Publié par Gilles William Goldnadel le 11 avril 2017

Gilles-William Goldnadel juge insupportable le deux-poids, deux mesures qui touche l’extrême gauche française, systématiquement excusée de ses excès et de son passé dans cette campagne.

Question simple, empirique:

  • Quel camp politique, quel versant idéologique incarne, aujourd’hui, la brutalité et l’intolérance ?
  • Qui, dans les meetings électoraux, organise des concerts de casseroles, des jets d’oeufs et de farine ?
  • Qui empêche les candidats d’accéder à leur salle de conférence ?

Réponse : la gauche. Celle qui se réclame de la liberté et de la démocratie universelle.

  • Qui souhaite la mort d’un président démocratiquement élu au suffrage populaire ?

Réponse : Laurent Ruquier, préposé d’une chaîne du service public audiovisuel et Guy Bedos, artiste et moraliste. Tous deux très attachés à la gauche et à la démocratie universelle.

  • Qui conteste dès le lendemain les résultats des consultations populaires, aussi bien en Grande-Bretagne, aux États-Unis, en Serbie, qu’à Notre-Dame des Landes ?

Réponse : la gauche et l’extrême gauche, extrêmement attachées à la volonté populaire.

  • Qui, en permanence, aura toujours trouvé toutes les excuses sociales à la délinquance ou au terrorisme le plus aveugle ?

Réponse : la gauche, furieusement opposée à la peine de mort.

Les questions qui précèdent et leurs réponses frôlent la banalité tellement elles sont indiscutables. Elles étaient à la disposition de la droite démocratique et modérée, qui n’en a pas fait un usage immodéré.

J’aurai passé mon temps à la supplier de mener offensivement le combat culturel, politique et médiatique qui lui était offert sur un plateau.

Cette semaine encore, les exemples ne manquent pas qui montrent les occasions perdues.

D’abord, indulgence coupable à l’égard des candidats de la gauche extrême. On laisse Monsieur Mélenchon recevoir impunément le prix du débatteur suprême. Il ne devrait pourtant exister, pour la droite nationale non plus, ni César, ni tribun. L’insoumis autoproclamé peut tranquillement parader aux côtés de Pierre Laurent, du PCF, aucune importance. La droite futile n’a toujours pas compris que l’anticommunisme était le plus sacré et le plus utile des antitotalitarismes. Pas question, non plus d’interroger l’intéressé sur les déboires vénézuéliens des héritiers de son héros bolivarien. Ce serait sans doute déplacé.

Pas question d’irriter l’admirateur de Robespierre et de lui rappeler les sombres prophéties des courageux Girondins, traînés dans la boue par les amis de Maximilien, à l’identique qu’aujourd’hui, parce qu’ils siégeaient «du côté droit» mais qui avertirent, avant que de succomber : «Tous, nous mettons en garde contre les théories absurdes qui, au nom de l’égalité, prônent la redistribution des propriétés et la péréquation des fortunes, mais n’auront d’effet que de conduire à la ruine du commerce et de l’industrie et à la misère sociale.» (Cité dans l’excellent Plaidoirie d’outre-tombe* de Michel Laval. Calmann-Lévy 2017)

L’indulgence attendrie envers Monsieur Poutou montre à quel point la niaise tolérance envers l’idéologie intolérante de la jactance et de la jacquerie réunies reste encore une spécificité française.

Quelqu’un qui traîne dans la boue les deux représentants de la droite française, ne peut qu’être un homme propre.

Quelqu’un qui foule aux pieds le principe moral et juridique de la présomption d’innocence, ne peut qu’être un homme juste.

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Finalement, un extrémiste de gauche ne peut être ni un populiste, ni une brute. Seulement un gentil Poutou.

Enfin, que la sortie marseillaise du candidat Macron n’ait pas déclenché l’ire patriotique ou l’hilarité intellectuelle ou les deux à la fois, en dit long, et sur l’absence de tout esprit critique des médias – ce qui ne saurait surprendre – et sur le manque de maturité politique de la droite, ce qui lui cause un dommage peut-être irréparable.

«Je vois des ivoiriens, je vois des comoriens, je vois des Algériens…»

Cette obsession lyrique de la différence, si typique chez ceux qui passent leur temps à expliquer qu’elle n’existe pas, aurait dû immédiatement faire l’objet d’une contestation de fond. Surtout lorsque l’on se plaint, à juste raison, de ce que les questions d’identité, d’immigration et de sécurité n’ont pas été abordées pour cause de diversion juridico-médiatique.

A fortiori, quand le candidat préféré des médias a le front, lors de l’Emission politique de jeudi, de soutenir à propos de sa vision multicolore : «je ne suis pas multiculturaliste». Tout le nouveau Fregoli est résumé dans cette sortie duplice. Le yin d’Emmanuel et le yang de Hollande. Le zig de François et le zag de Macron.

C’est le même drôle de Zig qui succédera peut-être au drôle de Zag à l’Élysée qui expliquait sérieusement que lorsque, sur le sol de l’Algérie, il suggéra aux Français de demander pardon pour le crime contre l’humanité que constitua la colonisation, il était «contre la repentance».

Il est l’heure de dire dans quel camp habitent la brutalité et la duplicité

Dans le même temps, pour expliquer ce qui pourrait apparaître comme une duperie, Monsieur «en -même-temps», veut bien confesser qu’il est un homme «complexe». Mais cette confession elle-même est un mensonge simpliste. Nous savons la complexité du monde et de la politique. Parce que nous savons l’humaine complexité. Ses ombres et ses lumières.

Mais lorsqu’on évoque en plein jour les crimes contre l’humanité commis par la France, et qu’on laisse dans la nuit les crimes du FLN et les massacres d’Oran, on n’est pas complexe. On est d’un simplisme irresponsable.

Que les médias largement mondialistes manquent à son endroit d’esprit critique est dans le triste ordre médiatique des choses, mais il est peut-être temps pour la droite française, de regarder sa montre.

Il est l’heure de dire dans quel camp habitent la brutalité et la duplicité.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation du Figaro Vox.

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