Publié par Guy Millière le 4 mai 2017

Le débat Macron-Le Pen était relativement inutile. Chacun sait, sauf les sourds et les aveugles vivant sur une île déserte sans accès à aucun moyen de communication qu’Emmanuel Macron a gagné l’élection présidentielle.

Le débat a montré qu’Emmanuel Macron avait été très bien préparé. Son discours semblait cohérent, même lorsqu’il était très flou et très ambigu. Ses propos économiques étaient imprégnés de faiblesses, mais le discours de Marine Le Pen était bien davantage que faible : bancal et imprécis. Emmanuel Macron ne pouvait dès lors qu’avoir l’avantage.

Le débat a montré que Marine Le Pen, elle, était beaucoup plus mal préparée ou n’était tout simplement pas à la hauteur, et elle n’est à peu près jamais parvenue à contrer Emmanuel Macron, même quand cela aurait du être facile : en matière de terrorisme islamique par exemple.

Le débat a permis à ceux qui ne l’auraient pas encore vu de discerner qu’Emmanuel Macron est un socialiste moderne, qui fera que l’économie française continuera à stagner sans croissance, à créer des chômeurs et des pauvres, et qui accompagnera sans les freiner l’intégration de la France à l’Europe technocratique, l’islamisation du pays et le déclin en cours.

Il a permis aussi à ceux qui ne l’auraient pas encore perçu de voir ce qui rend le positionnement de Marine Le Pen incohérent : Marine Le Pen a des idées confuses sur l’euro, elle est étatiste, protectionniste, et incarne un socialisme archaïque et désastreux qui peut séduire des gens en difficulté et sans culture économique, mais qui ne peut qu’inquiéter les autres.

L’avoir vue traiter Emmanuel Macron de candidat ultra-libéral était tristement risible.

Marine Le Pen a des idées plus précises et plus claires sur le danger islamique, mais, même en ce domaine, elle manque de précision et d’arguments pleinement convaincants. Rétablir des contrôles aux frontières de la France ne peut pas se faire si aisément ou du jour au lendemain.

Ceux qui critiquent Marine Le Pen en voyant en elle une réincarnation d’Hitler ou de Mussolini auraient des arguments plus pertinents s’ils notaient, simplement, tout ce qui fait qu’elle n’est pas à la hauteur des fonctions qu’elle prétend occuper, et ne tombaient pas dans le piège construit par la gauche qui consiste à agiter un danger fasciste imaginaire et, au nom de ce danger fasciste imaginaire, à escamoter tout débat argumenté sur les questions essentielles.

Les questions essentielles sont :

  • a) la montée en France du fascisme islamique,
  • b) le risque croissant de terrorisme qui en découle,
  • c) le changement de population qui en découle et dont les premières victimes sont les Juifs français,
  • d) le naufrage économique qui s’accentue,
  • e) l’absence d’une compréhension de la transformation accélérée du monde qui s’opère,
  • f) les conséquences de l’hégémonie d’une pensée de gauche qui conduit le pays vers la disparition des repères et des valeurs essentielles.

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Macron sera président parce que, malgré une fatuité vide comme un ballon gonflé à l’hélium, il n’a eu pour lui faire face qu’un Staline d’opérette, un conservateur en papier mâché et une populiste incohérente.

Il sera Président parce que le pluralisme dans les médias français a disparu, parce qu’il n’y a plus d’intellectuel capable de défendre tout à la fois le libéralisme économique et la conservation des valeurs de la civilisation occidentale qui ne soit exclu des plateaux de télévision (disons qu’il reste Ivan Rioufol, Gilles-William Goldnadel, un ou deux autres peut-être, ce qui est très bien mais infiniment trop peu). Jean-François Revel, qui était mon ami, et avec qui je parlais souvent de cela à la fin de sa vie, était aussi consterné que moi de cette situation, et me disait que des gens comme moi étaient des dissidents dans une société au totalitarisme inavoué. Depuis son décès, les choses se sont aggravées.

Le débat a été médiocre. L’élection présidentielle a été un simulacre.

Vue de loin, la France ressemble à une petite puissance qui s’imagine encore compter, mais ne compte plus guère et où, peu à peu la lumière s’éteint.

Je n’attends rien, sinon le pire, des cinq années à venir. Je ne demande qu’à être détrompé.

Quand j’écris en anglais, j’ai bien plus de lecteurs qu’en langue française.

Je continue a écrire en langue française quand même parce que le français est ma langue maternelle, et parce que je sais que j’ai des lecteurs fidèles, mais je crains que la langue française dans quelques années soit la langue d’un pays déchu.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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