis quelques décennies. De toute façon, pour Macron, «la culture française n’existe pas». Et la nation française n’est déjà plus qu’un lointain souvenir si tant est qu’elle ait vraiment existé. Notre pays n’est désormais qu’un des espaces géographiques et administratifs de l’UE, et celle-ci une partie de l’État universel dont elle prépare l’arrivée.

Selon lui, notre passé, entaché à jamais de son impardonnable «crime contre l’humanité» que fut la colonisation, ne doit en aucun cas être utilisé comme socle à partir duquel peuvent se concevoir la volonté de vivre ensemble et l’avenir des Français. De ce passé honteux ne doit subsister que son reniement, qui est la condition nécessaire de notre possibilité d’avenir. Ainsi, notre passé maudit et notre futur radieux fusionneront dans un éternel présent expiatoire où toute velléité d’échapper à la résipiscence d’Etat sera considérée comme comportement fascisant, et lourdement sanctionnée.

Au-delà du discours politique, la personne de l’énarque constitue un système de signification annonciateur d’un avenir débarrassé des oppositions et déterminismes biologiques dénoncés par le libéralisme illimité.

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Macron porte en lui l’espoir fou de la fin de l’opposition entre masculin et féminin, si chère aux idéologues de la libération transgenre

L’extrême jeunesse– pour un candidat aux plus hautes fonctions de l’Etat– de l’ex-golden boy, accentuée par son visage poupin, son regard bleu ingénu et ses incontrôlables zozotements, ainsi que l’étonnant attachement sentimental entre lui et Brigitte Trogneux, grand-mère confirmée de 23 ans son aînée, ne manquent pas de nous interpeller. Nous y voyons une invitation à rendre caduques les différences entre l’expérience et l’inexpérience ainsi qu’entre l’âge mûr et la jeunesse, autre chimère des tenants de l’affranchissement libertaire des contraintes que la nature nous impose.

Par ailleurs, le sexe biologique de Macron nous est signifié comme résolument masculin par les médias qui font tout pour essayer de rehausser l’incertaine virilité du prétendant à l’Elysée. Cependant, sa gestuelle et son langage délicat véhiculé par une voix à la gravité mal assurée nous évoquent plus l’inquiétante grâce d’un(e) Conchita Wurst que le rude entrain d’un Lino Ventura. Macron porte en lui l’espoir fou de la fin de l’opposition entre masculin et féminin, si chère aux idéologues de la libération transgenre.

Son avènement présagerait un avenir radicalement différent pour le peuple et l’individu français. Chantre d’une utopie malsaine qui affaiblit notre nation depuis des décennies, serment d’un arasement de notre modèle politique, social et anthropologique, et de son remplacement par une fusion stérile des contraires produisant un absolu non-être, il est la mort qui nous parle depuis une vie humaine.

Macron n’est peut-être pas l’amant de «jeune et joli»– sobriquet de Mathieu Gallet– le directeur de Radio France.

Car il est «jeune et jauni».

Il représente le masque juvénile mais usé des vieilles lunes soixante-huitardes qui nous pourrissent l’existence depuis trop longtemps.

Choisir Macron, c’est renoncer à exister au sens imparfait mais fort où nous avons collectivement existé depuis des siècles. C’est précipiter l’ultime avachissement de la civilisation française vers une post-histoire où les conseillers du Prince nous féliciteront de ne plus ressembler à rien. Et c’est finalement exaucer les vœux des innombrables activistes de l’islam qui préparent au grand jour la relève culturelle et morale dont ils ne cessent de répéter que notre pays a tant besoin.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guillaume L. Freinet pour Dreuz.info.

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